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Critiques de Teresa Radice (233)
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Le port des marins perdus

Juillet 1807, au large du Siam. Un jeune garçon est repêché des eaux par le premier officier de la frégate, L'Explorer, William Roberts. Visiblement, il ne se souvient plus de rien, si ce n'est son prénom, Abel. Comme L'Explorer ne pourrait atteindre les côtes anglaises avant plusieurs semaines, Abel se propose d'accompagner l'équipage. Il se révèle très vite être un très bon marin et permet même d'éviter une catastrophe lorsqu'un navire français, Le Diane, l'attaque. Williams Roberts se prend d'affection pour le jeune garçon volontaire, intelligent et cordial qui le fascine. Il lui explique, d'ailleurs, que le capitaine de L'Explorer, Abel Reynolds Stevenson, a disparu, la veille de sa découverte, avec un trésor, tuant au passage les gardes du bateau. Fin octobre, L'Explorer rejoint enfin l'Angleterre. Williams et Abel décident de rendre visite aux trois filles du capitaine qui tiennent une auberge et pourront certainement héberger le jeune garçon. Helen, Heather et Harriet se prennent aussitôt d'affection pour Abel...



Présenté comme un opéra graphique en 4 actes, cet album nous fait voyager des îles au large du Siam à Plymouth, à bord de L'Explorer. L'on fait connaissance avec Abel, un jeune garçon de 15 ans qui a complètement perdu la mémoire mais dont certains souvenirs lui reviennent, tels des flashs. Autour de lui, une galerie de personnages absolument remarquables, que ce soit ce premier officier William Roberts, les trois filles du capitaine, toutes plus attachantes les unes que les autres, ou encore Rebecca, la maquerelle du Pillar avec qui Abel nouera une relation particulière et partagera la passion de la littérature et de la poésie. Ce récit d'aventures maritimes dense et épique est passionnant de bout en bout tant il réserve son lot de surprises, recèle aussi bien des moments tragiques que poétiques. D'une profonde humanité et d'une incroyable justesse, cet album, empli d'émotions, est une vraie réussite. Aussi bien sur le fond que sur la forme. En effet, le trait délicat, léger et élégant de Stefano Turconi magnifie ces aventures. Des visages expressifs, des décors somptueux, une mise en page raffinée, un trait tantôt esquissé ou ondulant, tantôt subtilement travaillé.

Un album émouvant, romantique et d'une rare subtilité...
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La Terre, le ciel, les corbeaux

Ce roman graphique raconte l'évasion de trois hommes d'une base russe en 1943, un italien qui est le narrateur, un allemand et un russe, et leur voyage dans la nature pour trouver un avenir hypothétique pour chacun d'eux.



Le principal défaut de ce livre est que les paroles du russe et de l'allemand sont écrites dans leurs langues, sans traduction, celles de l'italien étant en français. C'est un peu comme si l'on regardait un film en version originale avec environ un tiers des sous-titres. Ou alors, il faut connaître le russe et l'allemand...



Heureusement, de nombreuses planches sont sans texte, spécifiquement toutes celles qui évoquent la vie passé de l'italien, mais là, le dessin sert bien les faits de sorte que le lecteur peut intégrer l'histoire de cet homme.



Sur le plan artistique, les dessins sont des aquarelles très belles, avec de grandes planches figurant la nature sauvage, faune, flore avec quelquefois un texte plutôt poétique pour les accompagner.



Les difficultés de compréhension des dialogues des protagonistes du fait de l'absence de traduction m'ont empêché de vraiment goûter les détails de cette histoire, donc deux étoiles seulement à regret.
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Les filles des marins perdus

Alors que le capitaine du « Last chance », Yasser Allali se réjouissait de passer un bon moment à L'albatros, auberge réputée pour sa cuisine, il est interpellé par plusieurs hommes qui le somment de le suivre. Direction Londres où l'attend l'amirauté de toute urgence...

Pendant ce temps, au « Pillar to post », une maison close dirigée par Amy, Tane, le maori, essaie de vendre ses bracelets et autres colliers afin de récolter assez d'argent pour rentrer chez lui. Si les femmes sont impressionnées, notamment par cette tête séchée très appréciée des pakeha, elles le sont d'autant plus lorsqu'il vire, manu militari, un homme venu importuner la jeune June. Aussitôt, la tenancière décide de l'engager pour veiller sur les clients indisciplinés et sur les filles, notamment June et Lizzie...



Dans « Le port des marins perdus », l'on faisait la connaissance des filles du « Pillar to post » maison close de luxe à Plymouth. On retrouve ces filles de joie dans cet album qui se concentre essentiellement sur les aventures de June et Lizzie. La première se lance à la recherche d'un soi-disant butin dans le but d'aider son ami, Tane ; la seconde s'éprend d'un noble désargenté, féru d'ornithologie. En arrière plan, le parcours du capitaine Allali. Ces histoires de marins et de filles de joie, d'amour et d'amitié sont émouvantes, drôles parfois, empreintes de tendresse, d'autant que ces femmes sont extrêmement touchantes. Un album plus léger, moins approfondi, moins original que « Le port des marins perdus », d'autant que certaines scènes peinent à trouver leur sens (à moins d'un tome 2). Graphiquement, Stefano Turconi nous offre de magnifiques planches, colorées cette fois. Son trait précis, minutieux et élégant et sa palette de couleurs douces et charmantes, servent parfaitement cet album plein de vie.
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Le port des marins perdus

Bon, je cherche encore amis et bablionautes ou simple internaute de passage, comment vous convaincre que vous devez absolument lire ce roman graphique, que vous devez vous ruer en librairie pour vous le procurer, l'acheter en ligne ou l'emprunter, peu importe le temps que vous le lisez. Pourquoi ? Car ce roman graphique est une merveille, sur la forme comme sur le fond, c'est ma première lecture de 2022 et un très beau coup de coeur.



