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Critiques de Thibaut Lambert (220)
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Le Sac à malices : Immersion au coeur d'une épi..



Cette BD nous propose une immersion au cœur d'une épicerie solidaire dans la région Centre Val-de-Loire.



On apprendra qu'il y a beaucoup de pauvreté ainsi que d'immenses tours de logements HLM similaire à certains quartiers de la région parisienne à Saint-Pierre-des-Corps, municipalité communiste de 1920 à 2020.



La ville a financé, en partie, cette épicerie pour proposer des articles agro-alimentaires à des gens qui sont dans la nécessite. Il existe, en effet, une France qui ne dispose pas assez de moyens pour pouvoir vivre décemment malgré les aides de l'Etat.



C'est assez intéressant de voir les différents témoignages, non seulement des bénévoles qui donnent leur temps gratuitement pour faire du social mais également des personnes destinataires de ces aides alimentaires.



Au-delà de cet aspect purement alimentaire, cette association a créé du lien social en organisant des activités ce qui permet de libérer plus facilement la parole. En effet, ce n'est jamais évident d'être un nécessiteux. Il s'agit de retrouver un peu de dignité face à une France qui les jugent sévèrement parce qu'ils ne travaillent pas tous.



Sur le fond, cela explore en restant un peu en surface sans aller jusqu'au bout. Il y a un positivisme et un optimisme à toute épreuve dans une espèce de béatitude que j'ai trouvé vraiment assez naïve. Certes, il faut en retenir tout l'humanisme qui se dégage d'une telle expérience.



On se rend compte que l'Etat se désengage en mettant laissant la place à ce type d'association qui sont plus qu'utile pour faire face aux conséquences de la pauvreté dans un pays riche.



Au moins, on voit une expérience sociale assez concrète qui va au-delà de l'intention afin d'aider les plus démunis.

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Au coin d'une ride

Eric et Georges s'aiment mais ils vont devoir se séparer, car Georges souffre de la maladie d'Alzheimer, et il va désormais vivre dans une maison médicalisée.

Nous suivons les quelques jours qui suivent son admission, entre les flash-back qui nous révèlent des moments de leur histoire, les effets de la maladie sur leur couple et les réactions des autres pensionnaires de l'établissement face à ces amoureux peu communs.



La tendresse est omniprésente tout au long de ces pages.

On ressent vraiment l'affection que ces deux hommes éprouvent l'un pour l'autre et le chagrin qui résulte de leur séparation, d'autant que Georges est encore bien souvent lucide et conscient de ce que la maladie leur inflige à tous les deux.



J'ai trouvé cette bande dessinée particulièrement réussie, elle montre bien ce que vivent les proches d'un malade, impuissants face à cette perte de mémoire, mais aussi confrontés à des comportements et des réactions qui ressemblent si peu à ceux qu'ils ont connus et aimés.
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Au coin d'une ride

Jolie histoire triste d’un homme qui doit être placé en maison médicale pour cause d’Alzheimer. C’est son compagnon qui l’y emmène. Mais chut ! faut pas le dire comme le conseille le directeur. Une BD pleine d’amour et tendresse. Dessins modernes et colorés.
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Si je reviens un jour

C'est le genre d'histoire qui donne envie de pleurer car c'est malheureusement un véritable drame qu'a connu notre pays durant les années d'occupation. En effet, le gouvernement de Vichy et la police française ont livré des milliers de familles juives aux nazis pour les conduire à leur extermination dans des fours crématoires. On est allé cherché des élèves parfaitement intégré dans les écoles pour les massacrer honteusement au nom de préjugés raciaux.



Une vieille professeur d'école va réunir un groupe d'ancien élèves dans les années 80 pour remémorer la mémoire de Louise Pikovsky qui lui avait laissé son cartable et des lettres avant d'être arrêté par la police. Elle voulait juste que cette professeure assez sympathique et bienveillante puisse les garder jusqu'au jour où elle reviendrait. Mais la vie en ces temps là n'était pas un conte de fée.



J'ai été bouleversé par cette lecture même si je sais qu'il y en a d'autres qui traitent du même sujet. A la fin, on peut voir les photos de cette fille, de sa famille, de sa professeur, de ses camarades de classe qui ont réellement existé. Ce n'est pas une fiction car c'est arrivé.



