
L’énorme électro-aimant développait cent mille fois le champ magnétique terrestre et une force phénoménale collait les quatre paires de menottes en acier à la paroi de plastique. Suspendu à l’avant de la machine, un mètre au-dessus du sol, le fer lui entaillait la peau des chevilles et ses pieds commençaient à bleuir par manque de circulation sanguine. Il avait attrapé les chaînes des menottes emprisonnant ses mains et tirait dessus de toutes ses forces, mais malgré sa forte musculature, il ne parvenait à soulager ses jambes endolories que quelques instants. Il ne connaissait pas bien la technologie des appareils d’IRM. Son métier d’infirmier anesthésiste ne nécessitait pas ce savoir. Cependant, il s’était aperçu, en accompagnant les malades dont il s’occupait, que le personnel de ce secteur prenait garde à la force magnétique colossale se dégageant de l’énorme aimant de trois mètres de diamètre percé d’un tunnel de soixante centimètres où il aidait souvent à installer le patient pour son examen. Il aurait dû s’en souvenir plus tôt et se méfier. Désormais il était trop tard ! La traction qu’il exerçait de tout son poids sur les chaînes ne suffisait pas à les faire glisser de quelques centimètres. La force physique étant une cause perdue, il se résigna à implorer…
Sa vie, vidée de sa substance, devenait une existence, rien de plus.
Jamais ils ne s’étaient sentis aussi proches l’un de l’autre et c’est seulement maintenant qu’ils en prenaient entièrement conscience, au bord du précipice où Pol s’attardait encore avant de tomber et le fils, de prendre son envol.
Tu dois créer un corps supérieur, une roue qui roule sur elle-même, tu dois créer un Créateur… Tu dois construire plus haut que toi-même… Tu ne dois pas seulement propager ta race en l’étendant, mais en l’élevant. (Nietzsche)
Moi j’aime ça « goûter leurs vies »? Je suce leurs souvenirs, je ne garde que le meilleur, leurs rires, leurs secondes de bonheur intense, la montée du plaisir, leurs orgasmes… Je jouis avec eux par procuration.
Cette demeure n’était plus qu’une relique éviscérée, desséchée par le temps. Elle n’avait plus de vie, plus d’âme, il ne lui restait plus que l’apparence d’une maison comme une momie conserve l’aspect d’un corps humain.
La victime geignait, en essayant de se recroqueviller, terrorisée sous le carcan de la main musclée qui menaçait de lui chiffonner les vertèbres cervicales comme une feuille de papier.
Voilà un excellent polar qui sort résolument de l'ordinaire. Une écriture élégante et aisée, des personnages forts, une intrigue solide, mais surtout... une fascinante plongée dans le monde hospitalier. Et là, on sent vraiment que l'auteur s'y connait !
Bref! Que du bon ! A recommander, et vivement le prochain ! ! !
Si tu ne te débarrasses pas de ta malignité, tu ne tiendras pas plus longtemps que tous ceux que tu veux mordre!
Le brouillon, c’est le papier hygiénique de l’âme.