J'ai emprunté ce roman graphique à la médiathèque complètement au hasard début décembre pour la simple raison que je trouvais très belle la couverture et que la 4e de couverture dont une partie a été très avisement caché par l'un des bibliothécaires car spoilante m'a intrigué. le hasard à bien fait les choses, j'ai adoré et je suis content d'avoir commencé l'année par cette magnifique lecture



En automne 1807, un navire anglais récupère au large de Siam un naufragé. Celui-ci ne se souvient de rien si ce n'est de son prénom Abel, il va se lier d'amitié avec le premier officier du navire qui a pris le commandement du navire. le capitaine du navire s'est en effet visiblement enfui avec le trésor qu'il y avait sur ce dernier jetant ainsi l'opprobre sur sa famille restée en Angleterre. Sur ces 3 filles qui tiennent une auberge en Angleterre, 3 filles qui accueilleront Abel lors de son retour au pays le temps que celui-ci retrouve peu à peu la mémoire. C'est le début de ce roman graphique d'un peu plus de 300 pages qui m'a surpris par la beauté de ses dessins, de ses textes, par son intrigue prenante, pleine de mystère et d'aventure, par l'émotion qui m'a étreint en lisant sa fin de toute beauté. Cette lecture m'a totalement envoûté.



Je serais bien en peine de vous décrire le coup de crayon mais je sais en revanche que je l'ai aimé, c'est très beau et j'ai pris plaisir à m'attarder sur certaines planches. Il y a ce je ne quoi de délicat, une finesse dans les traits que j'ai beaucoup appréciés. Si bien sûr le dessin est beau, l'écriture n'est pas en reste. C'est remarquablement bien écrit, cela m'a surpris, cela m'a touché aussi. L'histoire est belle, triste par un certain aspect mais tellement émouvante. C'est un livre qui vous fera voyager en mer vous apportant une remarquable bouffée d'air, de l'aventure et du mystère. C'est une histoire ou vous ferez la connaissance de personnages intéressants dont le sort ne vous sera pas indifférent, C'est une histoire pleine de musique et de poésie qui m'ont rappelé à moi qui n'en lis que quelques lignes sur Babelio à quel point cela peut-être beau et donné envie d'ouvrir peut-être cette année un petit recueil. C'est une histoire magique, un coup de coeur que je ne peux que vous recommander.



Je dois aller rendre ce dernier à la médiathèque mais je vais me l'offrir car c'est un roman graphique que je relirai. En bref c'est un livre à découvrir, il serait fort dommage de passer à côté.

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Le port des marins perdus

Une BD d'inspiration anglo-saxonne, écrite et illustrée par un couple d'italiens, Teresa Radice et Stefano Turconi.



En 1807, Abel, un jeune garçon est sauvé au large du Siam, par un navire anglais "L'Explorer", dont le capitaine Stevenson vient de disparaître.Le premier officier Roberts est sous le charme de ce garçon intelligent et sensible, qui a perdu la mémoire mais semble connaître si bien la mer mais aussi beaucoup d'autres choses.....À leur retour à Plymouth, Roberts l'emmène avec lui à l'Albatross, l'auberge gérée par les trois filles du disparu Stevenson......pour cet "opera graphique" en quatre actes, je n'en dirais pas plus. Un sujet assez spécial, riche en poésie et musique, plein de rebondissements et de surprises.





J'ai adoré les dessins à la mine de plomb, tout en finesse, où les lignes semblent onduler, voler, donnant une impression de fluidité, de légèreté, de bonheur. Les femmes sont belles, mais les hommes,à part Roberts, Abel et Yasser ( un autre personnage) ne sont pas gâtés ,et comme c'est Stefano qui les a dessinés on ne peut parler de misandrie :).

J'ai adoré les cadres imparfaits des bandes dessinées, les pensées sur des petits billets éparpillés dans le décor, sur les vagues, les fleurs d'un couvre-lit....

J'ai adoré le texte bercé d'extraits des œuvres de William Wordsworth, William Blake, Lord Byron et ceux de la Complainte du vieux marin de Samuel Taylor Coleridge, qui sert aussi de fil rouge au récit. 

J'ai adoré la fin, avec le magnifique poème de Pablo Neruda.





Un plaisir pour les yeux, un plaisir pour l'esprit, un plaisir pour le cœur....merci Ambages.

