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Critiques de Thierry Dancourt (35)
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Silence radio

Les secrets du cadavre dans la crevasse



Thierry Dancourt a exhumé les pages troubles de l’Occupation et un fait divers dans les Alpes suisses pour construire un roman tout de nostalgie et de mystère. Modianesque en diable!



Dans Jeux de dame, l’héroïne s’appelait Solange Dorval et fumait des State Express 555. Dans les années 1960, elle circulait en coupé Volvo P1800 beige. Il est aisé de faire le parallèle avec Cécile Caprile, l’héroïne de Silence radio, le nouveau roman de Thierry Dancourt. Nous sommes toujours à la même époque, même si nous remonterons par la suite jusqu’aux années troubles de l’Occupation. Cécile fume des Du Maurier, avale de l'Alka-Seltzer comme si elle prenait un verre de soda et voyage beaucoup en train. Quand on fait sa connaissance, elle est à Genève, dans l’attente de regagner Paris où elle vit désormais. Une ville qu’elle connaît bien pour y avoir grandi et fait des études dans un établissement privé et où il lui arrive de croiser certains membres de la bande dont elle faisait part. Elle a ensuite travaillé pour Radio Lausanne, participé à un projet de pièce radiophonique et fait la connaissance de son futur amant. En suivant son mari à Paris, elle a conservé sa double-vie et revient régulièrement en Suisse pour retrouver Franck. Cette fois, les amoureux vont passer quelques jours à Vals, dans les Grisons, la station réputée pour son eau minérale Valser.

L’ambiance est parfaitement adaptée au paysage, avec ses zones d’ombre et ses mystères, ce silence dans un endroit où ne semblent vivre que le gardien – autre homme étrange – et Richard, l’ami de Franck.

C’est dans ce décor de neige qu’ils vont apprendre la découverte d’un «corps gisant au fond d’une crevasse, conservé quasiment intact par le glacier». L’article de journal précise que la gendarmerie de Chamonix qu’il s’agit de «l’un des deux alpinistes disparus sur le versant sud de l’aiguille du Tour il y a une dizaine d’années. Certaines fractures constatées laissent supposer que, avant de chuter dans la crevasse, l’homme a glissé le long de la pente sur une centaine de mètres.» Une découverte qui va secouer Franck, puisqu’il n’a guère de doute sur l’identité de cet homme, et le pousser à partir. Voilà Cécile isolée avec Richard. Voilà aussi pour Thierry Dancourt l’occasion d’un second bond en arrière. Car l’accident des années cinquante trouve sa source dans les années quarante, à l’époque trouble de l’Occupation. C’est avec un sens aigu de la tension dramatique que l’auteur va livrer les indices, reconstruire l’histoire. À la manière d’un Modiano qui aurait croisé John Le Carré, il nous offre tout à la fois un formidable thriller, une difficile quête aux souvenirs et une formidable réflexion sur la duplicité et les jeux de rôles que les circonstances nous font quelquefois endosser, presque à notre insu. C’est subtil et servi par un style classique, parfaitement au service de l’intrigue.




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Jeux de dame

Impossible en parcourant Jeux de dame le nouveau roman de Thierry Dancourt ( découvert en 2008 avec Hôtel de Lausanne, qui avait obtenu le prix du premier roman) de ne pas penser à Patrick Modiano tant leurs univers semblent se rejoindre, et même se confondre par endroits.



Jeux de dame, comme les ouvrages du récent Prix Nobel comptent bien plus par son atmosphère et les mystères qui s'en dégagent que par l'intrigue, forcément déceptive.



Ici, Jeux de dame est entièrement centré autour d'un personnage féminin- Dancourt préfère largement les portraits de femmes à ceux des hommes- Solange , un personnage totalement insaissisables, dont la moindre action (les musées qu'elle visite, les promenades en voiture qu'elle fait, les voyages soudain à Berlin) dégagent un vrai aura de mystère que le Paris et le Berlin des années 60 qui sert de cadre à (la mince ) intrigue ne peuvent qu'alimenter.



