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Critiques de Thibaud Latil-Nicolas (159)
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Chevauche-Brumes, Tome 2 : Les flots sombres

"Les flots sombres" reprend le récit directement après les événements du premier tome (Chevauche-Brumes).

Nous avons là un deuxième tome "honnête", mais ce n'est pas encore de la grande fantasy, même si j'ai remarqué une bonne progression dans le style et le traitement des personnages. Il faut dire que je viens de terminer la trilogie des "salauds gentilshommes" et que la comparaison est forcément un peu désavantageuse, c'est un peu comme descendre d'une Ferrari pour monter ensuite dans une "citadine", les sensations ne sont pas les mêmes.

Je déplore, même si je le comprends, que l'auteur tienne autant à ses nombreux personnages principaux et secondaires au point de les épargner (presque) systématiquement. A l'arrivée cela manque un peu de suspense et de subtilité, car le scénario n'évite pas certaines facilités, cela confirme mon impression première, à savoir cette influence toute Gemmellienne assez évidente.

J'ai passé malgré tout un bon moment de lecture, le scénario est plutôt bon et l'univers proposé tient la route. Il y a de l'action, des intrigues et des combats bien chorégraphiés.

Il y a aussi un récit qui s'arrête un peu brutalement, annonçant à minima un troisième tome que je lirai avec plaisir.
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Chevauche-Brumes

Encore une belle découverte avec "Chevauche-Brumes" de Thibaud Latil-Nicolas que je découvre grâce aux lecteurs de Babélio !

Paradoxalement ce qui m'a plu en premier lieu c'est que le scénario n'est pas alambiqué, l'histoire est linéaire et il n'y a pas d'intrigue à proprement parler.

Nous commencerons et finirons l'histoire avec la neuvième compagnie, le Bleu-royaume est en guerre sur plusieurs fronts à ses frontières avec des fortunes diverses. A peine rentrée de campagne, la "neuvième" reçoit l'ordre de se diriger vers Crevet pour renforcer les défenses de la ville, la-bas le brouillard noir a progressé, et il cache de sombres créatures que l'on ne souhaite pas rencontrer...

Toutes proportions gardées, ça m'a beaucoup fait penser à du Gemmell, des guerriers bourrus et expérimentés, une franche camaraderie et un esprit de corps sans faille (ou presque), des combats, des combats et encore des combats que je qualifierais de bien chorégraphiés, on ne s’ennuie pas et c'est l'essentiel.

Les personnages sont attachants et plutôt bien travaillés bien qu'un peu stéréotypés, le scénario pas vraiment original et pourtant le tout est vraiment agréable et l'on ne voit pas la lecture passer.

Un roman assez court (257 pages) qui aurait gagné à être un peu plus travaillé, il s'agit du premier titre de l'auteur et j'ai hâte de découvrir la suite car le style est plaisant et ne peut que se bonifier ;)
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Chevauche-Brumes

Le premier roman de Thibaud Latil-Nicolas est aussi le premier d’une trilogie de romans de Fantasy. C’est une belle découverte, pour ma part même si à première vue, c’est un peu déconcertant.

Ce roman suit la vie de la neuvième armée (légion ?) qui termine une opération de pacification pour être immédiatement envoyée au nord du royaume où la Brume d’encre, infranchissable, semble s’étendre et avec elles, apparaissent des créatures de cauchemar. La neuvième et son chef par intérim, vont devoir se préparer à l’affrontement.

Déconcertant parce que le roman ne traite quasiment que de cet affrontement et de la vie quotidienne de ces soldats et de leurs alliés, notamment des cavalières amazones archères émérites. Il n’a pas d’intrigues secondaires, pas de digression. Juste cette intrigue linéaire et simple qui n’empêche pourtant pas des moments épiques, des combats homériques et un certain suspense. Une histoire linéaire sur 360 pages (en format poche) c’est jouable. Surtout que l’auteur a un style très alerte qui nous permet une lecture rapide et qui nous accroche aux personnages.

Les personnages, c’est la grande force de ce roman. On suit avec plaisir leur évolution, leurs joies, leurs peurs, leurs doutes. Le système religieux et magique est plutôt bien vue et joue un vrai rôle dans le déroulement de l’intrigue et la description d’une époque mélange de fin d’empire romain et de fin du Moyen-âge (l’utilisation des bouches à feu) est plutôt intéressante. La création de l’univers manque quand même de volume, mais au vu de l’absence de sous-intrigues, c’est largement suffisant.

La fin est très prenante. Les 100 dernières pages, c’est pratiquement de l’action non-stop et si ce livre peut se lire pour lui-même, on a quand même envie de savoir ce que vont devenir les personnages survivants.

Une jolie surprise et un peu de fraîcheur pour un premier roman !
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Chevauche-Brumes

Le début d'une belle épopée ?



C'est le sentiment que me laisse la lecture de ce premier tome, dans lequel nous faisons connaissance avec cette fameuse compagnie et ses gaillards qui la garnissent.



Il y'a dans ce récit ce qui manquait à mes yeux aux Annales de la Compagnie Noire : une magie expliquée mais surtout structurée, un esprit de camaraderie qui transpire à chaque échange, mais aussi le goût du sang, de la sueur et le chant de l'acier, qui nous transporte dans la fournaise, au coeur du brasier et de la danse des armes : c'est tout ce que j'aime.



Les dialogues sont très plaisants et souvent teintés d'humour. L'auteur s'attache à développer une belle flopée de personnages, les plongeant pas seulement dans les affres de la Guerre mais aussi dans quelques situations cocasses. On s'attache à eux ...



Malgré tout, ce premier tome reste court : nous allons droit vers l'essentiel et ce tourbillon de brume qui libère quelques monstruosités. Il ne reste donc pas beaucoup de place pour les complots, les amourettes ou les manoeuvres politiques. La fin de ce premier tome laisse néanmoins augurer un changement radical dans ceux à venir, et c'est d'autant plus intéressant pour la suite.



Un grand big up à :

-Cette très belle carte qui nous permet de nous repérer ;

-la relation que tissent Quintaine et Danbline (c'était mal barré, mais tellement touchant !)
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Chevauche-Brumes

Depuis 2018, le collectif des Indés de l’Imaginaire rassemblant trois maisons d’édition publie en début d’année le roman d’un jeune auteur qu’ils considèrent comme prometteurs : les pépites de l’imaginaire. Cette initiative a permis l’année dernière de mettre en avant les romans d’Isabelle Bauthian pour ActuSF (le très bon « Grish-mère »), de Patrick Moran pour Mnémos (« La Crécerelle ») et de Nicolas Texier pour Les Moutons Électriques (le moyen « Opération Sabines »). La sélection 2019 propose quant à elle deux nouveaux auteurs (le roman mis en avant par Les Moutons étant à nouveau signé Nicolas Texier), dont Thibaud Latil-Nicolas pour « Chevauche-brumes ». Outre une couverture particulièrement attrayante, l’œuvre bénéficie depuis plusieurs semaines de critiques fort élogieuses (et méritées) de la part de la blogosphère : autant d’éléments qui sont venus titiller ma curiosité. Le roman met en scène une troupe de soldats aguerris dépêchés après une campagne militaire victorieuse à la frontière nord du royaume. Nulle troupe ennemie en approche pourtant, mais plutôt un phénomène d’ordre surnaturel : la mystérieuse brume noire qui délimitait jusqu’à présent la fin du Bleu-Royaume s’est récemment mise à se mouvoir et, dans son ombre, sont apparues d’horribles créatures qui menacent les habitants. Voilà donc le capitaine de la neuvième compagnie et ses hommes en route pour Crevet, bourgade la plus au nord du royaume et donc principale cible de ces créatures de cauchemar. Le pitch n’a en lui-même rien de bien original, mais les partis pris adoptés par l’auteur ainsi que la qualité de sa plume permettent au roman de se démarquer et de prendre une ampleur qu’on ne lui soupçonnait pas.



