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Critiques de Thibault Bérard (303)
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Il est juste que les forts soient frappés

Cette chronique est tristement à contre-courant des avis élogieux qu'a reçus ce premier roman, de qualité, c'est évident, mais qui n'a pas résonné en moi.



Thibault Bérard a fait un pari audacieux en choisissant de raconter un couple fou d'amour foudroyé par le cancer d'un des ses membres, ici la femme, Sarah. Forcément, on pense au chef d'oeuvre de Boris Vian, l'Ecume des jours, mais à la lecture, c'est plutôt au film La Guerre est déclarée, de Valérie Donzelli , auquel j'ai songé ( même si dans le film c'est un enfant qui est gravement malade ) par le choix d'une certaine légèreté, du rire qui côtoie le tragique.



Autant j'ai apprécié l'univers tragi-comique du film avec ses envolées fantaisistes, autant j'ai trouvé que dans le roman, ça ne fonctionne pas totalement. Les scènes censées être légères et drôles m'ont souvent semblé artificielles et m'ont laissé à la lisière des émotions ... d'autant plus que le procédé consistant, dès la première phrase, à faire parler des morts veillant sur les vivants, m'a quelque peu agacé avec sa façon d'apostropher le lecteur comme témoin de ce qui va être narré. Soit, nous n'avons pas tous la même sensibilité, ni la même expérience émotionnelle lorsqu'il s'agit de parler de mort, de cancer.



Par contre, là où le roman m'a vraiment convaincue, c'est dans les épisodes les plus dramatiquement épurés. Sans artifice, sans décalage léger. Juste des êtres qui s'aiment et qui vont être séparés par la maladie. L'auteur resserre sa focale sur Sarah et Théo, les enfants, la famille sont à peine visible dans ces scènes là, cette fois à la hauteur du magnifique titre à la sonorité biblique. La simplicité et la sobriété que l'auteur réussit à créer sont d'une puissance lacrymogène rare en touchant à l'universel. C'est impossible de ne pas être touché ni emporté par la tragédie que vit ce couple.



Dommage qu'il y ait ce personnage de Cléo qui arrive à la fin. Là, j'avoue, que je n'ai pas apprécié cette irruption, même si j'ai compris les intentions de l'auteur à vouloir conclure son roman sur une note optimiste. Peut-être un manque d'ouverture d'esprit de ma part, mais cela m'a gênée pour finir une lecture que je commençais à apprécier après un démarrage laborieux.



Lu dans le cadre du collectif 68 Premières fois #10
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Les Enfants véritables

Ce roman est inscrit dans la continuité du précédent de l'auteur, Il est juste que les forts soient frappés , qui racontait la mort d'une jeune femme d'un cancer, la fin d'une histoire d'amour et le début d'une autre. On y retrouve donc le personnage de Théo, le veuf, de ses enfants orphelins de mère, ainsi que Cléo sa nouvelle amoureuse rencontrée durant la maladie de son épouse. A contrecourant de l'écrasante majorité des chroniques, le premier roman n'avait pas du tout résonné en moi. J'ai nettement préféré le deuxième mais en restant une nouvelle fois à la lisière des émotions.



Ce que j'ai apprécié, c'est la plume énergique de Thibault Bérard qui vibre d'une sincérité touchante et fait montre d'une belle sensibilité pour décrire la délicate recomposition d'une famille touchée par une tragédie et la mue toute aussi délicate opérée par Cléo pour se transformer en belle-mère puis mère. La thématique de la maternité, et plus largement de la famille est traité avec tendresse avant de se déployer en ode solaire à la vie. Cette humanité bienveillante et optimiste qui infuse dans chaque page réchauffe les coeurs, d'autant plus qu'elle distille sans aucune mièvrerie son discours de gratitude en la beauté de la vie. Oui, on peut se relever d'épreuves, oui on peut être heureux après avoir perdu sa maman, son épouse.



Mes réserves viennent de la narration qui reprend le même procédé que dans Il est juste que les forts soient frappés : faire parler un mort ( le père de Cléo ) ou une personne très éloignée de la vie des personnages racontés ( sa mère ). Une nouvelle fois, cela m'a agacé, trop superficiel du point de vue formel et n'apportant pas une plus value dingue au récit.



Passé ce désagrément très subjectif, en ce qui concerne le fond, la première moitié qui décrit l'enfance singulière dans son atypique famille avant sa rencontre avec Théo m'a embarquée par sa justesse. Et puis, mon intérêt s'est progressivement délité jusqu'à un certain ennui lorsqu'il s'agissait de décrire les événements domestiques du nouveau foyer familial Théo-Cléo. En fait, si Cléo est un personnage intéressant par son parcours cabossé, ce n'est pas elle qui m'a intéressé mais ses parents : ce père au grand coeur qui fait office de mère, et surtout la mère indigne, formidable personnage fantasque qui abandonne ses enfants tout en ayant beaucoup d'emprise sur eux à ses retours. D'eux, j'aurais vraiment aimé en connaître plus.



Lu dans le cadre de la sélection des 68 Premières fois 2022 #8
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Il est juste que les forts soient frappés

Tu ne sais pas.



Tu ne sais pas avant de te plonger dans un livre ce qu'il va pouvoir bien se passer. Ce qu'il va arriver. Ce qu'il va remuer en toi.



Je ne savais pas donc.



Je ne savais pas que j'allais me retrouver le bide serré et les yeux mouillés. Je ne savais pas que j'allais m'émouvoir, pour de vrai. Je ne savais pas qu'il se passerait quelque chose de fort.