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Amour minuscule

Verezzi, 2013. Iris, d'origine argentine, et Ismail, d'origine syrienne, prennent aujourd'hui possession de la maison familiale, laissée à l'abandon depuis des années. C'est ici que le couple a décidé de s'y installer. Lui donnera des cours d'arabe et de calligraphie tandis qu'elle est dessinatrice. Avant de poser définitivement ses valises, Ismail doit retourner dans son pays, pour quelques semaines, afin d'y régler les dernières choses. Il tente de rassurer sa compagne en lui certifiant que sa ville est loin du conflit. Peu après son départ, Iris apprend qu'elle est enceinte mais veut attendre le retour d'Ismail pour le lui annoncer. Sa tante, Tiz, qui est aussi médecin, la rassure autant que faire se peut. Malheureusement, en Syrie, la tension monte, les attaques fusent et Ismail, après avoir perdu son portable, se fait enlever par un groupe de rebelles. Une très longue attente pour Iris qui va, en espérant inlassablement de ses nouvelles, écrire à son amour minuscule qui grandit en elle et se plonger aussi bien dans ses souvenirs que dans le passé de sa famille...



Quel souffle, cet album ! Quelle densité dans le texte, quelle richesse dans l'histoire et quelles magnifiques planches... Tout au long de ces 300 et quelques pages, Teresa Radice et Stefano Turconi nous plongent au cœur d'une incroyable histoire. Ismail et Iris, éloignés bien malgré eux par la guerre, vont chacun de leur côté vivre des moments intenses et saisissants. Lui, enlevé puis livré à lui-même, va tout faire pour rentrer en Italie. Elle, enceinte, va se tourner vers sa tante Tiz pour essayer de comprendre sa mère, une excentrique avec qui elle n'a que peu de lien et qui lui a toujours caché son passé mais aussi l'identité de son père. Autour d'eux, des personnages bienveillants, notamment le père Saul, aimants ou plus fuyants. Véritable hymne à l'amour et la tolérance, cet album, qui aborde intelligemment l'amour, la famille, le monde, émeut, étreint, passionne, subjugue, aussi bien sur le fond que sur la forme. Graphiquement, Stefano Turconi nous offre de magnifiques planches : un trait tout en finesse, des paysages syriens splendides, des pleines pages grandioses, une palette de couleurs éclatantes. Tout en délicatesse et sensibilité.

Un roman graphique rare...
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Le port des marins perdus

J'ai lu ce roman graphique suite à la critique de Florent, alias Yendare, qui m'avait transportée ! J'ai fait confiance à ses mots, et ai acheté cette merveilleuse bande-dessinée (oui, parce qu'en plus, il avait précisé qu'il se l'offrirait pour lui-même car il l'avait empruntée). J'ai donc sauté cette étape et... qu'est-ce que j'ai bien fait ! Dès les premières pages, j'ai été emportée dans un tourbillon dans lequel je ne pouvais plus m'arrêter de lire et découvrir ces beaux dessins.



De plus, j'ai vraiment une connexion avec la mer, l'océan que je ne peux expliquer. Et c'est pourquoi, rien que le titre m'a poussé à découvrir ce livre. « Le Port des Marins Perdus ». C'est mystérieux et envoûtant à la fois. Il prendra tout son sens au fur et à mesure que les pages se tournent.



Pour l'histoire, il s'agit donc de celle de Abel. Il a été retrouvé échoué sur une plage par William Roberts, premier officier d'un navire dont il en a la charge. En effet, le Capitaine est porté disparu : il s'est enfui de son navire avec un trésor inestimable et a commis l'irréparable en tuant quatre de ses gardes.

Abel, lui, ne se souvient de rien hormis de son prénom. William le prend alors sous son aile et se prend d'affection pour ce jeune-homme.

Une fois rentrés en Angleterre, le premier officier, accompagné d'Abel, va retrouver les trois filles dudit capitaine pour leur apporter soutien et affection.

Abel restera à l'auberge et essaiera de comprendre ce qui lui est arrivé et de retrouver la mémoire. Il y parviendra petit à petit notamment grâce à la rencontre de Rebecca, gérante d'une maison des plaisirs. Cette dernière saura lui ouvrir les portes et l'accompagner dans ses nombreuses découvertes...



Comme indiqué ci-dessus, j'ai littéralement adoré ma lecture !

Vous y trouverez donc un mystère autour du fameux capitaine qui a déserté son navire avec le trésor mais aussi tout ce qui entoure Abel et son passé. Il y aura de l'intrigue et de la trahison. Sur ce point, cela était bien rythmé et je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer une seconde.



Le livre est également construit comme un opéra ; c'est d'ailleurs écrit au tout début ;). Il y aura quatre actes. Et cela s'est ressenti au fil de la lecture car elle a été emplie de musique : que ce soit les chants des marins, ou le violon d'Abel.

Ce roman est également très poétique et j'ai adoré ça. Cela a donné une beauté encore plus pure à l'histoire et à son dénouement. C'était très délicat.



Et pour une fois, j'ai eu l'impression d'en avoir pour mon argent avec une bande dessinée ! Ce roman graphique fait exactement 306 pages. J'ai pu le lire en plusieurs fois, en prenant le temps de regarder chaque dessin. Et nous avons même eu droit à un petit épilogue qui a fait du bien à nos cœurs.



Pour conclure, je ne peux que vous recommander, à mon tour, de lire cette sublime bande-dessinée qui saura vous faire naviguer sur des eaux vives où la mer est au centre de l'histoire.
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La Terre, le ciel, les corbeaux

Je n'ai pas du tout aimé cette lecture. Cela arrive parfois surtout quand on lis beaucoup de BD. Il n'y a pas que des bonnes pioches. Il faut s'y faire également.



