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Critiques de Theresa Révay (201)
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La vie ne danse qu'un instant

Un métier dangereux et exaltant.



Correspondante de guerre. C'est ce qu'a choisi Alice Clifford pour le Herald Tribune.



1936-1945. Préserver ses sources est une règle de prudence élémentaire pour les reporters. Ils ont besoin de contacts avec des personnes capables de décrire les faits mais aussi « d'en démêler les fils psychologiques, les motivations intimes, sectaires et dogmatiques ». Dans beaucoup de cas, ils ne prennent pas de notes et développent des moyens mnémotechniques pour retenir les éléments importants d'une conversation, pour les codifier ensuite et les transmettre à leur journal. Toujours dans l'urgence. Même concurrents, ils échangent volontiers leurs informations avec leurs collègues, hommes et femmes, soumis aux mêmes dangers et aux mêmes risques d'être arrêtés, interrogés et tués.



Au printemps 1936, Alice Clifford, profil à la Cate Blanchett, couvre la défaite des Ethiopiens face à l'armée implacable du fasciste, Benito Mussolini. Interviews des blessés et de civils épuisés et affamés. Constat de la destruction et du pillage du palais d'Haïlé Sélassié. Quelques mois plus tard, elle est envoyée à Madrid que cherchent à bombarder les nationalistes du général Franco. Elle y retrouve ses compatriotes, Martha Gellhorn et Ernest Hemingway dont la ferveur à défendre la cause républicaine lamine son entourage. Elle y est grièvement blessée.



En convalescence à Alexandrie, ville cosmopolite, où elle a vécu toute son adolescence, Alice Clifford assiste au pas de deux entre l'Angleterre et l'Egypte qui attend patiemment son indépendance, couvre l'accession au trône du jeune roi Farouk, rencontre des juifs allemands qui ont dû abandonner tous leurs biens pour pouvoir quitter l'Allemagne où les milices nazies se déchaînent. Retour en Europe, elle rédige, horrifiée, des articles sur la nuit de Cristal au cours de laquelle la férocité des foules témoigne d'une hystérie minutieusement alimentée par le régime. A Berlin, comme dans tout le pays, le meurtre d'un employé de l'ambassade d'Allemagne à Paris stigmatise les représailles ; les synagogues sont incendiées, les commerces juifs sont saccagés et pillés, les assassinats et les déportations se comptent par centaines, prémices de la Shoah.



En mars 1939, Alice Clifford relate l'intronisation du pape Pie XII. Diplomate avéré et défenseur de la paix, son rôle durant la Seconde Guerre mondiale a été contesté en raison de sa tiédeur à condamner les actes de violence extrêmes contre les Juifs. Des pages bien documentées apportent un éclairage a posteriori à son attitude. En 1943, à Rome, les manigances de Galeazzo Ciano, gendre du Duce, conduisent à la reddition de Mussolini, relâché plus tard par les Allemands. Pour montrer qui est le chef, il signe la condamnation de Ciano, exécuté d'une balle dans le dos, délicatesse accordée aux traîtres.



Les totalitarismes atteignent leur paroxysme. Les dictateurs se repaissent d'intimidation et de terreur.



L'Italie est affamée, les populations grondent face à l'occupation des Allemands. La confiance dans le Duce s'effrite alors qu'avec le Führer, il s'accorde sur une offensive en Afrique septentrionale que les Alliés vaincront en moins d'un an. L'Italie est mise au ban des nations pour s'être alliée avec le diable.



Il est aussi question de revirement, de prise de conscience, de militants déçus et sceptiques, qui entrent dans la Résistance, de haut gradé qui veut réparer une conduite discutable par son départ sur le front de l'Est, d'un diplomate italien proche du pouvoir, arrêté et torturé pour l'exemple.



Roman passionnant, documenté et synthétisé avec maestria, mêlant intrigues amoureuses et faits historiques, maniant avec doigté les idéologies et les propos mondains, laissant croître la tension jusqu'à la dernière ligne, écrit d'une plume vigoureuse, alerte, imagée, colorée (les mots me manquent) selon les lieux et les événements.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel qui, par l'envoi des épreuves de ce livre brillant, m'ont permis de découvrir Theresa Révay dont je vais explorer la bibliographie.





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La vie ne danse qu'un instant

Voilà un roman qui permet de se faire une idée claire sur la succession de compromissions, les connivences, l'aveuglement et la lâcheté qui ont pu mener à la confusion et au chaos, offrant un terrain favorable au développement de guerres larvées, à la montée en puissance de dictateurs tels Hitler et Mussolini et au renforcement de leur emprise ; mise en place graduelle qui a mené à la seconde guerre mondiale et n'est pas sans ressemblance avec notre situation présente.



De l'Éthiopie de 1936 où le négus est contraint à l'abdication et tout un peuple de combattants courageux mis à genoux et humilié par l'utilisation de gaz moutarde

"Comment pouvions-nous lutter contre "la pluie qui brûle" ?" p14

(...) "Cette bruine étrange venue du ciel, dont l'ennemi avait arrosé non seulement les combattants mais aussi les villages, les plaines fertiles, les champs de blé et d'orge, ou les rives du lac Ashangi, tuant le bétail et empoisonnant la terre, avait terrifié la population. On aurait dit qu'une plaie biblique s'était abattue sur le plus ancien pays chrétien du monde. p 15



... à la Campagne d'Italie de 1944 où les alliés gagnent progressivement du terrain, c'est toute l'escalade et le déploiement des événements qui auront conduit à la seconde guerre mondiale que nous fait traverser Theresa Revay à travers le témoignage et la vie d'Alice Clifford, correspondante de guerre pour le New York Herald Tribune.

