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Critiques de Thierry Illouz (46)
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Même les monstres

Concise lecture fort instructive que ce témoignage d'un professionnel du barreau. A priori, je n'avais pas l'intention de commenter mais ayant jeté un œil sur les critiques et ayant discuté âprement avec un spécialiste du "droit chemin", puis m'étant amusé des postures prises par les habituels donneurs de leçon souvent eux-mêmes corrompus, liées à l'actualité, je me fends d'un petit billet.

L'auteur utilise son titre pour mieux le démentir et nous asséner son point de vue : les personnes qualifiées de monstres, qu'ils soient dictateurs, pédophiles, assassins... n'en sont pas.

Ils font partie de l'humanité et les renvoyer en dehors de celle-ci par ce subterfuge sémantique n'est qu'un moyen de refuser la réalité de l'espèce humaine. De se protéger de ce qui se cache en nous.

Voilà, c'est brut, et puisque le texte lui-même est bien mieux écrit et court, j'invite tous ceux qui se posent des questions sur la culpabilité et la punition à lire ce petit essai qui n'est pas un pamphlet.
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Même les monstres

L’auteur, Thierry Illouz, nous plonge au cœur d’une réflexion personnelle concernant la justice mais surtout cette question qu’on lui a tant de fois poser (et que l’on se pose également lorsque l’on pense à la profession d’avocat) : « Vous défendez tout le monde, même les monstres ??!! ». Pour lui, il n’y a pas de « monstres », juste des hommes, des vies, des histoires différentes, et malheureusement de la misère sociale, bien réelle et omniprésente. Il ne défend pas les crimes commis mais les personnes.



Voilà pourquoi se trouve en exergue la citation de Victor Hugo : « Démontez-moi cette vieille échelle boiteuse des crimes et des peines, et refaites-la. Refaites votre pénalité, refaites vos codes, refaites vos prisons, refaites vos juges. »







Cet essai m’a globalement beaucoup plu même si, je dois l’avouer, quelques affirmations m’ont fait titiller, notamment certains points quant à l’avis de l’auteur concernant les qualifications de « monstre » et « monstruosité »…







En partant de ce cœur, du terme « monstre », Thierry Illouz en vient à se dévoiler lui-même. Il nous parle de son histoire personnelle, de son métier, du comment et pourquoi il en est venu à porter l’habit d’avocat, à représenter la justice. Pour ce faire, il nous rend compte de certaines affaires qui l’ont plus ou moins marqué, lui permettant ainsi d’illustrer ses propos et de rendre la compréhension de son ouvrage encore plus abordable que ne le fait son écriture claire, précise et concise.



Mais ce que j’ai principalement apprécié est le fait qu’il ne s’arrête pas là mais aborde également la vie dans les tribunaux, les jurés (leurs expériences etc…), les prisons (les conditions de vie etc…) et aussi la lecture, oui, oui !



Cela se lit relativement très vite et n’est en aucun cas théorique. C’est du concret, c’est rapide et efficace !
Lien : https://lecturesgourmandeswe..
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Même les monstres

Thierry ILLOUZ signe ici un document social poignant.

Il revient - à cœur ouvert - sur le choix qu’a été le sien d’être avocat. Un avocat qui a décidé de ne s’asseoir que sur le banc des accusés, des coupables. De ceux que l’on appelle « Les Monstres ».

L’auteur nous explique son choix de les défendre. Ces monstres, il les comprend, les connaît depuis l’enfance parfois. Eux et lui viennent du même milieu, de la même misère sociale où se mélange tous les maux : racisme, pauvreté, alcoolisme, maltraitance, …

Il nous rappelle que derrière chaque « monstre » se cache un Homme construit à partir de son milieu social, de son passé, son histoire, ses blessures. Il nous rappelle qu’il ne faut pas juger mais qu’il faut comprendre avant tout. Et, surtout, il nous rappelle que les monstres n’existent pas - ou du moins - uniquement dans les contes pour enfants.