Je recommande bien évidemment une telle lecture dans un souci de mémoire pour ne jamais oublier ce qui s'est passé dans notre pays. Cela concernait également de pauvres enfants qui étaient brillants et qui avaient tout l'avenir devant eux. Tant de vies brisées.
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Au coin d'une ride

Thibaut Lambert nous offre là une belle leçon d'humilité.

Il réussit à évoquer admirablement, en un seul ouvrage, quatre sujets sociétaux presque tabous : la démence de la maladie d'Alzheimer, l'isolement des vieilles personnes, les relations amoureuses à différence d'âge importante et l'homosexualité.

Cette histoire en devient ainsi pleinement chargée en émotion.



Le scénario de Thibaut Lambert sur "Au coin d'une ride" :



Thibaut Lambert nous décrit avec une grande modestie une simple histoire d'amour dans toute sa complexité, d'autant plus si plusieurs facteurs sont plus ou moins mal vus ou mal gérés par la société actuelle.

Tout est basé sur un jeu subtil d'émotions fortes, se voulant être maladroitement dissimulées en présence d'éléments externes à la relation.

On devine admirablement bien la gêne du protagoniste principal, Eric, quant aux regards des autres sur lui et sur son compagnon, à travers sa réserve et sa frustration à ne pouvoir exprimer pleinement ses sentiments en public.

De son côté, le deuxième protagoniste, George, est lui aussi superbement bien décrit : Bipolaire comme peuvent l'être les personnes souffrant d'Alzheimer et, en ajoutant à cela, une certaine exubérance et indifférence du à son âge avancé.

Le cocktail formé par ce couple peu commun est ainsi détonnant mais émouvant.



L'auteur nous touche aussi car la maladie (Alzheimer mais aussi d'autres maladies comme cancers et compagnie) qui peut toucher un conjoint est une véritable épreuve à supporter à la fois pour le malade comme pour sa moitié.

Ce genre d'évènement peut avoir des conséquences catastrophiques pour un couple, mais il est révélateur de "vrai" amour. Chaque moitié souffre et supporte l'autre malgré le mal-être.

Et cela peut arriver à n'importe qui....



Outre ces sujets "sérieux", l'histoire est ponctuée de touches d'humour fort bienvenues, à l'image de ces trois petites vieilles commères ou du colocataire André...



Une belle et tendre histoire très humaine !



Le dessin de Thibaut Lambert sur "Au coin d'une ride":



Le dessin de Thibaut Lambert sert habilement le scénario.

Il est simple, au trait épais, parfois grossier (sans connotation négative), semi-réaliste.

L'auteur ne s'embarrasse pas de détails superflus et focalise sa ligne sur les personnages.

Ce choix est évidement judicieux car dans ce scénario tout est question d'émotions et de sentiments, et seuls les protagonistes peuvent les porter...

Bien que l'épaisseur du trait soit bien prononcée, les visages et les gestuelles des personnages sont très expressifs. Les émotions se révèlent... c'est là tout l'art de la suggestion par l'image.

Le lecteur interprète sans même se poser de question. La projection est réussie.

Les couleurs franches et unies apportent un peu de chaleur à cet environnement maussade qu'est la maison de retraite.

Ceci dit, l'unicité (absence de dégradé et variante de tonalité) fige l'image et permet de conserver cependant un certain spleen contextuel.

Il n'y a que peu d'effets ou d'artifices graphiques, le découpage en gaufrier fonctionne bien et la mise en page reste claire et aérée.



En bref, le dessin aussi simple qu'il soit, porte de manière très juste cette romance compliquée.





Cette BD est à découvrir.
Lien : http://www.7bd.fr/2019/11/au..
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La Bigaille

Qui n’a jamais souhaité s’investir dans l’aventure du milieu associatif avec toutes les difficultés que cela engendre ?



Thibault Lambert nous raconte admirablement cette épopée au travers de la création de ce bar associatif.



Les bases de l’association pour gérer La Bigaille.