L'auteur rend un bel hommage à toutes les femmes correspondantes de guerre dont Alice Clifford croisera la route. Même si leur travail se fait sur le terrain de manière indépendante et sans communiquer leurs sources, elles se retrouvent avec leurs homologues masculins dans des lieux réservés à la presse comme à Madrid, durant le siège des troupes franquistes, en avril 1937, dans le corridor de l'hôtel Florida, (où l'on pouvait croiser aussi "des aventuriers de passage, des réfugiés communistes allemands, des ambulanciers américains, des pilotes russes, des idéalistes et des voyous"), Virginia Cowles, puis Martha Gellhorn maîtresse d'Hemingway, également Saint-Exupéry correspondant de Paris-Soir....



"Hemingway tenait à être le maître étalon et l'écrivain suprême de cette guerre, ne tolérant aucune entorse à sa domination tant physique qu'intellectuelle. Il se prêtait à des duels d'ivrognes, jouissait des anecdotes les plus barbares, faisait le coup de feu contre les nationalistes avec la même insouciance que s'il tirait le canard. Alice s'irritait de ce rapport de force qu'il imposait aux autres. Un abus de pouvoir qui lui semblait contraire aux valeurs mêmes pour lesquelles combattaient les troupes républicaines. Incommodée par les relents des assiettes sales ..... elle ressentit le besoin impérieux de changer d'air

(...) Il lui fallait fuir cette ambiance d'espionnite, de vengeance, de délectation morbide, et retrouver les jeunes soldats espagnols, souvent des gamins illettrés, souriants, généreux, pleins d'humour. Elle admirait leur élan, leur pureté d'intention, restait saisie par leur soif d'apprendre, leur application pendant les cours d'alphabétisation qu'ils suivaient pour devenir officiers. À voir leurs visages creusés par la faim, leur fierté insouciante, elle maudissait certains des scribouillards qui se servaient d'eux pour leur propre gloire, tout autant que les commissaires soviétiques pour qui ces innocents n'étaient, au fond, que des pions p 157



Alice Clifford est un condensé de ces femmes exceptionnelles libres et passionnées par leur métier qui ont témoigné, en les traversant, de tous les dangers et de l'horreur des guerres en Europe telles, à Berlin, Sigrid Schultz ou Dorothy Thompson expulsée de l'hôtel Adlon par les nazis.

Les premières, elles ont rendu compte de la persécution des allemands réfractaires au nazisme et des juifs, de la création des camps et des conditions d'internement, de la nuit de cristal sans oublier leurs interviews de personnalités fascistes mais aussi de belles rencontres avec des gens du peuple et des soldats dont elle rapporte les souffrances.

Les amours d'Alice m'ont moins retenue que la découverte vivante du travail risqué et nécessaire des correspondants de guerre et la vision historique sans aucun manichéisme que l'auteur nous permet d'acquérir sur cette période qui a vu tant de bouleversements.



Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour m'avoir offert cette lecture
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La vie ne danse qu'un instant

«  La vie est comme une almée,

elle ne danse qu’un instant pour chacun. »

Proverbe égyptien.

Voici le portrait fouillé, brillant , documenté, synthétisé avec vivacité , travail d’historien sans pareil , d’Alice Clifford , correspondante de guerre pour le New York Herald Tribune ,américaine née à Philadelphie.

En 600 pages lues avec passion, on découvre un pan de l’histoire avec un grand H du printemps 1936 à Addis Abeba en Abyssinie jusqu’à Rome au printemps 1945, de la guerre d’Ethiopie : la défaite des Ethiopiens face au dictateur Benito Mussolini, la guerre d’Espagne à Madrid , l’attitude du Saint - siège pendant la guerre , Rome , Mussolini et le fascisme , la campagne d’Italie , la splendide ville d’Alexandrie cosmopolite des années trente , Hitler, Berlin et les commerces juifs saccagés, les synagogues pillées et incendiées, les Egyptiens qui désiraient se libérer du joug de l’Empire Britannique ..





Je ne retracerai pas toutes les étapes de ce récit prenant , intense qui témoigne à travers les différents voyages de la correspondante de guerre Alice Clifford et de ses homologues Martha Gelhorn, Ernest Hemingway. D’autres l’ont fait avant moi....





Cet ouvrage met en scène des personnalités ayant appartenu à l’Histoire.





Les correspondants de guerre avaient le besoin impératif de préserver leurs sources , une règle de prudence élémentaire , tout en étant en contact de maints personnes différentes ...





Ils tentaient d’ailleurs de ne jamais manifester une émotion , tout en témoignant en leur âme et conscience : rester objectifs à tout prix , devoir la vérité à leurs lecteurs.







Métier éprouvant à hauts risques, correspondante de guerre : Alice est une Femme exceptionnellement libre, lucide, sensuelle et passionnée, déterminée , intrépide , avide de vérité , dotée d’un courage à toute épreuve, ne reculant devant rien comme si elle désirait s’affranchir de ses blessures d’enfance.



Elle sera blessée , rejoindra Alexandrie , cité mythique , cosmopolite , éclectique ,disposée autour de l’arc miraculeux de sa baie , riche des destructions et des renaissances d’une histoire millénaire où elle passa une grande partie de son enfance assombrie dés l’âge de cinq ans par la disparition de sa mère ...



