Les grenouilles-taureaux étaient tout à leurs gambades nocturnes. Leurs appels bouffis résonnaient en amont et en aval de la rivière. Les tiges des prêles s'entrechoquaient, vibrantes, et, pareilles à des fers de lance opinant du chef, certaines formaient une longue ligne que brisait un banc de sable effilé, placé de biais en travers du cours d'eau. Une tortue de vase qui se découpait en ombre chinoise longeait cet obstacle, plaçant une patte griffue devant l'autre.