Ecrit avec finesse et sensibilité, j’ai adoré la lecture de ce document qui interpelle le lecteur et duquel il ne sortira pas indemne.

Composé d’une centaine de pages, celui-ci se lit très vite et très facilement.

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Même les monstres

Thierry Illouz, avocat pénaliste depuis trente ans, tente de répondre à la question qui lui a été si souvent posée : « vous défendez tout le monde, même les monstres ? »

A travers son histoire personnelle de fils de rapatrié, parqué dans un HLM en banlieue après la guerre d’Algérie, juif, stigmatisé, abandonné par le pouvoir et celle d’un de ses camarades de classe, devenu le meurtrier de six personnes, il veut démontrer que les circonstances de la vie ont fait de son copain un meurtrier mais pas un monstre et de lui un avocat.

Pour lui on ne naît pas meurtrier, on le devient pour paraphraser une célèbre citation ; il n’y a pas de monstre inné mais des hommes qu’un contexte social et familial défavorable et un élément déclencheur ont conduit au meurtre.

Cet essai n’est pas l’exposé d’une théorie philosophique mais l’expression brute d’un ressenti qu’une écriture simple, directe et rapide nous fait partager. Il est émaillé d’exemples précis et concis et Thierry Illouz n’hésite pas à faire appel à des souvenirs personnels ce qui en rend la lecture facile et attrayante, le propos de l’auteur atteignant ainsi son objectif par la proximité qu’il établit avec le lecteur .

Ce plaidoyer pour ceux qui sont qualifiés de monstre par la presse, la partie civile mais que l’auteur voit comme des hommes perdus, à la dérive, hors d’eux, qu’il faut prendre le temps d’écouter, fait plus pour s’interroger que tous les articles et discours politiques ou d’experts sur ce sujet éminemment sensible.

Ce texte est pétri de sincérité, d’une conviction profonde et même si l’on peut ne pas partager toutes les idées de l’auteur, il fait mouche ; une fois le livre refermé, il continue à faire son œuvre de réflexion et de questionnement.

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Même les monstres

Je me souviens d'un désir de porter la robe d'avocate par soucis de justice, projet abandonné après une année de droit au bénéfice du voyage et de la géographie dans le but d'œuvrer dans les pays les plus pauvres. Je suis donc sensible aux propos de Thierry Illouz qui témoigne de son expérience d'avocat pénaliste. Cet essai est aussi un récit autobiographique qui montre la vocation de celui qui a choisi de défendre "Même les monstres".

Pourquoi ? Parce que pour lui il n'y a pas de monstres, c'est une représentation qui permet de déshumaniser des personnes par ceux qui veulent se rassurer, se convaincre qu'elles ne nous ressemblent pas. Pour autant, il y a des actes terribles, des criminels dont il comprend la faiblesse. Elle fait écho à la misère qu'il a également connu enfant dans les cités ghettos.

Je trouve qu'il faut une sacrée dose de compassion pour choisir d'écouter et de se mettre à la place des accusés quelque soient leurs actes. Pour lui c'est la seule façon d'ôter au mal toute chance d'être le mal c'est-à-dire une idée réfractaire à toute compréhension, toute histoire.

Thierry Illouz a usé sa robe d'avocat et aujourd'hui il a plus envie d'écrire que de parler tout en continuant de se soucier du sort des prisonniers et de travailler à cette vérité de l'humanité des hommes qui est son credo. C'est pour cette raison qu'il a enfilé l'habit d'écrivain.





Challenge Riquiqui 2021

Challenge ABC 2021-2022

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Même les monstres

Monstre (n.m.) : personne qui suscite l'horreur par sa cruauté, sa perversité, par quelque vice énorme. (Larousse)



Ce sont ces « monstres » que Thierry Illouz, avocat pénaliste depuis 30 ans, a choisi de défendre. Et dans son livre, il nous explique pourquoi et cela passe par son histoire familiale. Thierry Illouz a grandi dans la région d'Amiens, dans une cité où l'on regroupe les pieds noirs qui viennent d'arriver en France, comme ses parents. Thierry Illouz aime son quartier et la diversité qui le compose. Mais surtout, Thierry Illouz aime les gens et croit profondément en l'être humain.