Un personnage froid, détaché, presque exterieur à sa propre vie qui charrie un nombre d'énigmes qui ne seront pas totalement résolus par le dénouement. Jeux de dame a un coté un peu décousu tant et si bien qu'il ne faut pas s'attendre à une mécanique de roman d'espionnage parfaitement huilé mais plus un roman d'ambiance élégant et racé qui mélange passé et présent avec un certain style..



Cependant, difficile de surpasser le maitre.. face aux grands chefs d'oeuvre du maitre ( Villa triste, un pedigree), ce Jeux de dame ( jeux d'âme?) qui se lit avec curiosité mais sans passion est quand même quelques coudées en dessous..
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Silence radio

Thierry Dancourt joue avec les registres, pioche ici et là, auteur d'ambiance qui anime ses personnages sur les toiles de fond plus vraies que nature auxquelles il donne naissance. Entre roman historique, policier et gothique, espionnage et romance, Silence radio s'ancre en 1960 puis recule, et recule encore pour expliquer son présent... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/13/silence-radio-thierry-dancourt/)
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Jeux de dame

Avant notre époque de « fake news », les experts du renseignement évoquaient des « manipulations » orchestrées par des agents … parfois « retournés ».



Wladimir VOLKOFF a publié deux ouvrages « la manipulation » et « le retournement » qui font autorité sur ces sujets dont John LE CARRE s’est souvent emparé.



Thierry DANCOURT revisite cette problématique en s’intéressant aux « informations » qu’une certaine presse occidentale publia en février 1961 lors d’une mystérieuse mission Spoutnik en se fondant sur un enregistrement des communications émises depuis le vaisseau spatial.



D’où provenait l’enregistrement ?

Comment était il parvenu dans les mains des services occidentaux ?

Etait il authentique ?



Autant de questions essentielles, sur lesquelles nombre de « médias » n’opèrent guère de vérifications, car « priorité au scoop » !



Et, en 1961, en pleine guerre d’Algérie, à la veille du vol de GAGARINE, à quelques mois de la construction du mur de BERLIN, qui allait prendre le temps d’analyser les données brutes ?



Thierry DANCOURT rappelle qu’en 1961, le SDECE fut ébranlé par la rumeur d’un mystérieux réseau SAPHIR … monté par le KGB pour infiltrer nos services, et sur cette idée nous offre un roman curieusement titré « jeux de dame » qui met en vedette une « marionnette » menée de main de maitre par ses « officiers traitants » tenant la dite victime par son passé parisien en 43/44 à l’époque de la collaboration … et de la gestapo ...



Nous suivons Solange DARNAL du musée parisien des Colonies au quartier Napoléon à Berlin que l’auteur ressuscite d’une plume adroite et souvent nostalgique avant de l’accompagner dans sa fuite vers Trieste où son destin la rattrapera inexorablement.



Entre temps son agenda aura alterné entre Pascal, incarnation de « l’idiot utile » pour reprendre une terminologie soviétique, Marc et Néron, son compagnon le plus attachant !



En 200 pages, plaisantes et rapides à lire, voici un roman publié en collection blanche par la Table Ronde, où j’ai peur qu’il rate son lectorat naturel … lecteur de collections noires ?
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Hôtel de Lausanne

Véritable roman d’atmosphère, Hôtel de Lausanne semble tout droit sorti d’un film du début des années 50 ou d’une photo de Willy Maywald. La belle Christine Stretter, autour de laquelle tout gravite, personnages comme lieux, a quelque chose de la Nicole de La peau douce et on imagine volontiers celle-ci en tailleur signé Jacques Fath, elle qui n’est pas de l’époque dans laquelle elle vit.



Justement, parce qu’il s’agit d’un roman en demi-teintes où la vie glisse sur l’ombre projetée par les personnages, parce qu’il ne passe rien que de brèves rencontres entre Christine et le narrateur, Hôtel de Lausanne peut agacer ceux qui privilégient l’action au rythme, surtout que celui-ci est lent et qu’il ponctue une petite musique sans crescendo ou accords plaqués.