Je ne savais pas.



Ils ne savent pas, Sarah et Théo, que la vie est parfois un peu dégueulasse. Ils ne savent pas qu'on peut s'aimer d'amour. D'amour grand, d'amour fort et voir la tempête débarquer à l'intérieur de son propre corps.



On ne sait pas que les gens qui meurent ne peuvent pas s'envoler tant qu'on pense trop fort à eux sur la Terre. Tant que quelqu'un ne veut pas les laisser partir, ils doivent se retrouver quelque part entre souvenirs et félicité.



C'est le roman de Sarah, qui de ce là-bas nous raconte son histoire d'amour avec ce grand gamin facétieux de Théo.



Il sait, lui qu'il doit tenir le coup pour leurs enfants. Il sait que les super héros peuvent se battre plus fort que le commun des mortels… Et il veut croire qu'ils vont être forts …



Je sais que ce roman, si c'en est bien un, m'a remué.



Je ne sais pas si le personnage de Cléo, qui vient plus tard dans le roman, ne m'a pas semblé faire partie d'une autre histoire, de quelque chose d'autre à raconter … Ce n'est pas à moi d'en juger, évidemment, mais ma lecture s'en est trouvée quelque peu modifiée …



Un roman difficile et lumineux à la fois qui saura peut-être vous toucher au coeur …



Qui sait ?


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Le Grand Saut

En ce jour de juillet 2020, Léonard meurt seul dans sa cuisine, d’une soudaine attaque cardiaque que, par une sorte de dédoublement transitoire, avant de basculer dans l’oubli définitif, il se retrouve à observer. Il se voit, tentant de s’accrocher à l’évier, glissant irrémédiablement au sol, puis gisant sans vie sur le carrelage froid, dans cette maison rendue à l’état de chaos, où, depuis vingt-cinq ans, après une vie familiale imbibée d’alcool et de mensonges, son épouse enterrée et ses enfants fâchés – « Comment tu as pu nous faire ça, Papa ? Comment ? » –, il s’était replié comme une vieille loque infréquentable, réduite à la solitude. En ce moment de bascule qu’est le grand saut dans la mort, lui reviennent en désordre, comme en un crépitement de flashes stroboscopiques, les séquences les plus marquantes de son existence. Alors, dans un mélange doux-amer de tristesse, de regrets, et de tendresse aussi, il se revoit multiplier inconsciemment les mauvais choix, oubliant ses rêves, glissant peu à peu hors de portée de ce bonheur dont il découvre trop tardivement qu’il l’a laissé échappé, blessant les siens pour une vague quête d’aventures dont il ne reste au bout du compte qu’un pauvre goût de cendres.





Pourtant, la rédemption est peut-être pour lui encore à portée d’âme. Ni lui, ni le lecteur, ne savent encore ce qui le lie à cet autre personnage qui vient mêler au récit une seconde trame narrative. Zoé a dix ans. Pour elle, le grand saut est celui de la vie qu’elle a devant elle, à l’image de celui qu’elle accomplit avec appréhension, mais si fièrement, du haut du grand plongeoir à la piscine. Sa vie bascule aussi, lorsque sa mère, victime d’un choc catatonique inexpliqué, est internée après avoir sombré au fond d’elle-même. La petite-fille cherche désespérément comment la rappeler à la vie et pense trouver la clef dans un vieux coffre à secrets relégué à la cave. Une chose est sûre : un lien caché entre ces personnages nous échappe encore, que la suite du récit va se charger de nous dévoiler.





D’une histoire de famille comme il en existe tant, à partir du destin banal d’un homme ordinaire qui, voulant « vivre » plus intensément, a fini par perdre le fil de son existence, hypothéquant le bonheur simple qui l’attendait auprès des siens pour d’illusoires rêves pleins d’ambitions trompeuses, Thibault Bérard a tiré un roman original d’une grande poésie, où, l’émotion sourdant à fleur de mots sans que jamais ne se relâche l’intensité dramatique, il explore magnifiquement ce qui nous donne envie ou nous empêche de vivre, ce qu’est vivre et pourquoi souvent l’on se trompe, par peur, par illusion, par aveuglement, incapable de discerner l’essentiel et de s’en contenter, au risque, le grand soir venu, de se retourner sur son existence enfuie avec l’incommensurable regret de l’avoir gâchée. Et vous, qu’êtes-vous en train de faire de vos rêves et de votre vie ? Attendrez-vous, comme Léonard, qu’il soit trop tard pour éviter les remords ? Coup de coeur.


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Le Grand Saut

Thibault Bérard est un orfèvre. Orfèvre de l'écriture. Orfèvre de la famille et des relations familiales. Orfèvre des personnages cabossés, que la vie n'a pas ménagés.



C'est son troisième livre. C'est celui que j'ai préféré.



Léonard est un vieil homme qui vit seul, dans une petite maison isolée en montagne. Un jour d'été, il s'effondre. La mort l'a rattrapé. Mais il ne disparait pas tout de suite, Il revoit en spectateur certains des moments clés de sa vie, et ils ne sont pas tous beaux; c'est le moins qu'on puisse en dire.



Zoé est une petite fille triomphante dans le premier chapitre. pour le sourire de sa maman, elle a osé sauté du plongeoir des dix mètres (ce que moi je n'ai jamais réussi). Elle est après une petite fille perdue, triste : sa maman est hospitalisée, revenue catatonique d'un week-end solitaire, dont personne ne connait le déroulement.