C'est sans doute ce côté altruiste qui lui fera se tourner vers la profession d'avocat. Et lorsqu'il revêt sa robe, c'est pour défendre ceux que le grand public a condamné avant même qu'ils n'aient été jugés : des violeurs, des pédophiles, des hommes violents, des meurtriers.

Thierry Illouz refuse de croire que les hommes sont divisés en deux catégories (les bons et les mauvais). Pour lui, derrière ces actes (indéfendables, certes) se cache un être humain avec une histoire de vie (défendable, elle). Il nous invite à la tolérance et à l'ouverture d'esprit : nous ne pouvons pas nous faire juge à la place du juge lui-même. « Mêmes les monstres » part du postulat que les monstres n'existent pas (sauf dans les contes de fées), seuls les hommes existent.



« Défendre, c’est comprendre ce qui se trouve derrière les gestes, derrière les comportements ; où cela commence un geste ? Dans quelles circonstances, par quel enchaînement ? Comment toute la vie de quelqu’un prépare patiemment le moment terrible du passage à l’acte ? »



J'ai adoré cette lecture et la vision profondément humaniste de Thierry Illouz. Je suis également d'avis qu'il ne faut pas regarder les accusés comme des monstres, mais comme des hommes dans leur globalité. D'ailleurs, si j'avais choisi de faire du droit pénal, je pense que j'aurais pu moi aussi défendre celui qui est assis dans le box des accusés. (En ce qui me concerne, j'ai choisi le droit du travail et la défense des employeurs : d'autres monstres ?)



Au-delà d'une simple réflexion sur les violeurs ou les pédophiles, l'auteur nous fait nous interroger sur l'efficacité de notre système judiciaire. Les peines prononcées sont-elles vraiment adaptées ? Ne devrions-nous pas nous pencher sur l'origine du Mal pour mieux le soigner et agir à titre préventif ? Ne pourrait-on pas éviter au lieu de sanctionner les comportements déviants ?



Il est clair que cette question dérange. Aussi, pour animer vos soirées, je vous propose d'aborder le sujet dans les dîners de famille : alors là, c’est grands débats garantis !




Lien : http://mademoisellechristell..
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Même les monstres

"Un crime monstrueux....", "Le monstre a tué..."que de fois ce poncif nous a été asséné par les médias. Que de fois avons-nous eu de telles pensées à la lecture de comptes-rendus de procès?

Quand à l'avocat, c'est souvent aussi qu'on lui pose cette question "Vous défendez même les monstres?". L'avocat Thierry Illouz, s'en défend, il défend uniquement des hommes, des criminels. Il réfute le mot de monstre, et dans ce court livre d'une centaine de pages, presque une plaidoirie, l'avocat, l'homme Thierry Illouz, nous parle de lui, né en Algérie puis de la France, où il arriva, à un an, en 1962 dans le flot des pieds noirs.

Et aussi, et surtout, de cette vocation, de ce métier difficile qu'est celui d'avocat : "Il ne faut pas être d'accord avec le monde pour choisir le métier fou et désespéré de défendre."

Oui, seul contre tous, seul contre la foule qui hurle, seul contre les médias, il doit défendre, ce que tous appellent l'indéfendable, et "croire en l'humanité des hommes" que sont les jurés et les juges. Position inconfortable, mais nécessaire pour repousser toute tentation totalitaire.

Qui sont les accusés : des pervers construits à l'envers des gens normaux, des êtres vivant et agissant au gré de leurs pulsions, ou des êtres fragilisés mentalement, et moralement par des événements de la vie, par la précarité, par une enfance difficile, par des parents violents? Pourquoi d'un instant à l'autre sont-ils devenus des déviants, des criminels.