Structuré en quatre chapitre, cet ouvrage décrit la vie de « la bigaille » :



En partant du constat d’un manque et de l’idée même de la création de ce lieu (Chapitre « point de départ »),

Puis décrivant le chantier de création (chapitre « le chantier »),

Ensuite vient le fait de l’organisation pour faire vivre la structure (chapitre « l’arrêt public »),

Et enfin se pose la question de la pérennité du projet (chapitre « la transmission »)

Pour tous, les phases « point de départ » et « le chantier » semblent de loin les plus intéressantes et motivantes. Elles font preuve d’un enthousiasme global évident pour l’effectif engagé. Cela est dû à la nouveauté et à la création, la fierté de la réalisation de l’objectif commun souhaité.



Ensuite les phases « l’arrêt public » et « transmission » sont beaucoup plus dangereuses pour le monde associatif… Celles-ci se révèlent souvent les conflits d’intérêt, les individualités « nuisibles », les escroqueries, etc.. Elle risquent de nous faire tomber dans une routine démotivante et dé-structurante. Et cela empêche de renouveler les volontaires bénévoles pour le bien du collectif.



Ces quatre piliers formidablement bien exposés dans cette bd sont les fondations pour qu’une association tel que « La grande échelle » fonctionne et vive longtemps.



Une belle variété graphique



Thibault Lambert use d’un dessin semi-réaliste tout en nuances de noirs, blancs et gris. Le résultat est à l’opposé de la morosité que les tons choisis pourraient évoqués. L’alternance effrénée des plans et des techniques de mise en page, et de composition des dessins, est parfaitement travaillée, recherchée et maitrisée. L’ensemble est chaleureux, joyeux et vivant. L’explosion visuelle réalisée par cette succession de grandes cases avec ou sans bordures, de pleines pages ou doubles pages, de gaufriers fantaisistes (en forme de puzzle ou autres), de compositions innovantes et imagées est des plus agréables pour le lecteur.



Cette richesse et cette variété de techniques graphiques est à l’image des nombreux horizons de provenance des différents volontaires et de l’opulence de leurs idées.



Les risques associatifs expliqués par « la Bigaille ».



Ce que j’apprécie dans ce livre, c’est aussi les mises en garde sur les difficultés rencontrés les plus communes du monde associatif :



L’escroquerie, le vol ou le détournement de l’association pour le profit d’un membre à défaut du bien collectif,

L’intégration et l’acceptation parfois difficile des nouveaux membres,

Le soutien et les relations de confiance avec les collectivités,

Le système D en regard des faibles moyens accordés,

Les volontaires pour les postes clés, etc…



Des solutions ?



Evidemment, l’auteur évoque aussi des astuces employées par les membres du collectif gérant « La Bigaille » pour palier ou remédier à certaines difficultés. Cependant parfois elles ne se font pas sans dégâts moraux, mais toujours pour le bien du groupe/de l’entité.



On en déduit que les règles doivent être claires, précises et surtout comprises et appliquées par tout le monde ! La vigilance du collectif doit être à toute épreuve.



Est-ce que la BD m’a plu ?



Pour résumer, le nom du lieu est véritablement adapté. L’existence du lieu après 10 ans de vie associative prouve encore aujourd’hui que de nombreuses individualités différentes avec de petites idées bien variées, mises ensemble, réalisent une force, un tout particulièrement solide et durable : Une véritable bigaille !



Je conseille très fortement la lecture de cette BD à tout le monde mais surtout aux éternels insatisfaits des associations.




Lien : https://www.7bd.fr/la-bigail..
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Au coin d'une ride

Bouleversant, car d'une tendresse absolue!

Placer son compagnon en milieu spécialisé

parce la violence de cet homme aimé

toute une vie lui fait peur...

C'est déjà un cauchemar .

Mais devoir cacher leur relation

alors qu'ils se toujours battus pour

vivre leur homosexualité au grand jour

là , c'est trop pour Éric et donc pour Georges.



Cet album est touchant de simplicité

car la sincérité en est le moteur.

Il est nécessaire de le diffuser,

car conjuguer Alzheimer et homosexualité

est loin d'être évident encore en 2022.

Bravo! A partager sans modération.