Fresque magnifique qui rend compte des conspirations hantant les couloirs du Vatican , témoigne des connivences, conspirations , aveuglement et lâcheté qui font danser les pays sur les volcans de la guerre , le lecteur est emporté par cette quête historique , éclatante de vérité où chacun des protagonistes attachants ou repoussants , toujours intéressants , retiennent le lecteur captif de ces instants tragiques de l’Histoire !





Mêlant habilement intrigues amoureuses , faits historiques , réflexions pertinentes à propos des idéologies et même propos mondains , je comprends pourquoi cet ouvrage a reçu le Prix Simone Veil 2017 !

Inoubliable !

Lisez le destin de cette femme !









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Ce parfum rouge

Ce roman m'a été dédicacé par l'auteur elle-même lors d'une rencontre dans une librairie parisienne. Theresa Révay en quelques instants m'a charmée,une femme pétillante, au regard chaleureux qui en quelques mots m'a donné envie de lire son roman.

Ce parfum rouge est avant tout l'histoire d'une fragrance conçue à Moscou dans les années 30 : Krasnaïa Moskova, autrement dit Moscou la Rouge par un parfumeur français qui disparaît en 1937 à l'époque de la terreur. Sa femme et ses deux enfants fuient l'Union soviétique de justesse.

Thérésa Révay mêle habilement la fiction à l'histoire réelle d'une partie de ses personnages.

Nine Dupré devient ainsi, notre héroïne, en fille fidèle de son père, 20 ans plus tard, à Lyon est devenue une chimiste pour qui l'orgue des senteurs est une évidence.

Nine par un hasard incroyable part participer à Moscou à un concours pour la création d'un parfum célébrant le règne de Staline.

C'est là qu'elle renoue avec le Moscou de la petite fille de 12 ans qu'elle était , arrachée brutalement par l'Histoire. Elle cherche à retrouver l'histoire tragique de son père et découvre un secret de famille qui va bouleverser sa vie.

Naturellement, la passion est présente dans ce roman avec le ténébreux et énigmatique Rieux dont elle tombe follement amoureuse.

Le récit nous donne une approche du pouvoir soviétique de l'époque très fort puisque c'est la femme de Molotov qui embauche Nine pour ce concours.

Le roman ne suit pas un cours d'eau tranquille mais plutôt l'impétuosité d'un orage violent.

On est captivé du début jusqu'à la fin du récit.

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La nuit du premier jour

Si vous me suivez sur mon blog ou si vous lisez mes posts sur les réseaux sociaux ou les sites de lecteurs, vous serez amené à vous dire que « La nuit du premier jour » n’est pas le genre de livre que je lis habituellement. C’est vrai que je suis habituellement plus dans la littérature noire et le sanguinolent, que ce soient via les thrillers, les polars ou les romans noirs.



Mais une fois que l’on postule et que l’on participe à un jury littéraire, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé et on est susceptible de recevoir tout type de livre. Grâce au Grand Prix des Lecteurs de l’Actu Littéraire, encore cette année, j’ai fait de très belles découvertes. Parfois pour des bouquins dont je n’aurais peut-être pas été attirée aux premiers abords, mais parfois avec certains une fois pleinement plongée dedans, j’ai vraiment savouré.



Et bien, « La nuit du premier jour » en est encore un bon exemple. Je ne suis pas une grande amatrice des histoires d’amour car j’ai toujours peur que cela tombe dans le mielleux et que cela soit à ce point mièvre que j’en lèverais les yeux au ciel. Ici, ce n’est pas seulement une histoire d’amour mais cela serait plutôt une escapade familiale qui se déroule entre la fin du XIXème siècle et 1920, se partageant entre la France et le Levant, dotée d’un panel de protagonistes attachants.



Blanche est une héroïne qui n’a pas sa place dans la bonne société lyonnaise de la fin du XIXème siècle. En effet, elle est indépendante, forte et libre dans sa tête. Mère de deux jeunes enfants et épouse d’un soyeux de renom, il lui manque pourtant quelque d’essentiel : l’Amour avec un grand A, celui qui donne le frisson, celui qui permet d’être soi-même. Lorsqu’elle fait la rencontre de Salim, un négociant syrien, ses certitudes s’effacent et elle se rend compte qu’elle veut plus qu’une vie bien rangée.



Ce qui m’a particulièrement plue dans cette histoire est le fait d’avoir beaucoup appris sur cette tranche de l’Histoire, que ce soit le milieu de la soie mais aussi et surtout, sur le Levant et l’Empire Ottoman. Je ne connaissais pas ce pan de l’histoire qui fait que la France et une partie des pays du Moyen-Orient (en particulier le Liban et la Syrie) se trouvaient ainsi autant intimement liées. En apprendre plus en matière de culture générale tout en passant un bon moment de lecture n’a pas de prix. Les charmes de la ville de Lyon est magnifiquement bien décrits et ne la connaissant que vaguement, y passant lorsque je me rendais en Espagne bien plus jeune, cela m’a donné envie d’aller y flâner lorsque les conditions sanitaires le permettront.



L’écriture de Theresa Révay est aussi à souligner car très plaisant. Cela se lit bien, sans devoir se prendre la tête sur une syntaxe compliquée. Pourtant, il s’agit d’une histoire travaillée et très bien documentée. Agréablement, des surprises s’égrènent au fil du récit pour ne pas en faire une lecture convenue.



