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Critiques de Tess Sharpe (352)
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Mon territoire

°°° Rentrée littéraire 2019 #28 °°°



Ce que je retiens de ce roman noir très réussi, c'est avant tout son incroyable héroïne, la puissante Harley, 22 ans, héritière malgré elle d'un empire criminel construit par son père, mais aussi d'une violence en bandoulière pour laquelle elle est surentrainée depuis son enfance pour être prête le jour où son règne viendra et qu'il faudra prendre possession de son territoire.



Du coeur et des tripes. C'est elle qui apporte toute sa force à une intrigue somme toute classique de guerre des clans emplie de fusillades, de trahisons et de corruption dans une Californie rurale du Nord racontée comme un western contemporain.



3 jours pour tout changer, 3 jours pour trouver une autre voie, 3 jours pour reprendre les rênes à sa manière et vivre sa vie loin des diktats familiaux ou masculins.



La première phrase harponne direct : « J'ai huit ans la première fois que je vois papa tuer un homme. » le récit se fait ensuite très habile, mêlant temps présent et passé de Harley qui nous permet de découvrir son éducation de tueuse d'élite. On s'attache irrémédiablement à cette héroïne à l'humanité profonde, pleine de doutes et de contradictions, animée par une détermination ahurissante, guidée par un féminisme instinctif qui la pousse à diriger un motel-refuge pour protéger des femmes battues, des laissées pour compte victimes de multiples violences.



J'ai dévoré les 600 pages comme une mort-la-faim, chaque fin de ( courts ) chapitres t'injectant une dose d'adrénaline ou de suspense qui te pousse à poursuivre. Même si on comprend assez vite dans quelle direction va se diriger le plan méticuleux de Harley, le plaisir de lecture est là, la fin est belle, entre ténèbres et rédemption. Fascinante Harley au « coeur en fil de fer barbelé » ( traduction du titre original « Barbed wire heart ».4



Lu dans le cadre du jury Grand Prix des Lectrices Elle 2020 ( n°12 )

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Mon territoire

Ce roman très noir présente une structure originale alternant le présent concentré en trois grandes journées de la vie de l'héroïne, et le passé qui déroule quasiment une vingtaine d'années de sa vie.



Cette mise en scène en tranches de vies, présentes et passées, choisie par Tess Sharpe, peut surprendre au début, puis on est vite embarqué et les pages tournent à toute allure pour suivre le déroulement de ces trois journées décisives et feuilleter en même temps l'album familial douloureux de Harley.



Harley Jean est l'archétype des héroïnes des beaux romans où les filles sont les vedettes, telles Turtle, Tracy, Angela, Kya et bien d'autres, l'histoire étant toujours installée au coeur de la nature, celle-ci étant toutefois à peine considérée dans le "territoire" de Harley. Son territoire est encore plus sauvage que celui du milieu naturel, c'est celui de la violence, de la drogue, des femmes battues, de la domination de ceux qui se croient forts, de l'humiliation des faibles.



Enfant, adolescente, jeune adulte, elle est confrontée au mal, à la toute puissance de son père, Duke, qu'elle aime en le haïssant, à qui elle obéit aveuglément, jusqu'aux temps où elle va prendre les initiatives et les commandes. Cette relation père-fille est largement travaillée par Tess Sharpe et les nombreuses adjurations à l'impératif, en italique dans le texte, lui rappellent sans cesse qui elle doit être, lui laissant cependant la possibilité de devenir qui elle veut être.



Sur le plan littéraire, il y a assurément des manques, découlant quelquefois sans doute de la traduction, mais les dialogues sont intenses, porteurs de sens, de sang aussi qui coule pas mal au long des pages.



Harley est une belle héroïne qui navigue dans le mal commis autour d'elle, une héroïne qui veut le bien autour d'elle, qui le fait, qui ne veut pas tuer, qui est capable d'abnégation en soulageant les maux des femmes et des enfants martyrisés par les hommes alcoolisés et tellement sûr de leur supériorité sur celles qui ont à peine le droit d'exister.



Racisme, persécutions, violences, haines familiales sont la trame de ce roman dominé par Harley qui en appelle souvent à Dieu qui a aussi son territoire et qu'elle respecte sans croire vraiment à ses interventions, mais convaincue qu'il observe les actes de chaque protagoniste.



Le père, Duke, est aussi une grande figure, terrible et terrifiante pour ceux qui le trahissent, dur et aimant envers Harley, n'envisageant pas cependant l'avenir comme elle. Harley lui laisse ses illusions, agit en ces trois journées qu'elle a mûrement pensées et dans lesquelles elle s'engage avec opiniâtreté, seule, puissante, magnifique.



Le territoire de Harley ne colle pas avec celui de Duke, Tess Sharpe y embarque des lecteurs qui pourront être déroutés, perdus pour certains qui décrocheront sans doute, enchantés pour ceux qui iront au bout de ces trois journées épuisantes.
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Mon territoire

Y a un truc que je ne fais pas, c'est descendre un bouquin que je n'ai pas lu.

Juste après,  un autre truc que je n' aime pas,  c'est critiquer un bouquin pas fini.

Et juste après encore ,  c'est ne pas finir un livre. (Ça c'est mon côté bonne élève qui me fait ch*** depuis toujours. Mais je travaille ardemment à ma rééducation ! ).



Mais quand ledit bouquin est écrit- ou traduit?- sans le moindre soin, sans la plus petite originalité, voire avec des fautes,

- quand l'héroïne est une sorte de  croisement entre la  Turtle de Gabriel Tallent, sans le talent, justement,  et la Daronne, sans l'humour ni l'autoderision- miss Harley Mac Kenna a le second degré d'un aficionado du PSG et ne se prend pas pour un quartier de mandarine!

-quand tu as le sentiment d'être passée derrière le décor d'un théâtre de marionnettes et de voir les ficelles beaucoup plus que les marionnettes,

- quand , en posant ton doigt sur ta liseuse,  tu as l'impression que les % défilent comme une procession de pénitents dans la neige, et chargés de croix pesantes,

-quand tu vas à la table des matières et que tu vois avec horreur que tu n'en es qu'au chapitre 8 et qu'il y en a encore  51   comme celui-là....