Résultat : un roman qu’on n’aime ou qu’on n’aime pas. Un roman qui a quelque chose de ceux de Modiano sans qu’on sache exactement quoi ni qu’on ait envie de le chercher. Un roman que certains cinéastes de la Nouvelle Vague auraient sûrement aimé mettre en scène en caricaturant encore davantage le mari de la belle, un être fat qui s’écoute parler en s’imaginant déjà en haut de l’affiche, et ils auraient suivi Christine au moyen de travellings ingénieux, entre autres dans les allées du cimetières de Passy où le narrateur a croisé Christine qui fréquente le lieu.



Et tant pis pour ceux qui n’aiment pas les romans impressionnistes, le cinéma de Rohmer et les photographies de l’autre Willy, Ronis celui-là, ils passeront à côté de ce roman en noir en blanc absolument séduisant.
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Silence radio

« Elle se sentait bien, là, entre les panneaux décorés de scènes bucoliques, les corniches moulurées, les éléments en stuc, dans ce lieu d'un autre temps à l'atmosphère surannée, en compagnie de cet homme que paradoxalement, au fil de leurs rencontres, elle avait le sentiment de cerner de moins en moins. »



J'ai noté cette pensée de Cécile, car c'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant ce roman. Lu en un dimanche pluvieux, je m'y suis trouvée bien, comme bercée par un film d'époque colorisé qui habilement m'aurait cueillie, charmée puis captivée. Silence radio commence en Suisse dans les années 60. Le début évanescent n'a pas eu le temps de me laisser à distance, car je me suis vite retrouvée happée par le passé des personnages et l'Histoire.



Silence radio, ce sont tout d'abord des paysages, des scènes en clair-obscur et une certaine qualité de silence. Fumée de cigarette exhalée dans un souffle, l'infime éclaboussure d'un crawl parfait, le crissement de la neige sous les pas. Thierry Dancourt pose une atmosphère, les Alpes suisses, une station thermale désaffectée, un régisseur solitaire et deux amants venus s'y retrouver pour quelques jours. Nous sommes en 1960. Cécile et Franck se sont rencontrés il y a neuf ans, lorsqu'ils travaillaient tous deux pour Radio Lausanne. Elle est mariée, aime nager, fumer des Du Maurier et boire des Alka Seltzer. de lui, on sait qu'il élude les questions et cultive ses secrets. le régisseur, Richard, est un ami de longue date et lorsque Franck un matin s'absente et ne revient pas, il décide de dévoiler à Cécile certains pans du passé de son amant.



Thierry Dancourt nous emporte alors dans le Paris de l'occupation, dans un ballet d'intrigues et d'échauffourées, d'identités et de frontières. J'ai beaucoup aimé être emportée dans cette histoire rythmée par juste ce qu'il faut de rebondissements et de surprises, pour que les pages tournent toutes seules. Thierry Dancourt brosse à mots choisis de beaux portraits humains et son style élégant à la prose un peu glacée, alterne parfois abruptement avec de belles envolées d'émotions.



J'avais aimé Jeux de Dame, le précédent roman de Thierry Dancourt, j'ai préféré Silence radio, plus profond et prenant. Certains des personnages me resteront.
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Les ombres de Marge Finaly

C'est le tout premier livre que j'ai lu de cette sélection. Comme il y avait 3 français et 2 étrangers, j'ai commencé par un roman hexagonal, Les Ombres de Marge Finaly de Thierry Dancourt (aux éditions la table ronde) dont la couverture, assez élégante et évanescente, m'attirait bien l'oeil.



Le livre est un peu à l'image de cette couverture, c'est à dire assurément élégant ( on pense beaucoup à du Modiano), mais aussi évanescent dans le sens, où malheureusement, il ne reste plus grand chose de la lecture quelques heures apres l'avoir terminé ( alors comme cela fait déja deux mois, vous pensez bien que j'ai eu un peu de mal à rassembler mes souvenirs).