Cela fait plus de vingt ans, qu'il défend ces pédophiles, ces criminels que tous rejettent. Pourquoi a-t-il choisi ce sacerdoce ? Peut-être pour tenter de comprendre la nature humaine ou s'opposer à son père, dont il était le fils unique? Un père flic aux idées beaucoup plus manichéennes, résumant le monde au bien et au mal.

Ce plaidoyer pour la justice, contre les injustices, est dense et parfois déstabilisant; il permet à chacun, je pense, de s'interroger sur sa propre vision de la justice, de remettre en cause certaines positions que chacun de nous a pu soutenir lors de procès.

Impossible de rester indifférent face à cette remise en cause de nos certitudes.


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Tu vas rire !

Trop souvent, les recueils de nouvelles sont inégaux. Ce n'est pas le cas du formidable Tu vas rire ! qui remporte un triple défi: évoquer tout à la fois le monde de l'hôpital,de l'enfance et des clowns, nous enthousiasmer et faire une bonne action car pour chaque livre acheté un euro est reversé à l'association Le Rire Médecin.

En effet, "le rire, outre le simple moment de plaisir et d'oubli qu'il procure, dégage dans le corps des endorphines [...][qui ]permettent entre autres, d'augmenter la tolérance à la douleur.", comme le rappelle la nouvelle Mort de rire de Mikaël Olivier.

Pour autant, aucun de ces textes ne sombre dans le pathos. Chaque auteur,à sa manière, traite le thème imposé. Bouleversante, comme le texte de Fabrice Colin, qui envisage la maladie sous la forme d'un gros monstre qui s'invite sans façons dans la vie du jeune Thomas. Tout en délicatesse et demi-teinte pour Jeanne Benameur qui envisage le ressenti des soignants et des clowns. Hilarante pour Christophe Léon, qui imagine un Granpréma, plein de verve rivalisant d'inventivité pour attirer l'attention du clown qui vient lui rendre visite. Bébé haut en couleurs qui a la malchance d'avoir des parents BCBG dont il se gausse et à qui il fait la tête, aussi petit soit-il ! Un grand prématuré qu'on n'oubliera pas de sitôt !

Les ados mis en scène dans ces nouvelles, même malades, peut être encore plus parce que malades, restent critiques, agressifs, pensent à l'amour et n'en peuvent plus de la sollicitude qu'on leur accorde !

On ne peut que souligner le talent de ces auteurs qui se sont risqués sur un thème "casse-gueule" et remportent leur pari haut la main
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La nuit commencera

Belle étude de caractère et de comportement d'une mère dont le fils de 23 ans vient d'être condamné à treize ans de prison pour meurtre.

La honte, la solitude, la peur du regard des autres et puis le remord car pour elle cet enfant était "un bon petit".

C'est un enfant abandonné par son père qui n'a connu que l'amour de sa mère, dans la cité où il a grandi.

Au fil des jours, la mère tente de comprendre les raisons qui ont amené son fils à devenir un assassin.

De fil en aiguille, elle se culpabilise et se rend responsable de cet acte jusqu'à contraindre la greffière du tribunal de demander au juge de la recevoir pour lui expliquer son raisonnement: c'est les mères qui sont coupables et qui devraient être poursuivies.
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La nuit commencera

Très beau roman intense. Dès le début, le lecteur est happé dans l'atmosphère brutale de cette femme qui subit la douleur, le désarroi et l'insurmontable poids de ce fils assassin. De la tristesse au déni, de la culpabilité à la colère, tous les sentiments sont abordés dans un univers sombre ponctué de détails judiciaires, d'objets et de mots qui prennent tout leur sens dans ce huis-clos.

J'aime le paradoxe entre cette mère courage qui voit en son fils un être à protéger, à aimer sans condition et l'oeil extérieur du monde judiciaire, médiatique qui gardent l'image d'un assassin.