Hommage aux femmes fortes, par les personnages de Blanche mais aussi de sa fille, Oriane, c’est un véritable voyage aux saveurs épicées et aux fragrances orientales qui nous est gracieusement offert dans cette très jolie saga familiale.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs de L’Actu Littéraire 2020.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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L'autre rive du Bosphore

L'autre rive du Bosphore est un récit qui évoque la période post première guerre mondiale, époque qui voit le démembrement de l'empire ottoman et son dépeçage par les britanniques, les français et les grecs. Dans ce contexte historique, un responsable turc et sa femme, proches du pouvoir encore en place doivent accueillir un couple de français dont l'homme est diplomate, chargé de négocier et protéger les intérêts français dans le partage de l'empire. En parallèle, on assiste à la formation de l'engagement politique de Mustapha Kemal, opposé à l'humiliation imposée par les alliés.

Au delà de la trame politique, vont se nouer des histoires d'amour, souvent contrariées par les évènements politiques donnant beaucoup de rythme au roman.

Ce roman historique de Theresa Révay est une agréable surprise, dans un style alerte elle s'empare des éléments historiques les mêlant habilement aux romances entre les personnages, un ensemble qui fonctionne bien et ravira probablement les lecteurs qui ont apprécié Le soleil sous la soie d'Eric Marchal, roman historique dans la même veine.
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Valentine ou le Temps des adieux

d'accord avec Plumagile. Pas envie de quitter ce livre sauf page 459.

l'histoire de différentes familles qui survivent parfois à certaines guerres contre les nazis ou en Russie.

Les histoires d'amour font du bien mais on n'oubliera jamais

l'horreurs des fourreurs qui tuent tant d'animaux pour fabriquer des vêtements. Apparemment cela ne se fait plus en France.

L'horreur des guerres qui font mourir tant de personnes.

belle écriture
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La louve blanche

Une très agréable découverte dans le genre de la saga familiale et historique. Un beau souffle romanesque sans mièvrerie - ce que m'avaient fait craindre les trente premières pages.



De la Révolution d'Octobre en 1917 à Petrograd à la Libération de la France jusqu'en 1945 à Paris, nous suivons le destin très contrarié de Xenia Féodorovna Ossoline, jeune comtesse de quinze ans ayant fui son pays à la chute du tsar, à l'instar de milliers de "Russes blancs" persécutés par la colère rouge bolchevique.



Je m'attendais à une simple romance, à du déjà lu, déjà vu mais j'ai été surprise par la qualité des descriptions, par la lecture de l'histoire à travers une narration bien documentée sans être verbeuse, et par des personnages attachants. Il y a de la romance, indéniablement, mais elle n'est pas sucrée, elle surprend le lecteur, elle ne cède pas à la facilité ; enfin, elle n'occulte pas les autres rapports sociaux : famille, amis, partisans, relations sociales et professionnelles.



Surtout, Theresa Révay n'a pas commis l'erreur fatale habituelle de centrer son roman fleuve autour d'une seule héroïne ; elle répartit équitablement son récit entre une dizaine de protagonistes bien fouillés, aux opinions divergentes et aux destins divers. Véritable page turner, ce premier tome m'a enchantée et je poursuis l'aventure avec la suite, espérant retrouver le même rythme et la même diversité de lieux et de gens.





Challenge PLUMES FEMININES 2023

Challenge PAVES 2023

Challenge MULTI-DEFIS 2023
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Tous les rêves du monde

Je sors vraiment enchantée de cette duologie consacrée aux années 1917-1955 en Europe, à travers les destins d'une émigrée russe blanche et d'un photographe allemand résistant au nazisme - et de toute une palette de personnages qui gravitent autour de ce "couple maudit".



Dit comme cela, on pourrait croire qu'il s'agit avant tout d'une romance et ce jugement serait réducteur. C'est l'Histoire qui a la part belle de ce roman fleuve très bien documenté et réaliste, très vivant. J'ai énormément appris sur cette période pourtant déjà très fouillée en littérature.



J'ai aimé le style, les descriptions, le rythme, la diversité des personnages, les rebondissements qui collent souvent à l'histoire officielle dans un esprit de témoignage parfois journalistique.



Theresa Révay est une très belle découverte en ce qui me concerne et je pense que je n'en resterai pas là avec cette autrice.





Challenge PLUMES FEMININES 2023

Challenge PAVES 2023

Challenge MULTI-DEFIS 2023
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La vie ne danse qu'un instant

Ce livre retrace la vie d'une correspondante de guerre américaine de 1936 à la fin de la 2nde guerre mondiale, entre l'Ethiopie, l'Italie, l'Allemagne et l'Egypte.

Ce personnage imaginaire est librement inspiré de plusieurs femmes de cette époque. De même, auprès d'elle et de ses amants (à moitié fictifs eux aussi) sont campés des hommes bien réels hélas (dictateurs de cette époque maudite et leurs sbires). La grande histoire est donc au cœur de ce roman.

J'ai trouvé les descriptions des lieux où se déroulait l'action un peu surfaites et l'héroïne, qui séduit tous les hommes sans efforts, ne m'a pas particulièrement plu.

Mais j'ai eu malgré tout envie d'en savoir plus à chaque page sur ce qu'il adviendrait de cette aventurière.
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L'autre rive du Bosphore

Je n'ai pas été totalement conquise par ce roman dont l'intrigue a pour cadre Istanbul, la merveilleuse.