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Si je reviens un jour

En 2010, on retrouve de vieilles lettres et photographies dans une vieille armoire du lycée Jean-de-La-Fontaine dans le 16ème arrondissement. A partir de ces documents, de Paris à Jérusalem, en passant par Drancy et Auschwitz, une enquête est menée. On découvre que ces lettres ont été écrites par Louise Pikovsky, une ancienne élève, à sa professeure Melle Malingrey. le nom de Louise aurait pu tomber dans l'oubli. Stéphanie Trouillard lui a redonné vie, d'abord dans son webdocumentaire, puis dans cette belle et émouvante bande-dessinée. Rapidement, on s'attache à Louise, promise à un bel et brillant avenir. Au travers de ses lettres, on perçoit une jeune fille généreuse, studieuse et spirituelle. « Je voudrais pouvoir lire, lire en ne m'arrêtant que pour penser à mes lectures » écrivait Louise à sa professeure. Leurs échanges épistolaires parlent de la foi, de la famille ou de l'amitié, en somme de la vie. Elles ne parlent pas directement de la guerre mais on la devine à chaque ligne, dans chaque questionnement de la jeune fille. Melle Malingrey n'oubliera jamais son élève. Elle aurait tant voulu la sauver. La famille Pikovsky, unie, ne voulait pas se séparer. Avaient-ils conscience de l'imminence du danger qui les guettait ? Après tout, ils étaient Français. Mais Albert Pikovsky venait de l'Est et avait été déchu de sa nationalité. Louise aura tout juste le temps d'apporter son cartable à la concierge de Melle Malingrey avec ces quelques mots "Nous sommes tous arrêtés. Je vous laisse les livres qui ne sont pas à moi et aussi quelques lettres que je voudrais retrouver si je reviens un jour". Le convoi numéro 67 ne ramènera jamais la famille Pikovsky qui ne voulait pour rien au monde être séparée.

La lecture pourra être prolongée du webdocumentaire :

http://webdoc.france24.com/si-je-reviens-un-jour-louise-pikovsky/

Cette bande dessinée, tragique mais si indispensable au devoir de mémoire, est à mettre absolument entre toutes les mains.

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L'amour n'a pas d'âge

Les histoires d'Ephad inspirent les auteurs, que ce soit témoignages, romans ou bandes dessinées. Dans cette Bd l'histoire a le schéma classique. Entrée un peu contrainte, tristesse, mal être, incompréhension

"Je ne comprends pas! Comment des gens vivant sous le même toit, peuvent passer leur journée sans s'adresser la parole? Et c'est pareil pour le personnel ! ils vont et viennent sans nous regarder. "

Mais Colette aura la chance de rencontrer Jean, pétillant et malicieux, le vieil homme retrouve de la vitalité avec elle. Une tranche de vie dans ces lieux de vie qui sont juste la dernière étape. Colette et Jean vont vite s'attacher l'un à l'autre et ce sera un peu l'effervescence dans l'Ehpad pour préparer le mariage. Les amis sont contents, le personnel se moque...

Un dessin très lisible, des visages expressifs, de la couleur donnent une bd sympathique qui se termine en apothéose.

Une jolis BD, touchante et un brin caustique.

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La Bigaille

Qu'est-ce que la Bigaille ? C'est l'histoire d'une utopie culturelle collective, comme l'indique le sous-titre de la BD.



Cette BD est un documentaire, un témoignage. C'est aussi le récit d'une réflexion collective, réflexion d'une bande copains cherchant à animer le coin où ils habitent.



L'histoire se situe en Charente Maritime, sur le secteur de Marennes. Des amis vont chercher à monter une structure associative. Ce sera un bas associatif qui verra le jour dans une ancienne caserne de pompiers. Ils vont devoir tout inventer, se répartir les rôles, chacun participera au niveau de ses compétences.



Tout le monde est associé à la prise de décisions et chacun retrousse ses manches pour les travaux. La belle bande de copains va passer de "se réunir entre soi" à se réunir pour proposer quelque chose aux autres. On va passer de la notion de bar associative à celle de structure associative à vocation culturelle.