- quand tu as dans la tête l'inénarrable critique de Ziliz, qui n'a pas craint, elle, de s'arrêter au bout de 150 pages- ça fait quoi, 150 pages en % de liseuse?-,



alors, foin des principes,



foin des lois non écrites de l'Antigone de la lecture,  de l'ex prof que je suis,



foin des regards cinglants de ces lecteurs héroïques qui vont jusqu'au bout de leur pensum,



(et pardon à mes ouvreurs de piste favoris que je vais lâchement abandonner en rase campagne- cher Gruz, mea culpa!- )



j' abandonne Mon Territoire et je cède la place.
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Six baisers manqués (et une histoire d'amour)

Penny et Tate sont deux adolescentes qui, à défaut de réellement se détester, ne s'apprécient pas vraiment. Et cela depuis leur plus tendre enfance, leurs mères, Lottie et Anna, étant, en effet, des amies à la vie, à la mort depuis des années. Elles sont totalement différentes. Penny est réfléchie, souvent stressée et fait des listes pour tout quand Tate est frémissante, plus fougueuse et se donne à fond dans la natation afin de pouvoir obtenir une bourse pour l'université. Si jusque-là les deux filles arrivent à se supporter à l'occasion, elles vont bientôt devoir cohabiter sous le même toit. En effet, alors qu'Anna a déjà surmonté un cancer des ovaires, elle doit, aujourd'hui, se faire greffer un foie. Lottie, se sachant donneuse, n'hésite évidemment pas à donner une partie du sien si c'est pour sauver la vie de sa meilleure amie. Afin de supporter les frais médicaux et la convalescence de quelques semaines à Sacremento puis à la maison, Anna et Tate vont devoir quitter leur appartement et s'installer chez Lottie. Afin de ne pas ajouter de stress et ne pas inquiéter leurs mères, les jeunes filles décident de faire comme si la situation ne les dérangeait pas et vont jusqu'à signer un accord de trêve...



Devant cohabiter ensemble, surtout pour des raisons budgétaires mais aussi afin que leurs mères puissent se soutenir lors de leur convalescence, Penny et Tate vont devoir faire semblant de bien s'entendre mais également tenter d'ignorer leur attirance mutuelle. D'ailleurs, leur accord de trêve mentionne bien qu'il leur est interdit de parler d'Yreka. Que s'est-il donc passé là-bas pour que le sujet ne puisse être abordé ? C'est l'un des pans du passé que Tess Sharpe dévoile petit à petit, de même que toutes les fois où les deux jeunes filles ont presque failli s'embrasser. De même qu'elle nous dévoile, au fil des pages, ces occasions manquées ou ces six baisers manqués. Des occasions que Penny et Tate préfèrent taire, toutes deux voulant apporter soutien et réconfort à leurs mères. Alternant passé et présent et donnant tour à tour voix aux deux jeunes filles, ce roman, délicat et intelligent, aborde, tout en subtilité, divers thèmes tels que le deuil, la maladie, les relations complexes mère/fille, la culpabilité, l'amour inavoué, l'homosexualité... Si le sujet peut paraître grave, les personnalités, l'humour et la relation piquante entre Penny et Tate, deux âmes blessées par la vie, apportent toutefois de la légèreté.

Un roman touchant et émouvant, empreint de tendresse...
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Ne vous fiez pas aux apparences



C'est accompagnée de son ex, Wess, et de sa nouvelle petite amie, Iris, que Nora entre dans la banque déposer l'argent récolté pour les animaux. C'est alors que, dans la file d'attente, le type devant eux sort un flingue et ordonne à tous de se coucher à terre. Il sera très vite rejoint par son équipier, lui aussi muni d'un fusil de chasse. Leur revendication : voir Frayn. Aussitôt, l'employée de la banque les informe que le directeur n'est pas encore arrivé. Casquette Rouge, ainsi surnommé par Nora, s'énerve. Le vigile qui fait une entrée soudaine se prend alors une balle dans l'épaule par Casquette Grise. Rien ne se passe comme prévu, les esprits s'échauffent et la jeune femme en profite pour envoyer un message à sa sœur, Lee, détective privée, certaine qu'elle viendra les aider... Ce qui ne manque pas quelques minutes plus tard. Si cette aide extérieure est, évidemment, la bienvenue pour les otages, Nora, ne compte nullement se laisser faire car la jeune fille a un lourd passé...



Il est certain que ces deux braqueurs amateurs, face à trois ados, pensaient l'affaire vite expédiée. Mais il faut dire que l'un d'eux, Nora, a rencontré bien pire comme situation et est habituée, mieux que quiconque, à se débrouiller et à tromper les apparences... Merci maman et ses combines en tout genre pour appâter les hommes et en tirer profit avant de se barrer ! Au cours de ce braquage qui ne va absolument pas se passer comme prévu, l'on assiste aussi aux confidences de Nora (ou qu'importe son prénom), de Wes et d'Iris. Leur point commun : écorchés vifs, maltraités par les personnes qui sont censées les protéger. Détaillant son passé plus que tumultueux, l'on comprend ainsi la personnalité de la jeune fille, les raisons qui l'ont poussé à être ce qu'elle est aujourd'hui, les liens très forts qui l'unit à sa sœur. Ce roman surprend de par la tournure des événements et les confidences qui font froid dans le dos. L'ensemble est fort bien rythmé, oscillant entre passé et présent ; les personnages, touchants et complexes, parfaitement dépeints et le scénario d'une grande justesse et originalité.

Prenant et fascinant...

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Si loin de toi

"Si loin de toi" et si loin de moi, ce roman....

Il y a trop de choses pour que j'adhére, trop de malheurs qui s'abattent sur la pauvre héroïne incomprise de ses parents, trop de chocs, trop de surenchère dans le drame, trop de sujets traités pour qu'un seul sortent du lot, pour que je ne frise pas l'indigestion. MAIS, ceci est un roman young adult, et ça fait un paquet d'années que je ne suis plus une ado, alors mon avis...

