Une rencontre dédicace avec Thierry Cazals est prévue le vendredi 7 mars dès 17h30 à la médiathèque de Gravelines. L'écrivain achèvera dans le même temps son atelier Haïku et dévoilera les poèmes des participants. Nous l'avons rencontré il y a quelques semaines.
Somnolant dans l'herbe
j'ai servi de montagne
à deux ou trois fourmis
(" Le petit cul tout blanc du lièvre ")
J'adore le titre du recueil...
assis au cœur du jardin
assis au cœur du jardin
entre tes orteils
poussent le cresson et le trèfle
tu n’espères rien
ne désespères de rien
tu es au point précis
où l’effacement
devient
apparition
Il imagina, tout d'abord, devenir dompteur
de papillons dans un cirque ambulant.
Son numéro, c'est sûr, allait faire sensation !
Chaque soir, quand il entrerait dans la cage
et ferait claquer son fouet dans les airs,
le public retiendrait son souffle
pour entendre rugir
le silence des papillons.
Agathe vivait seule avec son oncle Jean.
Il partait travailler avant l'aube et revenait tard
quand la lune était déjà haute dans le ciel.
Un lundi, pourtant, il rentra à midi.
Il avait la mine défaite. Et des larmes
coincées dans son nœud de cravate.
Comme tant d'autres avant lui,
il venait de perdre son emploi.
Le lendemain, Oncle Jean resta à la maison.
Et le jour d'après. Et le jour suivant encore.
Il parlait tout seul, tournait en rond dans le salon.,
interrogeant sans fin ses mains
qui ne lui répondaient pas.
Conversation d'automne
les arbres s'échangent
leurs feuilles mortes
( p68)
Si tout est vivant,
si tout est peuplé et habité,
se demanda Monsieur Truc,
comment se fait-il que je me sente
si seul ?
( p 24)
Une maison, on ne l'habite pas qu'avec les yeux, mais aussi avec les oreilles. Et les bruits, ici, il n'en manque pas. Les pizzicati de la pluie sur les tuiles. Les murs de bois qui craquent dans la tempête. Le cri-cri du grillon quand je marche dans le noir pour tenter de surprendre une étoile à la fenêtre.
Chaque maison a sa Musique bien à elle. Et la vôtre, comment sonne t-elle?
Naître
Mourir
Y a-t-il une troisième chose à faire ?
( p 206)
Tu exiges
que je laisse toujours
une petite place
entre toi
et moi
pour que tu puisses venir à tout moment
me surprendre
avec ton présence
(ou ton absence)
L’oiseau invisible
premiers frissons de l’aube
tu vas à la rencontre des oiseaux
le rouge-gorge
le rouge-queue
dame merlette qui picore les lombrics
les roucoulades des tourterelles
sur les toits de tuiles roses
sans oublier
l’oiseau invisible
l’oiseau sans nom
dont on n’aperçoit jamais
que la branche qui tremble