Sans doute le contexte y est-il pour beaucoup.



Theresa Révay choisi en effet de nous relater la période chahutée d'après-guerre, de 1918 à 1922.

Le konak de Selim Bey est réquisitionné par l'armée française pour y loger un de ses officiers.

Afin de ne pas être obligé de quitter les lieux et de s'installer à demeure dans le yali d'été sur les rives du Bosphore, il laisse la jouissance du selamlik, le quartier des hommes, au commandant Gardelle et sa famille et s'installe avec les siens dans la haremlik, quartier des femmes sur lequel règne presqu'en sultane, sa mère Gulbahar.



On assiste alors au long effondrement de l'empire ottoman et à l'occupation d'Istanbul par les puissances alliées.



Leyla Hanim, jeune épouse de Selim Bey, s'engage dans la lutte contre l'occupant encouragée par son frère Orhan et malgré la position de son mari, secrétaire du sultan.

C'est dans les montagnes d'Anatolie, siège de la résistance, qu'elle vivra intensément un amour alors considéré comme interdit.



L'effondrement de l'empire n'est pas que politique ou géographique mais également culturel.

Les coutumes ancestrales sont mises à mal par une influence grandissante de l'Occident et c'est tout une population qui se déchire.



J'ai appris beaucoup sur les forces en présence pendant la Grande Guerre et les conséquences de l'armistice sur l'Orient.

À tort ou à raison, je reste une fervente admiratrice des fastes du sultanat et même si je suis consciente que l'image qu'on se fait de la vie au harem est faussée, l'exotisme qui en émane continue à me faire rêver.

Ce roman est donc un peu trop factuel pour mon esprit "Mille et une nuits" mais il peut intéresser les lecteurs et lectrices plus "terre-à-terre".
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Livia Grandi ou le souffle du destin

C'est le troisième roman de Theresa Révay que je lis en moins d'un trimestre et je suis toujours aussi charmée par la plume d'une autrice qui se plaît à parcourir l'histoire de la première moitié du XXème siècle à travers des destins originaux et attachants.



Livia Grandi est vénitienne et héritière de la tradition verrière de Murano où sa famille souffle le verre et façonne le cristal depuis des décennies. Dans une Italie qui sort tout juste la tête de la Seconde guerre mondiale, le défi, pour son frère Flavio et elle, est de faire renaître de ses cendres l'atelier familial. Mais il n'est pas facile pour une femme à cette époque d'imposer ses ambitions et ses initiatives.



Ce que j'apprécie particulièrement dans les romans de Theresa Révay, c'est le fait que la romance ne prend jamais le pas sur le contexte historique, politique et social. J'apprends beaucoup à travers sa narration, elle sait rendre accessible des événements historiques peu développés habituellement en littérature, en s'attardant aussi sur les mentalités d'alors. Son propos n'est jamais anachronique, ni ses personnages stéréotypés ; ils portent tous leur part d'ombre et de lumière.



J'ai aimé découvrir l'univers des verriers de Murano - où j'ai eu le plaisir de me rendre déjà deux fois et où je retournerai dans un mois - et celui des verriers de Bohême, également mis à l'honneur dans le roman. Les descriptions minutieuses de cet artisanat d'art ne sont jamais assommantes ou trop techniques sous la plume de Theresa Révay, mais au contraire simples et pleines de poésie.



Je poursuivrai sans aucun doute ma découverte de l'œuvre de cette autrice.





Challenge MULTI-DEFIS 2024

Challenge PLUMES FEMININES 2024

Challenge PAVES 2024

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2024
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La vie ne danse qu'un instant

Un vrai coup de cœur pour ce roman.



Les aventures d'une correspondante de guerre américaine, Alice Clifford, de 1936 à 1945 sont superbes.



Pour comprendre la seconde guerre mondiale, en suivant les conspirations, les compromis des Etats.



Les histoires amoureuses, sentimentales et amicales de l'héroïne sont très belles et ponctuées de plein de vérité et d'émotions.





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L'autre rive du Bosphore

Challenge plumes féminines 2023 – n°5



Auteure complètement inconnue pour moi et découverte grâce à un audio gratuit d’Audible. La superbe couverture m’a intrigué par son dépaysement assuré, je n’ai même pas relu le résumé, m’évitant ainsi des spoils inutiles de l’éditeur.



Nous découvrons ainsi Stanbul (Istanbul pour les uns et Constantinople pour les autres) à la fin de la 1ère guerre mondiale par le biais de plusieurs personnages aux cultures très différentes : Leila (ottomane), Rose (française) et son mari Louis, Oran (jeune frère de Leila)... Le choc des cultures est afférent, à croire que les Occidentaux se sont toujours crus plus intelligents que les autres sans avoir besoin de mettre en avant les différences de religion. D’après cette histoire, les Ottomans semblaient quand même beaucoup plus ouverts d’esprit que leurs envahisseurs. Les passages qui m’ont le plus intéressés concernaient l’après-guerre et la cohabitation plus ou moins acceptée entre les Stambouliotes et les Occidentaux (soldats comme leurs familles rapatriées). Les histoires d’amour ne sont pas ma tasse de thé, j’écoutais donc les passages concernés que d’une oreille. Moi qui n’était pas sûre d’arriver au bout de ce roman, j’ai fini par me laisser guider et envoûter par Leila et ses connaissances tout au long des presque 5 ans de cette histoire entre la grande Histoire et la vie de ces personnages. Amour, rire (assez peu) ou larmes se côtoient sur les rives du Bosphore ou en Anatolie sur les pas de personnages charismatiques. J’ai fini par m’attacher à certains, la fin m’a surprise par certains côtés. Mais en même temps, la vie n’était ni facile ni rose à cette période-là, il fallait beaucoup de courage pour arriver à continuer à vivre… C’est un empire dont on parle peu dans les livres d’écoliers… Pourtant, il est tout aussi important que certains du fait de sa culture et de ses racines. Un voyage au cœur de l’Histoire comme on en rencontre peu où les deux parties de la petite se mêlent et s’entremêlent sans fausse note. À la rencontre d’hommes et de femmes sous le poids des traditions. Mais sont-elles si lourdes que ça ? Les femmes étaient-elles vraiment assujetties à leur mari à cause des traditions et de leurs voiles ? Rien n’est moins sûr comme nous le démontre ce roman historique (à bien des égards).



