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Critiques de Thierry Frémaux (29)
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Sélection officielle : Journal

Comment résumer ce journal de Thierry Frémaux ? Peut-être en titre de films, histoire de montrer sa passion du cinéma et l'envie de la partager avec le plus grand nombre. Frémaux c'est un peu « Le gamin au vélo » ou « Alceste à bicyclette », c'est « Bon voyage » à travers le monde de la planète cinéma. Histoire de croiser « mes chers amis ». C'est l'ambition constante de transmettre qu'il soit « Dans la brume électrique », ou « Par delà les nuages », auprès de ces amis « Les lyonnais » ou bien à « Paris », « Sous le ciel d'Argentine » ou encore « Deux jours à Los Angelès », c'est toujours avec « Les yeux de l'amour », l'idée du « Grand partage »

Une sélection cannoise c'est « Amour et turbulences », « Je t'aime moi non plus », c'est le « Tapis rouge » « En haut des marches » pour partager « Le bonheur » d'être « Ici bas ». « Le bon plaisir » d'être « Au cœur de la tempête », « Des étoiles plein les yeux » avec parfois « L'ombre d'un doute ».Mais c'est surtout « Cinéma Paradiso ». « Merci Patron !» pour cette « Lumière ! L'aventure commence ». 4/5
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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

Je précise d'emblée que ce livre n'est pas réservé aux cinéphiles, mais s'adresse à tous ceux qui ont apprécié "le style Tavernier", un cinéma à la fois profond et populaire, qui a su explorer aussi bien des sujets historiques que très contemporains. Un cinéma qu'on a plaisir à revoir, qui s'adresse à tous, marqué par son humanisme.



Le titre pourrait presque être le début d'un scénario. Il est emprunté à Frédéric Dard, qui témoignait, à travers cette phrase, de son désarroi après la disparition de sa fille. Il est des êtres que nous chérissons mais à qui, par pudeur, nous n'osons dire explicitement notre affection.

Mais est-ce une raison pour se répandre en "je t'aime " un peu dégoulinants comme ça se pratique dans les téléfilms un peu larme-à-l'oeil ?



On apprend plein de choses dans ce livre, quelques anecdotes de tournage bien sûr. Mais j'ai découvert que nôtre ami Bertrand était snobé par certains critiques intellos parisiens qui faisaient peu de cas de ses films. Une vindicte qui ne l'a pas épargné, même lors de sa disparition.

Qu'avait t'il fait pour mériter ça ? Mon hypothèse est celle-ci : il était trop ostensiblement Lyonnais, c'est-à-dire provincial, en dehors d'un certain microcosme qui se targue de savoir ce qui mérite d'être vu,lu, admiré, encensé, reconnu.



Mais peu importent ces jugements négatifs, car l'oeuvre de ce grand bonhomme dépasse sa filmographie. Le cinéma est bien plus qu'une industrie, bien plus qu'un ensemble de techniques, il va au-delà des tapis rouges des festivals, des récompenses clinquantes, le cinéma est d'abord un art majeur, comme la littérature, qui contient l'essence de nos vies humaines.



Ce livre rend hommage à un homme à la vie foisonnante, il aurait pu s'appeler "La passion Tavernier".
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Judoka

En remontant le cours de sa vie, le directeur de l'Institut Lumière et Délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux , familier de nos colonnes et notamment en octobre lors du festival Lumière revient dans l'actualité littéraire quelques années après un sélection officielle de très haut niveau dans lequel il racontait une année de sa vie, et ce livre était une sorte de journal de bord des deux festivals de cinéma qui font son quotidien



Dans ce nouveau livre, il parle encore de cinéma, mais de façon bien moins directe puisque avec surprise, il se rend compte que c'est la pratique du judo qui a déterminé avec le plus de constance sa personnalité. et qui a faconné l'homme qui l'est aujourd'hui



Il raconte avec beaucoup de justesse sa passion du judo, l’apport de cette discipline sur la vie de ceux qui la pratique, la façon dont le judo nous construit..



De l'enfance au judo, du judo au cinéma qui nourrit aussi grandement ce récit réjouissant et passionnant, Thierry Frémaux reconstitue l'ossature d'une vie à l'aune d'un art empreint de sagesse.