Je n'ai pas apprécié par exemple la multitude de dialogues dans des langues différentes (le russe, l'allemand, l'italien...) et qui ne sont pas traduit. Il faut savoir bien maîtriser ces langages pour une bonne compréhension du récit qui tourne autour de trois évadés d'un camp russe en pleine Seconde Guerre Mondiale. L'idée soi-disant audacieuse des auteurs étaient de nous montrer les effets de l'incompréhension.



Certes, la particularité de ces évadés et qu'ils viennent de trois pays différents mais ils ont le même objectif à savoir s'échapper de ce pays glacial qu'est la Russie. C'est une quête tout d'abord pour la liberté.



Le thème est intéressant en soi car il s'agit d'unir ses forces malgré la diversité culturelle pour affronter les difficultés de la nature à commencer par un froid mordant. Il faut être concentré et attentif pour ne pas se faire larguer. L'ennui peut vite guetter également.



Le dessin tout en aquarelle restitue à merveille ces paysages russes dans l'immensité des steppes. Pour autant, là encore, je n'ai pas été plus séduit que cela.



Mais comme dit, il y a des dialogues verbeux qui ralentissent le rythme et qui confèrent à l'ennui. Il faudra s'accrocher. Je n'ai pas été pris par cette BD mais cela ne signifie pas que cela soit également votre cas. Je pense que c'est à chacun de faire sa propre expérience de lecture en la matière.

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Le port des marins perdus

Je rejoins tous les avis des membres de Babelio à ce jour : ce roman graphique est une petite merveille.

Merveille pour les yeux, joyeuse mélodie pour les oreilles, et divine poésie pour le cœur.



J'ai d'abord eu un petit mouvement de recul en l'ouvrant ne m'attendant pas à des dessins exclusivement en noir et blanc.

Et pourtant...

Les crayonnés et les esquisses de Stefano Turconi sont d'une fluidité et d'une finesse incroyables ! On pourrait croire à des ébauches mais tout est là : le mouvement, l'émotion, le calme et la tempête …

Combien de fois mon regard fut happé par ces splendides frégates filant sur un océan vif et volontaire, dressant leurs mâts majestueux et leurs frêles voilures.

Plus besoin de couleurs pour créer l'émotion.Les traits à la mine de plomb, par un contraste saisissant, balayant les pages blanches, virevoltant en tout sens, s'insinuant fortement en certains endroits, suggérant à peine à d'autres, engendrent l'émotion.



Tout comme le texte, subtil et poétique...

Empruntant librement à William Wordsworth, à William Blake, à Shakespeare ou même encore à des passages de la Bible, les auteurs Radice et Turconi apportent à leur histoire lyrisme et profondeur.



C'est l'histoire d'Abel, qui a tout oublié de sa vie à la suite d'un naufrage au large du Siam. Il est recueilli par le navire de Sa Majesté. Bientôt il se lie d'amitié avec le premier officier devenu capitaine depuis que le commandant Stevenson s'est enfui emportant avec lui le trésor du navire. A terre, Abel fait la connaissance des filles de Stevenson et de Rebecca, la troublante tenancière d'un bordel de luxe. A leurs côtés, les souvenirs reviendront, entachés d'un mystère opaque et déroutant.



Et qu'en est-il du Port des Marins Perdus ? Ce dernier plane tout le long du roman comme une ombre menaçante, un autre mystère envoûtant, une brume épaisse à laquelle on ne peut résister...



Ah la la ! Ce roman graphique est sublime ! Oui ! Et j'ai surtout apprécié les passages lors desquels Abel voyageait. Les chants des marins, le vent dans les voiles, les caprices de la mer...

Et ces mots du commandant d'un navire de la compagnie des Indes, Nathan MC Leod, l'amant en titre de Rebecca, à propos de la mer :

«  Libre et infinie, cruelle et indifférente. Elle se suffit à elle-même et ne se préoccupe de rien.[...] Comment peut-on dire que l'on sait quelque chose de l'existence, si on ne l'a pas appris de la mer ? Il n'y a que sur la mer, qui ne connaît jamais la paix, que j'avais l'impression de trouver la paix. »

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Le port des marins perdus

Aujourd’hui j’ai été submergée par une émotion que j’ai très rarement ressentie dans ma vie, à la lecture de cette pépite qu’est « le Port des Marins Perdus ».



Je dois cette découverte à Bookycooky et à Ambages, Babeliotes à qui je rends grâce et que je remercie du fond du cœur, ainsi qu’à toute l’équipe de Babelio. Sans eux, c’est sûr je passais à côté de cette BD.



Rien que d’y repenser, l’émotion m’étreint, j’ai une boule dans la gorge et les larmes au bord des yeux. Une superbe découverte pour ce début d’année.

Vous en faire un résumé ne vous donnera pas idée du bouleversement qui m’a chaviré, mais vous donnera peut-être envie de le lire.



1807 – Le Commandant de l’Explorer, Williams Roberts, découvre un jeune garçon échoué sur un bout de plage, au Siam. Ce jeune garçon ne se souvient que de son prénom, Abel. Le Commandant lui propose de rester sur le bateau et de l’emmener en Angleterre après avoir rempli sa mission.