Comme s'il ne suffisait pas que Sophie ait vu sa meilleure amie se faire assassiner sous ses yeux, (risquant elle aussi sa vie ), on nous apprend qu'elle a déjà failli mourir dans un accident de voiture, ( voiture conduite par le frère de la meilleure amie, qui est amoureux d'elle).

Et dans cet accident, elle y a laissé des plumes, elle a une immense cicatrice qui court sur son corps, et aura, toute sa vie, une lègère claudication.

Malgré le fait qu'elle ne court plus aussi vite qu'avant, et qu'elle ne pourra donc pas échapper facilement à un éventuel "gros méchant", elle a envie de savoir ce qui est arrivé à sa meilleure amie.

Parce que tout le monde pense que c'est à cause d'elle, vu qu'on a retrouvé de la drogue dans sa poche (placée par le méchant...), elle a dû suivre une cure de désintox' dans un centre, contre sa volonté. Ses parents ayant une confiance toute relative en elle...



Pourquoi ne pas avoir fait démarrer l'histoire au moment où meurt sa meilleure amie ? Pourquoi infliger à cette pauvre héroïne un autre accident, une autre mort à laquelle elle a échappé ? Une , ça ne suffit pas ? Qu'est ce que l'histoire y gagne ?( à part faire pleurer dans les chaumières ...)

Pourquoi rajouter à cela , un triangle amoureux, une histoire d'amour planquée derrière une amitié fusionnelle, pourquoi rajouter le thème de l'homosexualité dont on a l'impression qu'il ne vient remplir ici, qu'un quotta, qu'une mode ?

J'en ai marre de toutes ces histoires d'adolescents, où les adultes sont soit nuls, soit absents. le coup de l'ado sans expérience mais courageuse, qui enquête toute seule au péril de sa vie , ce n'est pas vraisemblable, et du coup l'histoire policière n'offre aucun intérêt.

Deuil / histoire d'amour stoppée au commencement / homosexualité / amitié / triangle amoureux /séquelles d'accident de voiture / léger handicap /drogues / parents qui ne comprennent rien et n'essaient même pas / tante compréhensive mais loin...

Trop de thèmes pour moi ( un gros gloubiboulga indigeste ), mais si vous aimez les histoires intenses qui se fichent de toute vraisemblance, les auteurs qui sont prêts à tout pour vous tirer des larmes , quitte à oublier d'être crédible, alors foncez...



PS: Le dernier roman de cette auteure " Ne vous fiez pas aux apparences", est très bon...
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Mon territoire

J'ai lu Mon territoire de Tess Sharpe



C'est un coup de cœur pour moi.



J'ai découvert une petite pépite, un page turner unique en son genre.



Je n'ai jamais autant apprécié une "méchante".



Suivre cette jeune femme qui devra tout mettre en œuvre pour garder le contrôle des affaires familiales, des trafics créés il y a des générations.. C'est en retenant mon souffle pour elle que j'ai découvert sa vie, son courage et sa détermination.



Quel livre ! Quelle aventure qui se déroule sur 3 jours maximum..



L'ambiance, les méchants cruels mais justes. J'ai retrouvé un peu de la série Sons of Anarchy dans ces pages..



Je vous le recommande chaudement.



L'avez-vous lu ?
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Ne vous fiez pas aux apparences

Un braquage de banque, dans une petite ville des USA, une caissière, une enfant, et trois ados contre deux braqueurs, et très vite, cela devient trois ados contre des méchants, et très vite, ça tourne mal.

MAIS, (là où ça devient intéressant ), c'est que ces ados-là ne sont pas des ados lambda...

On a une gamine qui veut intégrer un service spécial de la police américaine, celle de ceux qui enquêtent sur les incendies criminels et qui s'y connaît super bien en feux, comment le mettre, comment fabriquer un engin incendiaire..

Et on a Nora... Quelque soit sa véritable identité.

Le titre original c'est " The girls I've been" ( Les Filles que j'ai été),et elle a été beaucoup de filles, au gré des arnaques de sa mère : Nora, Rebecca, Samantha, Haley, Katie, Ashley, car une maman solo avec sa fillette, ça n'inspire pas la méfiance. Et donc cette gamine a appris dés le berceau, l'art de décrypter une physionomie, l'art de jouer la comédie, l'art d'empapaouter la tête de toutes les gentilles personnes ( ou pas... ) qu'elles croisaient. Et c'est pas un petit braqueur de banque de petite ville qui va lui faire peur. Nora , elle en a vu d'autres. Bien pires... A moins que ce ne soit Ashley, Samantha etc...

Nora , elle est hyper courageuse, hyper intelligente et donne à ce récit un petit ton caustique en plus. le début est marrant, et après on bascule davantage dans le suspens, la noirceur de l'âme humaine , car les chapitres alternent présent avec le braquage et passé avec la vie (agitée) de Nora, Ashley etc... Et l'on comprend mieux comment elle s'est construite ( ou déconstruite) au gré des changements d'identité, déménagement et différents beaux-pères que sa mère arnaquait et lui imposait...

C'est fascinant, j'ai pensé à la série Ginny & Georgia ( sauf que la mère de Nora n'est pas maternelle et protectrice pour trois sous...). D'ailleurs pendant toute ma lecture j'ai pensé que cette histoire remplissait toutes les cases pour être adaptée en série ( ce qui va être fait ).

J'ai juste coincé sur l'histoire d'amour passée entre l'otage garçon et Nora, et celle actuelle, entre Nora et Iris, et la belle amitié qui les unit tous les trois . J'aurais trouvé cette histoire plus forte si l'histoire se concentrait uniquement sur le suspens du braquage et le passé de Nora, si ces adolescents ne se connaissaient que de vue. C'est en ça que je dis qu'il remplit toutes les cases pour une série télé (amours adolescents/homosexualité/premier amour/amitié/père violent...) : trop de thèmes survolés. Et c'est en ça qu'il s'agit d'un roman pour adolescents, c'est normal, il y a des messages de tolèrance etc.. à faire passer, mais comme je ne suis pas une ado, j'ai une impression de déjà vu, une impression commerciale...

A part ça, c'est un roman hyper original, le titre anglais colle tellement mieux que le titre français, que s'en est rageant... Et la dernière page , les dernières lignes sont très fortes, poignantes, très parlantes. Toutes les filles qu'elle a été : Nora, Rebecca, Samantha, Haley, Katie, Ashley, ça fait froid dans le dos ... Ou est Nora derrière toutes ces filles ? Qui est Nora ? Une fois, son vrai prénom est mentionné. Une seule fois...

Toutes les filles que j'ai été.

Bluffant !

Une série qui va cartonner et un ( futur) rôle en or pour une jeune actrice...

Quand à Tess Sharpe , je vais la retrouver très bientôt. C'est une auteure qui , si elle déployait ses ailes dans la littérature adulte, ferait des étincelles. Il y a du David Joy en elle, du sombre, des choses qui ne peuvent venir que d'une enfance peu commune... Une plume qui mériterait une plus grande visibilité.
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Mon territoire

Mon territoire fait plus de deux cent cinquante hectares, je possède une scierie, un refuge pour femmes et enfants battues, des labos de meth et pleins d'autres bizness... Mon père règne sur tout ça, et depuis mon plus jeune âge, quand d'autres allaient à l'école, moi j'apprenais à tirer, et à sauver ma peau de tout un tas de situations craignos. Je suis Harley McKenna, j'ai la vingtaine et la possibilité de changer tout ça, de me ranger (un peu ) , de faire les choses à ma façon, et j'ai un Plan... reprendre les affaires familiales ? suivre la voie tracée par son père, se mettre du bon côté de la loi ? Là est la question, la différence entre vous et moi, les cinquante nuances de filles biens, d'héroïnes qui attirent le lecteur.



Moi, j'ai eu des doutes jusqu'au tiers du livre...

Est-on dans un livre pour ados, très (trop) noir, ou dans un roman des éditions Sonatine ? Est-ce que j'aime, ou est ce que je m'ennuie ? Ai-je l'impression d'avoir déjà croisé ce genre de personnage ou pas ? Habile croisement entre ( en vrac ) : My Absolute Darling, pour le côté "nature, personnages violents , père qui prépare sa fille au pire", Breaking Bad ( la série TV ) pour les labos de meth croisés ( pas beaucoup mais un peu quand même ..), et l'auteure Jax Miller (pour la plume féminine trempée dans la violence).

Et puis, tout d'un coup, dans l'obscurité, la lumière, avec ce refuge de femmes battues que Harley et son père subventionent grâce à l'argent sale, histoire de rester fidèle à la mémoire de la maman d' Harley ( laquelle était un coeur pur...) . Ça, et la petite histoire d'amour distillée tout du long, font que l'enfer n'est pas tout à fait l'enfer...

J'ai eu la même impression que pour Betty, oui, l'auteure a du talent , mais moi lectrice, j'éprouve un ras le bol du noir, de ce noir là... peut- être que pour écrire des histoires glauques ou tristes ou noires, il faut les avoir un peu vécues ? Peut- être que ces jeunes auteures sont trop jeunes , trop "neuves" pour raconter des histoires pareilles ? Peut- être qu'elles en font des tonnes... Je n'ai pas la réponse . Je sais juste que sur moi, ça ne marche pas , ça "marchotte": J'ai aimé et j'ai pas aimé...

Comme l'impression d'un roman pour ados qui essayerait de se la jouer Tarentino !

Je lirai d'autres livres de cette auteure pour voir, si c'est irrémédiable ou si je peux réussir à rentrer dans son univers, Son Territoire ...
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Mon territoire

Vous prenez Turtle , l'héroïne de My Absolute Darling, puis vous l'imaginez sans son langage à faire pâlir un charretier atteint du syndrome Gilles de la Tourette, vous voilà désormais en présence de notre nouveau petit prodige, j'ai nommé Harley McKenna.



Outre un traumatisme durable, occasionné dès l'âge de huit ans, et dû à la mort violente de sa mère puis à la découverte du vrai visage de son paternel, caïd du coin, gentil psychopathe à ses heures perdues -et des heures de ce calibre, il en a à revendre- tout va bien dans le pire des mondes, le sien.

Formatée à la dure pour succéder à daddy, elle allait lui montrer que l'hérédité en matière de violence avait des limites qu'elle se refusait à franchir, au risque de s'aliéner ce dernier, ce qui, en terme de bonne résolution, arrivait vraiment en toute fin de liste.



C'est qu'elle a de qui tenir, la gamine !

Des gênes qui ne trompent pas.

Un héritage chromosomique prédestiné à envoyer du bois sévère.



Un empire familial, spécifiquement en matière de drogue, ça se mérite.

Deux options, marcher dans les traces gémellaires du père ou s'en affranchir à ses risques et périls.

Outre une construction personnelle plus que délicate, Harley fait accessoirement dans la vengeance qui se mange froid et l'amour contrarié.



Vaste programme s'il en est, Mon Territoire se déguste plus qu'il ne se dévore.

Alternant brillamment présent, sur un court laps de temps, et divers tableaux aux couleurs patinées par le temps, l'album de famille s'égrène doucettement pour finalement dresser le portrait d'une gamine élevée dans la douleur et le ressenti, prémices annonciateurs d'une personnalité guerrière à la détermination sans faille.



J'ai aimé ce rythme faussement indolent, cette construction temporelle loin d'être originale pourtant, ce personnage faillible au destin hors norme.

Une fortune qu'elle se sera construite à grands coups de canif dans le contrat.

Un rapport père/fille orageux qui n'aura de cesse de s'auto-alimenter au fil du temps mais un amour latent qui suinte, malgré tout, par tous les pores de ces deux êtres que tout oppose.



Pour un premier roman, Tess Sharpe fait ici preuve d'une maîtrise narrative époustouflante.

Vous, je sais pas, mais moi, j'ai déjà la carte de fidélité !



Merci à Babelio et aux éditions Sonatine pour ce bienvenue en terr(itoir)e inconnue.
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Mon territoire

Depuis sa sortie fin septembre, ce livre fait quasi l’unanimité sur les réseaux sociaux. Même si je ne lis pas les chroniques et critiques des autres blogueurs afin de ne pas brouiller l’opinion que je pourrais me faire du livre, il était difficile de passer à côté de ces louanges. J’avoue que j’étais assez dubitative dans le sens où les avis étaient très largement positifs. Lorsque tout le monde semble penser la même chose, j’ai un peur d’être ensuite déçue, ayant forgé une trop forte attente.



À la lecture des premières pages, j’ai eu quelques hésitations, me demandant si j’allais aussi apprécier ce thriller. Finalement, j’ai été agréablement surprise et me suis laissée transportée avec son héroïne, Harley.



A proprement parler, il me semble plus se rattacher à un thriller ou roman noir, qu’à un polar puisqu’il n’y a pas vraiment d’enquête policière. Avec une atmosphère très sombre, nous sommes loin des métropoles glamours des Etats-Unis, mais bien dans l’Amérique profonde. Le récit se déroule en Californie du Nord, loin de toute grande ville, loin des strass et paillettes de Los Angeles et d’Hollywood.



Au fin fond des bois, où le peuple du cru vit reclus, loin des touristes et de la modernité, on y suit l’histoire d’Harley McKenna. Elle est une jeune femme, orpheline de mère dès son plus jeune âge et dont le père est un peu une sorte de mafioso locale qui trempe dans toutes les mauvaises combines : comme la drogue et les armes. Malgré ses vices, Duke a tenté d’élever du mieux que possible son unique fille, tout en lui inculquant un code de moralité strict. Ayant grandi dans une quasi solitude et ayant dû acquérir une certaine indépendance dès son plus jeune âge, Harley est en voie de marcher dans les traces de son patriarche. Pourtant, Harley souhaite prendre son destin entre ses mains, chose pas forcément évidente lorsque l’on est l’unique héritière du clan McKenna.



Harley a tout de l’héroïne des temps modernes : une personnalité forte, une identité qu’elle souhaite se construire seule, une battante qui ne baisse pas les bras. Je n’ai d’office pu que m’attacher à elle. Alternant dans les chapitres, le présent au passé, reconstruisant de la sorte l’enfance et l’adolescence de Harley et de sa famille, l’auteure sait n’en dévoiler qu’au compte-gouttes, donnant ainsi l’envie aux lecteurs de poursuivre sa lecture. A aucun moment, Tess Sharpe ne tombe dans la mièvrerie ou dans l’ultra-militantisme féministe. De ses failles et de celles de sa famille, Harley en a fait ses forces.



Il est indéniable que l’auteure dispose d’un talent certain et que pour un premier roman, elle a placé la barre très haute. Je pense qu’Harley me hantera encore longtemps car même une fois la dernière page tournée, elle ne peut être que difficilement oubliée.



J’ai lu ce thriller dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2020 - sélection Polar pour le mois d’octobre.



L’autre thriller qui n’a, cependant, pas été retenu était « La neuvième tombe » de Stefan Ahnhem aux éditions Albin Michel, qui me tentait aussi beaucoup; dommage…
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Mon territoire

Mon Territoire? Elle est bien possessive, l'héroïne sans peur et sans reproche d'un roman de l'inattendue Tess Sharpe qui déboule tout vent dehors dans cette rentrée littéraire!



Mais c'est quoi au fait, le territoire de Harley McKenna ? : North County, Californie du Nord, sur une terre aussi aride que magnifique où la violence et les infractions à la loi sont sans doute plus prégnantes que nulle part ailleurs !



Harley n’a que 8 ans quand elle assiste à la mort violente de sa mère. Duke, son père, n'a alors qu’une idée en tête : faire la peau du meurtrier et protéger Harley d’un certain Carl Springfield, baron de la drogue sans aucune morale ni scrupules.



"Analyse la situation. Protège tes arrières. Ne lâche jamais ton arme. Et si tu dégaines, t'as intérêt à être prête à tuer, mon Harley. »,



Bref, chez les McKenna, on a la vengeance chevillée au corps et Harley, en grandissant va s’approprier une manière toute personnelle de ce principe.



Alternant entre récit chronologique avec des flashbacks saisissants, Lee Sharpe développe un univers aussi violent qu’émouvant et Harley McKenna est de ces héroïnes difficiles à oublier capable de s’affranchir des règles élémentaires de la morales et de tuer sans l’once d’une hésitation afin de protéger ceux auxquels elle tient, comme une maman animale pourrait le faire pour défendre sa progéniture.



Cette fille, qui a été dès sa plus tendre enfance dressée pour tuer et succéder à sa crapule de paternel va réussir à faire sa place et donner un beau coup de pied dans la fourmilière d’un milieu où les pourris et les raclures sont légions grâce à une personnalité aussi ingénieuse que retorse.



Une histoire de loyauté, de pardon, de transmission, de famille, celle que l’on hérite et celle qu’on se crée, et la terrible destinée d’une héroïne inoubliable portée par une plume assez foudroyante et totalement addictive qui bouscule avec une vraie incouciance les codes du genre .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mon territoire

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Miss MCKENNA Harley

23 ans - Californie, Etats-Unis



▪️ Profession : assistance aux femmes en danger et/ou en détresse.



▪️ Formation : sur le tas, avec papa, baron de la drogue.



▪️ Expériences :

- 18 ans : je pète le nez de Bobby Springfield

- 17 ans : son père Carl me cherche des noises

- 16 ans : je vois pour la première fois à quoi ressemble quelqu'un qui n'a peur de rien

- 14 ans : Bennet Springfield (le frère de Bobby) me casse le nez

- 12 ans : je pointe un revolver sur quelqu'un pour la première fois

- 8 ans : maman se fait tuer sous mes yeux et je vois papa dézinguer un homme



▪️ Compétences : menaces verbales, règlements de comptes musclés (tir, coup de genou dans les c*uilles…).