Celui qui lui a offert les bases d'un savoir-vivre ensemble où le respect de l'autre, le contrôle de soi, la modestie et le courage jouent le rôle le plus important. et où les préceptes comme "Tomber souvent pour ne jamais se faire mal"



Thierry Frémaux, ceinture noire de judo, livre dans Judoka, un témoignage surprenant et attachant qui permet de revisiter sa jeunesse et de mieux de mieux comprendre l'homme qu'il est devenu.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Sélection officielle : Journal

Comme tous les cinéphiles lyonnais que je connais, j'ai l'occasion de croiser ce cher Thierry Frémaux plusieurs fois au cours d'une année, et encore plus régulièrement pendant le mois d'octobre lorsqu'il ne ménage pas son temps et sa peine pour présenter une très grande partie du Festival Lumière.



Devant son énergie sans faille , sa connaissance très pointue de n'importe quel filmographie du monde, et sa boulimie qui l'assaille, j'avais tendance à me demander à quoi carburait le patron de l'Institut et délégué général du plus grand festival de ciné du monde, et ce qui l'animait au plus profond de lui.



J'ai pu avoir ( une partie) de ma réponse en me plongeant, dès le premier jour de sa parution aux éditions Grasset, dans Sélection officielle, le journal d’une année complète de sa vie - plus professionnelle que privée, bien sûr- qui nous met, en quelque sorte, dans la peau d'un délégué général de Cannes.



Cet ouvrage raconte en près de 365 jours de course contre la montre de Frémaux pour organiser le 69ème Festival de Cannes, et ses incessants voyages entre Lyon ( où il passe la plupart de ses week ends et où il tient l'Institut Lumière en compagnie de Bertrand Tavernier et une équipe de grands professionnels que je connais un peu) mais aussi évidemment Paris et Cannes et d'autres endroits plus lointains tels que Los Angeles, Buenos Aires, Bucarest, Athènes...







selectionUn peu comme dans "La vie passera comme dans un rêve", le livre dans lequel Gilles Jacob., prédecesseur de Frémaux racontait les coulisses de sa fonction de délégué général ( un Gilles Jacob que Frémaux égratigne légèrement l'air de rien), cette "Sélection officelle" nous dévoile tout ou presque du quotien du Monsieur Cannes, celui qui, avec quand même une large équipe qui lui est tout entièrement dévoulée, décide de la sélection ou non d'un film au festival, celui qui est chargé de l'organisation de tout le protocole et de la constitution des membres du jury.



Pour paraphraser le livre de Jacob, personnellement, les 700 pages du livre de Frémaux sont passés comme dans un rêve et j'en aurais facilement pris pour 700 de plus, en espérant ardemment découvrir tout ce que Frémaux ne dit pas sur les coulisses cachées de son Cannes à lui .



De toute façon, il est évident que ce livre passionnera ses contempteurs autant qu'il donnera du grain à moudre à ses détracteurs car, héla, sà mon grand désarroi, Frémaux ne fait pas l'unanimité, ce que je ressens souvent lorsque je défends ouvertement son travail devant des interlocuteurs que je sens plus que spectiques.



En fait, quand je vois la variété des reproches que l'on peut faire à Frémaux - soit parce que le Festival de Cannes est devenu trop glamour ou trop consensuel , soit au contraire parce qu'il ne parvient pas à faire venir sur la croisette du cinéma assez populaire, je me dis que ,à l'instar d'un sélectionneur d'une équipe de France de football, on aimerait tant occuper le poste de Frémaux que l'ensemble des invididus, aussi différents les uns des autres, est persuadé de faire mieux que lui.



Et pourtant à la lecture de ce journal intime passionnant et passionné, on voit à quel point l'actuel délégué du festival est assailli de doutes de manière permanente et fait tout son possible pour offrir une prochaine édition cannoise la plus réussie à tous les niveaux .



