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3.47/5 (sur 43 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Toulouse , le 03/03/1973
Biographie :

Né le 3 mars 1973 à Toulouse, Tarik Noui passera une dizaine d'années en Algérie avant de revenir en France à Dijon. Il passera son enfance et son adolescence dans le quartier de banlieue populaire des Grésilles.

En 2000 il publie un premier texte aux éditions Loris Talmart. Noir et violent, ce court texte est plus proche de la poésie que du roman. On y voit l'apparition de son personnage récurrent : Nunca Velázquez que l'on retrouvera dans tout ses romans ensuite (parfois sous un nom différent comme Soha Soarés. D'ailleurs Nunca veut dire « jamais » en espagnol et Soha veut dire «jamais » en hongrois).

Source : Wikipédia
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Le mercredi 13 juin 2018, la librairie Charybde (129 rue de Charenton 75012 Paris - www.charybde.fr ) avait la joie de recevoir Tarik Noui, pour la publication de son texte "Et seuls les chiens répondent à ta voix" aux éditions sun/sun, incluant une lecture intégrale par le comédien Guillaume Moreau.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il arrive un moment dans la vie où le médecin devient une espèce de dealer. Seul moyen de tenir encore un peu la route. Seul moyen aussi de ne pas se poser trop de questions quand le corps vous lâche. Le médecin, c’est aussi celui qui doit annoncer la mauvaise nouvelle. Le médecin est devant Lucius et regarde ses papiers. Son dossier. Ses analyses en tous genres. Ses résultats et ses constantes. Le médecin regarde ça et se dit que ça va être encore une sale journée. Lucius se décide à ouvrir la bouche. Il sait déjà ce qui l’attend. Le docteur lève la tête, heureux de pouvoir enfin s’exprimer. En finir de cette sale journée. Le médecin explique ensuite qu’il n’y a pas d’échéance précise, que malgré tout ce qu’on peut voir dans les films, le corps est une mécanique complexe et il est difficile de faire des pronostics. Lucius écoute tout ça sans dire un mot. Il essaie d’imaginer sa propre mort. Vraiment. Il essaie d’imaginer son corps qui se dégrade et son esprit qui le regarde partir. Le médecin jette un regard sur le dossier. Il soupire. Lucius pense que rien ne se fait au hasard et qu’il aura fallu aller à l’enterrement d’un homme hier et parler de sa mort annoncée aujourd’hui. Lucius pense à Lahire.
Proie et prédateurs.
– Je ne sais pas docteur… qu’est-ce que vous en pensez vous ? – Ce que j’en pense c’est que ça va aller plus ou moins vite… Je vais être franc avec vous, on peut soigner cette maladie mais pas la guérir… On va faire en sorte de ralentir le processus… mais… c’est tout ce que l’on peut faire… l’important, c’est de bien être entouré… par la famille par exemple… – En fait je ne pourrai pas rester chez moi ? – À plus ou moins brève échéance… ça peut même devenir dangereux pour vous… – Et je vais aller où alors ? – Les établissements publics sont saturés. – Et les établissements privés ? – C’est cher… mais pour l’instant vous n’en êtes pas là et vous pouvez toujours vous mettre sur les listes d’attente pour les établissements publics.
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Seul reste
l’œil cave de ton soleil ventru
Tu es carapace cireuse sous le ciel
Ta voix tente de pardonner
Ta voix récite des chants d’apothicaires
Mais il n’y a pas assez de compassion dans cette voix
pour refaire l’enfance