Après bien des péripéties et une fois de retour en Angleterre, le Commandant Williams l’emmène dans une auberge, tenue par les trois filles du précédent commandant, Abel Reynold Stevenson, qui s’est « vendu » aux espagnols et s’est envolé avec un trésor qui devait être rapatrié en Angleterre. D’autant plus, que le Cdt Williams est amoureux d’Helen.



Abel va devenir ami avec Helen, Heather, et Harriet. Il fera également connaissance avec Miss Rebecca Riordan, tenancière du Pillar To Post et du Capitaine Nathan Mc Leod. Qu’est-ce qui lie tous ces protagonistes ? Quelle est l’histoire d’Abel ?



Un livre plein de poésie, et un dessin très fin, avec des détails minutieux, splendide, en noir et blanc, qui vient illustrée cette histoire à merveille.



Eblouissant ! Qu’ajouter de plus ?

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Le port des marins perdus

C'est une fameuse BD, belle comme un bateau

Lisez la! El-le le vaut!

Trois cent pages de dessins très beaux

Je suis fier de l’avoir lu tantôt !

Tiens bon la vague et tiens bon le vent

Lisez la! El-le le vaut!

Si en plus, toujours droit devant

Nous irons chercher l’explication

Ils partent pour de longs mois en laissant Plymouth

Lisez la! El-le le vaut!

D'y penser, s’sentait solitaire

En doublant les feux d’smeaton’ tower

Tiens bon la vague et tiens bon le vent

Lisez la! El-le le vaut!

Si Dieu veut, toujours droit devant

Nous doublerons Horn et ses hurlants

On prétend que là-bas, se trouv’ la raison

Lisez la! El-le le vaut!

Trouvra l’traître grâce à un couteau

Et on ramènera la solution

Tiens bon la vague et tiens bon le vent

Lisez la! El-le le vaut!

Si Dieu veut, toujours droit devant

Cette histoire restera dans mon cœur

Un jour ils reviendront, chargés de cadeaux

Lisez la! El-le le vaut!

Au pays des marins perdus

Il retrouvera ç’qui lui est dû

Tiens bon le cap et tiens bon le flot

Lisez la! Elle est belle ! El-le le vaut!

ça parle de mer qui fait le gros dos

Et des âmes qui attendent le repos

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Le port des marins perdus

Je « bâbord » sur des illustrations crayonnées d’une très grande précisions !



Je « tribord »sur une histoire de marins dont la poésie en flux et reflux m’amarre au mât de l’émerveillement !



Je suis en 1807 sur la frégate l'Explorer avec Williams Roberts et Abel !

J’ai arboré le pavillon de l’enthousiasme.



Je me suis hissée sur le mât de la mémoire pour y retrouver un passé enfui dans les brumes des escales !



Je me suis immergée dans cet univers maritime plein de rebondissements.

J’ai navigué de la plage de Siam à Plymouth !



Je me suis penchée sur les gardes de corps pour y contempler la mer ;

l’héroïne principale de ce roman graphique!



Une mer dans tous ses états,

Dans tous ses transports ,

Dans toutes ses fougues,

Dans tous ses caprices,

Ses emportements,

Ses silences,

Son infini,

Son calme,

Son mystère !



J’ai jeté l’ancre dans ce roman esquissé, ondulant d’humanité et d’émotion !

J’ai flotté dans ce récit dense et épique,

J’ai amarré dans cet espace raffinée,

J’ai chaviré de plaisir !



Et le vent a volé mes voiles et les a dévoilé dans un ressac puissant de sensations intenses et inoubliables !



Sur la rive….je suis si heureuse d’avoir fait un si beau voyage !

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Le port des marins perdus

Et bien voilà un roman graphique qu'on va mettre en avant dans nos bibliothèques (pardon bédéthèques pour les puristes). Ces aventures maritimes ont en effet fière allure, ça file toutes voiles devant tant le scénario remarquable de Teresa Radice est intelligent et poétique. Les références à de nombreux auteurs anglais accentue notre plaisir de lecteur. Mais pour obtenir les fameuses cinq étoiles Babéliesques, il fallait un dessinateur à la hauteur et les dessins au crayon de Stefano Tusconi viennent définitivement nous conquérir, tout est d'une finesse incroyable. Chaque planche mérite de s'y attardée. Les principaux protagonistes de l'histoire sont diablement attachants, comment ne pas être touché par le jeune Abel, la belle Rebecca ou le fidèle Nathan Mc Leod. Conseillé par notre librairie BD, un grand merci à eux pour ce voyage magistral.

Passionnant, touchant, puissant, en un mot épatant.
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Le port des marins perdus

« Une pensée, et l'immensité est remplie. » William Blake

Une grande bande-dessinée qui nous fait traverser les mers du monde et comprendre les choses de la vie en rentrant à terre, et plus particulièrement au Pillar to Post, en compagnie de Rebecca, « silhouette unique découpée par la luminosité intense. Une danse de lignes courbes sous une explosion de cheveux bouclés. » Rebecca, la tenancière du Pillar to Post, lit des poésies splendides aux deux seuls marins qui peuvent les comprendre, Abel et Nathan Mc Leod. Pour des raisons différentes, Abel et Nathan sauront entendre, au-delà des mots, au-delà des flots.

J'ai été émerveillée par cette lecture, les dessins en dégradé de gris sont splendides. Cette absence de couleurs sur trois cents planches est apaisante et donne un petit côté classique à cet album qui fait penser à des vieux films en noir et blanc de flibustiers et de vaisseaux fantômes.