Cette BD rend hommage aux porteurs de la Bigaille, aux porteurs de ce beau projet qui existe encore. C'est non seulement un hommage à ce milieu associatif mais c'est aussi un moyen de revenir sur la genèse de ce projet, sur les grandes étapes, sur les grands principes. C'est un moyen de revenir sur les temps forts de ce projet mais aussi sur les moments de doutes, sur les coups de mou. Ce n'est pas un mode d'emploi mais c'est un moyen de montrer aux autres ce qui existe, pourquoi cela existe et comment cela a pu exister.



Tous les temps forts de la vie d'une association sont passés en revue comme les conseils d’administration et les repas entre membres qui les animent. Les personnages sont décrits sans complaisance, avec leurs qualités et leurs défauts mais aussi leur humilité. Le témoignage prend toute sa dimension quand on découvre qu'au bout de trois ans on ne fait plus partie de l'association : on est membre du conseil d'administration seulement pendant trois ans. Le conseil d’administration est en mouvance permanente. Le but secondaire est de recruter des bénévoles supplémentaires qui peu à peu intégreront le CA ce qui fait qu'au bout de quelques années les porteurs de l'association ne sont plus les pères fondateurs. C'est sûrement une des réussites du projet : la permanence du projet par le renouvellement et l'investissement des membres du CA.



Le graphisme de Thibaut Lambert est simple, le choix du noir et blanc est judicieux, il permet de rester centré sur l'idée développée. Le découpage en chapitres est intéressant et rythme le récit. La variété de la mise en page évite la monotonie.



Bien qu'habitant en Charente-Maritime, je ne connaissais pas cette structure. Cette BD me donne envie d'aller faire un tour à la Bigaille et retrouver l'atmosphère de ma lecture.





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Si je reviens un jour

Si je reviens un jour (2020) est un roman graphique de Stéphanie Trouillard (scénario) et Thibaut Lambert (dessins et couleurs) d'après la correspondance entre Louise Pikovsky et sa professeure de lettres Mlle Malingrey pendant la deuxième guerre mondiale. En 2010, des lettres et des photographies sont retrouvées dans une vieille armoire au lycée Jean de La Fontaine. Elles permettent de reconstituer les derniers mois de la famille Pikovsky. Au-delà des dessins particuliers, une bande dessinée émouvante et intéressante.
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Au coin d'une ride

Malgré le sujet difficile, l’angle d’attaque de Thibaut Lambert et sa façon de mener le récit n’ont rien de plombant, bien au contraire. Sans fausse légèreté ni effet de manche tire-larmes, il dit la douleur de la séparation à travers à la fois la difficulté à trouver sa place pour celui qui découvre un nouvel environnement et la tristesse de celui qui reste seul dans l’appartement où le couple a vécu ses plus beaux moments. Quelques flashbacks bienvenus apportent des éclaircissements sur les raisons qui ont contraint au placement tandis que les visites à la maison de retraite alternent entre tension et moments de complicité.

Les thèmes abordés (Alzheimer, homophobie, placement en institut spécialisé) sont lourds et pourtant l’histoire ne sombre jamais dans une pesante tristesse. En 46 pages, difficile de traiter un tel sujet en profondeur, mais en restant à la surface des choses l’auteur affiche une pudeur pleine de justesse qui ne masque pas les émotions. Les ellipses sont très parlantes et la force d’évocation des silences et des non-dits vaut bien plus que de longues analyses. Surtout, malgré l’avenir sombre qui s’annonce, la lumière et l’espoir demeurent.


Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Si je reviens un jour

D'après une histoire vraie.



Des lettres retrouvées d'une jeune fille qui échangeait avec sa maîtresse d'école du temps où l'on répertoriait les juifs avant de les envoyer dans les camps.



Louise est une jeune demoiselle qui aime profondément l'école, apprendre et surtout lire. Elle écrit régulièrement à sa maîtresse qui prend plaisir à lui répondre .



Et puis un jour, son père est envoyé à Drancy et sa vie change . Elle est obligée de porter l'étoile jaune , de subir le regard écoeuré des jeunes filles de son âge qui retranscrivent la parole des adultes.



Un jour, c'est toute la famille qui est raflée et Louise écrit une dernière lettre à sa correspondante.



