Donald n'arrivait jamais à imaginer la vie des gens seuls. Cela lui semblait presque moins concevable que la vie sur la lune. Comment ces gens-là se levaient-ils le matin ? Comment savaient-ils qu'il était l'heure de manger, comment et pourquoi prenaient-ils des décisions sur les menus problèmes de l'existence ? Lorsqu'ils rentraient chez eux, seuls, après avoir marché, seuls, sur les trottoirs, comment pouvaient-ils supporter de n'avoir personne à qui confier leurs pensées? [...] Il n'y avait pas à s'étonner que ces gens qui menaient une vie de solitude aussi obscène fissent, à jeun, des choses que les autres ne feraient qu'ivres morts.
in La vigne.