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4.6/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Thierry Falissard, ingénieur des Ponts de formation, a fait toute sa carrière dans l'informatique. Vivant en Suisse, il s'intéresse à divers sujets politiques, philosophiques et religieux.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’absence de soi ne consiste pas à nier qu’il y ait des êtres, à soutenir des bizarreries logiques telles que « l’être n’est pas » ou « rien n’existe ». L’être empirique n’est pas nié. L’individuation existe : l’individu est une réalité empirique impossible à nier, au contraire elle est centrale[1].

Elle consiste à affirmer que tout « caractère individuel » est en dernier lieu relatif, contingent, contrairement à l’idée qui confère un caractère essentiel, absolu, monadologique, à l’individu ou aux choses. Cette hypothèse de l'absence de soi (on parle aussi de façon plus pédante d’une « déficience ontique des phénomènes »[2] ou d’une « non-consistance ontologique »[3]) est une « croyance rationnelle » de la part des bouddhistes.

On peut même avancer qu’elle est réfutable au sens de Karl Popper[4] : on attend toujours que quelqu’un essaie de démontrer sa fausseté, en prouvant l’existence d’une « âme essentielle », d’un « substrat absolu », « substance », « essence », « Etre », ou tout autre grand mot rassurant (mais vide de sens) qu’il lui plaira d’inventer − la charge de la preuve lui incombant. Aucune expérience n’est capable de fournir de telle preuve, ni aucune démonstration (toutes les « démonstrations » étant des variantes de l’argument ontologique bien connu, c’est-à-dire des pétitions de principe[5]). Il n’y a rien de tel en réalité, et surmonter cette croyance erronée est précisément le premier pas sur la Voie bouddhique, et même le premier succès (stade de sotāpanna, décrit plus loin). L’hypothèse bouddhique d’anātman sert en même temps de garde-fou efficace contre toutes les divagations humaines que la seconde hypothèse, l’hypothèse de l’Absolu, a pu entraîner : théologies, théophanies, eschatologies, panthéons (y compris dans le bouddhisme !), etc[6].

Anātman n'est pas la négation du soi, c'est l'absence absolue du soi (préfixe an− privatif).

Le soi apparaît comme une création mentale fictive à laquelle la nature a assigné un rôle que l’on peut comprendre : l'autopréservation de l'être sensible qui poursuit avant tout ses intérêts individuels, une ruse du vouloir-vivre[7] pour les bouddhistes, tout comme les sentiments entre les deux sexes, aussi élevés et raffinés soient-ils, ne servent in fine qu'à la propagation de l'espèce. Les variantes les plus subtiles de la fausse idée du soi se retrouvent objectivées tant par les matérialistes que par les spiritualistes dans les notions de substance, de matière, de « fondement des choses », d'esprit (originel ou pas), voire d'Absolu. Même le concept de néant peut servir à cet effet. Dès lors que l’on soutient une théorie relative au soi (sa création, son annihilation, sa permanence, sa survie), on se crée une prison mentale dont la sortie sera douloureuse ou impossible :

Je ne vois aucune théorie du soi (attavāda) dont l’acceptation (upādānaṃ : adhésion, attachement) ne mènerait pas au chagrin (soka) et aux lamentations (parideva), à la souffrance (dukkha), à la détresse (domanassa) et au désespoir (upāyāsa).[8]"
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La peur de la liberté est-elle autre chose qu’une peur de soi-même ?
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