Celle ci a gardé précieusement ce petit trésor, et en a fait un vrai devoir de mémoire durant des années.



Les générations futures auront pu découvrir les pensées naïves de cette courageuse demoiselle.



D'après ces lettres, les auteurs ont raconté cette histoire sous forme de BD, mettant des visages sur des noms d'inconnus, héros malgré eux.



Très émouvante BD. On sait ce qu'il va se passer bien entendu, car on connaît tous le dénouement effroyable de ces rafles, mais, raconté de la sorte, à l'aide de dessins, c'est encore plus parlant.



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La Bigaille

Ce livre de Thibaut Lambert qui sort demain chez les éditions « Des ronds dans l’O » est une BD documentaire. Où devrais-je dire une BD témoignage.



Elle témoigne d’une expérience collective, humaine. Et d’un constat de départ, le rural a aussi besoin de culture. Et si la culture ne vient pas au rural alors il faut aller la chercher… Un petit groupe va s’emparer de ce constat et décide de monter une association avec un lieu d’accueil de la culture. C’est la Bigaille.



L’idée est évidemment un peu folle mais riche humainement. On suit donc l’évolution de l’idée, le passage aux actes, le dédale administratif et puis enfin, l’ouverture.



Thibaut Lambert utilise un dessin en noir et blanc, croquis semi-réaliste, plutôt vivant et expressif. Le sujet localisé dans sa région (Marennes, Charente Maritime), semble lui tenir à cœur, on sent son attachement aux valeurs que porte un tel projet.



Car c’est bien là l’essentiel. L’idée que c’est par le collectif que l’on peut faire avancer les choses, les projets culturels, écologiques… Créer du sens ensemble, voilà la leçon donnée par La Bigaille, qui vit toujours

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Si je reviens un jour

Cette bande-dessinée retranscrit la vie de Louise Pikovski, une jeune fille juive, lors de la seconde guerre mondiale. C’est à partir de vieilles lettres retrouvées dans une classe que la journaliste Stephanie Trouillard a commencé à mener des recherches sur la vie de Louise, dans le but de lui rendre hommage, et de perpétuer sa mémoire, comme celle des millions de personnes mortes lors de la guerre, notamment lors du génocide juif.



Il faut déjà savoir que j’ai lu cette bande-dessinée dans le cadre de mes cours, sinon je n’aurais jamais été tentée de jeter un coup d’oeil dedans, car je n’ai jamais lu beaucoup d’ouvrages historiques et que ça ne correspond pas à mes types de goûts habituellement. C’était donc peu enthousiasmée que j’ai ouvert cette BD, surtout à la vue des dessins assez simples et minimalistes qui ne font encore une fois pas partis de mes favoris.

Je ne dirais pas que la lecture de cette histoire m’a transcendée et que je ne l’oublierais jamais, mais ce fut une très bonne lecture, touchante, poignante, émouvante et saisissante de réalisme.

On suit donc la vie de Louise, une jeune fille d’une quinzaine d’années qui est particulièrement forte dans tout ce qui touche à l’école ; elle est donc une des élèves favorites de sa professeur, Mlle Malingrey. Le seul problème : elle est juive et, en 1942, ce n’est pas une bonne idée de l’exprimer à voix haute…

Le lien qui se créé entre l'élève et sa professeure est très fort, voilà pourquoi la jeune fille correspondait avec elle pendant ses vacances. Ce sont ces lettres retrouvées des années plus tard qui sont le fil rouge et forment la trame de cette BD.

Comme je le disais, Louise est très intelligente et mature pour son âge, ce qui m’a agréablement surprise : tout ce qu’elle a écrit est très réfléchit, il y a des questions et des idées vraiment profondes. Ses phrases m’ont beaucoup émue, notamment une : ‘’Oh Mademoiselle, si vous pouvez me reparler de la joie. Je suis sûre que nous pouvons apprécier le bonheur qu’après avoir souffert mais est-ce que la souffrance à des arrêts ? Je finis par en douter.’’ Un échantillon de ce que vivaient les gens, adultes comme enfants, à cette sombre époque.