Le port des marins perdus est un endroit magique et seuls quelques initiés peuvent le voir et y aller. Je conseille cette lecture pour voir le Port, entendre les chansons des marins Don't forget your old shipmate et relire à cette occasion des extraits de William Blake, « Les prisons sont bâties avec les pierres de la loi, les bordels avec les briques de la religion. »

Bref, un petit billet dans le désordre, je m'en excuse mais j'écoute les Drunken Sailor, et franchement c'est excellent et correspond tellement à mon ressenti à l'issue de cette lecture, un festival d'émotions, une joie pour la vie qui coule dans nos veines et vogue la galère car la vie, et ben c'est bon !

A mon tour de vous remercier Teresa Radice et Stefano Turconi pour cet album car vous êtes des gens généreux, cela transparaît dans vos écrits et dessins, et cela se lit. « C'est difficile à expliquer, c'est comme si... elle racontait quelque chose de moi à travers les oeuvres qu'elle choisit. »

« ton existence n'a été qu'un souffle, c'est vrai... mais tu as semé des merveilles. »
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La Terre, le ciel, les corbeaux

L'italien Attilio et l'Allemand Fuchs sont prisonniers de guerre en Russie pendant la première guerre mondiale. Il parviennent à s'échapper et prennent en otage le jeune Vanja, un de leurs geôliers. On va suivre le périple de ce trio à travers la Russie. C'est un road trip dans les steppes enneigées, avec trois individus que tout oppose, entre la méfiance et la détestation.

C'est raconté en voix off par l'italien, le personnage central de l'histoire. le texte est accompagné de réflexions, d'états d'âme, les dialogues mélangent les trois langues, russe, allemand et français (seul l'italien est traduit), pas besoin de comprendre, ils se comprennent à peine entre eux. le texte en voix off est élégant, avec des descriptions, un ton mélancolique renforcé par le travail graphique en aquarelle, avec un réalisme simple et une belle lumière. Et ce trio finit par nous toucher, entre ses haines et ses complicités qui vont nous surprendre. de la tension à l'émotion, “La terre, le ciel et les oiseaux” est un magnifique road trip romanesque, avec une pointe de romantisme et des prises de positions pudiques sur plusieurs thèmes : l'amitié, la haine entre les peuples, l'attachement au sol, le sacrifice de sa vie, la notion de liberté… et quelques questions en suspens, juste ce qu'il faut, nous laissant le libre choix de l'interprétation, laissant l'histoire continuer après la fin, .

Un histoire belle, un brin romantique, qui laisse une trace profonde une fois le livre refermé.
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Le port des marins perdus

« On l'appelle le port des marins perdus. Il apparaît et disparaît dans la brume, mais il n'est pas donné à tout le monde de le voir. Parce que ce n'est pas toi qui choisis d'entrer dans le port, c'est le port qui te choisit. » Récompensé l'année dernière par le Prix Gran Guinigi du meilleur roman graphique, cet opéra graphique de près de trois cent pages embarque le lecteur dans une formidable aventure maritime qu'il n'oubliera pas de sitôt. Tout commence avec un jeune garçon recueilli à bord d'un navire après avoir échoué sur une plage du Siam. D'où vient-il ? Comment est-il arrivé là ? Qu'est devenu le navire sur lequel il se trouvait ? Autant de questions qui demeureront sans réponses, le miraculé ne se souvenant que d'une chose : son nom, Abel. Un prénom qu'il partage ironiquement avec l'ancien capitaine du vaisseau sur lequel il vogue à présent, Abel Reynold Stenvenson, marin respecté et adoré de son équipage tombé en disgrâce car accusé de s'être enfui avec le trésor de la dernière prise effectué par son navire et d'avoir à l'occasion tué certains de ses hommes. Un acte odieux qui lui vaut le statut de traître et entraîne la mise au ban de la société de ses trois filles, désormais bien isolées dans leur petite auberge de Plymouth vide de tout client. En quatre actes, Teresa Radice et Stefano Turconi déroulent le fil d'une histoire fascinante, pleine d'aventures, de surprises, d'émotions et de poésie.



William Wordsworth, William Blake, Pablo Neruda, Lord Byron, sans oublier évidemment Robert Louis Stevenson (qui va jusqu'à donner son nom à l'un des personnages) : autant d'écrivains et de poètes qui occupent ici une place essentielle et dont Teresa Radice et Stefano Turconi nous proposent de découvrir (ou de redécouvrir) quelques uns des plus beaux vers consacrés tour à tour à l'amour, l'enfance, la mort, le temps qui passe, et, bien sûr, la mer. Une touche de poésie savamment dosée qui ne fait que rendre l'ouvrage plus bouleversant encore. « Chaque poème désire trouver la voie qui mène au cœur de celui qui l'écoute et qui se l'approprie. Quand cela arrive, le poète a rempli sa tâche. La tâche du semeur d'émotion. » Un objectif parfaitement atteint dans le cas présent, l'ouvrage nous faisant passer par toute une palette d'émotions d'une rare intensité. Il faut dire aussi que le récit est peuplé d'une sacré galerie de personnages qu'on ne quitte pas sans nostalgie. Il y a d'abord le jeune Abel, apprécié de tous pour son caractère joyeux, sa bonne volonté et son habilité. Il y a aussi les trois filles du capitaine Stevenson : Helen, aînée taiseuse mais dotée d'une grande force de caractère ; Heather, plus bavarde et plus extravertie ; et enfin Hariet, la benjamine, pleine de cette innocence propre aux enfants et qui les rend si spontanés et si attachants.