Les chapitres mettant en scène Léonard et Zoé alternent, les épisodes de la vie de Léonard arrivent dans un désordre temporel, mais peut-etre un ordre plus subtil, Zoé quant à elle essaie de toutes ses petites forces de faire revenir sa maman à la vie. Elle est sure que la solution est dans un mystérieux coffre à la cave.



La vie de Léonard n'a pas été celle qu'il aurait aimé. Faite de lâchetés, de fuites, de renoncements, à la poursuite de l'aventure aux dépens des siens, à la poursuite des mots qu'il aurait aimé écrire, de la musique parfaite qui surgit quand les mots s'alignent justement, les mots ou les sentiments...

La vie de Zoé a basculé un jour d'Octobre. Qu'a vu sa mère ce week-end là ? Pourquoi est-elle revenue ainsi ? Pourquoi cette petite fille doit subir les conséquences des erreurs du passé ?



Les personnages de ce roman nous touchent tous, on éprouve même de la sympathie pour Léonard, malgré toutes les erreurs commises. Et que dire de Zoé et de son papa, unis dans leur détresse.

L'auteur nous les raconte d'une écriture simple, directe, juste qui nous va droit au coeur, qui créé les émotions.



Et ne vous y trompez pas, malgré tout ce que je viens de vous raconter, même si Léonard partira définitivement, ce n'est pas un roman triste, étonnamment.



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Il est juste que les forts soient frappés

Sarah and Théo for ever ! Tel est le ressenti qui se dégage de ce magnifique roman.



Ils s’installent ensemble, jeunes, sans expérience, avec dans la tête, des chansons, des films, des envies de faire la fête, une bonne dose de dynamisme, des moments de douce folie. Puis ils deviennent parents, avancent dans la vie, confiants dans l’avenir... et tout semble s’effondrer, la vie vient souffler le chaud et le froid au sein de cette famille, la maladie s’installe, avec son lot de bonheur et malheur, confiance et désespoir...



Mais ce qui est sans faille, c’est amour toujours présent entre deux êtres, entre Sarah, le moineau de Théo, son lutin pour la vie. Et l’on assiste à un travail de deuil, le deuil d’un avenir prometteur, le deuil du bonheur familial, le deuil qui amène à devoir dire adieu à l’être aimé.



Ce roman merveilleusement écrit, et dont l’auteur manie l’humour alors que son récit raconte une page de vie qui devrait être déprimante, aborde bien des sujets de réflexion : le deuil, la maladie, l’état psychologique de personnes confrontées à la violence de la maladie et son cortège de traitements, de souffrance, d’espoir et de déception. Il est en lui-même l’histoire d’un travail de deuil dont on peut aisément repérer chaque étape.







Chapeau bas à cet auteur capable de faire rire, pleurer, se réjouir, désespérer avec les protagonistes et d’offrir avec justesse, des portraits de personnages variés, jeunes, moins jeunes, personnel médical, amis...







Thibault Bérard aurait pu écrire un roman choral, donnant à chaque personnage sa version des faits, mais il choisit dès le départ de donner la parole à Sarah qui désormais, se situe bien au-delà de l’épreuve qu’elle dut subir, et en semble libérée, ce qui permet de lire une histoire triste certes, mais pas vraiment déprimante, à part quelques larmes versées sur certaines pages.




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Il est juste que les forts soient frappés

C’est sans doute le roman qui m’a le plus bouleversée dans les dix dernières années !



Théo et Sarah se rencontrent, se séduisent, unissent leur destin, une succession classique d’étapes, auxquelles il est difficile d’échapper. Arrive une première grossesse. Une vie ordinaire, ponctuée de fatigue, de joies et de peines, de moments de bonheur et de contrariétés …Un deuxième enfant s’annonce, pour le plus grand bonheur du couple, jusqu’à la terrible nouvelle…



Rapidement le récit est centré sur cette période odieuse, faite de souffrance, subie de plein fouet ou par procuration, qui fait de la vie de Théo un enfer, tandis que Sarah s’accroche, coûte que coûte.



Thibault Bérard restitue avec un grand talent le ressenti si douloureux des personnages, l’immensité de leur impuissance et le gouffre de douleur dans lequel ils ont plongés. Injustice totale, exceptionnelle mais si dramatique.



Toute la famille est emportée dans ce tourbillon d’horreur créé par la maladie. On admire le courage de Sarah et la détermination un peu folle de Théo. On garde ses larmes pour les deux enfants, pour lesquels l’empathie est si profonde.





C’est dur, cruel et superbement bien écrit.
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Les Enfants véritables

Suite et complément du bouleversant Il est juste que les forts soient frappés, Les Enfants véritables reprend l’histoire de Cléo, en alternant le passé de celle ci jusqu’à sa rencontre avec Théo et l’époque post-Sarah, dans la famille reconstituée.



L’émotion est moindre car si le drame vécu apparait en filigrane, avec toutes les séquelles qu’il a laissées, les problèmes sont plus d’ordre psychologique. L’histoire du personnage de Cléo ne manque pas de drame non plus, elle nous avait d’ailleurs avertis qu’elle avait perdu son père à l’âge de 17 ans. On en saura plus sur les circonstances de ce deuil.



Il est difficile d’être mère, quel que soitle contexte, et pour Cléo, hormis le fait qu’elle vient s’intégrer dans une histoire familiale dramatique, on peut comprendre aussi que le modèle que lui a fourni sa propre mère ne soit pas un guide fiable.



Questions multiples autour de la parentalité, et des angoisses d’enfant, Les Enfants véritables surfe sur une thématique très contemporaine . On s’attache toujours autant à ces personnages malmenés par la vie.



Une remarque : l’année 2020 ne semble pas avoir été marquée par quoi que ce soit qui pourrait bouleversé le fonctionnement d’une société ! Ecrit avec cette période particulière ou volonté de l'auteur d'occulter l'actualité mondiale ?
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Il est juste que les forts soient frappés

Ça bouillonne de vie, et pourtant ça parle de mort. Ça raconte Sarah, aussi. Sa vie son oeuvre, son passé de punkette prompte à se jeter sous les roues d'une voiture, sa vie adulte, son amour de toujours avec Théo. Dès le début on sait. On est rencardé par une autre Sarah, celle qui depuis là-haut nous explique qu'elle n'aspire qu'à se libérer, mais sitôt qu'on pense à elle ici-bas, la voilà ramenée dans sa cellule de glaise.

C'est un peu le paradoxe entre la vie et la mort selon elle, si l'on fait tout pour que l'on se rappelle de nous ici-bas, là-haut on cherchera surtout à se faire oublier pour atteindre la sérénité.

Ici il y a surtout Théo qui pense à elle. C'était quand même sa femme Sarah, la mère de ses enfants, l'amour de sa vie, lui le feu follet décalé de la réalité, qui se croit invincible. On lui doit le titre, « Il est juste que les forts soient frappés », parce qu'ils étaient forts tous les deux, forts forts et forts, extrêmement forts, et si une saloperie de crabe de la pire espèce vient les frapper à eux c'est presque un honneur selon son code à Théo, car eux seuls peuvent le combattre. Sarah tempère pas mal ses ardeurs, elle lui dit souvent qu'il est trop con, ce qui le fait rire. Voilà pour les deux, ils fonctionnent un peu comme ça dans leur couple. Deux personnages magnifiques, attachants c'est peu dire, romantiques à souhait même si modernes en tout. On les aime forcément, on rit et on pleure avec eux et leurs copains, leur petite famille. Même si Sarah nous a prévenus qu'il faudrait pas.

Bon. Un super roman donc. Oui, sans aucun doute. J'ai passé un très bon moment de lecture qui fonctionne à merveille puisque j'ai été embarqué dans l'aventure, j'ai ri, j'ai même pleuré je vous dis. Sauf que voilà. Une impression très subjective (et injuste) de déjà vu aux entournures (« Mon désir le plus ardent », ou un peu plus éloigné « Nos étoiles contraires ») et ce même si l'auteur y ajoute sa patte bien sûr (pour ne pas dire sa propre histoire), par exemple le choix de la narratrice depuis là-bas est top et malin, à ne pas avoir à justifier la vision omnisciente.

N'empêche, quand je serai là-bas justement, c'est à dire dans très longtemps j'espère, à croiser Sarah que je remettrai sans hésiter comme la véritable héroïne de ce livre, parce que de là-haut on se rappelle de tout et on reconnait tout le monde, je la saluerai et la remercierai pour le moment passé ici-bas en sa compagnie le temps d'un livre, mais aussi pour le souffle plein de fougue et de vie.
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Le Grand Saut

Dans sa maison nichée en pleine montagne, Léonard porte soudainement la main sur la poitrine, glisse lentement vers le sol, ne réussissant pas à se raccrocher au plan de travail de sa cuisine. Il va mourir, il le sent, il le sait. Mais avant de passer l'arme à gauche, Léonard a le temps de se rappeler quelques visages, aujourd'hui malheureusement inconnus, notamment celui de son fils, Tristan. Mais aussi quelques événements importants qui ont chamboulé sa vie. Sa rencontre avec sa femme, Lize, mais aussi son décès. Ses rêves de jeune poète. La naissance de ses enfants. Son premier travail...

Zoé est toute fière d'avoir réussi à sauter du plongeoir de dix mètres, malgré sa peur, ses réticences. Elle voulait à tout prix faire plaisir à sa maman dont un grand sourire inondait de lumière son visage. Ce sourire, il a aujourd'hui disparu depuis ce lundi 1er octobre où elle est rentrée le visage figé, presque catatonique. Elle est tombée dans un gouffre si profond qu'il a fallu l'interner. Que s'est-il passé pendant le week-end ? Comment Zoé peut-elle aider sa maman à retrouver la lumière ?



Le jeune poète un peu fou, empli de rêves, amoureux, s'est perdu en route. Puisqu'aujourd'hui, c'est seul, tragiquement seul, qu'il meurt dans sa cuisine. Des événements-clés de sa vie qu'il parcourt avec, parfois des regrets, parfois des remords, et avec ce sentiment d'un certain gâchis, il tentera de comprendre comment il a pu en arriver là. Comment il a pu déraper, dévier de sa trajectoire alors que, il s'en rend compte bien trop tard, le bonheur était à ses pieds ? Comment il n'a pas su profiter de ce que la vie lui offrait au lieu d'aller chercher des aventures, alors bien plus excitantes et palpitantes à ses yeux ? De déceptions en regrets, Léonard fait le bilan, un peu trop tard, d'une vie au goût amer. Peut-il seulement espérer se faire pardonner ? En parallèle, l'on fait la connaissance avec Zoé, tout juste 10 ans, dont la maman ne prononce plus un mot, retranchée en elle-même. Petit à petit, l'on découvre les liens qui unit tous ces personnages. Tout en finesse et tendresse, Thibault Bérard nous offre un roman intimiste et délicat où s'entremêlent, petit à petit, des personnages cabossés, meurtris et attachants, notamment la petite Zoé, courageuse et prête à tout pour retrouver sa maman. Original de par sa construction, bouleversant de par son dénouement inattendu, Le grand saut nous plonge, avec force et émotions, au cœur d'une histoire familiale émouvante.



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Le Grand Saut

Seul dans sa maison isolée, ce vieil homme qui nous parle s’écroule. Son esprit continuera à se livrer, et à revenir sur les périodes—clé de sa vie, qui ont abouti à cette solitude des derniers instants.



Mais qui est Zoé, cette petite fille prête à ressentir la peur de sa vie en s’élançant du haut d’un plongeoir, tout cela pour ne pas décevoir sa mère ? Et que s’est-il passé pour que celle-ci arrive figée, muette, en proie à une détresse immense ?





Les chapitres alternent, reconstituant peu à peu le puzzle d’une vie familiale faite de trahisons et de compromissions, avec en miroir, le visage attendrissant de cette fillette, que l’on voudrait à l’abri des conséquences de faiblesses des générations qui l’ont précédée.





Comme pour Il est juste que les forts soient frappés, Thibault Bérard a un don certain pour créer des personnages empathiques, malgré leurs failles, souvent blessés par les aléas de la vie. La famille, le travail, les amis, les amours, se déclinent à l’aune des attentes et des rêves de bonheur, qui se fracassent sur les désillusions du quotidien, et les caprices du destin.





Très belle écriture, qui prend aux tripes, et vous embarque au fil d’une rivière aux récifs piégeux



174 pages L’observatoire 1er mars 2023


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Il est juste que les forts soient frappés

Jusqu’à ce que la mort nous sépare



Pour son premier roman Thibault Bérard frappe fort et vise juste: au cœur. Il confie à Sarah, victime d’un cancer à 37 ans, le soin de raconter sa vie foudroyée. Tragique et beau.



L’envie de mordre dans la vie à pleines dents, de fuir une vie trop bien rangée, «la maison parentale avec la télé allumée 24 heures sur 24», une mère «tendre et butée», un père «taiseux et plus fragile que le papier à cigarette qui jaunissait ses doigts» pousse Sarah, dont la scolarité était «traversée dans une solitude de rat de bibliothèque», à partir pour Paris. Sur les bancs de l’université, elle rencontre Martial.

Sauf que ce n’est pas cette histoire qu’elle veut ne raconter. Trop banale, trop ennuyeuse. De son point de vue, la vraie rencontre, la vraie histoire – celle qui compte – c’est sa vie avec Théo.

Pour la raconter, Thibault Bérard choisit un point de vue exceptionnel, livré dès les premières lignes de son roman: «J’étais une femme quand je suis morte – une jeune femme, 42 ans, ça vous donne déjà une idée de l’ampleur du drame à venir.» Une voix d’outre-tombe qui fait le bilan d’une – trop courte – vie, de la rencontre avec ce jeune homme au caractère bien différent du sien, gentil, romantique, à l’image des films de Capra qu’il aime tant. Pourtant la magie opère, auprès de lui elle s’assagit au point de vouloir créer une vraie famille. Un bonheur sans nuages, couronné par l’arrivée d’un premier enfant. Un moment de félicité: «Moi, j’étais une mère évidence. J‘étais méduse entièrement, et je l’ai été du premier au neuvième mois, jusqu’au jour de l’accouchement que j‘appréhendais par peur, non pas de la douleur, mais d’être séparée de ce petit bébé qui me faisait me sentir si bien dans mon corps, dans ma vie.» Avec Théo, Simon devient le second amour de sa vie… Et l’idée d’en ajouter encore un devient bientôt réalité.

Mais cette fois l’accouchement s’accompagne d’inquiétudes. Les médecins ont trouvé quelque chose d’anormal qui va s’avérer être une tumeur. À l’incrédulité du départ – on n’attrape pas un cancer du poumon à 37 ans –, il faut bien vite céder la place à un combat à l’issue incertaine.

En donnant le rôle de narratrice à Sarah, Thibault Bérard désamorce tout à la fois ce qu’il y aurait pu avoir de voyeuriste dans une telle histoire. Mieux, il insuffle au récit de l’humanité, voire même de l’espoir. Quand Sarah nous enjoint de ne pas voir en elle une victime ou une malade, mais le témoin d’une belle histoire, on se dit qu’elle a raison. «Ce n’est pas parce qu’elle est vraie et dure par moments, ni même parce qu’elle finirait mal» que cette histoire n‘en est pas une, «toutes les vies sont des aventures extraordinaires, pour qui peut les voir dépliées devant soi».

Alors oui, acceptions «d‘en goûter les couleurs éclatantes, en dépit de ce gris dont le réel granit voudrait tout recouvrir», et saluons le talent de ce jeune romancier dont on devrait bientôt reparler!