Je connais cette période affreuse de l’Histoire uniquement parce qu'elle fait partie de mes cours, et je ne m’étais jamais penchée davantage dessus (à ma grande honte...). J’ai donc été immensément touchée et horrifiée par la vie de Louise, les restrictions et les violences qu’elle et les autres juifs subissaient, certains passages m’ont même fait monter les larmes aux yeux.

Les pages se tournent très rapidement et je suis finalement vraiment contente d’avoir lu ce récit, c’est un très beau travail de mémoire et de recherche et ça nous permet de ne jamais oublier ces atrocités.

Les lettres de Louise ainsi que les photos d'elle et de sa famille à la fin de la BD rajoutent quelque chose de très fort à cette histoire, une manière de mettre un vrai visage sur cette jeune fille, de pouvoir connaître son écriture… C’est vraiment percutant et émouvant quand on les voit.

De plus, j’ai eu la chance de rencontrer Stephanie Trouillard et de pouvoir lui poser des questions. Elle a expliqué la manière dont elle faisait ses recherches, sur quoi elle avait travaillé et a raconté davantage de détails sur l’histoire de Louise ; c’était extrêmement interessant ! Si tu veux en savoir plus toi aussi sur cette jeune fille et que tu n’as pas forcément le temps ou l'envie de lire la BD, il y a un web-documentaire sur son histoire très fourni et détaillé sur internet.

Ce fut donc une lecture interessante et très touchante, je suis heureuse d’avoir lu cet ouvrage et je lirais peut-être d'autres livres sur cette période à l'avenir !
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Si je reviens un jour

Stephanie Trouillard retrace dans cette bande-dessinée le lien particulier qui unissait Louise Pikovsky, une adolescente juive déportée et assassinée pendant la Seconde Guerre mondiale, et Melle Malingrey, sa professeure de Lettres.



Tout commence par la découverte de lettres dans un vieux placard en 2010. Le devoir de mémoire à fait le reste et cette bande-dessinée est née.

On y découvre sur quelques mois la vie de cette jeune fille et de sa famille. Louise était très mature et avait un regard intelligent sur la situation. La lecture de ses lettres est très émouvante. J'aurai aussi aimé pouvoir lire celles de Melle Malingrey qui avait l'air d'être quelqu'un de très impliquée auprès de ses élèves.

A la fin, un dossier pédagogique et des documents d'archives redonnent un visage à la jeune fille, à sa famille disparue et à Melle Malingrey.



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Le Sac à malices : Immersion au coeur d'une épi..

Le sac à malices

Thibaut LambertDes ronds dans l'O.....................................Lola est au chômage. Elle en avait marre de faire des choses qui ne servent à rien. Elle a profité de la mutation de son copain à Tours pour tout remettre à plat et chercher ce qu'elle veut vraiment faire. Elle franchit la porte de l'épicerie sociale avec l'envie de retrouver du sens dans le bénévolat, de se rendre utile, d'être au contact des gens.

Elle va découvrir que Le Sac à Malices est bien davantage qu'une simple épicerie solidaire: un vrai lieu de rencontres, d'échanges, d'ateliers autour de la cuisine, la couture, la langue française et même du vélo... un véritable espace de vie sociale.

Après "La Bigaille", Thibaut Lambert nous immerge dans un lieu à part. Entre récit de vie et documentaire, il raconte les journées dans ce cette asso à Saint-Pierre-des-Corps, les bénévoles, les gens qui un jour, pour une raison ou une autre, n'y arrivent plus, dressant ainsi un portrait d'une France d'en bas bien plus composite qu'on ne pourrait le penser.

Son dessin à l'aquarelle sert le récit, il est plutôt vivant et enjoué car si le propos est sérieux, l'humour n'en est pas moins présent.

Le tout nous donne un petit livre très humain, pas du tout plombant, qui a le mérite de mettre en lumière des anonymes, ceux qui sont démunis et ceux qui leur tendent la main.
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Si je reviens un jour

Magnifique histoire , très émouvant . Louise devait être une personne aimante et tellement proche de gens qu'elle aimait . Une demoiselle très belle et promise à un grand avenir ....