L'intrigue est ténue et commence avec Pierre, le narrateur qui, par un matin d’hiver, suit l’ombre d’une jeune femme qu’il a profondément aimée 15 ans auparavant. Cette femme, Marge, un peu fantasque, vivait alors dans une grande villa en ruine avec toute une bande d’amis oisifs. Peu à peu Pierre s’était intégré au groupe, participant aux nombreuses fêtes données dans la villa. Un jour pourtant, ce petit groupe se disloqua. Pierre, charmé par cette Marge atypique, comprend peu à peu ce qui a provoqué la rupture….rentrée littéraire



Ce roman a les défauts de ses qualités : un vrai charme un peu rétro (suranné?) se dégage de ses pages, l'auteur maitrise bien un style entre grace et mélancolie, mais malheureusement il le fait un peu au détriment de l'intrigue et des personnages, relégués au second rang. Cette enquête sur les traces de cette femme mystère aurait pu se faire sous l'angle d'un thriller à la James Elory, mais l'auteur préférant privilégier le style et le décor, on reste uniquement à la surface de l'histoire, et le dénouement survient sans que l'on ne soit ni étonné ni bouleversé.



Bref, une lecture pas désagréable du tout, mais assurément pas mon premier coup de coeur de la sélection. Et comme je n'ai absolument entendu parler de ce roman nulle part dans les comptes rendus de la rentrée littéraire, j'ai l'impression qu'il n'a laissé de trace durable dans l'esprit de quiconque.
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Jeux de dame

Il y a parfois, rarement, un livre qui semble avoir été écrit pour soi, et c'est alors un vrai bonheur de lecture. J'ai une tendresse particulière pour ce roman, choisi sur la liste de l'opération masse critique de septembre, et qui a vraiment été une jolie découverte. Le titre et le résumé m'avaient tout de suite attirée et c'est donc avec beaucoup de joie que j'ai appris que j'avais été sélectionnée pour le recevoir. Je me suis plongée dans la lecture avec délectation et, surprise ! le début de l'histoire se déroule dans le XIIe arrondissement de Paris, où j'ai moi-même vécu enfant, et en particulier autour du musée des colonies (rebaptisé ensuite Musée des arts africains et océaniens et encore plus tard Musée de l'histoire de l'immigration).

C'est un vrai bonheur pour moi de redécouvrir des lieux que je connais à travers les yeux d'un écrivain, surtout lorsque le style et la plume sont aussi élégants que ceux de Thierry Dancourt.

Outre le lieu, ce roman semble aussi avoir été écrit pour moi parce que j'aime les personnages féminins, les secrets, les double-vies et l'élégance des années 60. Je me suis donc rapidement et naturellement identifiée à Solange, et j'ai eu beaucoup de plaisir à la retrouver un peu chaque jour, me limitant volontairement à quelques pages pour prolonger ma lecture plus longtemps.

Je ne trouve pas que Solange soit froide ou distante, au contraire, elle parle volontiers avec les gens et raconte ses souvenirs d'enfance à Pascal avec beaucoup de tendresse et de nostalgie.

L'intrigue peut être jugée faible mais cela ne m'a pas déplu. Ce roman est comme une succession de scènes dans un film : la plupart du temps les scènes se déroulent dans des lieux clos, décrits de manière détaillée, y compris les jeux de regards, d'entrées, de sorties, les portes, les fenêtres, la place des personnages dans le décor et les uns par rapport aux autres. On a aussi souvent des indications de lumière ou de météorologie, tout cela nous permettant de nous figurer avec précision l'ambiance de la scène. De plus, comme au cinéma, il y a des ellipses temporelles entre chaque scène, de quelques heures à quelques années, et c'est au lecteur de s'imaginer ce qu'il a pu se passer entre les deux.