Comme vous l’aurez compris, ce roman a été une excellente découverte, voire même un quasi coup de cœur pour ce voyage dans l’Histoire en pays ottoman. Le style de l’auteure est vraiment très agréable et fluide malgré les sujets abordés. Je vous conseille donc très fortement de le découvrir et de le faire découvrir aux amateurs d’Histoire et de voyages au cœur des cultures. Pour ma part, il s’agit d’une nouvelle auteure à suivre.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Tous les rêves du monde

Challenge plumes féminines 2024 – n°24



Le 1er tome ne m'avait pas trop emballé, peut-être à cause de la période historique et son approfondissement par l'auteure grâce à certains personnages. J'ai malgré tout souhaité connaître la fin de cette histoire, j'ai peut-être fini par m'attacher à Xénia Ossoline et à sa famille.



Au final, ce tome a été plus rapidement lu que le premier. J'ai été ravie de retrouver Xénia ainsi que les différents narrateurs issus de sa famille proche et/ou les amis. Nous les retrouvons à la fin de la 2nde Guerre Mondiale, en pleine reconstruction de l'Allemagne pris en étau entre les bolcheviques et les anglais. Rien n'est simple pour Xénia et sa famille mais grâce à sa force de caractère, elle mène tout le monde vers le haut au lieu de s'apitoyer sur son sort. On pourrait croire qu'elle les mène à la baguette, c'est de cette façon qu'elle a réussi à survivre et à réapprendre à vivre normalement dans le 1er tome. Une femme d'exception comme il en existe peu et que j'ai eu plaisir à rencontrer malgré ses défauts et sa froideur d'apparence. Nous retrouvons également des visages connus du 1er tome dont je me demandais justement ce qu'ils étaient devenus. À la fin de ce roman, la boucle est bouclée pour tous les personnages rencontrés entre 1920 et 1956, en tout cas tous ceux chers au coeur de Xénia Ossoline. Ces deux tomes ont finalement été une belle aventure ainsi qu'une belle expérience de vie et une portion d'Histoire non négligeable pour la France et les pays limitrophes. Une façon d'apprendre les exactions de certains pays grâce à quelques personnages bien ciblés. Tout n'est pas toujours facile à lire, malgré tout, c'est riche en enseignements par rapport à notre vie de tous les jours.



Comme vous l'aurez compris, j'ai eu un gros coup de coeur pour ce 2nd tome et dès que je peux, je trouve les deux tomes à acheter pour les offrir à mes parents (et plus particulièrement à mon père). du coup, je comprends mieux l'étiquette de saga familiale apposé à ce roman et j'approuve complètement. Si vous êtes amateurs d'Histoire sur la 2nde Guerre Mondiale et de cette auteure, je vous conseille donc très fortement de découvrir cette duologie (« La louve blanche » et celui-ci). Pour ma part, je vais continuer à explorer sa bibliographie car elle me fait découvrir des pans d'Histoire peu ou pas connus tout en les romançant de façon judicieuse.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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La vie ne danse qu'un instant

La vie ne danse qu'un instant relate la vie d'Alice Clifford, jeune américaine ayant vécu son enfance à Alexandrie et correspondante de guerre du Herald Tribune, qui se trouve à Addis-Abeba quand le gouvernement éthiopien tombe entre les mains des troupes du Duce, en 1936. de retour à Rome elle fréquente ses collègues ainsi que les politiques et les grandes familles romaines dont Umberto Ludovici, qui travaille pour le gendre de Mussolini, alors en charge du Ministère des Affaires Etrangères. Envoyée par la suite à Madrid, c'est l'avancée de Franco soutenue par l'Allemagne à laquelle elle assiste, puis la montée des nazis à Berlin pour enfin assister à la reddition de l'Allemagne vaincue.

C'est donc à un voyage à la fois dans l'espace et dans le temps que nous invite Theresa Révay, en mélangeant habilement petite et Grande histoire, rendant accessible et vivante cette fresque historique ; on y croise Hemingway, sa femme Martha Gellhorn également journaliste ainsi que des personnages de fiction, tous bien analysés prenant une part active ou non dans les évènements qui couvrent l'histoire mouvementée entre 1936 et 1945.



J'ai un avis mitigé après la lecture de ce roman, le point positif est indéniablement pour moi, l'aspect historique, particulièrement fouillé et intéressant puisqu'il permet de balayer, grâce à l'héroïne, dix années d'une histoire mouvementée qui voit monter les nationalismes, de l'Ethiopie colonisée par une Italie fasciste, en passant par l'Egypte sous surveillance britannique, la guerre civile espagnole et l'Allemagne nazie triomphante puis vaincue. le fait d'avoir choisi comme héroïne une correspondante de guerre permet d'avoir un personnage légitime au coeur de l'action, et sur tous les théâtres politiques, quelquefois même dans l'entourage proches des personnages historiques tel quel Ciano Galeazzo, gendre de Mussolini.

Le bémol, a été pour moi, l'aspect un peu trop romance du livre, la jeune Alice connaît différentes histoires ou liaisons amoureuses et elle a la particularité de planter, sans les informer, ses chevaliers servants, qui chose étonnante, ne lui en tiennent pas rigueur, allant même jusqu'à l'aider dès qu'elle se rappelle à leurs bons souvenirs, ces derniers ne lui en tenant jamais rigueur et faisant même preuve d'une abnégation à toute épreuve...Heureusement les tous derniers chapitres renversent un peu la tendance "romance" et j'ai apprécié ce changement de d'ambiance.

Malgré ce petit bémol, j'ai apprécié la plume efficace de

Theresa Révay , sa grande culture et un rythme toujours soutenu qui évacue tout ennui lors de la lecture...



La vie ne danse qu'un instant est un roman autant d'aventure qu'historique, avec de la romance, une recette équilibrée qui m'a offert un bon moment de lecture

Je remercie Babelio et l'opération masse critique spéciale, ainsi que les éditions Albin Michel pour ce plaisir de lecture.
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La nuit du premier jour

Lyon 1896, Salim Zahhar suite à un accident de funiculaire à la Croix Rousse, secourt une jeune femme, Blanche.

Une rencontre qui va bouleverser leur vie à chacun.



Voici l'histoire passionnante d'une femme exilée en France, arrachée à ses racines du Liban, pour se marier à Victor, cet homme qu'elle n'a jamais aimé mais avec qui elle a eu deux enfants....Terriblement malheureuse, elle va oser braver les interdits, retourner aux sources de son enfance au monde du Levant. Par amour !



J'ai été envoûtée par Blanche, sa rencontre avec Salim, ses choix. Séduite complètement par ce récit à la fois tragique et heureux qui se déroule entre deux mondes, celui bien français, et plus particulièrement Lyonnais et celui du Levant, de la Syrie.



Nous découvrons le monde des soyeux, ceux qui vendent, exploitent, et ceux qui travaillent la matière, les maîtres tisserands....Comment les Français sont arrivés en Grande Syrie .....



La nuit du premier jour est véritablement une belle fresque historique, d'amour et de passion qui fait la gloire de la grande littérature romanesque !
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La louve blanche

Challenge plumes féminines 2024 – n°38



Suite de ma découverte de la bibliographie de cette romancière grâce aux gratuits d’Audible. Je l’ai choisi sans lire le résumé, juste pour écouter un autre thème que le livre lu en papier.



Dans un premier temps, nous rencontrons Xenia, jeune fille de la bourgeoisie russe, pendant la révolution bolchevique en 1917. Du fait d’évènements tragiques, de jeune fille insouciante de 15 ans, elle se transformera en soutien familial pour son frère (un bébé) et sa sœur (petite fille) ainsi que pour sa fidèle Nanouchka. En parallèle, nous rencontrons Max dans une toute autre ambiance, à Berlin, dans un pays en pleine reconstruction et où, malgré tout, de nouveaux univers s’offrent aux jeunes adultes ne souhaitant pas suivre leurs aînés… Comment ces deux-là vont-ils pouvoir se rencontrer ? L’auteure ne s’est pas contentée de ses deux seuls personnages. Nous avons également Sarah (styliste de talent et héritière juive), Gabriel (avocat), Marietta (sœur aînée de Max)… Différentes personnalités de différents horizons dans cet entre-deux-guerres, entre Berlin et Paris avec la montée du nazisme et de l’antisémitisme. J’ai le don en ce moment pour choisir mes romans entre celui-ci, L’ombre du vent et Un sac de billes… On voit ainsi cette guerre meurtrière d’un autre œil et de l’intérieur. C’est glaçant d’effroi et en même temps, je n’arrivais pas à m’attacher aux personnages ni à avoir de l’empathie pour leur souffrance. Les seuls passages m’intriguant le plus ont été sur la Russie au moment de la révolution bolchevique. L’histoire s’étend sur tellement d’années qu’elle est plus difficile à saisir et ainsi s’attacher à un personnage en particulier. Il m’aura fallu atteindre la fin pour y arriver et seulement pour certains personnages du fait de leur combat de tous les jours pour essayer de sauver le plus de juifs possibles des nazis et de leur atrocité, et ce au péril de leurs vies. J’aurais néanmoins préféré qu’elle axe son histoire sur ses personnages et non sur la grande Histoire. Ses personnages sont charismatiques mais du fait des sauts temporels, aussi bien dans le présent que dans le passé, il m’était difficile de recoller les morceaux. Leur vie n’est pas du tout linéaire et on peut les retrouver plusieurs mois ou années plus tard. Du coup, on a plus accès à la politique de l’époque et aux exactions des différents groupes. Ayant découvert cette auteure avec son 5ème roman, j’avais justement apprécié son écriture et sa vision des périodes historiques car elle mettait en avant la petite histoire dans la grande (et non l’inverse pour ce roman). J’ai malgré tout tenu à finir celui-ci pour avoir le dénouement pour chaque personnage. Au final, j’ai été un peu déçue car il faut lire le suivant (Tous les rêves du monde) pour avoir la fin réelle pour chacun. Je le lirais sans doute mais pas tout de suite, j’ai besoin de me changer les idées. En revanche, je ne sais si elle a utilisé des personnes existantes pour relater ces faits entre la révolution bolchevique, la montée du nazisme, le dédain des autres pays, les rafles des juifs et la Seconde Guerre Mondiale, mais c’est criant de vérité et ça m’a fait peur de le voir de l’intérieur (encore plus qu’avec Un sac de billes).