Et puis il y a ces deux personnages qui suscitent si possible encore plus de tendresse de la part du lecteur : le premier est un capitaine écossais doté d'une imposante carrure et d'un caractère enjoué et généreux, le second est celle qui aura réussi à lui ravir son cœur, la belle Rebecca, prostituée de Plymouth hantée par les fantômes de son passé. Difficile de ne pas admirer le soin apporté par les deux auteurs à chacun des protagonistes qui bénéficient tous d'une personnalité trouble mais ô combien attachante. L'autre grande réussite de ce roman graphique, c'est évidemment la qualité de ses graphismes qui ont la particularité d'être crayonnés. Qu'il s'agisse de la fourmillante ville de Plymouth, de l'intérieur de l'auberge des filles Stevenson ou du Pillar to post, des plages du Siam et bien sûr de l'océan et des vaisseaux y naviguant : les décors sont d'une précision remarquable qui témoigne du minutieux travail de documentation effectué. Un travail qui porte ses fruits puisqu'il permet l'immersion complète et instantané du lecteur qui, pour peu qu'il ait été bercé par les récits de Patrick O'Brian, Cécil Scott Forester, Alexander Kent ou Robert Louis Stevenson, se plongera avec délice dans cette ambiance digne des plus grands récits maritimes (l'ouvrage s'accompagne d'ailleurs de quelques suggestions de morceaux à écouter au fil de la lecture, dont évidemment un bon nombre d'entraînants chants de marins).



Avec « Le port des marins perdus », Teresa Radice et Stefano Turconi signent un roman graphique d'une qualité scénaristique et graphique difficilement égalable. Les dessins, les personnages, les surprises que nous réserve l'intrigue, les morceaux de poésies disséminés ici et là, l'émotion que fait naître la fin douce amère qui conclut à merveille l'ouvrage : tous les ingrédients sont réunis pour vous faire passer un moment de lecture inoubliable. « Ships are the nearest thing to dreams that hands have ever made », peut-on lire sur la première page de l'ouvrage : la citation prend ici tout son sens.
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La Terre, le ciel, les corbeaux

Scénario : Teresa Radice

Dessin : Stefano Turconi

Traduction : Frédéric Brémaud

Trois fuyards dans la neige : un Russe, un Allemand, un Italien.

Autant dire que la communication est difficile, autant que la fuite, dans le froid, vers une destination lointaine.

Au détour d'une page, tétras, hermine, lynx, mais aussi, bombardier. Oui, car c'est la guerre.

Passé et présent se télescopent pendant ce long et pénible trajet.

Les dialogues sont rares ou parfaitement incompréhensibles car en allemand ou en russe. J'ai beau avoir étudié l'allemand, il y a trèèèèès longtemps, certains mots m'échappent. Quant au russe, n'en parlons pas.

Mais, rassurez-vous, les images sont suffisamment belles, magnifiques même, explicites, pour comprendre toute l'histoire.

Une belle découverte, grâce à la bibliothèque de la ville qui expose certaines BD. Et, comme je n'y connais rien, je me fie à leurs choix. Et je suis rarement déçue.

Une BD de 203 pages quand même, à la lecture de laquelle je ne me suis pas ennuyée une seconde.
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Le port des marins perdus

C'est la chronique Coup de coeur de Boudicca qui m'avait donné envie de découvrir le port des marins perdus. Et je dois dire que je n'ai pas regretté un seul instant mon acquisition : les sublimes dessins en noir et blanc ne sont pas seulement rentrés en ligne de compte mais aussi le fait qu'il s'agisse d'un One Shot (je suis heureuse que les éditions Glénat n'aient pas opté pour quatre tomes) et du prix (relativement modeste au regard des 300 pages).



En 1807, Abel, un jeune garçon de quinze ans, est retrouvé inconscient sur une plage au large de Siam par le premier officier de l'Explorer, William Roberts. Sur le chemin de retour en Angleterre, Abel devient mousse sur la frégate et semble posséder de biens curieuses dispositions au vue de son jeune âge. Si son savoir-faire et ses connaissances provoquent l'inimitié des autres matelots, en revanche, elle attire la bienveillance de William Roberts qui le prend sous son aile. Ce dernier s'est d'ailleurs vu confier le commandement du navire, suite à la défection de l'ancien capitaine de l'Explorer, Abel Reynold Stevenson, accusé de meurtre et de vol. de retour au pays, Roberts et Abel rendent visite aux trois filles du capitaine qui tiennent une auberge à Plymouth : les trois jeunes femmes, bien esseulées, ne tardent pas alors à adopter le jeune garçon si attachant.



Autant ne pas tergiverser plus longtemps sur mes sentiments : cette bande dessinée s'est révélée être un véritable coup de coeur pour moi!