J'ai trouvé l'écriture très subtile, chaque mot est choisi et les remarques les plus anodines d'une voisine ou d'un gardien de musée prennent tout leur sens à la fin.

Alors, oui, on peut regretter le manque d'épaisseur de l'intrigue, on aimerait en savoir plus sur cette affaire d'espionnage qui se conclue bien vite, mais c'est peut-être ça l'idée du roman justement : on rencontre Solange, on l'effleure, on apprend à la connaitre, et puis elle nous échappe...

Un grand merci à Babélio et aux éditions de La table ronde pour la découverte de ce roman que j'ai beaucoup aimé.
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Jeux de dame

Double jeux



Solange Darnal vogue entre Paris et Berlin. Au début de ces années 60, le colonialisme est encore prégnant, Solange déambule Porte Dorée et y croise Pascal, chargé de trier et répertorier les trésors littéraires du musée. Un jeu de séduction s’instaure entre les deux jusqu’à ce Solange quitte Paris pour Berlin où son travail l’accapare.



On saisit rapidement que Solange mène une double vie, et amoureuse entre Pascal et Marc, son boss à Berlin, et professionnelle entre le métier avouable qu’elle présente à Pascal et le job d’espion qu’elle assure à Berlin.



L’enjeu du livre n’est pas tant l’histoire que son atmosphère. Car oui, cette histoire a une gueule d’atmosphère. Tout (d’accord, pas tout mais une bonne part) du brio de Thierry Dancourt est de donner à sa langue littéraire une coloration d’époque, à son style une patine surannée pas du tout désagréable, bien au contraire. C’est léché mais pas artificiellement : l’écriture de Thierry Dancourt est exactement celle de cette époque, comme on en lit peu, comme on n’en lit plus, en un mot comme en cent comme elle devrait être pour cette histoire.



Elle confère à ce livre un charme à nul autre pareil et on se laisse porter par les phrases, par les ellipses qui allègent la lecture, la rendent plus aérienne, par le rythme faussement langoureux qui tend à endormir le lecteur pour le réveiller vers la fin par un rebondissement qu’on peut voir venir de loin mais qu’on ne cherche pas à déflorer, pas trop tôt, pour rester dans ce cocon un peu hors du temps. Comme on voudrait que cette lecture dure un peu plus longtemps.



La forme est au diapason du fond. Ce n’est pas forcément rare en littérature mais quand c’est à ce point bien fait, il faut le souligner.



Tout comme Thierry Dancourt laisse en suspension plein de scènes, de dialogues sans les jouer jusqu’au bout, alors que le lecteur devine parfaitement ce que ne dit pas ou ne montre pas l’auteur, il laisse en suspension les vies de Solange et de Pascal pour mieux laisser le soin au lecteur d’imaginer leurs suites.



Thierry Dancourt procède tout en finesse, par petites touches, un peu jaunies, un peu décaties mais tellement savoureuses et qui ont quelque chose d’authentique. Thierry Dancourt suspend le temps à travers son récit pour le plus grand bonheur de ses lecteurs.


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Silence radio

Quand la nuit referme son piège sur les montagnes d'un paysage en négatif, emprisonnant les personnages dans un décor en noir et blanc.

Seule brille la lune, reflet de leur âme trouble et troublée. Une clarté froide, un éclairage sépulcral baignant l'horizon de leurs éclats d'immatérialité.

Une atmosphère de l'effacement, un tableau de nuit et de brouillard comme écho aux personnages nébuleux, dont les contours s'estompent comme la lune mangée par la brume, dont la parole s'efface comme les étoiles gommées par les nuages, dans lesquels s'engouffrent les souvenirs.



Évanouies les vies, effacée l'humanité, quand le silence est tout ce qu'il reste, tombant en flocons, nappant le monde d'un vernis d'irréalité, piégeant les âmes pour l'éternité dans le mirage d'une vérité brouillée.

Dans l'obscurité de l'oubli.



