A présent, quatre mois plus tard, Raïna errait dans les mêmes pièces, du vestibule à la cuisine, la chambre à coucher, devant la chambre des enfants elle s'arrêtait et écoutait, dormaient-ils ou non, elle n'osait pas ouvrir la porte de peur de les réveiller. Mais peut-être craignait-elle de les trouver éveillés, recroquevillés, retenant leur souffle, tendant l'oreille à la nuit glaciale de février, au vent qui gémissait sinistrement contre les fenêtres. Elle combattait son désir d'entrer dans leur chambre, de les réveiller, de les prendre dans ses bras et de leur dire : venez avec moi, soyons ensemble tous les trois, afin de prier pour votre papa.