Seul bémol, l'utilisation répétée de mots ou phrasés qui alourdit parfois et casse le rythme de lecture.

Même avec peu de dialogues, ce livre émeut, prend aux tripes tant l'émotion et une certaine pudeur accompagnent le lecteur du début à la fin.
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La nuit commencera

La nuit commencera….c’est par cette phrase que ce clôt cet ouvrage…la dernière phrase que lit le lecteur avant de refermer ce livre…la chape de plomb qui s’abat sur cette mère après le prononcé du délibéré de la cour d’Assises qui scelle le destin de son jeune fils…



Ce petit livre raconte avec les yeux de la mère de l’accusé ce procès d’Assises et pose les questions qui la hantent : qui sont les réels responsables de ce naufrage ?



Le récit n’est pas linéaire, assez lourd et laisse peu de place aux dialogues.



L’idée était très bonne, mais je ne me suis pas laissée emportée : je n’ai ressenti aucune empathie pour cette femme et encore moins quand elle passe la porte du cabinet du juge d’instruction. Dommage…

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La nuit commencera

A la fois sensible et très sobre, le texte ne sombre jamais dans l'excès de pathos mais, d'une tonalité juste et réaliste, parfois brutale, presque clinique, il ébranle le lecteur.
Lien : https://www.actualitte.com/c..
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La nuit commencera

D'un roman au fort potentiel, l'auteur a construit ici un récit vide d'émotions ; à aucun moment je ne me suis sentie impliquée dans le récit pourtant si tragique de cette mère et son fils criminel. Une lecture un peu vaine et vite oubliée. Tout le monde ne s'appelle pas Lionel Shriver et c'est bien dommage...



La critique complète sur mon blog !
Lien : http://the-last-exit-to-nowh..
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Même les monstres

Une oeuvre poignante, ayant pour sujet principal les accusés dit "indéfendables", mais également sur cet homme qui a choisi de les défendre. Celui qui veut les défendre. Cet homme qui n'a jamais pu s'empêcher de défendre, quelque soit la situation ou la personne.



L'ouvrage s'ouvre directement sur un exemple sensible, de ceux qui nous met mal à l'aise et dont il est difficile à affronter : un procès sur un acte pédophile.

Le ton est donné, l'auteur ne va pas nous épargner. C'est direct, c'est sincère. Pas de tabou, juste un homme encore prêt à défendre l'indéfendable, nous expliquant pourquoi et nous laissant seul juge de notre verdict et surtout seul maître de notre propre conclusion. Car oui, les exemples et les cas sont donnés, quelques faits également en plus d'une brève "archeologie" du délit, mais l'auteur ne nous force jamais à penser de telle ou telle manière. Il expose et à nous de nous ouvrir, ou pas, à sa vision.



Le récit en parallèle de ces cas de "monstres", nous balade à travers le temps : on y parle des affaires récentes, de celles difficiles à oublier, mais aussi de l'enfance, de comment l'auteur a grandi, ce qui l'a poussé à défendre ces "indefendables". Ce qu'il cherche peut-être au fond de lui. Du coup, l'ouvrage oscille entre le plaidoyer, l'essai et le récit intimiste. Le tout dans un format relativement court dont il n'est pas difficile de suivre ou s'arrêter entre deux chapitres.



Ne nous mentons pas, parfois la lecture s'avère difficile. Particulièrement l'exercice de se placer à un autre point de vue que le sien. Accepter que derrière un coupable, il y a un homme. Parfois même une victime. Et que la justice est là pour juger les actes, et non l'homme derrière. C'est d'ailleurs également ce point là qui est intéressant : celui qui nous rappelle que l'avocat, ou encore celui qui refuse de voir des monstres, est quelqu'un du côté de la justice. Et la justice ne doit pas se mêler au jugement hâtif, à l'émotion, la vengeance ou tout autres sentiments qui peut brouiller une vision éclairée.



