Je suis née en exil, au Portugal, d'où ma famille, de confession juive, avait été expulsée, il y a des siècles. Au Portugal qui accueillit mes parents ayant fui le Brésil, car communistes. Nous avons fait le tour, nous avons bouclé la boucle : du Portugal vers la Turquie, de la Turquie vers le Brésil, du Brésil de nouveau vers le Portugal. N'eût-t-il pas été moins pénible, moins amer, de ne pas être contraints de faire ce long parcours? Pourquoi avons-nous dû quitter un endroit pour finir par y revenir?