Alors évidemment, on pourra parfois pester face à ce name dropping permanent (plus encore que dans une chanson de Delerm) ici, un diner avec De Niro cotoie un repas avec Almodovar, là, une ballade en vélo avec Madks Mileksen fait suite à un trajet en avion en Argentine avec Vincent Lindon, mais jamais Frémaux ne semble nous en mettre plein la vue . Sans doute parce que de de ce carnet de bord, transpire un amour pour le 7ème art que nul ne peut contester et également une passion et un coté enthousiaste que rien ne viendra ternir.



Jamais Frémaux ne nous parait blasé ( sauf peut-être dans le court extrait que j'ai mis en exergue au début d'article, je suis parfois un peu retors) car il affiche tout au long de ce journal de bord une détermination sans faille, ainsi que plus étonnamment une candeur et un enthousiasme qui sont tout à son honneur.



Frémaux parait également comme quelqu'un d'intègre et fidèle, en amitié qui certes possède un entourage un peu plus connus que la moyenne mais qui semble admirer tout autant des historiens et passeurs de cinéma comme des Pierre Rissient ou des Raymond Chirat (décédé pendant cette saison 2015/2016) que des metteurs en scène ou acteurs de grands renoms.



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Si le livre ne distille pas pas de grosses révélatons sur les coulisses du Festival de Cannes, surtout pour ceux qui avaient auaparavant lu le Jacob, cette confession écrite recouvre cependant de géniales anecdotes sur le monde du cinéma, qui ne pourra que passionner les gens intéréssés par cet art que défend Frémaux avec un enthousiasme et une moralité en dehors de tout soupçon.



Personnellement, je dois vous avouer, pour cloturer ce billet que certaines nuits, à peine posé sur ma table de nuit "Selection officielle" dont je venais juste d'engloutir des centaines de pages, je plongeais dans des rêves où j'endossais le costume de Maitre de Crémonie cannoise et où j'acceuillais les plus grandes stars du cinéma en haut des marches..



Rien que pour ces rêves étoilés, je tenais à dire merci à ce cher Monsieur Frémaux...
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Sélection officielle : Journal

Les arcanes de Cannes dévoilées de l'édition 2015 à la suivante. Un an de projections, de voyages, de rencontres, d'espoirs, de désillusions, et toujours intacte la volonté de présenter le meilleur de la production mondiale, plus grand festival du septième art oblige.

Le tempérament et les penchants du délégué général apparaissent au fil des annales, tenues avec verve et recul. Il navette entre Paris et Lyon, entre Lyon et Paris ; se déplace à bicyclette dans la ville.

L'homme derrière les paillettes, attaché à l'Institut Lumière, aux bons crus, à la bonne chère, au foot, au judo et aux amitiés sincères. Le mémorialiste fidèle (carnet de notes soigneusement tenu) dresse aussi le portrait de grands noms du cinéma, de stars, de petites mains.

Thierry Frémaux respecte la loi du silence sur les délibérations des jurys, en concédant quelques informations au pourtour des jurés.

Cannes apparaît comme un mélange d'artisanat et de professionnalisme, évoluant au gré des imprévus et des envies réelles de refléter la richesse plurielle des cinématographies du monde entier.


Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Judoka

« Ce qu'on vous enseigne avant tout, ça n'est pas comment gagner, mais comment tomber. Ce qui ne signifie pas perdre. Mais cette évidence n'arrive qu'après. » (p. 11) Invité à prononcer les vœux de la Fédération française de Judo, l'auteur revient sur l'importance de cet art martial dans son existence, depuis l'enfance aux Minguettes jusqu'aux tapis rouges des festivals de cinéma. « Dans une carrière de judoka, on tombera beaucoup. Mais on aura appris d'emblée qu'une chute n'est pas un effondrement. Elle est un avènement. »(p. 17)



Les références au cinéma sont évidemment nombreuses, mais l'auteur, directeur général du Festival de Cannes, convoque aussi des œuvres littéraires et picturales. Mises en regard avec le judo, elles prennent une autre dimension et, par échange de bons procédés, enrichissent la vision que l'on a du sport japonais. Outre le récit que fait l'auteur de son parcours de judoka, l'ouvrage est une mine de renseignements sur cet art martial. À mon goût, ce traité historique, cette encyclopédie, voire ce dictionnaire amoureux du judo sont à réserver à des amateurs ou à des curieux intéressés par la discipline. J'ai lu ce texte sans déplaisir, mais avec un ennui vaguement croissant. J'aurais préféré plus de Thierry Frémaux et moins de technique sportive. « Nous n'avons pas été enfants, nous n'avons pas été adolescents, nous avons été judokas. Nous sommes devenus adultes sans nous en apercevoir. » (p. 209) Il reste que le livre est remarquablement écrit et a fait s'allonger ma liste d'œuvres cinématographiques à découvrir.
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Cannes, Premiere!