Comme vous l’aurez compris, du fait du sujet et de la tournure de l’histoire, ce roman a été une bonne lecture. J’aurais aimé mieux connaître Xénia Ossoline et son histoire familiale. Si vous êtes amateurs de Seconde Guerre Mondiale, je vous conseille de découvrir ce roman et sa suite pour en avoir une vue de l’intérieur. Pour ma part, dès que je peux, j’écouterais la suite sur Audible (et surtout tant qu’elle est dispo gratuitement).



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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La vie ne danse qu'un instant

Theresa Revay c’est une première ! Et quel choc ! Je n’ai pas vu les 500 pages tellement absorbée…

Voici le portrait d’une femme libre et sure d’elle. Alice Reporter de guerre. Mais Alice vit l’Entre de Guerre. Elle voit se pointer doucement mais surement la Seconde Guerre Mondiale. Malgré son époque, cette femme reste libre de ses actes, de ses paroles, de ses pensées et de son corps.

Theresa Revay nous offre un travail minutieux sur les femmes Reporter de Guerre à cette époque. Des références historiques précises où elle mêle fiction et faits divers. Elle organise des rencontres Mussolini, Hitler et Franco pour notre plus grand plaisir. On replonge dans cette époque tragique, encore mieux qu’un cours d’histoire barbant et soporifique. Elle rend hommage à ce magnifique métier : pression, liberté de pensée, liberté de la presse…qui a un sacré impact sur leur vie. Et oui à l’époque, les journalistes risquaient réellement leur vie. Ces femmes devaient faire attention où elles mettaient les pieds et ce qu’elles affirmaient. Même leur relation passionnelle pouvait être un risque.

Au délà de la Seconde Guerre Mondiale, Therésa Revay met en scène la vie chaotique et tortueuse d’Alice. Jeune femme, pas encore 30 ans va vivre comme elle le souhaite et sans être freiner pas cette Guerre. La Guerre on connait son début, son issue mais connait-on la vie des personnes qui l’ont vu venir et vécu.

C’est une surprise de taille. Je m’attendais à un cours d’histoire et je me suis retrouvée avec un magnifique roman fleuve. Ce genre de livre, qu’on s’imagine facilement adapté en téléfilm.

Theresa Revay, je vais la suivre. Je vais me pencher sur ses autres romans. S’ils sont de la même trempe, je signe et valide.

Par contre, malgré mon coup de cœur, je tiens à dire qu’il y a un passage qui m’a vraiment fait mal au cœur. Je ne l’ai pas vu venir. Choquée et émue. Je ne voulais plus quitter le roman. Comme je le disais précédemment, la Seconde Guerre on l’a connait par nos livres, mais des Hommes l’ont vécu ont continué de vivre….

MAGNIFIQUE ! INTENSE ! LIBRE !

Prix Simone Veil amplement mérité!

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La vie ne danse qu'un instant

Ce livre est un véritable coup de cœur pour moi.

L'écriture est belle, puissante. J'ai apprécié chaque ligne, chaque page. J'ai eu la sensation que chaque mot était important, était à savourer.



Même si c'est romancé, j'ai aussi découvert énormément de faits. J'ai l'habitude de lire beaucoup de livres se passant durant la deuxième guerre mondiale. Mais généralement, ceux-ci évoquent plutôt le nazisme, alors que dans La vie ne danse qu'un instant, Theresa Révay décrit la guerre plutôt du côté du fascisme.

C'est tellement bien documenté que je suis allée faire des recherches afin de vérifier quels personnages ont vraiment existé. J'ai ainsi découvert que les femmes reporters de guerre, telles Martha Gellhorn sont des personnes réelles.



J'ai ralenti ma lecture à la fin, car je ne voulais pas quitter Alice Clifford, l'héroïne à qui je me suis vraiment attachée, je ne voulais pas refermer ce roman.



J'ai également beaucoup appris sur cette période, allant du printemps 1936 au printemps 1945, que ce soit en Italie, en Espagne, en Ethiopie, en Egypte... Cela m'a aussi fait beaucoup réfléchir à ce qui se passe actuellement dans certains endroits du monde.



Et cerise sur le gâteau, l'auteur a réussi le coup de maître de me surprendre quand je ne m'y attendais vraiment pas.



En conclusion, je considère ce livre comme une pépite, tant par l'écriture qui m'a transportée, que par l'histoire et les connaissances que j'ai acquises.
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Détective consultant britannique, je suis connu pour mon sens aigu de l'observation. J'acquiers la célébrité grâce à mon collègue et ami, le docteur Watson, qui aime relater mes exploits dans le Strand Magazine. Quand je n'enquête pas pour arrêter de redoutables criminels comme Moriarty ou le Colonel Sebastian Moran, j'aime jouer du violon ou écrire de « passionnantes » monographies sur les cendres de cigarettes. Je suis... (Indice : c'est presque moi !)

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