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Il est juste que les forts soient frappés

Le sujet de ce premier roman de Thibault Bérard ne met que quelques pages à plomber l’ambiance. La narratrice, décédée au début de la quarantaine, nous parle en effet d’outre-tombe pour revenir sur sa vie et sur son combat contre un cancer qui ne lui a jamais offert beaucoup de perspectives de guérison…



Pourtant, au début, on découvre que Sarah est surtout victime d’un coup de foudre nommé Théo, avec qui elle décide de fonder une famille. Si l’arrivée d’un premier enfant comble leur bonheur, la découverte d’une tumeur galopante lors de la seconde grossesse les plongent très vite en enfer…



« Il est juste que les forts soient frappés » est une histoire totalement injuste, qui oblige une femme enceinte d’à peine quarante ans à combattre une terrible maladie, tandis que son compagnon se voit obligé de tenir le coup pour leurs enfants…



L’originalité de ce premier roman de Thibault Bérard se situe au niveau de la narration, car la jeune femme nous raconte sa descente aux enfers depuis l’au-delà. Malgré un sujet particulièrement sombre, l’auteur parvient tout de même à offrir un brin de lumière à ses lecteurs. Il y a tout d’abord le recul offert par cette narratrice déjà décédée, puis il y a son envie d’également mettre en lumière les beaux moments de sa vie. L’injustice, la maladie et la mort doivent du coup régulièrement laisser un peu de place à l’humour, à la tendresse, à l’amitié et à l’amour, transformant par moments le récit en une ode à la vie. J’ai juste eu un peu de mal avec le personnage de Cléo, qui ne me semble pas rendre service au récit…



Beau, cruel et triste !
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Le Grand Saut

Splaaaatchhhhh ! ça c’est le bruit mon énorme plat après avoir fait un saut du haut du plongeoir de 10 mètres et qui a vidé une bonne partie de la piscine sur les spectateurs ahuris. Maaaaais euuh !!!

C’est pas ma faute d’abord ! c’est Anne-So qui m’a poussée !!!

Vi, l’excellente critique d’Anne-So @dannso m’a fait l’effet d’une poussée en haut du plongeoir, et je me suis retrouvée dans le vide, à faire le saut de l’ange, le bouquin à la main (j’avais l’air maline je vous jure). Immersion totale, grand bain. Même si j’ai encore les marques rouges sur le ventre, je n’ai pas regretté ma cascade, et en suis ressortie ravie.

Le thème ne s’annonçait pourtant pas comme des plus riants au départ : on assiste au décès, filmé au ralenti, de Léonard. Léonard qui rime avec con****, car on ne va pas se raconter d’histoire, Léonard on a juste envie de le pousser dans la piscine et le regarder se noyer : jeune coq préoccupé uniquement par lui-même, il arrive malgré tout à tomber amoureux de Lize (pour son plus grand malheur -à Lize), il n’aura de cesse de la tromper, même le jour de son enterrement. Léonard déroule devant le lecteur le fil de sa vie, qui assiste en spectateur aux scènes marquantes de celle-ci, avec Léonard en commentateur tantôt cynique, désabusé ou repentant.

À l’histoire de Léonard se mêle celle de la petite Zoé (dans le livre c’est elle qui saute du plongeoir de 10 mètres, mais là je disculpe AnneSo de toute responsabilité). Zoé, dix ans, a vu sa vie chamboulée lorsque son père a dû prendre la lourde décision de faire interner sa mère. Un « beau » jour sa mère est rentrée à la maison en état de choc, sans qu’ils arrivent à en déterminer l’origine. Depuis Zoé fait de son mieux pour ne pas encombrer son père, et réfléchit aux meilleures solutions pour sortir sa mère de son état léthargique, même si c’est parfois difficile quand on n’est qu’une petite fille.

« En fait, elle a envie de faire exactement le contraire de s’aérer : elle veut s'enfouir comme une taupe dans les vieux souvenirs, en respirer la poussière douce et chaude à s’en brûler les poumons. Elle veut rentrer sous la terre de sa mère et s’y blottir. (p.73) »

J’avais été emportée par la plume Thibault Bérard dans « Il est juste que les forts soient frappés », et j’ai retrouvé avec plaisir son écriture fluide, onirique et parfois poétique, assez proche dans ce livre de celle de Mathias Malzieu que j’apprécie particulièrement, même si les thèmes de la mort et de la maladie mentale ne sont pas des plus gais.

« À cette pensée, Zoé chancelle, parce qu'elle lui fait prendre conscience d'une réalité très triste : la gentillesse de papa n'a pas empêché que maman soit frappée. Il n'y a pas de justice, voilà la vérité. (p.141) »

J’ai commencé cette chronique avec un Splatch, je la terminerai avec un Splotch pour finir en beauté en citant Thibault Bérard.

« Ce jour-là, sur l'arbre de la pensée malheureuse de Zoé ont poussé des fruits noirs, pourris sur pied. Ils se sont détachés de leurs branches pour s'écraser au sol, un à un, avec des « splotch » dégueulasses, tandis que les infirmiers faisaient marcher une Maman apathique entre eux, un genre de spectre vivant. Maman ne s'est pas débattue comme dans les films dramatiques, et elle n'est pas revenue à la vie comme dans les comédies. Elle a seulement marché entre les infirmiers, à petit pas, tête basse. Vaincue. »

(p.77)



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Il est juste que les forts soient frappés

« Il est juste que les forts soient frappés », non, bien sûr que non, pas plus les forts que les autres ne devraient subir ce drame qui bouleverse des vies. Thibaut Bérard nous offre un texte magnifique sur la maladie.



Nous savons dès les premières lignes, qu’il n’y aura pas d’issue autre que la mort au drame qui frappe Sarah, alors qu’elle attend une petite fille complétant la famille qu’elle a bâtie avec Théo, son lutin.



Sarah a toujours été persuadé qu’elle ne vivrait pas au-delà de quarante ans, mais lorsque le cancer se présente dans sa vie d’épouse et de maman comblée, ce n’est pas possible, elle n’y croit pas c’est trop tôt.



Thibaut Bérard donne la parole à son héroïne, alors que la mort vient de l’emporter. Avec des phrases limpides et efficaces, ce livre réussi à ne jamais tomber dans le larmoyant.