" un homme ayant perdu ses biens , dont les filles ont été emmenées en esclavage, et qui dit 《 on ne m'a pas pris ma richesse ....car ma richesse est en moi ....》 cette phrase va rester longtemps dans ma mémoire.

Merci pour la transmission historique et la qualité des dessins .

Un grand bravo ...

Vincent
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Si je reviens un jour

Louise Pikovsky est issue d'une famille juive ukrainienne qui a fui le régime tsariste fin du XIXè siècle. La France, pour la famille, cela représentait les valeurs de liberté, d'égalité... Nationalisé français, le père de Louise, comme beaucoup d'autres juifs n'imaginera pas que la France puisse collaborer et en remettre une bonne couche au-dessus des lois raciales édictées par les nazis. Ce sont les policiers français qui vienront chercher la famille pour emmener tout le monde à Drancy.



Louise va suivre la famille. Le père avait imaginé qu'ensemble, ils pourraient tout affronter. Sauf l'indicible.



En 2010, les lettres et les photographies de Louise vont être été retrouvées dans une vieille armoire du Lycée Jean de La Fontaine. Il s'agit de la correspondance de Louise avec sa professeure de lettres, avant que les enfants juifs ne soient obligés de quitter l'enseignement de la République et de tous se rassembler dans une école juive. Son dernier courrier date du 22 janvier 1944,



Un monument à la mémoire des 11.400 enfants juifs déportés par le régime de Vichy se dresse maintenant dans l'école.



C'est évidemment émouvant, intolérable, révoltant. Le tome rapporte bien l'état de sidération dans lequel se trouvent les juifs de France. Le déni, logique, dans lequel ils vont se positionner. Et bien sûr, comme tous ces récits des horreurs nazies, il mérite(rait) 5 étoiles, car il est utile et nécessaire. Le devoir de mémoire. Le respect dû aux victimes innocentes s'impose.



Mais la BD est trop linéaire et simpliste. Le récit est basé uniquement sur les lettres de Louise (très belle écriture, orthographe impeccable, soit dit en passant). Et ces lettres sont reproduites en fin de tome. Le dessin, lui aussi, est simpliste, de qualité assez médiocre. Je sais que ce n'est pas bien de ramener de tels détails triviaux par rapport au drame des Pikovsky. Mais le récit aurait mérité mieux.
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Si je reviens un jour

Si je reviens un jour est un livre très émouvant qui parle d'une famille juive qui vécut durant la seconde guerre mondiale. Il parle en particulier d'une des filles de cette famille qui est extrêmement douée en cours et qui entretient une correspondance avec sa professeure. On retrouve à la fin du livre des photos de ces lettres et une photo de classe de cette jeune fille qui s'appelle Louise. Un jour, des nazis débarquent dans leur appartement et ils n'ont qu'une heure pour se préparer à partir. Louise ira remettre ses cahiers et une lettre pour expliquer ce qui se passe.

J'ai beaucoup aimé ce livre car c'est une histoire vraie et que la fin est triste car la famille se fait gazer. J'aime bien les illustrations qui ne sont pas très réalistes mais qui font bien percevoir les émotions des personnes dessinées.



Salomé



Ce livre parle d'une élève juive qui s'appelle Louise Pikovsky et qui a étudié au lycée Jean de la Fontaine à Paris pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1945). Sa famille est partie d'Odessa en Ukraine pour arriver en France.

Louise et sa famille seront arrêtés quelque années plus tard, le 22 janvier 1944, par les policier français, puis déportés à Auschwitz (un camp d'extermination). Louise sera gazée à son arrivée, elle avait 16 ans.

Elle écrira de nombreuses lettres à Mlle Malingrey (sa professeur de français), dont une dernière fois le jour de son arrestation. Les lettres ont été retrouvées des années plus tard. 

C'est une histoire intéressante et les dessins sont bien faits.

Quelque parties sont tristes et même horribles et choquantes, mais on y trouve aussi une partie qui donne le moral avec l'idée que « la richesse ce n'est pas l'argent mais d'être ensemble, en famille, c'est un or qui ne se prend pas ». Je recommande cette BD aux personnes qui voudraient s'intéresser à l'histoire de la deuxième guerre mondiale.



Fayika

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