Silence radio sur les étoiles, elles qui résistent au brouillard comme ils ont résisté à la barbarie, dans lesquelles se reflète un passé qu'il ne faudra jamais oublier. Annonciatrices d'un futur brillant auquel ils ont cessé de croire.

Comme autant d'éclat d'espoir dans le noir.

Lever les yeux vers elle dans un ultime acte de résistance.



Thierry Dancourt manie une langue délicate et subtile, dont chaque mot est le coup de pinceau d'un tableau au sfumato vaporeux en clair-obscur.

Dans ce roman à l'atmosphère envoûtante, le lecteur, enveloppé par la brume des mots, est emporté d'un registre à l'autre, voguant du roman noir au roman d'espionnage, du mystère à la nostalgie, du silence de l'oubli au bruissement des souvenirs.
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Hôtel de Lausanne

Le roman ne m'a pas tellement plu. En fait, je me suis franchement ennuyée tout au long du livre.

Le narrateur est très passif, simple spectateur de ce qui se passe… et il ne se passe pas grand-chose.

Ce roman, c'est avant tout le portrait d'une femme pas comme les autres. Sauf que le simple fait d'être une originale ne suffit à rendre cette jeune femme intéressante. Elle est un peu fantasque, elle s'habille à la mode des années 40, elle a peu d'amis, et alors ?

Les scènes s'alignent, anecdotiques, et on reste à la surface des personnages, si bien que je suis ressortie de ma lecture en ayant la désagréable impression de ne pas les connaître davantage.
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Jeux de dame

J'ai tout de suite aimé l'ambiance des années 60 décrite dans le livre et son personnage principal si mystérieux qui déambule dans le XIIème, au musée avant qu'il ne devienne de l'immigration, puis à Berlin dans des lieux à l'architecture moderniste.

Le charme est prégnant et on a envie de rester ainsi à ne pas terminer la lecture, à ne pas vouloir laisser le temps passer.

Que fait vraiment Solange, entourée d'hommes au travail si sérieux et un peu troubles? Quelle sorte d'ange est-elle? Qui se laissera prendre à son jeu?
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Jeux de dame

Un livre que j'avais pris au hasard du vide bibliothèque de babelio, je ne connaissais ni l'auteur ni le résumé.

Je suis malheureusement passé totalement à côté de cette lecture.

Le style était joliment travaillé, chaque mot semblait avoir son importance, il y avait beaucoup de subtilité et de précision dans les descriptions et dans la façon de raconter l'intrigue.

A part le personnage principal, très travaillé, les autres personnages étaient bien plus secondaires. Malheureusement, l’héroïne est tellement mystérieuse et évanescente que je n'ai pu m'attacher à elle ni me faire une idée de sa personne.

Ce roman m'a laissé un gout d’inachevé car je suis restée en dehors de l’histoire du début à la fin. J'ai eu l'impression d'avoir commencé une trilogie par le dernier tome, qu'il me manquait des éléments essentiels pour comprendre ma lecture. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé.

Un roman très mystérieux qui semble savoir trouver son public, mais qui laissera certains lecteurs sur le bord de la route.
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Jeux de dame

Nous sommes dans le 12ème arrondissement de Paris au tout début des années 1960. Solange Darnal, une élégante jeune femme qui roule en Volvo P1800 et fume à la chaîne des State Express 555, rencontre Pascal qui travaille au musée de la porte Dorée. Entre ces deux-là, l'osmose est parfaite. Mais elle doit partir pour Berlin où l'on apprend qu'elle espionne pour le compte des services secrets français (rappelons que la guerre froide sévit et que le mur de la honte fut érigé en 1961) et qu'elle a un amant plus âgé qu'elle qui est également son chef.

Au-delà de l'intrigue qui a finalement peu d'intérêt, « Jeux de dame » est le portrait d'une femme énigmatique, mystérieuse, confrontée à un dilemme à la fois amoureux et professionnelle. Et ce récit d'atmosphère est servi par une écriture à la fois classique et racée.
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Jeux de dame

Déçue par cette lecture.

Quel dommage...

J'aimais bien l'ambiance au départ et la plume est loin d'être désagréable mais c'est une coquille vide.

Un ennui mortel.
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Jeux de dame

Ma première incursion en rentrée littéraire d’automne, et une fois n’est pas coutume, ce n’est pas avec un roman irlandais ! Je découvre Thierry Dancourt avec ces Jeux de Dame – en fait son quatrième livre – qui sort aujourd’hui en librairie. J’étais curieuse.



A Paris, début des années soixante, Solange et Pascal se rencontrent sur fond de Palais des Colonies et de maladresse automobile (parechoc et bouts de ficelle). Bientôt elle ira rejoindre Marc et son travail, à Berlin. Au départ, j’ai trouvé l’écriture un peu froide, trop parfaite peut-être. Telle Solange : belle, lisse, indéchiffrable, énigmatique. Et puis j’ai été emportée, comme dans un film d’époque habilement restauré. Le douzième arrondissement de Paris, Berlin-Ouest en pleine guerre froide, Trieste dans les brumes. La plume de Thierry Dancourt est très élégante. Il a un vrai génie pour poser les décors et faire vivre l’ambiance de l’époque, cigarettes, tenues, voitures, journaux. Entre contexte historique et puzzle politique, mystères et personnalités, j’ai été vraiment prise par ce roman. Il n’est pas haletant pourtant, mais on le lit quasi d’une traite.



En littérature, la curiosité n’est jamais un vilain défaut ! Bien au contraire. Je continuerai à découvrir les romans de Thierry Dancourt. Merci aux éditions de la Table ronde !
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Les ombres de Marge Finaly

Prenez un narrateur veilleur de nuit, une femme mystérieuse à la cape violette, un matin d’hiver à Paris, une petite Austin gris souris, une villa en bord de Seine et vous avez là réunis les ingrédients d’un des meilleurs livres de cette rentrée littéraire: Les ombres de Marge Finaly, troisième roman de Thierry Dancourt...
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Silence radio

Après avoir découvert Thierry Dancourt avec « Jeux de dame », j’ai été conquise par cette nouvelle lecture.

J’y ai retrouvé les éléments que j’avais aimé précédemment : une ambiance parfaitement restituée et une grande habileté pour la reconstitution d’une époque révolue. Les années soixante, avec cigarettes à toutes les lèvres dans les lieux publics, les feuilletons radiophoniques et les voitures de type « américaines ».

Beaucoup d’éléments troublants et de mystères happent le lecteur rapidement :

qui est Franck l’amant de Cécile, secret, et se dérobant sous les questions ?

Tout en nuances et en subtilités, le lecteur est entraîné sur les pas de Franck, le disparu. Nous remontons le temps en compagnie de Cécile et Richard pour comprendre qui est Franck, propulsés dans la sombre époque de la deuxième guerre mondiale.

Une écriture ciselée et la transcription de l’atmosphère des années soixante m’ont séduite.
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Silence radio

Un livre intéressant, complexe, parfois trop peut-être, qui entremêle les temps, les lieux et les personnages.

Des déambulations très cartographiques dans les rues de Genève ou dans Paris occupé où circulent de sinistres voitures noires conduites par de sinistres hommes en noir. Des confins désertés de l'alpe suisse aux brumes de Ferrare, ce tango des espions a un petit quelque chose de John le Carré, avec son agent traitant russe débonnaire et désenchanté en pleine guerre froide et sale.

On a envie mais on a du mal à y croire vraiment et même deux très beaux personnages de femmes ne suffisent pas à vous captiver.

Déçu...
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Jeux de dame

Il s'agit d'un personnage, Solange, autour duquel l'intrigue est faite. Mais ce personnage est compliqué à cerner et finalement, l'intrigue aussi. Elle est à Paris, à Berlin, elle côtoie des hommes mais on ne saisit pas bien s'il s'agit d'amis, d'amants, d'inconnus.. Lu jusqu'au dernier mot mais sans grande passion.
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