On finit par un livre plus léger, et plus en lien avec le festival de Cannes un beau livre de photos qui rassemble celles que L’Agence France Presse a compilé cent quarante-cinq photos du Festival de Cannes pour célébrer les 70 premières années du Festival. L’AFP a également recueilli les souvenirs de celles et ceux qui ont contribué à la légende du Festival.



Belle idée que celle de l’AFP de revenir en texte et en images sur les souvenirs de personnalités internationales du cinéma qui ont marqué les 70 années du Festival de Cannes.



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L’Agence a ainsi puisé dans ses archives photo et mobilisé ses bureaux dans le monde entier pour recueillir les souvenirs de celles et ceux qui ont contribué à la légende du Festival. D’Anouk Aimée à Jodie Foster, de Claude Lelouch à Ken Loach, sans oublier la nouvelle génération avec Sofia Coppola, Omar Sy ou encore Tahar Rahim, des dizaines d’acteurs, actrices, réalisateurs et réalisatrices livrent à l’AFP leurs témoignages exceptionnels en racontant leur premier Festival ou leur meilleur souvenir.



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Ces témoignages sont illustrés par 145 photos de l’AFP qui immortalise au fil des ans les stars présentes sur la Croisette, les plages et les célèbres marches.



Pour ce livre, des dizaines d’acteurs, actrices, réalisateurs et réalisatrices ont livrés leurs témoignages en racontant leur premier Festival ou leur meilleur souvenir.

D’Anouk Aimée à Jodie Foster, de Claude Lelouch à Ken Loach, sans oublier Sofia Coppola, Omar Sy ou encore Tahar Rahim, tous témoignent de la folie cannoise



. Un bel objet garanti sans selfie!!
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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

Thierry Frémaux propose un hommage à l’immense cinéphile et réalisateur que fut Bertrand Tavernier. Son essai « Si nous avions su que nous l’aimions tant nous l’aurions aimé davantage » livre un portrait fouillé, documenté et élogieux de cet homme qui m’a fait aimé, à distance, le cinéma.



Bertrand Tavernier était un pédagogue passionné, né par et pour le cinéma. Est-ce qu’il y a plus fort comme terme que cinéphile ? Parce-que le cinéma était toute sa vie.



Thierry Frémaux raconte son compagnonnage au côté de Bertrand Tavernier : de la création de l’institut Lumière en 1982 à sa présidence jusqu’à la fin de sa vie en 2021, rue du Premier-Film à Lyon.



Quarante ans d’amitié décrites avec beaucoup de tendresse ! Aucune révélation privée, Bertrand Tavernier ne l’aurait pas supportée ! Plutôt la description d’un homme passionné, acceptant de reconnaître s’être trompé lors d’un avis, cherchant jusqu’à la fin à compléter sa culture, pourtant si phénoménale que personne ne peut le remplacer !



Par trois fois, Bertrand Tavernier était venu parlé de son film du moment dans mon cinéma de banlieue. A chaque fois, le silence qui régnait montrait combien chaque spectateur était honoré de recevoir ses anecdotes, ses confidences sur la manière de monter telle ou telle scène, etc. Aucun de ceux présents regardait sa montre pour s’inquiéter de l’heure qui passait trop vite. Cet homme était d’une simplicité si désarmante avec son imper et son échappe rouge que j’aurais donné beaucoup pour suivre ses Matersclass si elles avaient existé.