Pour son premier roman, Thibaud Latil-Nicolas met en scène un univers qui s’inspire pour une fois sans doute davantage de la Renaissance que du Moyen-âge. C’est notamment le cas en ce qui concerne l’armement, car si les combats à l’épée sont toujours d’actualité, nos guerriers n’hésitent également pas à faire parler la poudre. Pièces d’artillerie, haquebutes et pistolets à rouet sont ainsi autant d’armes utilisées par les soldats de la neuvième, ce qui donne à l’auteur (et aux personnages) une marge de manœuvre supplémentaire lors des scènes de bataille. Cela permet également de renforcer le contraste avec les doryactes, cette unité de femmes guerrières excellant dans le maniement de l’arc et cavalières hors-paires qui évoquent évidemment les fameuses Amazones antiques. Toutes ces images et références permettent à l’auteur d’instaurer une ambiance assez sombre : on est loin de la Renaissance lumineuse où tout ne serait qu’art et jeux de cours, bien au contraire. C’est sale, sanglant, sans fioritures, et c’est cette atmosphère un peu lourde qui donne une grande partie de son charme au roman. La magie y est également présente sous la forme de « sources » (des courants magiques traversant le royaume) que les personnes dotées de pouvoirs sont capables d’exploiter avec plus ou moins de succès. Si les quelques éléments que nous transmet l’auteur à leur sujet permettent au lecteur de se retrouver, on peut toutefois regretter que leur fonctionnement ne soit pas davantage explicité car cela donne parfois l’impression (surtout à la fin) que les magiciens sont un peu capables de tout et n’importe quoi, sans réelle limite. Cela dit, la fin restant très ouverte et laissant supposer la parution d’une suite, cet aspect sera peut-être développé dans le ou les texte(s) qui suivront la sortie de ce roman.



Son décor est toutefois loin d’être le seul atout de « Chevauche-brumes » qui séduit aussi et surtout par la plume et le ton employé par l’auteur. Les soldats de la neuvième ont tous un parler plutôt fleuri, et leurs échanges pleins de gouaille permettent de donner une touche d’humour bienvenue qui vient contraster avec la noirceur du décor. Les répliques bien senties des personnages et leurs expressions pleines de mordants ne sont ainsi pas sans rappeler le ton employé par Jaworski dans « Gagner la guerre » et permettent de donner naissance à un esprit de camaraderie entre les hommes. Cette complicité ne tarde pas à se communiquer au lecteur qui ne peut qu’être sensible la mise en scène de ces amitiés bourrues mais sincères. Les guerriers de la neuvième ne sont pourtant pas des enfants de chœur mais, pour leurs frères d’arme, ils sont capables de faire preuve d’une solidarité et d’un courage qu’on ne soupçonnait parfois pas (l’auteur explique dans une interview s’être beaucoup inspiré de la Première Guerre mondiale et des liens tissés par les soldats dans les tranchées et cet aspect de sa documentation est particulièrement bien utilisé). Alors certes, on ne développe pas le même attachement pour tous les personnages : pour ma part j’ai adoré détester le personnage d’Esquiche-Poussière (dont l’une des répliques finales m’a fait exploser de rire), j’ai été touchée par l’amour de Belon pour ses bêtes, amusée par les beuveries de Cagna, Tirelire et les autres, et émue par l’affection paternelle de Quintaine pour Murtion. Outre celle des dialogues, on peut également saluer la qualité des scènes de combat qui sont souvent portées par un véritable souffle épique. Les batailles ne sont jamais brouillonnes, et certains affrontements ont un côté très cinématographique, au point qu’on se prend à parfois à repenser à des scènes du « Seigneur des anneaux » (la bataille du Gouffre de Helm, bien sûr, mais aussi le siège de Minas Tirith).



Mnémos ne s’est pas trompé en attribuant le qualificatif de « pépite » à « Chevauche-brumes » qui séduit à la fois par son écriture, son cadre non médiéval et ses personnages hauts-en-couleur, unis par une camaraderie communicative. Thibaud Latil-Nicolas s’en sort donc remarquablement bien (surtout pour un premier roman !), et c’est avec attention que je suivrais les prochaines parutions de cet auteur dont j’espère retrouver un jour l’univers et les personnages.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Chevauche-Brumes

Lorsque l’on a fini la lecture de la première page de cet ouvrage, on se retrouve en immersion total dans un moment épique, une terrible scène de bataille, l’acier se croise, le sang gicle, ça sent la poudre, bref tout ce que j’aime… C’est haletant, le lecteur est sous tension !



Au fil de ma lecture, je constate que l’auteur arrive – de façon brillante – à nous entrainer dans un univers riche où règnent intrigues politiques, guerrières et magiques ! On ne s’ennuie pas, on découvre des mœurs et des croyances particulières, on fait connaissance avec d’affreuses bêbêtes venues des ténèbres, on a envie de savoir si la quête des personnages va réussir… On devient à part entière un membre de cette lutte contre la brume.



Autre point fort de cet ouvrage, les personnages. L’auteur a modelé de façon assez particulière chacun des personnages que l’on rencontre… Ils ont tous leur caractère, leur franc-parler, ils ne manquent pas d’épaisseur et de réalisme ! Même si certains sont les pires des salopards, on s’accroche à eux et on n’a vraiment pas envie de les quitter lorsque la dernière page arrive – heureusement il y a un second tome !



Enfin, l’auteur glisse un peu de girl power ! Il démystifie la guerre, en réalité il nous montre que ce n’est pas une « chose d’homme » avec la présence de ces fameuses cavalières dignes des plus grandes amazones de notre histoire !



Je lis beaucoup moins de fantasy que mon binôme, mais là, je n’ai pas vu le temps passer. Il y a du sang, de la cruauté et un langage fleuri, et pourtant tout cela est fait en finesse. On en redemande !



Un gros coup de cœur qui m’a fait oublier le confinement !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Chevauche-Brumes

Les éditions Mnémos proposent à nouveau le premier roman d’un auteur jusqu’ici inconnu : Thibault Latil-Nicolas débarque dans le paysage éditorial de la fantasy française avec le roman Chevauche-brumes.



Il faut sauver le village Crevet

Le Bleu-Royaume est constitué de plusieurs principautés, mais surtout sur sa frontière septentrionale s’étend une vaste brume qui semble infranchissable et donc, régulièrement, émergent des créatures peu ragoutantes. Or, depuis quelques temps, ces apparitions se multiplient et ce sont des créatures maléfiques de plus en plus puissnates. Non loin de là, stationne une compagnie de légionnaires royaux dirigée par Saléon, pas encore capitaine, mais meneur de troupes depuis un petit moment déjà. Il est missionné par le roi (enfin le roi… l’enfant-roi et son régent, disons) pour défendre, au péril de sa vie s’il le faut, le village au plus près de la singularité, Crevet. C’est là que, semble-t-il, doit se jouer un affrontement dantesque qui a pour enjeu la survie du Bleu-Royaume.



Une gouaille à toute épreuve

Dans cette optique de combat survivaliste, Saléon peut compter sur ses « meilleurs » éléments Varago, L’Esquiche-Poussière, Franc-Caquet et consorts pour détendre l’atmosphère malgré les atrocités avec lesquels ils doivent croiser le fer. De la gouaille, une bonne réplique en plein combat, il y a de quoi passer de bons moments malgré les horreurs qui se trouvent dans le camp d’en-face. La solide équipe construite au sein de cette légion donne une dynamique intéressante entre les personnages qui sont tout de même assez nombreux pour un roman de cette longueur (300 pages qui se lisent assez vite). Aux côtés de ces bourlingueurs aguerris, nous nous retrouvons en bien belle compagnie : une escouade d’Amazones ultracompétitives adeptes de l’arc et du sabre, ainsi que quelques sorciers dont le pouvoir s’affirme de plus en plus, notamment chez le plus vieil adepte qui vient de créer le premier Collège de sorcellerie, chez son jeune novice qui découvre son pouvoir et enfin chez une sorcière-chercheuse qui enquête depuis quelques temps sur le mystère qui met tout le monde en branle. Du beau monde donc, fourni car il y a du monde dans ce théâtre des opérations, où chacun a quelque chose à dire sur le récit, même si la parole n’est pas équitablement répartie.



Le style travaillé d’un auteur à suivre

Chevauche-brumes est un roman tout à fait tenu, qui se lit d’une traite, avec une quasi unité de lieu, de temps et d’action. L’intrigue peut sembler convenue, ou tout au moins classique, mais il est souvent important dans un premier roman, surtout avec un univers neuf, construit pour l’occasion, de miser sur une intrigue la plus capitale possible : là, le maintien même de ce monde va se décider, forcément cela pose l’enjeu. En contrepoint des atrocités qui déboulent face aux protagonistes, les dialogues ne sont pas légion, mais font souvent mouche avec des répliques chaloupées bien pensées. La narration, qui prend davantage de place (mais ce n’est pas un souci, prenons par exemple le style de Rachel Tanner qui est également très narratif, l’aspect épique et prenant yest incontestable pour autant). À l’appui de l’épopée narrée, Thibault Latil-Nicolas utilise un vocabulaire travaillé, notamment en termes d’équipement militaire et de techniques de combat où le lecteur peut sentir l’effort soutenu de la part de l’auteur pour utiliser une extrême variété de noms d’armes et de pièces d’armurerie. Quelques bémols peuvent être déceler dans la difficulté de décrire certaines créatures maléfiques, tant elles semblent puissantes, issues d’une magie particulièrement profonde et tenace. Pour autant, ce roman se lit avec envie jusqu’au bout et ce n’est qu’à la toute fin d’ailleurs, que l’auteur ouvre son récit sur un univers bien plus vaste que le lecteur aurait plaisir à arpenter



Chevauche-brumes est donc un roman tout à fait attrayant, nous faisant passer un excellent moment de lecture avec un fort goût de reviens-y !

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Chevauche-Brumes, Tome 2 : Les flots sombres

Après un premier roman paru l’an dernier et ayant bénéficié de bons retours de la part des lecteurs, Thibaud Latil-Nicolas revient en ce début d’année avec un nouvel ouvrage qui fait directement suite à « Chevauche brumes ». Si rien dans le titre ou sur la couverture ne laisse penser qu’il s’agit d’un deuxième tome, il me semble malgré tout compliqué de le considérer comme une œuvre indépendante dans la mesure où il fait directement suite au roman précédent, dont la lecture est à mon avis essentielle pour bien cerner tous les enjeux des « Flots sombres ». [Attention, la suite de ce paragraphe contient inévitablement quelques spoilers concernant le premier opus]. On retrouve donc les protagonistes là où on les avait quitté, c’est-à-dire après la levée du siège de Crevet et la dissipation de la brume qui protégeait jusque là le Bleu-Royaume des hordes de monstres à sa frontière. Désormais libres de s’attaquer à tous ceux auraient le malheur de croiser leur route, ces derniers sont la cause de massacres et de mouvements de population importants qui menacent la stabilité du royaume. C’est pour lutter contre ce fléaux qu’une partie des soldats de la neuvième compagnie et des doryactes les ayant combattu ont pris la décision de quitter l’armée pour fonder leur propre ordre dont la seule mission consiste à défendre les humains des mélampyges, qui sont de plus en plus nombreux à déferler sur tout le territoire. Une menace dont la capitale ignore tout, d’autant que d’autres problèmes se posent au cœur du royaume où les tensions entre le régent et les représentants du culte d’Enoch ne font que croître. Pris en tenailles entre deux figures paternelles, et traumatisé par les atrocités dont sont victimes ses sujets, le petit roi est plus malheureux et donc plus malléable que jamais, ce dont certains vont s’empresser de profiter. Hors des frontières du Bleu-Royaume, les autres territoires commencent eux aussi à sentir les effets de la dissipation de la brume et de la prolifération de créatures de cauchemar. Plusieurs marins des Îles-Jumelles en ont ainsi fait les frais, et les deux uniques survivants parlent d’une créature aux dimensions colossales, capable d’engloutir un navire entier en quelques minutes.



Le roman nous entraîne d’un front à l’autre et, si certains événements paraissent dans un premier temps déconnectés du reste de l’intrigue, les différents fils finissent par se rejoindre pour former un ensemble cohérent et passionnant. Ainsi, si le premier tome s’était révélé particulièrement prometteur (surtout pour un premier roman), sa suite tient toutes ses promesses et se révèle même plus aboutie par certains aspects. Le récit est mené tambour battant, sans aucun temps mort dans aucun des trois pans de l’intrigue, qui sont d’ailleurs tous aussi captivant les uns que les autres. On retrouve avec plaisir une partie des membres des Chevauche-brumes dont on peut encore une fois apprécier l’efficacité, la franchise et l’humour. Les intrigues à la cour d’Antinéa sont, pour leur part, plus prévisibles, mais l’attachement que l’on porte aux personnages et l’inquiétude que l’on éprouve à voir la situation dégénérée permet l’instauration d’un climat de tensions qui ne fait que renforcer l’intérêt du lecteur. Les aventures ayant lieu en mer sont quant à elles très intéressantes, notamment parce qu’elles nous permettent de changer un peu de décor et d’étendre les frontières de l’univers en présentant un autre royaume et une autre culture. La construction du roman est impeccable, l’auteur alternant efficacement intrigues de cour, scènes de bataille épiques (à terre ou en mer), et moments plus calmes, propices au développement de liens de camaraderie entre les personnages. Le roman offre une résolution satisfaisante au problème majeur de ce deuxième tome, mais quantité d’autres mystères restent non résolus tandis que certains personnages se retrouvent confrontés à de nouveaux défis. Il apparaît donc évident que « Les flots sombres » sera suivi d’au moins un autre volume, et c’est une bonne nouvelle, d’autant plus que les bases de la future intrigue posées ici sont des plus intrigantes. Toujours en ce qui concerne l’intrigue, on peut également saluer le recul pris sur les événements par certains personnages, ce qui permet d’aborder des thématiques intéressantes qui sont trop souvent passées sous silence comme l’ingratitude des « puissants » et les conséquences de leurs décisions sur la « chair à canon ». Même si le pitch peut paraître assez simpliste (des guerriers/guerrières s’en vont dégommer du monstre), le propos est en fait beaucoup plus subtile que cela, et c’est, en partie, ce qui fait le charme du roman.



Parmi les points forts, il convient également de citer les personnages pour lesquels le lecteur éprouve énormément de sympathie, moins en raison de leur personnalité (qui n’est pas forcément très étoffée en ce qui concerne les différents membres de la compagnie) que pour la qualité des relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Thibaud Latil-Nicolas a affirmé à plusieurs reprises lors d’interviews s’être inspiré de la camaraderie qui pouvait régner dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale pour mettre en scène celle régnant entre les membres de la compagnie, et c’est un aspect que l’on retrouve dans ce deuxième volume. Ici pas de bons sentiments, de déclaration d’amitié enflammée ou d’embrassades dégoulinantes de mièvrerie, mais des taquineries, de la complicité, et des preuves d’affection immédiatement relativisées, mais néanmoins extrêmement touchantes. Difficile dans ces circonstances de pas être ému par l’amitié unissant Barbelin et Varago, ou encore celle, improbable, entre Quintaine et la doryacte Danbline. Si on prend un grand plaisir à retrouver les vétérans et les amazones du premier tome, les nouveaux personnages introduits ici parviennent facilement à trouver eux aussi leur place, à commencer par les membres de l’équipage de la Frondeuse, qu’il s’agisse du vieux et sage Léontès, du quartier-maître Vexini, ou encore de la capitaine nouvelle promue Ophélie. L’ensemble des personnages dispose d’un portrait nuancé, ce qui évite à l’auteur de tomber dans le manichéisme et rajoute au contraire de la complexité à l’intrigue. Des personnages à priori tout à fait sympathiques peuvent ainsi se montrer particulièrement obtus, voir odieux ou stupides, tandis que d’autres ayant clairement le mauvais rôle se révèlent loin de la caricature qu’on retrouve trop souvent des « gros méchants ». Le seigneur-cardinal Juxs n’a, par exemple, à priori guère de chance de susciter l’attachement du lecteur en raison de son fanatisme et de son hostilité affichée pour les héros, et pourtant sa tendresse pour le petit roi est incontestablement touchante. A l’inverse, le calcul et la rudesse dont peut faire preuve le régent envers son protégé, quand bien même ses intentions sont bonnes, apporte un contrepoint intéressant à sa personnalité, de même que les préjugés du sénéchal sur les Chevauche-Brumes. Reste à aborder la question du style de l’auteur qui séduit une fois encore par sa gouaille et son sens de la répartie. Les dialogues sont particulièrement savoureux, et permettent de renforcer encore un peu plus le sentiment de camaraderie unissant les personnages, non seulement entre eux, mais aussi avec le lecteur.



Après un premier roman prometteur, Thibaud Latil-Nicolas nous revient avec une suite d’excellente facture, qui vient confirmer le talent de l’auteur. L’intrigue se fait plus passionnante encore, l’univers plus riche, et les personnages toujours plus attachants. Un très bon moment de lecture, que j’ai hâte de prolonger en découvrant la suite !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Chevauche-Brumes

Titre poétique, résumé alléchant, autres critiques élogieuses de la part d'éminents blogs, Chevauche-Brumes faisait partie de ma check-list des acquisitions à faire lors du salon du livre. Les éditions Mnémos proposent un objet soigné et un vrai plaisir à la lecture !



