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Critiques de Théodore de Banville (11)
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Le chat

Voici un opuscule publié en 1882 qui fait l’éloge du chat.



« Sauvage ou domestique, il reste lui-même, obstinément, avec une sérénité absolue, et aussi rien ne peut lui faire perdre sa beauté et sa grâce suprême. »



L’auteur évoque le portrait injuste qu’en a fait Buffon . Si vous êtes curieux, vous pouvez aller y jeter un œil :



https://www.larevuedesressources.org/le-chat-histoire-naturelle,2522.html



Un texte intéressant qui m’a donné envie de lire Ménagerie intime de Théophile Gautier.









Challenge XIXe siècle 2023
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Le chat

"Le Chat aime le repos, la volupté, la tranquille joie ; il a ainsi

démontré l'absurdité et le néant de l'agitation stérile." Et paf dans le museau de l'homme.

"Entre lui et les poètes, c'est une amitié profonde, sérieuse, éternelle, et qui ne peut finir." Et repaf pour ceux qui ne croient pas que les chats (et les poètes) soient des êtres supérieurs.



Tout écrivain qui rend hommage au Chat est a priori mon ami. Me voilà donc amie avec un poète méconnu que je vais m'empresser de découvrir.

Dans une langue élégantissime et en distillant avec non moins d'élégance de fines perles de culture, d'Arlequin à Molière, de Banville dessine l'éternel félin comme un amoureux des femmes peindrait l'éternel féminin : une créature divine, au-delà des contingences, noble et racée, entendant mieux que tout autre ce qui fait le sel et le sens de la vie. En contrepoint, le portrait qu'il ébauche en creux de ses semblables humains et de leur stérile vanité n'est pas bien reluisant.

Miaou!

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Le chat

Théodore de Banville ! Un nom qui rappelle des poèmes appris en classe.

« Il brille le sauvage été

la poitrine pleine de roses

……. »

Ici, il ne s’agit pas de poésie, mais d’un texte en prose qui fait l’apologie du chat.

L’auteur traduit son amour des chats en en parlant, tout simplement ; comme ça lui vient.

Certes le texte date un peu : 1882. Et il a effectivement vieilli. Et puis on n’y apprend pas grand-chose et on reste un peu sur sa faim.

Une petite déception.

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Le chat

Court essai sur la majesté féline. C'est avec beaucoup de verve et de détails que Banville démontre la supériorité du chat et son statut d'inspirateur de la gente humaine tout aussi bien dans son apparence que dans son comportement et ses attitudes.

Avec beaucoup de références littéraires, théâtrales et poétiques, il donne des exemples des éloges faits au Chat dans la littérature et en quoi le félidé a eu un impact sur l'écriture de grands maîtres.

Un bel éloge très agréable à lire.
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Idylles prussiennes (1871)

Je ne connaissais pas Théodore de Banville, jusqu'à lire son nom et des commentaires scientifiques sur son oeuvre dans l'ouvrage universitaire Le poète et le joueur de quille. Les universitaires s'y questionnent sur l'utilité sociale de la poésie et des poètes, leur place dans la cité. Or, Théodore de Banville semble se poser la même question, à laquelle il répond dans la préface : il écrit parce qu'il a des choses à dire, parce qu'il doit raconter ce qu'il vit et ce que vit la population française.

Une idylle est un petit poème sur un sujet amoureux, souvent dans un cadre champêtre. Or, dans le recueil, les oiseaux ne chantent plus, le décor est celui de la ville de Paris derrière ses fortifications : nous sommes loin du paysage bucolique. Le titre repose en effet sur une antithèse : l'évocation de la nature et de l'insouciance amoureuse s'opposent à l'adjectif "prussien" qui, dans les poèmes, est un synonyme de brutalité, de sauvagerie, de violence. De Banville écrit en effet pour raconter la défaite de l'Empire en 1870, l'avancée prussienne et le siège de Paris. Ses poèmes sont donc chronologiques.

Néanmoins, De Banville n'est pas Victor Hugo... Victor Hugo a aussi écrit sur ces événements douloureux, dans le recueil l'Année terrible. Et, selon moi, de Banville n'est pas à la hauteur du maître. D'ailleurs, il écrit surtout en octosyllabes, comme si, dans son écriture même, il savait qu'il ne pouvait risquer la comparaison. On trouve ainsi moins d'envolées lyriques ou philosophiques : de Banville n'élargit pas son propos à l'universel comme le fait Victor Hugo.