Si je devais résumer cet ouvrage en quelques mots, je dirai qu'on a ici un ouvrage hybride poignant et intimiste mais qui est avant tout un livre plein d'humanité.

Une expérience livresque à tenter.
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La nuit commencera

Thierry Illouz, avocat et homme de théâtre, est ici à son affaire. Et l'on s'imagine, juré, réclamant la liberté.


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Même les monstres

Une plongée dans les fondations de Thierry Illouz, qui il est, pourquoi il fait ce qu'il fait et pourquoi ce qu'il fait est qui il est.

Ce récit, s'il est compris, est celui d'une vocation qu'on embrasse et qu'on ne choisit pas. C'est elle qui vous choisit, pour mille et une raisons, toutes différentes d'un avocat pénaliste à un autre.

Instructif, édifiant, vrai.



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Même les monstres

Livre témoignage, parti-pris d'avocat et d'homme, je sors de cette lecture avec moins de certitudes et des tonnes de questions.

Je me suis toujours demandé ce qui pouvait "motiver" les avocats à faire ce métier. Tout homme a droit à une défense. Voilà la réponse que je me donnais. Un raccourci.

Mais tout de même, qu'en est-il de ceux que nous qualifions de "monstres" ?

Thierry Illouz ne répond pas pour nous. Il témoigne de son expérience, son métier, sa vie d'homme au-delà de la robe ou justement grâce à elle.

Ce livre m'a touchée et a bouleversé un bon nombre de mes croyances. Croyances construites dans l'ignorance car je n'ai jamais été confrontée à la Justice pénale.

Je sors donc de cette (courte) lecture avec beaucoup de questions. Des questions qui mériteraient d'être posées à l'auteur pour encore mieux comprendre son expérience, son métier, son quotidien de défenseur.

Je ne sais pas si les Monstres existent, je ne sais pas si je suis d'accord ou non avec l'auteur. Ce livre a ouvert une perspective différente, une manière autre de voir ce que je croyais connaitre et j'en suis ravie. Ce n'est pas un témoignage qui m'apporte des réponses mais qui me pousse à réfléchir.

Je le relirai comme on reprend une conversation laissée en suspens.
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Quand un soldat

Un livre sensuel, sexuel, violent, un livre sur le corps, la guerre, l’amour, l’imposture. Une écriture emphasique parfois trop et parfois à la serpe. On retrouve la plume de cet auteur
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Même les monstres

Ce texte est un véritable bijou, que l'on soit d'accord ou non avec l'auteur. Il est important qu'un avocat ose enfin écrire cela.



L'humanité n'est pas toujours respectée dans notre société, parfois à juste titre, c'est pour cela que des textes aussi forts que celui-ci sont éblouissants. 
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Même les monstres

« Mais, tu arrives à te regarder dans un miroir ? »

« Comment tu peux être au côté de cette personne ? »

« Tu penses aux victimes parfois ? »

« Comment c’est possible de défendre un MONSTRE ? » ⚖️⌛️



Ces questions, Thierry Illouz y fait régulièrement face.

À l’incompréhension, aux dégoûts, aux regards des gens, face à lui, avocat depuis trente ans. Il essuie, dès le début de son récit, les crachats qui pleuvent sur sa robe. Lui, l’homme sans cœur, qui dans ce tribunal défend un pédophile. ⚖️⌛️



Le récit commence par cet exemple fort. Le genre de procès qui nous amène à des réflexions extrêmes. Choque, brouille, bouscule, soulève le cœur. Nous laissant l’estomac noué, la nausée naissante, les pensées déviantes, doutant de la nature humaine. ⚖️⌛️



Mais Thierry Illouz ne défend pas sans raison. C’est une histoire, un vécu, des souvenirs qu’il évoque de cette plume emprunte de nostalgie, et qui donne à son métier, toute sa justification.

Son discours peut marquer, choquer, interpeller. