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Citation de Charybde2


Un couvre-feu avait été instauré, mais les gens sortaient quand même pour crier et caillasser comme ils pouvaient. Matteo y allait, moi je restais à la maison, je ne sortais plus beaucoup. J’avais pris l’habitude de boire pas mal et c’est ce que je faisais. Je restais à la maison et je buvais, doucement, toute la journée, tranquillement, je fabriquais des fumigènes pour que Matteo enfume la police et parfois, comme aujourd’hui, je passais à la caisse.
Dans la glace j’ai remarqué pour la première fois ma ressemblance avec nos parents, ou plutôt : avec le souvenir que j’avais d’eux. Pour la première fois aussi j’ai remarqué combien Thomas, Matteo et Seth leur ressemblaient aussi, et combien nous nous ressemblions les uns aux autres, comme les variations d’une même personne. Ça les contaminait, nos parents, comme cela arrive : notre ressemblance les contaminait. Dans ma tête ils finissaient également par se ressembler l’un à l’autre, comme frère et sœur, dans la distance.
J’aurais voulu pouvoir réduire cette distance et les séparer à nouveau, mais Thomas, qui était le chef de famille à présent, avait décroché toutes les photographies un peu après leur mort. Il n’y avait plus aucune image dans la maison, pas même de nous, qui restions. Il faut oublier, nous avait-il dit.
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