Thierry Frémaux nous fait revivre cet homme que nous avions suivis presque pas à pas dans son œuvre : L’horloger de Saint-Paul en 1974, dont j’ai cherché la boutique lors d’une balade dans les Traboules, Que la fête commence où ses trois compères sont en costume d’époque (un must), Le juge et l’Assassin avec Galabru avec un rôle dramatique, La mort en direct où Romy précède Loana, Le coup du torchon avec un Eddy Mitchel en Nono … Je m’arrête là. Tous ses films font partis de notre culture cinématographique jusqu’au dernier Voyage à travers le cinéma américain qu’il nous a laissé comme un testament.



J’ai découvert l’amitié de Thierry Frémaux pour cet amoureux du cinéma. « Si nous avions su que nous l’aimions tant nous l’aurions aimé davantage » est bien plus qu’un hommage c’est une ode au cinéma avec de multitudes précisions concernant les films réalisés par Bertrand Tavernier mais ceux aussi qu’il aimait. Le portrait qui se dégage est conforme à l’homme que nous connaissions, au savoir infini mais aussi au valeurs humanistes que nous pressentions où le fait de douter n’était pas la moindre de ses qualités.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Sélection officielle : Journal

Thierry Frémaux est loin d'être apprécié par tous. Un délégué général du Festival de Cannes n'a pas vocation à l'être. C'était aussi le cas de Gilles Jacob, dans un registre différent. Plus janséniste, disons. A vrai dire, on lui reproche tout et son contraire à Frémaux : d'avoir laisser glisser Cannes vers un cirque médiatique et people. Et de cultiver une certain forme d'élitisme en ne sélectionnant que des habitués du Festival : les Dardenne, Loach, Haneke, Moretti et tutti quanti. Voire. Sélection officielle, son journal qui retrace un an de vie, de Cannes 2015 à Cannes 2016, ne modifiera sans doute pas l'opinion de ses contempteurs à son égard. Bien au contraire. Mais cela n'a aucune importance. S'il s'agit bien d'une autobiographie en creux : l'enfance aux Minguettes, ses passions pour Springsteen et Dylan, son amour de Lyon et de la nature cévenole et celui du sport en général, du foot et du cyclisme en particulier, cet autoportrait montre un hyperactif au travail, plutôt insomniaque, qui a un immense besoin d'être aimé autant que d'aimer, mais comment peut-on lui reprocher ? Evidemment, il y a du "namedropping" à foison dans Sélection officielle : un coup de fil de Cimino, plusieurs jours passés avec Scorsese, une discussion avec Clooney à propos de tracteurs (sic) sur le tapis rouge, un rendez-vous avec Deneuve, etc. Ce ne sont jamais des révélations phénoménales ni des secrets intimes que révèle Frémaux, pas le genre de la maison, mais les histoires d'un type qui, au fond de lui, a gardé une certaine candeur, et n'en revient pas de côtoyer des personnages aussi brillants et célèbres. Au-delà de l'anecdote et parfois de la blague potache, genres qu'il pratique avec délice, façon de ne pas se prendre au sérieux ?, cela nous vaut d'assister à de très belles scènes, celle de l'émouvante rencontre entre Scorsese et de Kiarostami au Festival Lumière, par exemple. Par ailleurs, Frémaux cultive l'amitié comme un art de vivre, en bon gastronome et oenophile : Laurent Gerra, Pierre Lescure, Bertrand Tavernier et quelques cinéastes et acteurs, aussi. Pour en revenir à Cannes, qui est tout de même la grande affaire du livre, il incarne un délégué général moderne, avec des partis pris et une ouverture à tous les cinémas que n'avait pas ses prédécesseurs. C'est également ce qu'on lui reproche mais c'est son credo. "Je préfère un bon film commercial à un mauvais film d'auteur " a t-il notamment déclaré. Dans l'orthodoxie cannoise, ce genre de propos est commenté et parfois condamné. Passons. Sélection officielle donne avant tout un formidable coup de projecteur sur le plus grand festival du monde. Les coulisses, avec tout cela comporte d'espoirs déçus (films pas prêts à temps), de découvertes (Toni Erdmann) et de refus qui fâchent les destinataires (Kusturica). Cannes est une marmite qui cuit à feu doux de juin à décembre et est porté à ébullition ensuite de janvier à avril avec l'obligation de regarder quelque 1 800 films avant d'en retenir moins de 50 entre la Compétition officielle, Un certain regard, les séances spéciales et le hors compétition. Un boulot titanesque accompli sous la pression des producteurs et des cinéastes. Avec la crainte de se tromper (le film de Sean Penn), ce qui arrive forcément. Ce long travelling dans les cuisines du Festival, et même si Frémaux ne dit pas tout, est l'attrait principal de ce livre de 620 pages. Change t-il le regard du cinéphile de base qui l'a dévoré en 3 soirées ? Oui, quand même, sur son délégué général autant que sur la manifestation elle-même, qui continueront à être autant décriés et critiqués l'un et l'autre, dans le futur, c'est inévitable et sans nul doute comme une façon très française de célébrer et aimer notre tout premier événement culturel et médiatique (que ces deux mots ont du mal à cohabiter !) aux yeux du monde. En un mot comme en cent, Sélection officielle est passionnant de bout en bout.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

Tavernier est l'un des personnages lyonnais incontournables. Un joli portrait de lui est d'ailleurs affiché à l'entrée de l'Institut Lumière, rue du Premier Film.

C'est aussi un réalisateur étonnant, qui a fait des films aussi variés que "L'horloger de Saint-Paul" ou "Un dimanche à la campagne, pour n'en citer que deux parmi son impressionnante filmographie.

Grand cinéphile devant l'éternel, il a été le mentor de Thierry Frémaux qui lui rend dans ce livre un hommage vibrant.



Comme Frémaux, on s'interroge sur les raisons qui ont poussé certains journaux a détester tous ses films sans exception. Bien que lui-même adepte du copinage (voir les habitués ayant leur rond de serviette au(x) festival(s) de Cannes et/ou Lumière) on ne peut que regretter avec lui que la mort ne mette pas un terme aux chamailleries.



Il raconte un être hors du commun, complexe et passionné, intarissable sur les trésors du cinéma, multipliant les projets et les voyages.

Et l'on se prend à regretter de ne pas avoir assisté à ces discussions sur les grands chefs d'oeuvres ou les films oubliés du grand public.

L'amitié qui lie les deux hommes est très touchante, et le dernier chapitre particulièrement émouvant.

Une ode à la cinéphilie et à l'amitié.
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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

Pour les fans de Tavernier, l'homme. Thierry Frémaux le fait revivre dans son enthousiasme, ses colères, sa peine. On est emporté par cette énergie, on a la boule au fond de la gorge, on trouve un regain d'élan vital. On entend ses envolées intellectuelles, son rire, ses coups de gueule. On le revoit colosse dégingandé descendant les marches de l'Institut Lumière. C'est un livre pour ceux qui ont du mal à vivre sans BT.Un livre qui nous permet de passer encore un moment en sa compagnie.
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Sélection officielle : Journal

Une jolie ballade pour accompagner Thierry Fremaux au jour le jour sur une année d'un festival à l'autre , intéressant pour celui qui apprécie l'homme et ou le cinéma . Très amusant d'ailleurs de s'apercevoir que le cinéma habite cet homme et vice versa ...
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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

Un très beau titre pour ce texte hommage de Thierry Fremaux à Bertrand Tavernier. Ce titre est emprunté à Frédéric Dard, qui témoignait, à travers cette phrase, de son désarroi après la disparition de sa fille.

Cinéphile, j'ai beaucoup apprécié le travail au cinéma de Bertrand Tavernier, des souvenirs de rencontres lors de la sortie de ses films et sa gentillesse, culture. Quelquefois et même souvent, nous n'avions pas envie de l'arrêter car il était si passionné, passionnant. Il parlait si bien du cinéma, de sa passion pour le cinéma américain, il a aussi été éditeur de textes de westerns à Acte Sud. j'apprécie l'homme aussi et ses engagements sociaux, politiques.

Thierry Fremaux parle de cette amitié de 40 ans, que ce soit lors de leur première rencontre à Lyon, jusqu'aux derniers jours de Bertrand Tavernier.

Ce texte est un hommage sensible, émouvant, au cinéaste, au passeur d'images, au passeur d'anecdotes. Des souvenirs personnels font écho à des souvenirs que j'ai de ces rencontres cinématographiques, littéraires ou lorsque l'on le croisait dans les rues ou dans les théâtres (souvenirs émouvants de l'avoir croisé lors d'un dimanche après midi au théâtre de l'Atelier, lors de pièces hommages à Duras).

Thierry Frémaux parle très bien du manque de cet homme laisse aprés son départ et de son amitié, il va beaucoup manqué au monde du cinéma et de l'édition.

Ce texte donne envie de revoir ses films, les documentaires qu'il avait fait, ou les films dont il parlait si bien, que ce soient des chefs d'œuvre ou des séries B, relire ses dictionnaires et les textes édités par sa collection à Actes Sud.

#Sinousavionssuquenouslaimionstantnouslaurionsaimédavantage #NetGalleyFrance
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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

L'un de mes grands regrets (j'en ai peu) est de ne jamais avoir rencontré Bertrand Tavernier. Parce que j'aime ses films, bien sûr, mais surtout parce que l'homme, l'être humain, me bouleverse. Si j'admire énormément sa culture cinématographique, je suis surtout subjuguée par sa capacité à transmettre, à communiquer, à enseigner sans jamais faire preuve de pédantisme ou de cuistrerie.



Pour toutes ces raisons, je ne pouvais passer à côté du livre de Thierry Frémeaux parce qu'il nous offre un Tavernier présent, proche. Vivant.



Loin d'une biographie classique, le livre de Thierry Frémeaux entremêle biographie et autobiographie, révélant l'indissociabilité des deux hommes unis par une amitié réelle. Par des anecdotes, des souvenirs, des analyses fines de la personnalité de Bertrand Tavernier, l'auteur parvient à tracer un portrait tout en sensibilité et en finesse du réalisateur. Rien d'impudique dans ces pages irriguées de tendresse et d'admiration, mais un hommage vibrant à un homme qui nous manque tellement désormais.



Thierry Frémeaux nous restitue Bertrand Tavernier tel que nous l'imaginons, tel que ses films nous le révèlent, avec ses enthousiasmes, ses colères, son sens de la justice et son humanité bienveillante. Et, oui, après cette lecture je l'aime davantage.

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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

Il y a des rencontres qui changent une vie….Thierry Frémaux, aura la sienne « chamboulée » par Bertrand Tavernier.

Un parcours amical qui influencera une carrière, des choix de vie.

On se plonge avec délice dans la narration des anecdotes autour de ce grand cinéaste, qui a tellement compté pour le cinéma français.

Un passionné, un puits de science cinématographique.

On aimerait tous connaitre une telle amitié. Un très bel hommage qui vous donnera envie de voir ou revoir de nombreux chefs d’œuvre, qu’ils soient de Bertrand Tavernier ou d’autres grands réalisateurs.

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Sélection officielle : Journal

Entre la clôture du Festival des films de Cannes 2015 et son édition 2016, son délégué général, Thierry Frémaux, tient son journal de bord. Comme une gigantesque course contre la montre, à coups de multiples voyages à travers la planète et de rencontres avec tous les monstres sacrés du cinéma face ou hors caméra se dessine et se négocie progressivement la sélection du plus connu des festivals de cinéma. Dans une vie menée à cent à l’heure, Thierry Frémaux arrive à se préserver quelques moments pour diriger l’Institut Lumière à Lyon où il rend vie et hommage aux plus grandes figures du 7e art. Généreux et chaleureux, il partage ainsi avec son lecteur non seulement les coulisses de ces deux institutions, en prenant soin d’y associer les collaborateurs anonymes qui contribuent grandement à leur réussite, mais aussi ses autres passions pour la montagne, la bonne table et la musique. Foisonnantes, ces 600 pages sont autant de témoignages d’admiration et d’amitié pour ses maîtres qu’une passionnante odyssée dans l’histoire du cinéma d’hier et d’aujourd’hui.

Comment ne pas résister à un boulimique de tout ce qui fait le sel de la vie ? Seul bémol, dans ce tourbillon, la part réservée aux livres reste forcément congrue.

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Si nous avions su que nous l'aimions tant n..

Le portrait écrit avec sensibilité et douceur d’un homme qui vivait et respirait cinéma.