Sa poésie a des accents patriotiques, qu'on qualifierait presque de cocardiers aujourd'hui, avec une conception des Prussiens comme des brutes, dirigé par un Bismarck orgueilleux, stupide et sanguinaire tout à la fois. De Banville reflète donc les conceptions de son temps et les met en vers. Il célèbre les soldats morts en martyrs - un poème évoque le Dormeur du Val qu'il doit précéder de quelques semaines, les femmes violées, les enfants massacrés. Il célèbre la Marseillaise, la République et la Liberté, la Patrie.

L'originalité vient, selon moi, dans son questionnement même sur sa poésie et son écriture, transformée par l'expérience de la guerre. Avant, écrire lui était facile, il traitait de sujet joyeux et légers ; désormais, sa plume et son style ont changé. Ce sont les passages que j'ai trouvés les plus intéressants, car les plus originaux, les moins chargés de messages de propagande. Il va même jusqu'à s'interroger devant le corps d'un jeune soldat prussien : était-il lui aussi un poète amoureux ?

Je vais relire l'Année terrible de Victor Hugo pour la force de ses images et de son écriture, mais j'irai sans doute découvrir une autre facette de l'oeuvre de de Banville, moins historique et politique.
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Le chat

Un petit texte sympathique où chacun pourra lire le chat qu'il aime ou qu'il a aimé, avec des descriptions affectueuses et amusées d'un petit museau, de ronronnements affectueux ou de regards dédaigneux. L'écriture devient même par moment poétique, en convoquant Baudelaire notamment, pour un hommage à cet animal-dieu aux yeux brillants dans le noir.

Personnellement - peut-être parce que, comme le dit Banville lui-même, j'aime plus les chiens, j'ai retenu d'autres passages. D'abord, parce que je m'intéresse à l'Epoque moderne, j'ai été très intéressée par le passage évoquant les théories du naturaliste Buffon que je ne connaissais pas sur les différences entre le chien et le chat. Écrivant pendant la monarchie absolue, scientifique pensionné par le roi, il oppose le chien et le chat. Le chien est présenté dans son œuvre - selon Banville - comme le symbole de l'obéissance, du respect de l'ordre, de la hiérarchie, fidèle à son maître ; c'est donc un sujet et un courtisan. Au contraire, le chat serait une créature indépendante, qui ne reconnaît pas son maître, qui suit un instinct et non la raison... Une interprétation politique surprenante que j'aurais aimé lire de façon plus approfondie ; peut-être de quoi me donner envie de découvrir Buffon.

Autre aspect de la lecture que j'ai retenu, les passages comparant les chats aux femmes. Certes, cela part d'une volonté poétique, mais on retrouve toute l'essentialisation des femmes du XIX ème, poétique certes, sensuel aussi, mais marqué par une vision des femmes comme des corps et non comme des êtres doués d'un esprit et d'une personnalité... Je ne passe pas mon temps à soigner ma toilette et à ronronner allongée.
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Marcelle Rabe

« Il savait qu'il la connaîtrait, qu'elle serait, qu'elle était déjà mêlée à sa vie, et qu'ils seraient emportés ensemble dans le tourbillon de quelque fatalité. Mais où et quand ? Il sentait venir cela comme de loin on sent venir le tumulte et le grondement d'un orage. Mais il ne résolvait rien, ne formait aucun projet, et lequel aurait-il pu former ? »




Une irrésistible attraction lie Daniel Mathis, jeune et brillant médecin à Marcelle Rabe, courtisane qui occupe, par son éclatante beauté et par son luxe, le premier rang dans la haute vie parisienne. Toute liaison ou fréquentation avec elle l'effraie, il ne demande qu'à la contempler mais est pourtant persuadé qu'il la rencontrera tôt ou tard fortuitement.

Une violente fièvre typhoïde atteint Marcelle qui se souvient qu'un étrange médecin l'épiait constamment et que le zèle de ce fervent admirateur serait sans doute le meilleur des remèdes.

Sauvée grâce à ses miracles, Daniel ne lui réclame rien d'autre que la permission de la voir régulièrement. Mais elle ne lui concède que son corps, elle serait incapable de partager ne serait-ce qu'une infime partie de son coeur : « Que cette comparaison, dit-elle, me soit pardonnée ! La qualité de courtisane est indélébile comme celle de soldat et celle de prêtre.

Suppose-la riche, heureuse, libre. On peut avoir oublié son passé ; mais elle ne s'oubliera jamais et ne l'a pas oublié. Elle a toujours dans son coeur l'amas de vieux fumier qui l'empuantit et l'empoissonne. »

(…)

« Ce que je vous refuse, hélas ! C'est ce que vous attendez de moi et que je n'ai pas : de l'amour, parce que le coeur d'une courtisane n'en produit pas, et il n'est pas au pouvoir de personne que ce qui a été pourri renaisse et redevienne vivant »

Peut-être rejette-t-elle toute idée de possession : «  Mais alors ; elle ne serait plus elle-même, elle serait une autre, purifiée dans la nuit de toutes les souillures, elle n'appartiendrait plus qu'à lui, son époux, son amant, son créateur, qui aurait à nouveau façonné son argile et qui l'aurait ressuscitée de son souffle à une étincelle de sa propre flamme. »



Comprenant également ce que son amour a de compromettant pour cet amant qu'elle veut respecter : « L'amour pour une courtisane est meurtrier, car il force l'amant à admettre, à adopter peu à peu toutes les ignominies dont elle est salie », Marcelle se sacrifie, tolère et encourage pour lui d'autres amours, espérant se faire oublier de celui qu'elle n'oubliera jamais.



Rien ne peut ébranler sa résolution ; elle sent que sa personnalité est une tache sur celle de l'homme qu'elle adore : « Elle s'est toute sacrifiée : cela, n'est qu'une joie et une volupté pour la femme qui aime - Mais elle t'a sacrifié toi-même, elle t'a donné, elle t'a jeté en proie à une rivale choisie et voulue par elle, et dont les baisers de braise rougie devaient brûler ton amour, en faisant grésiller et fumer ta chair. »



La curieuse rivale, Claudine, envoûte Daniel par sa physionomie angélique, une attitude énigmatique et une réputation de chasteté habilement entretenue : « Ses yeux, sa bouche fière, sa chevelure simplement relevée, trop abondante pour les coiffures, sa taille héroïque, modèle accompli de la noble grâce, donnaient l'idée d'une créature impériale faite pour fouler la pourpre, et il était facile de voir que sa chair saine et splendide n'avait pas été pétrie d'un vulgaire limon. »



C'est là encore tout un jeu de regards et d'attitude qui précèdent des pulsions honteuses mais puissantes et voluptueuses :

« Au moment même où il faut présenté à Madame Vandrenne, il sembla à Mathis que, par un long regard impérieux et tranquille, elle s'emparait de son âme, la prenait matériellement dans sa poitrine. »



Ils se consument par la pensée, et Claudine, dévorée, rongée de culpabilités, se jette désespérément à ses pieds :

« Aussi, dit-elle, vous m'avez perdue, flétrie, et tout le monde le voit et le sait ; votre méchant désir s'est posé sur ma pensée qui était pure, et la déchire. Moi, innocente, j'appartiens à votre cruel espoir, et sais-je comment vous m'avez entraînée dans ce vertige de folie ? Aidez-moi, fuyez, séparons-nous pour jamais, dites que vous ne vous êtes pas emparé de mon misérable coeur. Car plutôt que de vous le laisser, de vous le donner, j'aimerais mieux me déchirer avec mes ongles et l'arracher de ma poitrine. Ah ! Continua-t-elle, perdue ! Perdue ! Mais voici la délivrance, et je sens dans mes veines les glaces de la mort. »



Elle feint de s'évanouir, se ressaisit soudainement et l'agrippe vivement : « Mais tout à coup, semblant obéir à une force tyrannique irrésistible, pareille à une branche souple qu'on ploie en deux, elle se jeta au cou de Daniel, le serra dans ses bras à l'étouffer, et le baisa mille fois. »

« Celle qu'il tenait contre son sein, agile, tordue, caressante, qui l'enivrait de baisers fous, qui l'enveloppait de sa chevelure dénouée, qui le ravissait de ses jeux divins et féroces, qui lui faisait savourer l'ambroisie de sa douce chair, c'était une louve altérée, une furieuse de volupté, subtile cruelle, impatiente, avide, ouvrière et créatrice de formidables joies. »

(…)

« Extasié, terrifié, anéanti, Daniel voulait parler à Claudine, lui dire au moins : je t'adore ; mais il ne le pouvait pas, n'avait pas le droit de respirer, de se sentir vivre, et la féroce amante, acharnée sur sa proie, le terrassait dans la joie des ravissements et des supplices. Elle était le soldat qui pille et saccage dans une ville prise, et lui, jouait le rôle de la femme outragée et violée.