▪️ PHOTO :

♪♫ « Comme un garçon je porte un blouson

[ et des bottes à bouts coqués ]

Un médaillon, un gros ceinturon, comme un garçon

Comme un garçon moi je suis têtue

Et bien souvent moi je distribue

Des corrections, faut faire attention... » ♪♫

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Voilà pour le personnage principal, la jeune Harley, annoncée en quatrième de couverture comme une « héroïne fascinante, émouvante, inoubliable. »

Adieu jeune fille. Après 150 pages pénibles, je suis convaincue que je n'apprécie pas plus les westerns avec une femme en justicière vedette que ceux avec des cow-boys 100 % mecs.*

J'ai pourtant su apprécier des teigneuses-winneuses dans mes lectures : Fantômette, Alice, Lisbeth Salander… 😏



• Merci à Babelio pour cette MC.

Je me suis précipitée en voyant Sonatine + Héloïse Esquié à la traduction. Mauvais choix.

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* https://www.youtube.com/watch?v=KPFnhnyMWuE
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Mon territoire

Je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions, d’empathie et d’aversion pour le genre humain… Je partais explorer le territoire de Tess Sharpe, sur la pointe des pieds… Pour finalement, m’engloutir dans son territoire avec délectation.



L’auteure a réussi à me prendre dans ses filets, pourtant ce n’était pas gagné…



Je pensais qu’avec ce bouquin estampillé « premier roman adulte » l’auteure allait se casser la gueule, étant donné son univers Young Adult. Un auteur qui s’essaie à la littérature des grands… Je l’attendais donc au tournant, en pensant de l’auteure : « non mais tu ne fais pas partie de la cour des grands… Laisse-toi encore quelques années… » Bien mal m’en a pris, Tess Sharpe a tout d’un grand auteur et son roman « adulte » est magnifique !



C’est brutal, c’est fort, c’est surtout plein de cette vie qui coule dans les veines de chaque être humain, comme dans les veines de ces régions arides des Etats Unis où le territoire de Harley McKenna est devenu le mien… Et deviendra le vôtre… Un roman féministe, mais pas que, une plume au service de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, dans une région où les brutes néonazis cuisinent de la métamphétamine et les fondamentalistes considèrent les femmes comme des « poules pondeuses ».



L’auteure maîtrise son art et nous entraîne dans les tréfonds de l’âme humaine, tout en laissant à son héroïne le soin de prendre la direction qu’elle souhaite.



Il y a une belle fluidité dans le schéma narratif, alors même que les chapitres s’alternent, et que cela aurait pu faire perdre le fil dans les indications temporelles.



Un roman noir, à classer dans la catégorie « country noir », avec un personnage central qui en fait toute la beauté et tient le devant de la scène du début à la fin, sans jamais lasser le lecteur, qui en prend plein les mirettes, aussi bien au niveau des descriptions des paysages arides, qui deviennent un personnage à part entière, tellement cette chaleur poisseuse et moite, colle à la peau, qu’au niveau des personnages diablement bien construits.



https://julitlesmots.com/2019/09/04/mon-territoire-de-tess-sharpe/
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Mon territoire

Attention : coup de poing !



Voilà une histoire comme on n’en a jamais lu. Tout simplement. Cette Harley, élevée à la dure pour devenir chef de gang, et qui met finalement tout ce qu’on lui a appris au service de ses propres choix, c’est à la fois très malin et très efficace !



Et le plus malin, dans l’histoire, c’est que ce n’est pas seulement un livre d’action, même s’il y en a beaucoup. En effet, on partage également les pensées de l’héroïne, qui ne fait pas l’économie de se poser des questions. Place de la femme, transmission, amour, amitié… Qu’est-ce que nos parents nous transmettent ? Qu’est-ce que nous prenons de ce que nos parents nous donnent ? Quelle part de choix avons-nous ?



Dans sa construction, ce livre est assez classique : un chapitre sur deux est un flash-back, qui nous permet, petit à petit, d’accéder à l’histoire de Harley, aux travers des grands épisodes de son enfance, de son adolescence et de ses premières années d’adulte. Et un chapitre sur deux se déroule entre le 6 juin et le 16 juillet, période qui voit la prise de pouvoir par Harley.



S’il y avait une critique à faire à ce livre, ce serait le côté répétitif du démarrage de chaque chapitre de flash-back. En effet, il y a une petite trentaine de ces chapitres, qui commence pratiquement tous par « j’ai xxx ans ». Et, sur cette petite trentaine, on retrouve 7 ou 8 fois « j’ai xxx ans la première fois que… », et presque autant de fois « j’ai xxx ans lorsque… » ou « j’ai xxx ans quand… ». Cette façon de procéder fait répétitif, alors qu’il n’y a pas de doute sur le fait que l’on est dans le passé. Il me semble que varier davantage les formulations aurait été mieux. Mais bon, cela ne gêne pas non plus la lecture.



Alors ? Alors c’est un vrai bon livre, que je vous recommande chaudement !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Mon territoire

Chère Harley McKenna,



J’ai trente six ans la première fois que j’ai un coup de foudre pour toi, Harley. Tout comme toi, ma petite Harley, j’aime les bois, regarder le ciel et traîner dans mon jardin pour lire au calme, des romans noirs. Et je ne me remets pas encore de l’impact de Mon territoire, écrit avec brio par Tess Sharpe. Un roman qui continue de tourner en boucle dans Mon Territoire, ici en féerie, à me hanter par son émotion et sa puissance. Je ne m’attendais pas à un tel coup de cœur. C’est qu’il arrive direct. Bam. Comme une des balles que tu tires, Harley, toujours dans le mille. Bang dans ma tête, parce que c’est un Roman Noir intelligent et exaltant. Et bang dans mon cœur, parce que c’est une histoire palpitante et émouvante. Bang-Bang pour Mon Territoire qui bruisse des sons de la forêt, vibre aux coups de feux, et tremble de pures sensations. Bam.