Bien sûr que l’on est ému, bien sûr que la gorge se noue, bien sûr que les larmes perlent aux paupières devant l’injustice de la vie.

L’auteur ne nous épargne rien des souffrances, des séances épuisantes de chimio, mais par une sorte de pirouette littéraire, il parvient souvent à dédramatiser la situation et à nous faire sourire.



J’ai aimé Théo « le lutin », tellement amoureux de Sarah « le moineau », son courage, sa force pour gérer son travail, le petit garçon qui pose mille questions sur sa maman, le bébé dont il s’occupe avec tant d’amour et les visites quotidiennes à l’hôpital où jour après jour, il attend le miracle improbable.



Thibaut Bérard signe un premier roman d’une grande délicatesse, une magnifique histoire d’amour, une leçon de courage et un hymne à la vie qu’il faut continuer lorsque l’on perd un proche comme un ultime hommage.



Je remercie Babelio et les Editions de l’Observatoire pour leur confiance.



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Il est juste que les forts soient frappés

Il est juste que les forts soient frappés est un livre que je n'oublierai jamais.

J'ai même du mal à trouver mes mots pour décrire cette boule de vie et d'optimisme insufflée par les personnages alors même qu'on le sait dès le premier chapitre, Sarah va mourir de son cancer.

Elle apprend la très mauvaise nouvelle de sa maladie alors qu'elle n'a que 37 ans, qu'elle est enceinte de 7 mois et maman d'un petit garçon.

Énorme claque pour le couple composé de Théo, gentiment nommé Lutin, et Sarah, moineau, la narratrice.

Jusqu'alors insouciants, fantaisistes et plein de vie, le jeune couple ainsi que leur fils, se retrouve frappé de plein fouet. Très très peu d'espoir de rémission ou de guérison pour la jeune Sarah, le docteur dit «House» est formel et franc, mais Théo et Sarah vont décider de se battre, et vont gagner bien des batailles.

Les personnages ont de l'humour, de très bons amis, une famille plutôt unie et une très grande dose d'optimisme et d'énergie.

Je suis tout de suite rentrée dans la vie de ce jeune couple fort sympathique et amoureux. C'est très vivant, on a l'impression d'être là, avec eux. On retient son souffle, on expire quand ça va mieux, on pleure quand ça va mal. Car oui, fait très rare, j'ai pleuré et aussi ri à la lecture de ce roman.

Rien ne nous est épargné de la maladie, mais le fait que la narratrice raconte l'histoire depuis sa mort, apporte un certain recul à toutes ces horreurs.

Je n'ai rarement lu un récit aussi empli de vie, d'amour, d'humanité, alors que les principaux sujets en sont le cancer et la mort.

Plus qu'une histoire de mort, plus qu'un drame, c'est une histoire d'amour, légère et profonde à la fois, qui ne sombre jamais dans le niais.

Merci à Thibault Bérard pour ce magnifique roman, d'une force incroyable, qui m'a bouleversée.

Pour l'instant, mon livre préféré lu cette année.

Sélection Prix Cezam 2021.



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Il est juste que les forts soient frappés

****,*



La voix de Sarah s'élance. Elle demande le repos, elle appelle la paix. A travers ses mots, au delà de la mort, elle évoque sa vie, ses amours et cherche à refermer la porte. Cette jeune femme a perdu son combat contre le cancer. La force noire n'aura pas suffit... La vitalité de son chevalier non plus... Restent les moments doux, forts et beaux, qui réchauffent et aident à se détacher...



Entre larmes et sourires, le premier roman de Thibault Bérard est un texte qui touche, qui émeut, qui bouleverse...

Mais détrompez-vous, ce roman est avant tout un hymne à la vie. Celle qui bouscule, qui étonne, qui transforme. Cette lumière chaude et enveloppante qui nous porte et nous dépasse.



Thibault Bérard a le don des mots. Il a le ton juste quand il parle d'amour et de rage, de joies et de souffrances, de miracles et de destin.

Il nous emporte avec lui aux côtés de Sarah et Théo, ces êtres gracieux, frappés de plein fouet mais accrochés l'un à l'autre.



L'écriture de Thibault Bérard est le chant de la vie, qui ne finit jamais et qui nous tient tous par la main. Une petite mélodie, fragile et puissante, qui parfois vacille mais ne s'éteint que dans l'oubli...



Repose en paix Sarah. Nous veillerons sur ton histoire, la chérirons et la partagerons pour que ton courage ne soit pas vain... Et pour qu'elle illumine de vie nos jours...



*Sélection 2021 #68premièresfois 6-22*
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Le Grand Saut

Il suffirait de presque rien



Pour son troisième roman, Thibault Bérard a choisi l'audace. Léonard, le personnage principal, vient de mourir. Ce qui ne l'empêche pas de retracer ses souvenirs, alors que son corps se décompose. Il va alors découvrir la vie qu'il a laissé filer.



En ce jour de juillet 2020, c'est la fin pour Léonard. Après un dernier esclandre à l'enterrement de son épouse Lize – son fils s'était senti obligé de le sortir manu militari – il avait fini par s'effondrer dans sa cuisine, qu'il n'avait plus rangée depuis bien longtemps. Rongé par l'alcool, sa dernière danse est pathétique.

Désormais, il lui faut se raccrocher à ses souvenirs, à ces quelques images qu'il conserve de son existence et qui se jouent de la chronologie.

Il y a ce 2 juin 1975 où il est devenu papa et où il a eu le bonheur d'assister à la naissance de son fils Tristan.

Ce jour de mai 1968 où, étudiant, il essayait de se mettre à la hauteur de Baudelaire, mais ne réussissait qu'à capter son spleen.

Ce 17 mars 1978 où il jouissait d'un bonheur conjugal sans nuages et où il avait décidé d'accepter la proposition de monsieur Meung de quitter la boutique où il travaillait pour se mettre à son compte et sillonner les routes de France. Jour heureux, jour funeste aussi. Car cette décision sera lourde de conséquences.

Il y aura aussi ce jour où, sur les routes de Normandie, il avait failli se tuer au volant et s'était alors promis de reprendre le droit chemin, d'oublier ses maîtresses et de s'occuper davantage de sa fille Émilie et de son fils Tristan. Vœu pieux.

On suit en parallèle le parcours de Zoé, dont on découvrira bien plus tard ce qui la relie à Léonard. On découvre la jeune fille alors qu'elle se décide à faire le grand saut, c'est-à-dire à sauter du plongeoir de dix mètres, forçant l'admiration de ses parents. Puis on la retrouve un jour d'octobre, quand sa mère «tombe dans un gouffre» et qu'il a faut l'interner. Elle va alors chercher à la guérir, à trouver dans sa vie comment subitement tout a pu ainsi déraper. La réponse à ses questions est peut-être dans le coffre à secrets.

Après Il est juste que les forts soient frappés et Les enfants véritables, Thibault Bérard poursuit son exploration des liens familiaux avec cet émouvant roman. Entre Zoé et Léonard, il va tisser des liens qui, s'ils sont invisibles, n'en sont pas moins très forts. L'intensité dramatique tient du reste à ce paradoxe que les deux personnages, qui ne se connaissent pas, sont très proches. Face au désarroi et à la mort, ils vont chercher la voie de la résilience et découvrir qu'il s'en est fallu de presque rien pour que tout soit différent. Mais l'heure des regrets a fini de sonner. Il faut désormais jouer une autre partition...




Lien : https://collectiondelivres.w..
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Il est juste que les forts soient frappés

Allez encore un roman dans lequel une famille merveilleuse va être touchée par une tragédie, c’est ce que je me disais en commençant ce roman, fortement conseillé par une collègue.

Je n’ai pas été touchée par cette histoire que j’ai trouvé beaucoup trop larmoyante à mon goût, évidemment que c’est injuste qu’une jeune femme amoureuse et enceinte de 7 mois découvre qu’elle est atteinte d’un cancer, évidemment que c’est difficile pour la famille et les amis d’accepter une nouvelle pareille...mais j’ai trouvé que beaucoup de personnages étaient caricaturaux, la jeune fille qui a étudié la philosophie et qui n’est pas bien dans sa peau au point de tenter de de suicider, la psy qui tombe du ciel et qui va la sauver, le garçon fantastique qui va lui redonner goût au bonheur, ses enfants qui vont lui permettre de s’accrocher à la vie, ses amis et sa famille qui répondent toujours présents dans les coups durs et ce pendant des mois et même des années…

Et que l’auteur veuille jouer sur la carte de l’humour, je le conçois, mais là, ça n’a pas pris, l’histoire racontée par la morte, j’ai déjà lu ça des dizaines de fois, le fait de vouloir instiller des notes d’espoir en faisant que le mari éploré va retrouver l’amour alors même que sa femme est en train d’agoniser, j’ai trouvé ça un peu limite.

Bref, trop de pathos à mon goût, trop de bons sentiments avec tous ces gens qui sont bons, serviables, qui donnent tous de leur temps sans compter, par contre, j’ai été frustrée car je n’ai pas ressenti la fantaisie, la joie, la folie, celle qui met des papillons dans le ventre, des étoiles dans les yeux et qui donne envie de croquer la vie à pleines dents.
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Le Grand Saut

Rencontrer Léonard, c’est faire face à la solitude, à l’égoïsme, à la soif de liberté qui écrase tout, jusqu’à ses proches. Découvrir Zoé, c’est s’émerveiller devant son regard, son amour et partager son désarroi et son chagrin. Les écouter tous les deux, quand ils doutent, quand ils culpabilisent, quand ils se remémorent leurs bons et leurs mauvais souvenirs, c’est entrer dans la vie, dans la lumière et tenter de fuir les ténèbres…



De Thibault Bérard, j’ai tout lu, tout aimé, tout partagé. Entrer dans son univers, écouter sa mélodie, se bercer de ses mots, et chérir tendrement ses personnages, tout est à chaque fois aussi beau que la première…



Dans son dernier roman, Le grand saut, on retrouve son écriture fluide, son ton juste, son atmosphère émouvante. On est au cœur de deux drames familiaux, où chacun se cherche, où les mots sont tus, où l’amour se fragilise.

Mais comme toujours, derrière chaque ombre se cache la lumière. Les secrets se dévoilent, les souvenirs se clarifient et la culpabilité s’efface, au profit de la force du pardon.



Je ne veux pas trop en dire… Je veux laisser à tous le parfum de la découverte, que chacun se laisse cueillir par la poésie du moment.



Je ne veux pas vous dire que j’ai aimé, que j’ai pleuré, que j’ai détesté aussi parfois.



Et puis surtout, je ne veux pas vous dire que la petite musique qui se joue entre les lignes doit éclater, doit retentir et laisser jaillir la magie… Ne pas vous dire qu’à force d’incantations, d’amour, un autre monde peut s’ouvrir… Et qu’il donne raison à tous nos combats…



Qu’il faut aimer, envers et malgré tout…



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