(...)

"Il errait parmi les murs de basalte et les cavernes d'or, dans les flamboyants enfers où une Ange devenue pour lui démone, le baisait au milieu des flammes, tandis que mille autre démones échevelées les enchantaient de leurs odes enfiévrées et de leurs danses lascives."

(…)

« Toujours continuait la tempête, le frémissement, l'anéantissement, que Daniel eût souhaité plus complet encore ; car en lui le désir renaissait plus irrité et plus furieux tandis que Claudine, fraîche et embrassée comme une rose, semblait en être toujours au tressaillement du premier baiser. »



Le mal obsessionnel a été substitué par un amour plus énergique encore et Daniel se complait même à salir Marcelle pour accroître ses furieuses passions avec Claudine.

Cette frénésie de chair et d'adulation pour son étrange déesse l'anéantit progressivement : « Titubant, l'oeil égaré, ne se tenant plus debout que par respect humain, il vivait par la seule Claudine, et loin d'elle était comme un homme soûl qui défaille et tombe, dès qu'il ne boit plus d'alcool » Ses actions semblent plutôt le résultat du somnambulisme que celui d'une libre volonté.



Il pressent cependant en elle une attitude suspecte : « Une femme énigmatique, tantôt ignorante, inconsciente, et l'instant d'après mordue par les plus cruels aiguillons de la chair, tenait maintenant dans ses bras une femme d'une seule pièce, parfaitement définie, une vraie femme dont la furie ne s'arrêtait pas et qui, à chaque instant, sans repos ni trêve, voulait être violentée, caressée, traitée en courtisane éperdue. »



Elle n'avait pas qu'un air de courtisane puisqu'elle l'était également à sa manière.

L'honorable et chaste Claudine, femme mariée et respectée, dissimulait plusieurs amants réguliers dans les salons qu'elle tenait, et, le jour où elle fut surprise par Daniel en compagnie d'un autre amant, elle n'eut pas la moindre compassion pour sa victime : « L'idéale Claudine ne fut nullement honteuse ni embarrassée - indignée seulement. Ce fut la Diane irritée et farouche, foudroyant de sa colère le mortel impie qui la trouble dans ses plaisirs. »



Réveillé, encore assommé par toute cette lascivité passée, Daniel se re-consacre avec dévouement à sa vie cartésienne de médecin mais revoit, telle une apparition divine, Marcelle, qui lui parle une dernière fois avec un aplomb impressionnant : « Comprends-moi bien, tu me vois aujourd'hui et tu ne me reverras plus jamais (…) Par une ardeur de mon âme qui m'a toute consumée et brûlée, j'ai voulu être toi, devenir toi-même, je l'ai été et je le suis. Je me suis si bien détachée, isolée, arrachée de tout, que j'ai obtenu cette grâce suprême d'exister hors de moi, et en toi seulement. Non, je n'ai jamais été loin de toi, ni séparée de toi. Sans nul obstacle, je suis où tu es, tu me pénètres, je te possède, et c'est si nous nous voyions, au milieu des mensonges et des lâchetés de la vie, que nous serions vraiment séparés. »



Daniel l'a doublement guéri : du corps et de l'âme, mais il ne doit plus la revoir, ce serait la souiller et dissoudre le lien qui les attache.

« Ah ! Nous avons passé, avec la boue jusqu'au cou, en des marais croupis et pleins d'ombre où grouillent des hydres ; car tout ce que tu vivais, je le vivais, et je souffrais tout ce que tu souffrais. Mais te voilà délivré ! Assez écoeuré et abreuvé de dégoût pour ne plus vouloir retourner à ton vomissement. » (...)



C'est une oeuvre raffinée, faite d'intuitions délicates, de rêves fous et de passions voluptueuses et charnelles. On aimerait citer la moitié du roman tant les belles métaphores sont nombreuses, tant la pensée est tortueuse mais exquise en cette plume si étincelante !…
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Scènes de la vie : Contes féeriques

Dans ses Contes féeriques, Banville mêle brillamment le monde des fées à celui du Paris de la fin du XIXe.