Je partage l'avis de nombreux autres lecteurs, Chevauche-Brumes est une réussite à bien des égards ! Dans un premier temps, le style de l'auteur est vif, accrocheur et immersif. Les scènes de combat, toujours piégeuses, sont bien rythmées et l'on se figure aisément l'action. Les dialogues sont également de bonne qualité, avec un vocabulaire imagé qui donne du caractère aux personnages.



On retrouve dans cette ambiance et dans ces piques verbales une certaine influence héritée de la verve des personnages de Dumas. En ce sens, Chevauche-brumes rejoint Les Lames du Cardinal, de Pierre Pevel, ou Sénéchal de Gregory Da Rosa dans le soin apporté à proposer une langue colorée. En somme, on voit se dessiner une sorte de "French Touch" littéraire pour la fantasy, plus proche du temps des mousquetaires que du Moyen-Âge.



Ensuite, j'ai apprécié la grande maîtrise dans le déroulé scénaristique. Il y a très peu de temps morts, ce qui rend l'histoire globalement très dynamique sans se perdre dans des sous-intrigues sans valeur ajoutée ou développer plus que de raison un personnage finalement trop secondaire dans l'intrigue. On n'a pas envie de lâcher le roman. L'auteur n'hésite pas à faire beaucoup de sacrifices, ce qui nous met en tension, car des personnages appréciés peuvent disparaître.



Le seul défaut que l'on peut voir à mener une histoire tambour battant, c'est le world-building en souffre un peu. Par exemple, contrairement à beaucoup de romans du genre, Chevauche-Brumes commence in medias res. Il y a finalement assez peu de détails sur la façon dont fonctionne la magie, par exemple. Il est vrai que j'aurais apprécié avoir simplement quelques détails additionnels, sur la géopolitique également. Mais il y aura bien le temps dans le prochain tome.



Enfin, j'ai un peu tiqué sur l'un des personnages féminins principaux. Elle avait un côté Mary-Sue un peu trop prononcé à mon goût. Mais comme sa puissance a une explication au niveau du scénario, ne vous arrêtez pas sur ce détail, ce serait dommage !



En somme, Chevauche-Brumes est un premier roman solide qui promet le meilleur pour la suite. Une histoire vive, des héros avec de la verve, de l'aventure à foison, il manquerait quelques détails de contexte pour que soit parfaitement réussi ! Et gare à ne pas tomber dans le piège de créer des Mary Sue ou des Gary Stu !




Lien : https://lageekosophe.com/
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Chevauche-Brumes, tome 3 : L'Appel des gran..

Troisième volet de « Chevauche-brumes », trilogie initiée en 2019 et qui permit à Thibaud Latil-Nicolas de faire une entrée remarquée sur la scène de l’imaginaire francophone, « L’appel des grands cors » met un terme aux aventures d’une attachante bande de mercenaires chargés de combattre d’horribles monstres dans un monde d’inspiration médiéval-fantastique. Deux ans après, la qualité de la série n’a pas faibli et s’est même renforcée au fil des tomes. [Je précise qu’à ce stade de la série, des SPOILERS sont malheureusement inévitables (même si je vais m’efforcer d’en révéler le moins possible) aussi j’encourage vivement les lecteurs qui n’auraient pas encore découvert les précédents volumes à passer directement au paragraphe suivant]. Nous retrouvons nos différents protagonistes là où on les avait quitté, à savoir en fâcheuse posture. Juxs, qui cumule désormais les fonctions de régent et de plus haut dignitaire du culte d’Enoch, a pris le pouvoir et son influence sur le petit roi Teobane, malléable en raison de son jeune âge et de sa détresse psychologique, est immense. Son obsession pour les Chevauche-brumes n’a quant à elle pas disparu, loin de là, et sa nouvelle position au sein du royaume lui permet aujourd’hui de lancer la guerre sainte à laquelle il aspirait tant. Quitte à se mettre à dos ses anciens alliés d’Eterlandd et du Longemar. Seulement la menace à l’origine de la création du corps d’élite n’a pas disparu et est même en passe de devenir incontrôlable, y compris pour les territoires voisins du Bleu-Royaume qui assistent, impuissants, au déferlement des mélampyges sur leurs terres. Condamnés à se battre sur deux fronts, nos Chevauche-brumes vont connaître les moments les plus difficiles de leur existence pourtant déjà mouvementée, et devoir convaincre les différents royaumes de mettre leurs querelles de côté afin de se concentrer sur la véritable menace.



L’auteur opte à nouveau pour une narration avec de multiples points de vue qui nous font voyager un peu partout sur la carte, ce qui permet de varier les ambiances et les registres. On suit ainsi un premier groupe de Chevauche-brumes de retour sur les lieux qui virent la création de leur communauté, Creuset, où la situation est loin d’être au beau fixe. La part belle y est fait au suspens et à l’évolution psychologique et sentimentale des personnages ce qui donne lieu à des moments très émouvants mais aussi bouleversants. On suit également le groupe des doryactes, de retour dans leur pays pour réclamer de l’aide auprès de leurs sœurs d’arme. L’occasion de découvrir le fonctionnement atypique de ces amazones des steppes dont la culture repose en grande partie sur le matriarcat et le nomadisme. On suit également le gros de la troupe qui continue de recruter de nouvelles têtes et tente encore de se concilier les dirigeants du Bleu-Royaume, sans avoir connaissance des bouleversements qui ont secoué la capitale depuis leur dernière rencontre avec le régent. La dynamique de groupe, principal atout du premier volume, fonctionne une fois encore à merveille et on prend beaucoup de plaisir à suivre les préparatifs des mercenaires pour le conflit qui se prépare, même si ceux-ci s’accompagnent inévitablement de disparitions tragiques. Enfin, l’auteur nous propose de découvrir le point du vue du camp adverse grâce aux yeux de l’Enochdil ou du roi, mais surtout d’un nouveau personnage, le marquis de Lancenys, noble du Bleu-Royaume placé bien malgré lui à la tête d’un régiment de Juxs dont il réprouve les méthodes tant politiques que militaires. D’autres personnages sont ponctuellement mis en avant pour des moments bien précis de l’intrigue (à l’image de ce premier chapitre mémorable mettant en scène la Muraille), ce qui permet de rendre la lecture particulièrement dynamique.



Le récit est en effet cette fois encore très rythmé, avec peu de temps mort et un sentiment d’urgence qui devient de plus en plus palpable au fur et à mesure de l’évolution du roman. Difficile de ne pas penser à « Game of thrones » puisqu’on se retrouve ici dans le même type de situation : toutes les ressources qui devraient être mobilisées pour venir à bout d’une menace susceptible de causer la destruction de l’humanité sont gaspillées dans des querelles intestines entre humains, incapables de comprendre l’importance de l’enjeu et la futilité de leurs petites guéguerres. Ce troisième tome se fait ainsi encore plus épique que les précédents et nous offre de magnifiques scènes de bataille, que se soit contre les mélampyges ou les troupes de Juxs. Conclusion oblige, le roman met en scène les derniers barouds d’honneur de plusieurs personnages clé dont le sacrifice fait mal au cœur mais donne lieu à des scènes grandioses. Les personnages constituent toujours le plus gros point fort du récit grâce à cette camaraderie un peu bourrine qui règne entre les Chevauche-brumes et qui les rend tous si attachants. Ici pas de saints ou de complets salopards mais une multitude de nuances entre les deux. L’amitié entretenue entre les soldat(e)s de la compagnie est toujours aussi émouvante, qu’il s’agisse de celle unissant Barbelin et Varago ou Danbline et Quintaine. La mise en scène d’un milieu guerrier, et donc à priori majoritairement masculin dans un monde de type médiéval-fantastique, n’empêche pas l’auteur d’accorder une large place aux femmes qui possèdent toutes des personnalités intéressantes et sont loin de se cantonner à des rôles de potiches. Les personnages qui font leur apparition dans cet ultime volume sont pour leur part tous très réussis, qu’il s’agisse du marquis de Lancenys, très critique des ordres de Juxs, du tourmenté Théclin ou de l’impressionnant Hondelbert. Mon seul bémol concerne le personnage de l’Enochdil, beaucoup moins nuancé que dans le deuxième volet et par conséquent plus caricatural dans le rôle de l’ecclésiastique fanatique. Le style de l’auteur participe aussi au plaisir de lecture : la narration est fluide, les scènes épiques ou émouvantes s’enchaînent tandis que les dialogues se révèlent toujours aussi drôles et percutants.



Pari pleinement réussi pour Thibaut Latil-Nicolas qui nous offre avec « L’appel des grands cors » une conclusion parfaitement à la hauteur qui vient clore en beauté sa série consacrée aux « Chevauche-brumes ». En dépit d’un cadre en apparence classique, les romans séduisent aussi bien par la qualité de leur intrigue que par celle des personnages qui entretiennent les uns avec les autres une relation de camaraderie communicative et fort touchante. Voilà une série de fantasy qui mérite à coup sûr le détour, que vous soyez amateurs ou grands lecteurs du genre.
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Chevauche-Brumes

Elle n'est pas prête de se reposer la neuvième compagnie !

Après une campagne harassante, la troupe est sommée de rejoindre au plus vite la petite ville de Crevet.

La brume, menace lointaine jusqu'à maintenant, se dilate, s'amplifie, se distend, jusqu'à laisser éclater sa fureur. C'est alors que le ciel se déchire laissant place à un déluge de tonnerre, faisant apparaitre des créatures dignes de nos plus sombres cauchemars.

Armée de leur courage, de leur savoir faire mais aussi de leur esprit d'équipe, l'unité de soldat va tout faire pour mener à bien la mission suicide qui leur a été confiée.



Plus que prête à suivre ses pauvres combattants, j'ai fait la connaissance de tout une troupe de guerriers aguerris mais pas que. Chacun à un rôle précis, l'intendant, le trésorier, le dresseur animalier, l'artilleur .... La neuvième compagnie est composée d'un panel de personnage haut en couleur, plein de bagout, avec des caractères assez difficiles qui donne parfois lieu à des scènes épatantes. On ressent aisément la vie animer le groupe, de quoi pimenter le quotidien des soldats et notre lecture par la même occasion.

Evidemment, la compagnie ne va pas être la seule à combattre et va être rejointe par un deuxième groupe qui ne va pas leur faciliter la vie.



Chevauche-Brumes est porté sur l'action, les combats sont nombreux, très bien représentés, et ne laisse peser aucun ennui. Il faut dire que le roman est court et se lit facilement. Même si l'intrigue reste simple, j'ai beaucoup aimé la façon dont Thibaud Latil-Nicolas a abordé la brume et sa signification.

Le titre du récit prend tout son sens sur le dernier chapitre et j'ai vraiment envie de savoir où tout cela va nous mener. J'imagine que ce premier tome n'a pas encore craché tout le potentiel lié à l'univers de l'auteur et j'ai vraiment hâte de lire la suite.



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Chevauche-Brumes

Tout d’abord attiré par son titre original, "Chevauche-Brumes » a su m’emporter dans ce monde sombre et violent, infesté de monstres tous plus dangereux les uns que les autres. Un monde empli de magie, de scènes de guerre et de batailles épiques, que Thibaud Latil-Nicolas nous conte de manière forte agréable, avec le sens du verbe mais sans complications inutiles.



En effet, le texte est clair et concis, accessible aux acharnés comme aux novices de la Fantasy, tout en ayant ce petit plus qui fait qu’une écriture vous emporte et ne vous lâche plu. C’est pour ma part, un des gros points forts de ce roman.



Nous avons également les personnages qui sont intéressants dans leurs psychologie, chacun avec un vrai caractère, que nous les aimions ou pas, on ne peut pas passer au travers en pointant du doigt la construction des personnages car s’ils ont des défauts en tant que personnages, ils n’en ont pas dans leur construction.

Un autre genre de personnages est ici très important, le bestiaire, les monstres, ils sont nombreux, ultra violents, dangereux à souhait et originaux, à eux seuls, ils justifieraient l’achat du livre, tout simplement, je n’en dit pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise sur cet aspect là.



"Chevauche-Brumes" est une lecture qui m’a passionné, j’ai pris du temps pour le lire afin de bien me plonger dedans (en évitant de lire dans des moments ou je pouvais être déconcentré), et ce fût une bien belle expérience. J’espère sincèrement qu’un autre roman du genre verra le jour, tout droit sorti de l’esprit d’un auteur vraiment prometteur.



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Chevauche-Brumes, tome 3 : L'Appel des gran..

Après Chevauche-Brumes et Les Flots sombres, Thibaud Latil-Nicolas termine sa trilogie chez les éditions Mnémos avec L’Appel des grands cors !



Panique en Eterlandd

L’Est du Bleu-Royaume est en effervescence. En effet, nous avons quitté le territoire en proie à différentes menaces temporairement en suspens. Ainsi, la capitale Antinéa a subi un coup d’État de la part du clergé d’Enoch, dont son chef, l’Enochdil lui-même, prend en main la régence du jeune roi Téobane, mais peu sont au courant pour l’instant. Les Chevauche-Brumes sont stationnés au port de Barberon, avec la bénédiction de son bourgmestre, et ont commencé à trouver de nouvelles recrues mais leurs moyens sont bien faibles. Les quelques doryactes de la province voisine de Longemar qui ont pris fait et cause pour les Chevauche-Brumes aimeraient avoir le soutien des autres guerrières de leurs clans, notamment après les événements maritimes des Flots sombres. Quelques mercenaires issus des Chevauche-Brumes ont décidé de suivre le sorcier Jerod pour repartir tout au nord, au village de Crevet, afin de trouver des réponses et des moyens de battre les mélampyges, ces créatures d’encre venues d’une brume mystérieuse et au faciès particulièrement repoussant. Enfin, et c’est bien là le plus dangereux, la frontière nord-est, la province d’Eterlandd, est compromise par l’invasion de ces mélampyges aux formes très diverses (allant des humanoïdes aux arachnides…). Et c’est donc tout le Bleu-Royaume qui risque de se faire submerger par des nuées de créatures dont l’origine reste un mystère. En gros, c’est la merde !



À la guerre comme à la guerre

Tout de suite immergés dans l’atmosphère militaire de L’Appel des grands cors, il nous faut d’abord remercier le bon réflexe (dû à l’auteur ou à l’éditeur, on ne sait pas et peu importe) de placer un résumé des événements antérieurs en début de volume, c’est salutaire même quand on a adoré les deux tomes précédents. Car il y en a des choses qui se passent dans tous les sens et dans cet épisode, l’accent est clairement mis sur l’épopée. Bien sûr, ce n’est pas toujours beau à voir, mais c’est toujours beau à lire. On aborde là le ton des grandes batailles épiques, surtout la toute dernière. Thibaud Latil-Nicolas manie la plume comme Franc-Caquet la verve ou bien Barbelin la couleuvrine. La gouaille des combattants est toujours présente, mais les conditions font que l’humour n’a plus trop sa place. Par contre, on remarque toujours une grande précision dans la description de certains combats, notamment avec une variété de l’armement à souligner, lorgnant encore sur la « fantasy à poudre ». En outre, Barbelin, Dambline, Varago, Annom, Saléon, Franc-Caquet, Esquiche-Poussière et tous les autres sont (presque tous) là, cahin-caha, parfois en très mauvaise posture, parfois dans des situations catastrophiques, mais la solidarité est de mise, du moins entre eux. La palme de l’épopée revient toutefois à un nouveau personnage, Hondelbert La Muraille, haut-suzerain de l’Eterlandd, dont la lame Feleuse prend la mort à témoin quand il s’agit de défendre sa province ; et il me semble que la magnifique couverture de Qistina Khalidah fait référence à ce personnage, en tout cas ce serait justice. Par contre, la palme du pitoyable revient à l’Enochdil, dont les réflexes sont difficilement défendables, même en se questionnant longtemps sur ses objectifs, point faible de l’intrigue.



Liberté, amitié, solidarité

Dans ce troisième tome, Thibaud Latil-Nicolas approfondit avant tout les thématiques qu’il a déjà parcourues précédemment. Sans mettre véritablement en place un raisonnement politique sur le fonctionnement de ces provinces, l’auteur souligne la force de l’amitié et de la solidarité dans les moments de tension extrême, et pour survivre tout simplement. Mais on peut voir poindre quelques aspects plus approfondis, à commencer par le fanatisme religieux évidemment puisque le deuxième tome se concluait sur la prise de pouvoir de l’Enochdil emmenant à sa suite toutes les forces de la capitale Antinéa, dont le Dauphin. Il est alors intéressant de voir comment il est difficile de concilier des croyances théoriques et l’organisation concrète d’une armée en marche ; le cynisme est subtil, mais le personnage du marquis De Lancenys est celui qui est sur la ligne de crête : épris d’idéaux chevaleresques, mais contraint par le pouvoir religieux ; à l’inverse du chef religieux qui a tout pouvoir désormais, mais ne mène que par arrogance et mépris. Autre sujet abordé de façon intéressante : la place des femmes dans les situations militaires. Là, c’est évidemment les doryactes qui jouent le plus grand rôle ; les femmes des autres provinces sont davantage invisibilisées, contexte féodal et patriarcal oblige j’imagine, même si Emélia, la fille du baron Bérak, est particulièrement bien campée (noble mais travailleuse, dirigeante mais handicapée, il y a plein d’aspects de sa personnalité qui sont creusés ici). Les doryactes, donc, sont utilisées de façon plus annexe dans ce tome-ci, mais ont un système politique qui permet quelques chapitres bien sentis : système matriarcal mais qui n’assure pas pour autant plus d’égalité ou plus de sororité entre ses composantes, quand il ne fait que s’appuyer sur des clans à l’organisation verticale. Dans tous ces thématiques, les créatures d’encre, les fameux mélampyges, peuvent passer pour un simple décor, un peu comme des zombies dans Walking Dead…



Réussi, L’Appel des grands cors est donc un vrai tome final épique. L’attente est comblée et c’est là l’essentiel !



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Chevauche-Brumes, Tome 2 : Les flots sombres

En conclusion, j’ai eu un véritable coup de coeur pour Les flots sombres : je le trouve beaucoup plus abouti que Chevauche-brumes qui finalement était un tome d’introduction. Si certains éléments de l’intrigue restent encore classiques (comme l’opposition entre le pouvoir temporel et spirituel), d’autres au contraire se sont améliorés notamment les personnages féminins qui sont beaucoup plus intéressants et mieux dépeints. La tonalité plus politique correspond également mieux à mes goûts littéraires et j’ai été toujours autant séduite par le style d’écriture complexe et fin de l’auteur. Bref, il est certain que je serai au rendez-vous pour le troisième opus.



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
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Chevauche-Brumes

Chevauche-brumes est le premier roman de Thibaud Latil-Nicolas. Il fait partie des « pépites de l’imaginaire » des éditions Mnémos pour ce début d’année. C’est un roman de fantasy qui se déroule dans une époque ressemblant à la renaissance et où on retrouve des créatures magiques, des armes avec de la poudre et beaucoup d’actions.

Le roman nous plonge directement dans le vif du sujet avec une campagne militaire de la neuvième compagnie. Cette compagnie est une troupe de soldats aguerris qui ont l’habitude des combats et qui s’entendent plutôt bien, formant une très bonne équipe. Après la campagne militaire, ils sont envoyés à la frontière Nord du Bleu-Royaume pour défendre la cité de Crevet. En effet, cette cité se trouve près de l’étrange brume noire qui marque la fin du royaume et récemment cette brume s’est déplacée. Surtout le problème est qu’au sein de cette brume se trouve de terrifiantes et dangereuses créatures. Voilà le point de départ du roman assez simple il est vrai mais qui nous présente l’intrigue dès le début, presque sans fioriture. Des soldats sont envoyés pour tuer des vilaines créatures et savoir pourquoi la brume s’est mise en mouvement.

Chevauche-brumes est donc un très bon premier roman, maîtrisé et très immersif. Le roman va très vite et nous plonge directement dans le vif du sujet. Une ambiance sombre et des personnages fouillés sont mis en valeur par la plume vivante et fluide de l’auteur. Enfin le roman a une fin ouverte et on espère vraiment que l’auteur reviendra dans cet univers qui a du potentiel pour être plus développé. Une excellente lecture qu’on espère voir se poursuivre!

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Naufragés de l'espace

10 ans d'éditions Critic, dix textes ?

Non huit !

Dommage, j'ai préféré les deux qui manquent !



P.-J. Hérault, une trentaine de romans, un vieux de la vieille du space opera, habitué du Fleuve noir, mais inconnu de ma part. Les éditions Critic ont entrepris de rééditer sa bibliographie et pour les 10 ans de la maison, de lui rendre hommage à travers 8 plumes de jeunes talents. 10 ans, 8 textes, va comprendre...

L'occasion pour moi de découvrir les thématiques de l'auteur et peut-être de me frotter à ses oeuvres plus tard ?

Même si l'approche antimilitariste me plait, comme le fait de trouver des voies différentes pour régler les conflits, ou voir son voisin de manière empathique, on reste dans l'ensemble dans le classique du classique. Cela manque de flamboiement, de modernité.

Le point commun des textes : le space opera, et se retrouver "seul" dans l'espace avec comme angle d'approche l'absurdité de la guerre.

J'attendais beaucoup de cette anthologie, de par les noms des auteurs et de ce que j'avais pu lire d'eux, mais je n'ai quasi jamais été entrainé dans les différents récits.





Circuit fermé, de Camille Leboulanger

On entre de plein cœur dans le cœur du sujet avec un naufragé perdu dans l'espace, seul dans sa combinaison spatiale avec pour seul fin, sa fin prochaine. Il se retrouve là après un combat entre les forces terriennes et des renégats à la vision différente sur l'avenir des Terriens.

Sur la thématique de l'absurdité de la guerre et du fait que l'on tourne, toujours en rond, j'ai eu l'impression que l'auteur a brodé son récit par rapport au twist final et que cela manquait un peu de force, de consistance.



Attendre l’aurore, de Emmanuel Quentin

Un vaisseau se fait "attrapé" par ...

Un texte intriguant qui le restera jusque la fin. Cet enlèvement dont ils sont les victimes et l'univers qui s'y attache est très étrange, à tel point que je n'y ai rien compris. Pas mauvais, mais je n'ai pas réussi à voir où voulait m'emmener l'auteur.



La cinquantième, de Marianne Stern

Une pilote vétérante, véritable légende vivante, revient d'une mission qui a falli lui coûter la vie. Sur la station, les remords et la culpabilité d'un autre accident qui a blessé son amour refoulé. Culpabilité, lassitude envers cette guerre qui n'en finit pas et désir d'en finir...

Rien de nouveau sous le soleil, tout cela est bien fleur bleue et n'arrive pas à sortir des sentiers battus du Space opéra et de la SF militaire.



Retour à Altamira, de Thibaud Latil-Nicolas

Un vaisseau rempli de réfugiés demande la permission d'accoster. Refus des autorités qui répondent : partez ou mourrez. L'exécutant des basses besognes refusent les ordres.

Un sujet d'actualité qui semble traiter de manière assez classique mais qui prend peu à peu plus de consistance et prendre des chemins moins balisés. Même si j'ai trouvé cela un peu trop bienveillant, la possibilité d'une société autre qu'inhumaine fait tout de même du bien. Et la fin réserve son lot de surprise.

Bien aimé au final. Et c'est le seul texte "social" qui fait le parallèle avec notre droit d'asile qui devient peau de chagrin.



Les indésirables, de Luce Basseterre

Je connaissais Luce Basseterre par une nouvelle parue chez 1115 éditions. L'occasion d'en découvrir plus.

Un vaisseau en rade à cause de sa propulsion. Un prisonnier étrange. Et une station fantôme.

Construit autour de la révélation, lorsque celle ci arrive, elle atteint son but : elle surprend.

Cependant, comme tout est axé dessus, le lecteur ne peut qu'attendre l'explication pour comprendre mais il reste à mon sens des zones de floues dans cet univers.



Mésaventure, de David Gallais

Un mécano antimilitariste doit dépanner un vaisseau militaire. Choc des générations, choc idéologique pour ce texte légèrement humoristique et invraisemblable.

De l'esprit Pulp avec une pirouette finale qu'on voit venir de loin, mais l'histoire est tellement cocasse que l'on a envie de découvrir le comment.

Assez rare de voir s'affronter dans un même récit bas du front (les bidasses) et mous du bulbe (les anti-militaristes, (mais j'ai lu très peu de SF militaire...).

Au final, j'ai passé un bon moment de lecture, ce qui n'était pas gagné d'avance. Donc bravo à l'auteur.



Le lien, de Audrey Pleynet

Deux ennemis se retrouvent isolés sur le même vaisseau. Deux visions du monde, deux modes de vie différents et cependant, peut être, un lien...