J’aimerai serrer l’enfant en toi, parce que même si je n’ai jamais vu ma mère mourir ou mon père tuer un homme, que je n’ai pas eu un oncle qui a tenté de m’arracher à ce territoire de drogues et d’horreurs en tout genre, tes confidences, Harley, sur ton enfance me sont allées droit au cœur, l’ont un peu broyé mais j’essaierai, comme toi, de ne jamais montrer mes faiblesses.



J’aurai aimé aussi étreindre l’adolescente en toi, qui à force de regarder dans les yeux, la violence faite aux femmes, s’est vu hériter d’un rôle difficile à assumer pour une gamine de seize ans, mais tu l’as bien sûr, relevé, haut la main et les yeux furieux. Et armée jusqu’au dents. Les rubinettes auront donc un avenir plus radieux grâce à toi, ton nom, ta protection sans faille et ta détermination implacable.



Et quand j’ai vu ta manière de voir le monde, de le rendre meilleur, de le mener à ta façon, alors que tout te destinait, avec cet héritage et les liens du sang, à un futur sombre de violence et de dépendance, j’ai eu envie d’embrasser de toute la force de mes bras, la femme que tu es devenue. Forte, révolutionnaire, aimante, féministe, intelligente, époustouflante, tellement plus redoutable que le maître, et 100 fois plus meilleure…Le monde n’a plus qu’à bien se tenir.



Il est évident que je ne suis pas prête de t’oublier ma chère Harley, princesse de North County. Laisse ta marque partout où elle se doit. J’espère même qu’elle sera une inspiration pour d’autres princesses. Attise la confiance de ces âmes meurtries. Détruis la suffisance de ces esprits haineux. Sois la plus redoutable des reines. Construis un monde plus juste, mon Harley.



Si j’ai pris la plume aujourd’hui, ma chère Harley, c’est pour te laisser ce message d’admiration. Tu es un personnage de fiction, mais comme j’aimerai que tu sois vraie. Comme j’aimerai t’écrire ce genre de lettres, pour te persuader de continuer le combat. Tu disais « Je veux un putain de monde meilleur. » Et c’est peut être tout ce qu’on peut souhaiter, se souhaiter, te souhaiter ma chère Harley…Alors continue de toucher les cœurs. Contamine-les de ta ferveur, de ton amour, de ton audace. À cœur et à sang.



Merci pour l’émotion, ❤



Stelphique.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Mon territoire

Une nouvelle fois, les éditions Sonatine nous dénichent avec « Mon Territoire » un thriller crépusculaire et, dans un même élan, lumineux à l’image de son héroïne charismatique et touchante : Harley McKenna. Tess Sharpe est la nouvelle pépite du thriller américain. Sa force, un style d’écriture incarné, sublime et une capacité à créer un univers ambiguë, sombre, celui du Duke, baron de la drogue d’une ville du nord de la Californie et de sa fille Harley. A 8 ans, Harley voit sa mère mourir de façon violente tandis que son père la met en garde contre les dangers qui la guettent. Duke tue, sa fille l’a surpris un jour, mais elle refuse le poids de cet héritage lourd de violence, de rapports de forces. Plus elle grandit et plus elle ressent comme une douleur, un déchirement, cet écartèlement entre un désir de ne pas décevoir son père et ses propres aspirations avec cette règle d’or, celle de ne pas tuer. Harley est élevée avec un garçon du nom de Will. Ce n’est pas son frère de sang et ils s’aiment depuis le premier jour. Elle cache un secret sur Duke qu’elle ne peut partager avec personne car elle a offert sa parole à ce dernier de ne rien dire. A l’heure où l’empire familial est en passe de lui revenir, Harley a un plan pour changer la donne dans cette ville qu’elle aime tant. Tout le monde a peur du Duke, même le shériff qui est à sa botte, terrorisé par sa violence et voué au silence parce que corrompu comme beaucoup de personnes de cette contrée. Une autre famille voue une haine farouche au clan du Duke. Ils sont suprémacistes blanc, néonazi et depuis plusieurs générations ces deux familles éprouvent une haine féroce l’une pour l’autre. Tess Sharpe dresse le portrait d’une Amérique en déliquescence du fait de la drogue (la Meth), de la corruption, du racisme, de cette violence endémique qui en découle. Au milieu de ce chaos que n’aurait pas renié un David Joy, il reste une force capable de s’y opposer : celle de l’amour, de la compassion.. En hommage à sa mère trop tôt disparue, Harley poursuit son combat contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Elle les hébergent dans un hôtel qui appartient au Duke. Ce dernier, malgré sa violence extrême, a quelques principes, aussi il laisse sa fille agir contre ce fléau. La force de ce roman c’est son humanité, son amour niché en creux comme celui d’un père pour sa fille, ou de Harley pour Will. Alors que l’apocalypse s’abat sur cette ville californienne, à l’heure des rancœurs et des luttes de pouvoir où les trahisons se font légions, Harley va devoir trouver sa place et choisir entre le destin qu’on lui impose et celui qu’elle se dessine. Un thriller magnifique sur la transmission, la rédemption, sur ce qui fait de nous des êtres complexes d’ombre et de lumière. Jamais manichéen, on est emporté par le souffle et la puissance d’évocation d’un récit aux dimensions tragiques et universelles. Brillant.
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Si loin de toi

Sophie et Mina sont amies. Et quand on est adolescentes, l'amitié c'est sacré. C'est pour toujours... Mais lorsque Sophie est témoin du meurtre de Mina, qu'elle meurt dans ses bras, elle est anéantie. Dès qu'elle le peut, elle se met en quête de l'assassin, reprenant le rôle de l'inspecteur qui a failli dans son rôle... Que va-t-elle découvrir ? Mettre un nom sur ce monstre pourra-t-il lui faire accepter l'inacceptable ?

Enquête aux pays des adolescents, ce roman de Tess Sharpe ne manque pas de charme. Il est bien écrit, passe d'un présent à d'autres époques plus lointaines sans jamais perdre son lecteur, avec du rythme et une histoire qui se tient. L'auteur aborde des sujets sérieux avec beaucoup de pudeur et de douceur.