En cause, les magnifiques dessins au crayon à papier : non seulement je les trouve doté d'une grande finesse mais ils fourmillent également de détails que ce soit au niveau des décors comme l'architecture, les intérieurs, les paysages diversifiés, les navires ou au niveau des personnages, notamment leurs vêtements ou leurs expressions qui laissent parfaitement bien transparaître leurs émotions. On sent que les innombrables planches des trois cent pages ont dû nécessiter un travail colossal et une recherche très documentée qui immerge complètement son lecteur à l'époque du XIXème siècle.



Le second point fort de cette bande dessinée est le scénario bien ficelé et maîtrisé qui parvient à conserver tous ses mystères jusqu'au dénouement, tout en distillant deci delà quelques petites révélations. Il s'agit d'un véritable tour de force qui m'a particulièrement bien tenu en haleine sur la totalité des trois cent pages, notamment grâce à ses nombreux rebondissements qui oscillent entre deux registres, du récit historique à celui du fantastique.

Quant au style d'écriture, il est recherché, agréable à lire et exhaustif (je citerai ainsi le vocabulaire lié à la marine). La bande dessinée apparaît également très diversifiée car elle alterne tour à tour des dialogues, des correspondances, des citations de poésies mises en exergue à chaque début d'acte ou des chants des marins (qui sont de véritables chansons).



Enfin, les personnages sont également bien croqués au sens littéraire du terme. Ils ont d'ailleurs été rendus si « réels » que je n'ai pas pu m'empêcher de ressentir une certaine émotion lors de la disparition de certains. Abel et le capitaine Nathan McLeod font partie de mes préférés : l'un pour son intelligence et sa modestie, le second pour son côté « gros nounours » qui s'ignore. Les trois filles du Capitaine Stevenson ainsi que Rebecca sont particulièrement attachantes.



En conclusion, le port des marins perdus est une bande dessinée remarquable et un petit bijou d'une très grande minutie. J'irai même plus loin en affirmant qu'il s'agit d'un véritable travail d'orfèvre. Elle a dû nécessiter d'innombrables heures de travail à ses deux auteurs. Rien d'étonnant donc que la bande dessinée ait obtenu le prix du meilleur roman graphique au festival de Lucca 2015. J'ose espérer qu'elle ne passera pas inaperçu en France et raflera de nombreux prix.

Si vous recherchez un cadeau pour un anniversaire ou Noël, ne cherchez pas plus loin!
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Le port des marins perdus

J'ai été attirée par le graphisme un peu hors-normes du Port des marins perdus. Comme beaucoup d'autres lecteurs, j'imagine. Le choix du crayonné, qui d'habitude n'est qu'une étape dans le dessin d'un album, se révèle non seulement original mais également judicieux : il colle parfaitement à ce récit à la portée plutôt mélancolique, ainsi qu'à la nature évanescente des deux personnages principaux. D'autant que ceux-ci évoluent dans un entre-deux, à la lisière de deux mondes. Vous noterez que je n'en révélerai pas plus pour préserver les futurs lecteurs, mais la quatrième de couverture dévoile tout de go le mystère qui pèse sur Abel, merci bien à l'éditeur ! Bon, vous êtes prévenus, ne la lisez pas...



Reste que l'histoire de ce jeune garçon à la recherche de son identité, qui a perdu la mémoire, m'a légèrement déçue. C'est agréable à lire, c'est agréable pour les yeux, mais ça se traîne un petit peu. Une fois qu'on a compris quel fardeau porte Abel - ainsi que Rebecca -, notre personnage va s'engager naturellement dans une quête dont il doit trouver le sens, pour enfin se libérer. C'est là que ça perd pas mal en originalité et que ça devient au contraire assez convenu : on connaît ce genre de scénario malheureusement un peu par coeur et on en est réduit à attendre un dénouement qui se fait pas mal attendre. On trouve malgré tout quelques idées graphiques intéressantes : la première planche (dont on va retrouver des échos plus tard), une autre qui prend la forme d'un papier peint à la William Morris, deux planches symétriques sur l'histoire de Rebecca et Nath qui se répondent, par exemple.



Est-ce parce que le côté onirique des premier actes s'estompe peu à peu ? Toujours est-il que les deux auteurs ont visiblement pris plaisir à truffer leur album de références à des poèmes. Pour ma part, j'ai trouvé ça un peu lourd, tout comme certaines tournures un peu emphatiques censées refléter les pensées de Rebecca ou de Nath, mais j'imagine que c'est une question de goût. Cela dit, malgré les défauts que je peux trouver à cet album, j'ai trouvé que les personnages, (presque) tous attachants, étaient bien réussis et on ne peut nier qu'il s'en dégage une atmosphère à la fois douce, rêveuse, triste mais respirant aussi l'espoir et la paix. Dommage que la quête d'Abel n'ait pas pris une forme un peu moins conventionnelle dans sa résolution, et que le format ne soit pas plus court.
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Le port des marins perdus

1807 (par là). La marine à voile. Un tour du monde et demi. Plymouth et le Siam. Deux caps et deux fantômes. Des marins au grand cœur (pas tous), leurs filles, et leurs amantes. Une histoire d’amour et de réhabilitation, baignée de citations de poètes romantiques anglais.



C’est une bédé au format très généreux dans le sens de l’épaisseur, avec des dessins crayonnés qui donnent force et spontanéité au récit, une belle histoire, un roman d’aventure romantique avec une petite composante poético-mystique et une approche très littéraire. J’en ai emballé un pour ce Noël.
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