Une belle histoire qui tient le lecteur en haleine pour savoir où est le loup. Mais rien de très original non plus et la chute, bien que m'ayant surprise ne m'a pas fait d'effet wouah. Un peu plus de concision n'aurait pas été pour me déplaire.



Bételgeuse z-1, de Romain Benassaya

Bételgeuse, futur, un chasseur de prime est sur la piste d'une criminelle (?)

En peu de pages, l'auteur arrive à nous créer un univers plausible. Dommage que la fin soit si vite troussée et va à l'encontre de ce que l'on connaissait du protagoniste et de sa psychologie.



Lu dans sa version papier, j'ai un petit conseil à donner aux éditons Critic : certains de vos lecteurs sont vieillissants, leur vue baisse, donc attention à la taille de la police...



Avis réalisé suite à une opération Masse critique Babelio.



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Chevauche-Brumes

Un récit qui s'avère être de la très bonne fantasy pour moi. Dans un royaume, une brume mystérieuse. De cette brume émergent des créatures noires qui sèment chaos et mort parmi la population. La 9e compagnie est envoyé par la Couronne au plus près de cette brume pour lutter contre ces créatures et répondre aux questions que soulèvent cette brume. A le groupe s'ajoute une cohorte de cavalières dignes des Amazones et des mages.



On suit une compagnie de soldats. On a donc des scènes de leur quotidien mais surtout des scènes de combats. Aux allures de Cape et d'Epée, on a rapidement une ambiance de guerre de siège. Des morts, des blessés, du sang et de la destruction. Au milieu de tout cela, des relations humaines. Il y a a énormément de personnages. Peut-être trop car ça nous donne le tournis au début. Pour autant, on finit par s'attacher à certains d'eux ( tout en en détestant cordialement d'autres), à se préoccuper de leur sort alors que tout semble perdu.



S'il peut y avoir quelques passages qui semblent longs, l'histoire en elle-même m'a beaucoup plu. On a ici un tome qui me semble introductif. On découvre le monde, ses difficultés, ses personnages. Quand je lis le résumé et qu'on annonce qu'il peut se lire "indépendamment", j'ai un peu peur. J'espère qu'on retrouve bien nos Chevauche-Brumes. J'apprécierais de poursuivre l'aventure à leurs côtés, de mieux les connaître tout en savourant les chevauchées qu'ils feront et en redoutant les périls qu'ils affronteront.



J'avais envie de trouver de la vraie fantasy. Autant j'apprécie l'urban fantasy et la romantasy, autant j'apprécie un univers où la fantasy à toute sa place et je l'ai trouvée ici. A cela s'ajoute une maîtrise de la langue française qui rehausse la qualité de ce récit. Je signe pour le tome 2 avec enthousiasme!
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Chevauche-Brumes

Des avis dithyrambiques dans la blogosphère ajoutés à une couverture magnifique signée Qistina Khalidah, il ne m’a donc pas fallu longtemps pour que je réponde à l’appel de Chevauche-brumes de Thibaud Latil-Nicolas. Malheureusement, bien que la lecture de ce tome d’introduction n’ait pas été désagréable, j’en ressors tout de même avec quelques réserves.



Alors que la Neuvième compagnie des légions du Roy vient à peine de remplir avec succès sa campagne militaire en Libunce, au nord du Bleu-Royaume, une autre mission les attend. En effet, son commandant par suppléance Saléon n’a pas le temps de laisser reposer ses hommes que déjà ils doivent tous repartir pour Crevet. Là, un dangereux nuage de brume empli de créatures terrifiantes sévit et menace le Royaume tout entier. Saléon qui n’est pas de noble ascendance voit dans cette nouvelle mission un moyen de se faire investir officiellement commandant de la Neuvième compagnie et voir ainsi son mérite et ses compétences reconnus. Mais malheureusement, les choses ne vont pas se dérouler exactement comme prévues…



Un style d’écriture immersif…



Sans conteste, le plus gros point fort de ce roman est la plume imagée et riche de Thibaud Latil-Nicolas. Si l’emploi d’un vocabulaire spécifique et propre à l’univers développé par l’auteur peut rebuter certains lecteurs, pour ma part, c’est une chose à laquelle j’adhère complètement. Il n’y a rien de tel pour me faire plonger complètement dans l’ambiance d’un roman! Et étant passionnée d’Histoire, j’ai beaucoup apprécié retrouver un vocabulaire propre à trois époques historiques :

– L’Histoire romaine avec la présence de « légat », « légion », « compagnie auxiliaire », le fait que les armées soient numérotées comme la « neuvième Compagnie » ou la présence d’une Haute Assemblée de nobles qui m’a fait penser au Sénat romain.

– L’Histoire médiévale quant à elle est plutôt présente dans l’architecture et certaines descriptions de bâtiments font directement référence au style gothique (présence d’une cathédrale ou à Antinéa, d’éléments architecturaux décoratifs comme le vitrail, la rosace ou le triforium).

– La Renaissance est quant à elle représentée par les armes (Merci Apophis!) comme « haquebute » ou « pertuisane » mais aussi par les costumes comme les « manches à crevée ». La couverture semble aussi reprendre l’idée que les vêtements et accessoires des personnages semblent être d’inspiration du XVIème siècle.



… qui met en scène une multitude de personnages…



Je dois dire que je suis plutôt contente que l’auteur ait intégré à la fin de son roman, un dramatis personae. En effet, il y a tant de personnages dans le roman que j’ai dû y recourir à de nombreuses reprises. Toutefois, certains sont plus reconnaissables que d’autres grâce à un trait de leur personnalité qui les rend attachants. J’ai également remarqué que souvent les personnages vont par paire :

– Saléon est le premier personnage qui intervient dans l’intrigue : très compétent, il souhaite obtenir la reconnaissance de sa hiérarchie en tant que commandant officiel de la Neuvième compagnie et ce, malgré sa basse ascendance sociale. Varago, Maître des auxiliaires, est son second et son plus fidèle soutien.

– Esquiche-Poussière est l’intendant de la Neuvième : débrouillard mais voleur patenté et radin, il s’attire régulièrement les foudres de ses collègues, notamment ceux de Tirelire, en charge de la trésorerie.



Quant aux personnages féminins, j’avoue avoir été un peu déçue par leur traitement. Il est vrai que toutes apparaissent fortes et indépendantes dans le roman à l’image de la mage Isore qui défend la ville de Crevet grâce à sa magie ou la cohortes des Amazones aux qualités guerrières indéniables. Toutefois, elles ne sont reconnues et respectées par leurs homologues masculins uniquement parce qu’elles arborent des comportements et valeurs virils… J’ai trouvé cela plutôt dommage car j’aurais préféré que leur traitement soit un peu plus nuancé.



…mais finalement le roman reste très classique.



Si Chevauche-brumes possède une écriture de qualité et des personnages reconnaissables et attachants, en revanche, j’ai été davantage déçue par son manque d’originalité :

– Ce n’est pas de chance pour l’auteur mais malheureusement, j’ai lu d’autres romans cette année qui mettaient aussi en scène une brume habitée par des créatures terrifiantes à l’instar de Terre de brume de Cindy Van Wilder ou de La forêt des araignées tristes de Colin Heine. La brume dans ces deux romans était une allégorie de la pollution de notre monde actuel et avait pour vocation de dénoncer nos problèmes environnementaux. Dans le roman de Thibaud Latil-Nicolas, il en est tout autre mais je ne vous en dévoilerai pas davantage afin de ne pas vous gâcher une partie de l’intrigue. Sachez juste que j’ai été moyennement convaincue par les explications de l’origine de cette brume.

– Enfin, il semblerait que l’auteur se soit largement inspiré de d’autres auteurs connus. Bleu-Royaume et la toponymie de ses villes m’a fait penser au Vieux-Royaume de Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, les soldats de la Neuvième compagnie à la Compagnie noire de Glen Cook ou à La première Loi de Joe Abercrombie et le danger venant du Nord au Trône de fer de GRR Martin.



En conclusion, il est vrai que Chevauche-brumes possède quelques défauts comme ses inspirations trop marquées d’auteurs existants, son manque d’originalité (la présence d’une brume très souvent utilisée en SFFF ou d’éléments classiques de la Fantasy comme les mages) et un traitement peu nuancé des personnages féminins. Toutefois, la plume riche de l’auteur et la gouaille des personnages masculins sont les principaux atouts de ce premier roman. Si je ne qualifierai pas ce dernier de « pépite de l’imaginaire », en revanche, je resterai attentive aux prochaines parutions de l’auteur qui travaille apparemment sur une suite.
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Chevauche-Brumes

Dans ce livre on suis une troupe de l'armée qui est chargée de défendre une ville assaillie par une étrange brume remplie de monstres. Cette brume en temps normal a toujours été cantonnée à la frontière du royaume, mais depuis quelques temps elle s'étend et est en train de submerger la plus grosse ville de la région limitrophe.