Un bon moment de lecture pour la maman que je suis ;-)
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Mon territoire

Deux déceptions à la suite ! Heureusement que ça arrive rarement. Dans ce roman de Tess Sharpe, le premier chapitre de 8 pages se joue sur un rythme trépidant. Harley McKenna a 8 ans. La petite fille est livrée à elle-même depuis la très récente mort de sa mère. Son oncle Jake s'occupe d'elle épisodiquement ; son père, Duke, boit beaucoup et ne décolère pas. L'enfant passe son temps dans la forêt. Une nuit, elle surprend son père qui traîne un corps dans la grange. Elle l'épie, le voit torturer Ben Sprinfield pour que celui-ci lui révèle où est Carl, son frère. Ben finit par le révéler, mais bien que Duke lui ait promis la vie sauve pour lui, sa femme et ses enfants, il le tue. Et maintenant, Duke veut tuer Carl, le responsable de la mort de sa femme, la mère d'Harley.

***

Dans Mon territoire, la narration alterne entre présent (les chapitres pairs) et passé (les chapitres impairs), mais, dans les deux cas, Harley, la narratrice s'exprime toujours au présent. Dans les chapitres où Harley raconte son apprentissage, ses multiples expériences traumatisantes, son évolution, elle commence toujours par préciser son âge à l'époque des faits, sans doute parce que la chronologie n'est pas respectée et pour insister sur le fait que sa vie ne ressemble à celle d'aucune autre petite ou jeune fille. Les chapitres du présent se déroulent entre le 6 juin et le 16 juillet. Une construction, comment dire, pour présenter l'apprentissage et le résultat, peut-être. Et pour moi, c'est là que ça pèche… Harley est vraiment trop : trop habile, trop forte, trop intelligente, trop perspicace, trop rusée, trop violente, trop courageuse, etc., et tout ça grâce à la formidable éducation que lui a donné son père, gros propriétaire terrien et baron de la drogue. Non, elle ne va pas à l'école : c'est trop dangereux à cause de la guerre des clans avec les Springfield. Son père la forme donc et lui inculque une morale qui lui permettra de prendre sa suite. Mais Harley tient aussi de sa mère : elle est généreuse et dévouée à certaines causes. Elle s'occupe d'un refuge où les femmes battues sont accueillies avec leurs enfants et protégées ainsi de leurs compagnons violents. Cette héroïne (trop) hors du commun est flanquée de personnages secondaires qui soit cumulent les clichés, soit tentent de les subvertir sans y réussir vraiment, comme c'est le cas pour Will et l'aspirante shérif. Si j'ai lu sans déplaisir les chapitres de l'enfance malgré l'extrême violence et la complaisance de certaines descriptions, je me suis vite ennuyée au présent, pendant la mise en place du stratagème : elle n'en finit pas. J'ai eu parfois l'impression de me retrouver dans une sorte de western ou le charisme du héros (ici Harley) suffit à tenir l'intrigue, parfois dans un vieux film français où, bon, d'accord, les personnages sont des salauds, mais dotés d'un code de l'honneur et capables de beaucoup de générosité. J'ai été étonnée par la « Note de l'auteure » dans laquelle Tess Sharpe prévient le lecteur que les néonazis ne sont pas tous comme ceux du livre, qu'il y en a dans tous les milieux sociaux et qu'il faut s'en méfier. Elle semble s'excuser elle-même de son cliché… Cela dit, ni les thèses ni les actes néonazis ne font vraiment partie de l'intrigue, ils sont à peine effleurés, ce qui rend la « Note » un peu incongrue. Et malgré certains passages lus en diagonale, j'ai fini ce roman, ce qui explique les **½…

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Mon territoire

Une héroïne badass, un plan millimétré avec pour arme une violence contenue, voici les quelques éléments qui marquent au fer rouge les pages de ce p#*&!? de roman ! Ici, pas d'histoire de vengeance. Une naissance. Tess Sharpe, fait de son palpitant et maîtrisé "territoire", un livre au goût de sang et de loyauté. Un roman où une femme utilise la prétendue faiblesse de son sexe comme une force insoupçonnée. INSPIRANT ! A travers cette brève chronique audio, osez pénétrer Mon territoire, osez jouer des coudes et de la gâchette afin de conserver un empire familial douteux. Présentation... 



WOW ! Voilà ma réaction à la fermeture de ce roman édité chez Sonatine qui, une fois de plus, a fait fort. Très fort même ! En voilà un roman noir, sombre, d'où suintent les relents des tréfonds poussiéreux américains.



Huis clos à ciel ouvert, Tess Sharpe fait de son "territoire" un livre au suspense maîtrisé au même titre que l'incroyable sang-froid d'Harley, son héroïne badass. Ouais, car croyez-moi, il y a bien longtemps que je n'avais croisé la route d'un personnage aussi fascinant.



Forte tête au tempérament taiseux, Harley McKenna est une héroïne comme on ne sait plus en faire. Défenseure des femmes victimes de violences, la jeune femme utilise le pouvoir de son nom afin de les relever et leur redonner une dignité. Au détour de sujets bouleversants, l'auteure utilise et détourne avec brio, la prétendue faiblesse féminine afin de battre les certitudes des hommes sur leur propre terrain. IN-GE-NIEUX !



En suivant le plan en action et l'alternance des chapitres sur l'évolution d'Harley ce roman, écrit à la première personne, redouble d'intelligence quant aux messages qu'il veut véhiculer, dont un en particulier : sommes-nous prisonniers d'une éducation ?



Captivant et brillant, cet épatant thriller est, je l'espère, le premier roman d'une longue série pour cette très douée et nouvelle auteure qu'est Tess Sharpe.



Pour les plus pressés, retrouvez la version audio diffusée sur la radio ZED dès aujourd'hui, mais aussi sur le blog et YouTube ainsi que sur la page Babelio de l'auteure.


Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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