Parmi les protagonistes de ces 50 contes, point de vaillants et preux chevaliers, point de princes et princesses, mais des artistes et poètes dont les fées deviennent parfois les muses. Quelques diables également, parmi lesquels le Démon de la Perversité de Poe aux prises le temps d'un texte avec Baudelaire. La magie dépeinte est ici tout autant à la source de l'art, de la poésie et des rêves des personnages qu'elle en résulte, et les visions qu'elle suscite, des fantaisies mettant en scène les règnes animal et végétal, sont d'une beauté et d'une inventivité folles.



L'ouvrage, s'il sait émerveiller, fait également sourire par son ironie mordante. Lever le voile, révéler la magie dissimulée et pourtant omniprésente dans un univers tristement positiviste, permet à l'auteur de poser un regard acerbe sur ses contemporains, qui, pour réussir, n'hésitent pas à laisser derrière eux leurs aspirations comme leur âme. Les directeurs de théâtres, les poètes embourgeoisés aux textes aussi médiocres que convenus en font les frais à de multiples reprises, au risque d'ailleurs que certains des contes en paraissent redondants.



J'ai apprécié l'équilibre précaire, la balance délicate dépeinte ici entre modernité et merveilleux, et la confusion de ces deux notions qui fait naître aussi bien des fées parisiennes que le Démon des Cartons Verts (comprendre « de la paperasserie »), ainsi que les clins d'oeils appuyés et parfois moqueurs aux contes traditionnels de Perrault ou des frères Grimm. Je referme cet ouvrage en regrettant qu'il n'en existe pas de réédition, mais avec des images plein la tête, et l'envie, déjà, de m'y replonger.


Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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Les Exilés

Les poèmes des Exilés de Théodore de Banville modernisent la poétisation des dieux grecs (entre autres), dans la mesure où il utilise l'alexandrin de son époque pour narrer leurs mésaventures avec le lyrisme issu du romantisme, entre violence et inspirations shakespeariennes. Il rend aussi hommage à Gautier, Baudelaire, George Sand... et tendant à une vision optimiste de l'homme et du monde : "Que l'Homme soit béni !"
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Le chat

Théodore nous conte ici une apologie du chat.



Ce que le chat a de divin qui inspira Shakespeare lui-même pour son célèbre Roméo & Juliette. Mais également dont la manière de vivre le verra être une source d'apprentissage pour les femmes du XVIe siècle qui passaient leur temps à se parfumer.



Théodore va jusqu'à nous parler de cet homme jaloux des moustaches des chats, de ce que celles-ci ne les gênent en rien pour manger.



Si vous aimez les chats, vous aimerez forcément ce classique, mais vous y retrouverez également tout le panache dont cet animal peut faire preuve.
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Petit traité de poésie française

On peut avoir deux approches différents avec ce livre. Selon la vôtre, celui-ci vous semblera soit dispensable, soit génial.



Si vous recherchez un véritable traité de poésie française, passez votre chemin. Les règles sont certes abordées, mais moins bien et moins clairement qu'ailleurs (Maurice GRAMMONT).



Si vous recherchez une trace de la théorie poétique au XIXe, cet ouvrage est lumineux. Banville est drôle, écrit très bien et porte les marques caractéristiques de son époque.



Pour résumer cet esprit, on a une critique violente du vers du XVIIe, dont les attaches permettent à l'écrivain médiocre de faire un bon vers. Au contraire, Banville encense son XIXe siècle et, à tout seigneur tout honneur, Victor Hugo. C'est déjà un monstre sacré, à tel point qu'on se demande s'il n'aurait pas participé d'une manière ou d'une autre à la conception de cet ouvrage (Banville est servile à l'égard d'Hugo).



Cette dernière réflexion en suscite une autre. Banville a le verbe haut pour critiquer des écrivains qu'il estime médiocres. Mais fait taire sa plume lorsqu'il parle du Maître (Victor Hugo toujours). C'est assez amusant de se dire que le poète, dont on se dit que son mode de vie est la liberté, se retrouve enchaîné comme aux galères quand il parle de son Maître ("Monsieur HUGO est le plus grand, le plus beau, le plus fort ; le soleil de notre temps qui sut illuminer ce monde qui n'était qu'ombre").



Ça en deviendrait presque énervant. Mais on lui pardonnera, car le livre est quand même bon.
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