Et seuls les chiens répondent à ta voix
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On croit que c'est une formule mais tout est un combat. Un combat contre la pesanteur qui nous tire vers le bas. Vers la terre. On nous fait croire qu'à un moment on peut, on a le droit d'arrêter de combattre parce qu'on a arrêté de travailler, parce qu'on vient de faire son pot de départ après trente ans de boite comme on dit. Mais non. Ça c'est l'histoire qu'on raconte. La belle histoire du vieillard qui passe ses dernières années avec ses petits-enfants et ses vieux amis à jouer à la belote. Ça c'est l'image de carte postale. La vérité c'est qu'après le pot de départ, tout se dilue lentement dans les jours qui passent de plus en plus vite et se ressemblent à un tel point qu'on finit par croire qu'on ne dort plus . Heureusement que la maladie est là, les petites douleurs, les efforts de plus en plus difficile. On n'a qu'un seul ami. Le médecin.
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Dieu m’est témoin que je ne crois plus en lui se dit Lucius. Seul. Dans cet endroit exigu. Seul. Seul. Seul. Dans cet endroit exigu avec la maigre lumière qui lui permet de croire qu’il peut encore s’en sortir. Il entend la foule. Seul. Seul. Seul. La foule n’est là que pour rendre compte de ce qu’il est vraiment. La nourriture de la foule. Sa nourriture. Dans la foule du sang. Une seule hydre. Ivre, elle tangue puis soudain, semblant prise dans un filet invisible, la foule se resserre en elle-même comme un poing sale. Ne bouge pratiquement plus puis dans un autre mouvement nerveux elle s’étale. Explose en mille paillettes blondes brunes. Puis se reforme à nouveau encore et encore. On trouve toujours du sang à l’intérieur et au cœur de l foule. La foule d’en-haut danse. Ses pas cadencés, son souffle unique et lourd. Derrière, les basses puissantes d’une musique binaire. Temps maîtrisé mécaniquement. Cette musique n’existe que pour une seule et unique raison. Que la chair finisse par rencontrer la chair dans un même élan sauvage et cet élan mènera la foule, morceau de barbaque suintant l’alcool, dans les toilettes proches, dans la rue proche, dans la voiture proche, dans un appartement proche et s’il fallait, sur la piste de danse même parmi la jeune meute de corps sans cesse désirés. Parmi les chiens. Dans cette foule, en bas, un autre sang. Ici, il gicle et s’étale sur les plaques séchées d’un autre sang mort sur le sol bétonné de ce parking souterrain situé exactement sous la discothèque Le Chili. Lucius lève la tête vers le plafond sale des toilettes et regarde dans l’espoir d’apercevoir un mouvement dû aux vibrations des basses. Mais rien. Pas un signe et pourtant, il sent et entend qu’au-dessus les chiens dansent pour attirer d’autres chiennes et passer la nuit à se renifler le cul. Lucius se dit que l’amour se résume à ça finalement quand on est jeune. Se sentir le cul. Il murmure – On meurt beaucoup plus tôt qu’on ne le croit. Je m’appelle Lucius Marnant. Je fais partie de ces gens qui sont morts depuis longtemps. Bien avant qu’on les mette en terre. Bien avant les pleurs des proches. Bien avant les fleurs et les fêtes de la Toussaint. Je fais partie de cette multitude qui n’est qu’ombre. Mais il faut revenir au début pour comprendre. Il faut toujours revenir au début.
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- Aujourd’hui il y a de l’île flottante au dessert... ça serait bête de rater l’île flottante ! Enfin je dis ça, remarquez, vous n’avez peut-être pas droit à l’île flottante. Vous y avez droit monsieur Marnant à l’île flottante ? - Pourquoi vous me parlez comme ça ? - Comme ça ? Comment comme ça ? - Comme à un débile. - Mais non ! Je ne voulais pas vous traiter de débile ! C’est juste qu’il y a de l’île flottante au dessert et je sais que ça fait plaisir à pas mal de monde ce genre de desserts... Vous n’êtes pas content de savoir ça ? - Et vous ? - Moi ? Je suis pas mal content oui. - Vous êtes marié monsieur l’infirmier ? - Oui, pourquoi ? - Eh ben, vous devriez appeler votre femme pour lui annoncer la nouvelle. - La nouvelle ? Quelle nouvelle ? - Qu’il y a de l’île flottante au dessert ce midi.
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Je m’appelle Lucius Marnant. Je fais partie de ces gens qui sont morts depuis longtemps. Bien avant qu’on les mette en terre. Bien avant les pleurs des proches. Bien avant les fleurs et les fêtes de la Toussaint. Je fais partie de cette multitude qui n’est qu’ombre.
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On croit que c’est une formule mais tout est un combat. Un combat contre la pesanteur qui vous tire vers le bas. Vers la terre. On vous fait croire qu’à un moment on peut, on a le droit d’arrêter de combattre parce qu’on a arrêté de travailler, parce qu’on vient de faire son pot de départ après trente ans de boite comme on dit. Mais non. Ça c’est l’histoire qu’on raconte. La belle histoire du vieillard qui passe ses dernières années avec ses petits-enfants et ses vieux amis à jouer à la belote. Ça c’est l’image et la carte postale. La vérité c’est qu’après le pot de départ, tout se dilue lentement dans les jours qui passent de plus en plus vite et se ressemblent à un point tel qu’on finit par croire qu’on ne dort plus. Heureusement que la maladie est là, les petites douleurs, les efforts de plus en plus difficiles. On n’a plus qu’un seul ami. Le médecin.
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Maintenant le temps passe
oui
Tu as l’air d’avoir vingt ans
tu as l’âge d’un monde
que tu refuses de croire
Ta voix se perd et se transforme
dans le crépitement des nuits électriques
C’est à nouveau le temps des grandes solitudes
comme lorsque tu parlais à ton dieu unique
dans le désert
Comme lorsque les prophètes
se rassemblaient
pour jouer à la courte paille
Jouer à celui qui sait
et choisir un dieu à honorer
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On meurt beaucoup plus tôt qu’on ne le croit. Je m’appelle Lucius Marnant. Je fais partie de ces gens qui sont morts depuis longtemps. Bien avant qu’on les mette en terre. Bien avant les pleurs des proches. Bien avant les fleurs et les fêtes de la Toussaint. Je fais partie de cette multitude qui n’est qu’ombre.
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Ta voix a fait plus de morts
que la plus sophistiquée des armes
Ta voix ouvre le temps des colères
Ta voix est une lueur froide
comme une fosse
dans laquelle viennent crever
des innocents et des phalènes
Ta voix est le couteau de l’assassin
les premières balafres du crime
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