Sur le papier c'est une tache limite impossible. Certains monstres sont limite aussi gros que les murailles qui entourent la ville.



Mais voila qu'une mage locale a semble-t-il une solution. Elle pense que la brume est une ancienne magie oubliée, Un sort lancé il y a des centaines de générations par les anciens habitants de la zone. Peut être un sort de défense ou d'attaque d'une ville? Tout les humains concernés étant morts depuis, personne n'a jamais pu l'arrêter.

Le problème actuel est lié à la résurgence de la magie, dont les sources sont bien plus puissantes depuis quelques mois. Du coup ça expliquerait que la tempête de brume soit elle aussi bien plus puissante qu'avant.



Une expédition est donc organisée avec le plus puissant mage du royaume pour tenter de découvrir la source de la brume et tenter de l'arrêter ...





Dans l'ensemble j'ai bien aimé même si ce n'est pas vraiment mon style de fantasy préférée.



Les hommes qu'on suis sont vraiment une bande de rustres qui parlent mal, sont bien sur pour la plupart sexistes etc ... En fait je retrouve l'ambiance de la Compagnie noire, avec des personnages pas très recommandables qui se jouent des tours entre eux. J'ai lu le premier tome de cette série il y a bien longtemps donc je ne saurais pas faire plus de rapprochement mais en tout cas c'était dans le style.



J'ai trouvé les personnages finalement assez attachants, même dans leur folie et leur caractères de cons. Ils m'ont souvent fait sourire avec leurs manières de se comporter les uns envers les autres.



Un autre point que j'ai bien apprécié est tout ce qui concerne la magie. Dans ce monde la magie est considéré comme une science. Elle est vraiment basée sur l’expérimentation, sur des règles bien précises qui doivent être respectée. Elle est d'ailleurs en conflit avec l'église qui trouve ça mauvais d'utiliser les "dons de dieu" et de tenter de décrypter leur fonctionnement au lieu d'avoir juste la foi. Les mages sont considérés comme des hérétiques à cause de ça.



J'ai trouvé marrant ce rapprochement, ça change de l'idée qu'on s'en fait normalement.



Après c'est vrai que les rebondissements de la fin sont assez classique dans le genre, ce livre ne révolutionnera rien. Le principe général m'a fait aussi penser à L'arcane des Épées mais je ne développerais pas plus parce que ça va tout spoiler.



Dans l'ensemble c'était une petite lecture sympathique, rien qui me restera à l'esprit des années mais le tout se tient bien et j'ai passé un bon moment.





16/20
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Chevauche-Brumes

De nos jours, il semble qu'écrire de la fantasy passe d'abord par la création d'un monde imaginaire généreux doté d'un lexique riche en néologismes parfois indigeste et confus.

Pour avoir feuilleté quelques titres de fantasy d'auteurs amateurs, on retrouve cette volonté de vouloir créer un monde imaginaire un poil déboussolant ce qui fait qu'un premier roman peut s'avérer aussi plaisant qu'indigeste. Je précise au passage que je ne critique pas cette ambition créatrice. Pour moi, le régal quand on écrit de la fantasy, provient de cette liberté de l'imaginaire, de cette volonté d'inventer tout un monde . C'est un génial bac - à -sable mais il faut aussi penser au lecteur...ce que bon nombre d'écrivains débutants ne font pas. Plutôt que d'ouvrir leur monde au public, ils s'y enferment. Du coup, en tant que lecteur, nous nous retrouvons souvent devant un univers qu'il nous faut d'abord appréhender. Même si parfois, c'est plaisant et passionnant, cela peut s'avérer périlleux surtout si il n'y a pas de style, de dynamique, ou d'originalité derrière...



Et bien, je félicite Thibaud Latil-Nicolas pour ce premier roman de fantasy. En effet, cet auteur ne tombe pas dans le piège de la construction à outrance d'un univers de fantasy qui pourrait un peu lasser mais, en plus, il nous délivre un roman diablement efficace par son rythme et par les dialogues savoureux, par son action savamment mis en scène et par cette troupe de personnages véritablement attachant.

C'est simple, on en redemande, et c'est là le très léger défaut de ce premier roman, c'est qu'il est un poil trop court pour nous rassasier !

Mais voyons ces Chevauches-Brumes comme une efficace entrée en matière, une véritable promesse vers une série de romans propre à toute une saga de fantasy. Du moins, c'est ce que je souhaite à cet auteur qui a si bien réussi son premier coup !

Au niveau du cadre de l'intrigue, c'est simple, l'écrivain n'en fait pas des caisses. Certes, il y a toujours l'habituelle petite carte géographique pour nous repérer mais Thibaud Latil-Nicolas préfère privilégier avant tout les rapports entre ses personnages, la confrontation face à la brume d'encre et ses monstres, la dynamique de l'action plutôt que d'alourdir son roman par des descriptions digressives sur son univers, l'origine de la magie, etc...

C'est juste bien pensé comme si cet écrivain avait conscience des codes de la fantasy sans qu'il ressente le besoin de nous rabâcher tout un historique et en même temps il établit bien le panorama d'un monde qui semble sur le point de s’effondrer. La quête grimpe en puissance et l'intrigue générale s'étoffe au fur et à mesure.

L'autre grande qualité, si ce n'est la qualité majeure, de cette intrigue, c'est cette troupe de personnages attachants . J'ai fini de lire La Horde du Contrevent, il y a peu, et je retrouve, dans ce roman, le plaisir de la cohésion autour d'un groupe hétéroclite. Ici, nous avons affaire à la 9ème compagnie de la légion du Roy, une compagnie rompue à la bravoure. Nous retrouvons avec plaisir quelques figures connues : le vétéran, le commandant un poil tourmenté, le jeune aspirant, le gentil colosse, l'amazone au caractère bien trempé... L'auteur nous fait partager un véritable amour communicatif pour ses personnages. J'ai d'ailleurs ris plusieurs fois devant certains situations cocasses avec nos camarades ou devant la qualité des dialogues, simples et percutants, propres à chacun de ces protagonistes. J'adore cette roublardise que nous pouvons retrouver également dans Les annales de la Compagnie noire de Glen Cook.

Que dire de plus ? Sans être négatives, quelques petites remarques malgré tout, car il en faut toujours. Chevauche-Brumes est un premier roman de qualité car il évite l'écueil descriptif mais il mériterait malgré tout un petit plus d'ornement. Rien de bien lourd, juste un petit peu plus de description envers les lieux, la monstruosité,etc... Disons que le roman passe très vite et quelques arrêts sur images dans ce récit belligérant auraient été assez percutantes et auraient renforcé le climat de terreur. Je pense notamment à la figure des monstres qui est un peu impersonnelle, un traitement un peu en surface. En tant que récit de dark fantasy, peut-être que l'auteur aurait pu nous effrayer davantage... Après, c'est mon coté sado-masochiste qui s'exprime. :) Malgré tout, c'est vraiment une petite remarque relative car ce roman est très bon. Ne nous leurrons pas. Ce qui fait sa réussite, c'est justement son dynamisme décomplexé.

Saluons d'ailleurs la dynamique des batailles, la stratégie, les différents points de vue prouvant la qualité de recherche de l'auteur et sa maîtrise à ne pas perdre de vue l'action. Au niveau des inspirations , nous avons affaire à du médiéval assortie avec quelques touches de Renaissance ( les haquebutes notamment, l'armement, la poudre ) ajoutez la mise en valeur de la guerrière avec les amazones, plus le traitement sans lourdeur de la magie et nous avons affaire à un agréable melting-pot d'inspirations. De plus, l'auteur parvint à insuffler une dimension critique à son roman : le fanatisme religieux dont on devine les germes, l'image de la guerrière et de la femme émancipée ( remarquable discours de la chef des amazones), ou encore l'émancipation face à l'autorité royale...

Bref, je vais arrêter-là mais cet auteur, pour son premier roman, mérite tout simplement une très bonne note.

Personnellement, je vais ranger ce titre dans ma petite biblio fantasy sans hésitations.

Félicitations Mr. Latil-Nicolas !



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