A travers des souvenirs et des anecdotes, ce sont des mots d’amitié et d’admiration qui sont transmis et également un très beau moyen de dire merci pour ces quatre décennies de partages et d’amitié.

Ce livre est un très bel hommage à l’homme de cinéma qu’était Bertrand Tavernier et à tout ce qu’il a apporté au 7ème art.

De leur rencontre, aux événements marquants de leur amitié ; de leurs voyages réalisés ensemble, aux découvertes cinématographies ; des montées cannoises aux avant-premières lyonnaises ; des films créés aux films visionnés, les pages sont noircies par une succession d’anecdotes étayées par des références cinématographiques.

Quarante ans d’amitié entre deux hommes de deux générations différentes.

Une passion commune pour le cinéma les a liées pendant des décennies. Cette passion pour les films et les hommes et les femmes qui les façonnent, les a nourris, fait vibrer et échanger pendant des heures. Ensemble, ils ont travaillé, visionné un nombre d’heures incalculable de pellicule.

Ce livre est également un hommage passionnant au monde du cinéma. On apprend beaucoup de choses, on découvre et redécouvre des films, on corne les pages pour un roman à lire ou un film à visionner.

Au fil des pages, c’est un homme passionnant que l’on découvre, c’est une amitié touchante qui est racontée, c’est un portrait émouvant d’un cinéphile et d’un homme qui a œuvré pour le cinéma.

Un témoignage émouvant et écrit avec beaucoup de pudeur. Une ode à l’amitié et au 7ème art.


Lien : https://www.quandleslivresno..
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Judoka

Tous les cinéphiles connaissent Thiery Frémaux et son lien au cinéma mais peu connaissent le judoka.

En effet dans son autobiographie, Thierry Frémaux revient sur sa jeunesse et sur ce qui l'a conduit vers le cinéma. Très tôt, il pratique le judo et adopte l'état d'esprit de ce sport, et en même temps développe un goût important pour le cinéma. Il revient alors sur son enfance, le milieu dont il vient et sa jeunesse aux Minguettes. Le judo va lui permettre de rentrer dans un univers particulier qui lui conviendra à merveille. La chute, l'humilité, l'action que le judoka exerce sur son adversaire, le fait d'utiliser la force de l'autre vont révéler la personnalité de l'auteur. Retraçant son parcours, il raconte aussi dans ce livre, l'origine du judo et l'histoire de son fondateur. Il fait aussi un parallèle entre le cinéma, cinéma qui , il faut le reconnaître parle très peu du judo!

C'est un document intéressant mais si toute l'histoire et pratique du judo est bien documentée et intéressante, j'ai regretté le manque d'information sur l'organisation et le déroulement du festival de Cannes!
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Sélection officielle : Journal

J'ai acheté ce livre en septembre dernier lors d'une rencontre "Lumière" en présence de son auteur, et pur hasard, je l'ai lu durant ce confinement qui nous prive de tout rassemblement et nous privera de Cannes 2020 . Je me souviendrai d'avoir vécu un festival "2020" très particulier ... .en différé mais au plus près de son organisation.

Ce Journal est A LIRE pour tous les AMOUREUX ,tous les PASSIONNES du 7eme ART,le carnet journalier de l'entre deux cannes ( 2015-2016) de Thierry Frémaux , le Monsieur Délégué général du plus grand festival de cinéma au monde.

IL raconte ses incessants voyages ; en TGV entre Lyon ( où il vit et et l'institut Lumière qu'il dirige avec B.Tavernier) et Paris , puis Cannes et d'autres lieux lointains à la découverte du cinéma: Los Angeles, Buenos Aires, Bucarest, Athènes..Il nous parle de ses amitiés avec S.Penn , R.de Niro, P. Almodovar, et tant d'autres.

On découvre la course contre la montre qu'est d'organiser ce grand Festival de Cannes, on y apprend plein d'anecdotes ,on se ballade dans les coulisses , on déjeune avec les plus grands , ....des étoiles scintillent.

Mais on y découvre surtout un Homme passionné , humble, prévenant, et fidèle, un homme qu'on voudrait côtoyer.

Une plongée cinématographique pétillante.
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Ces années-là

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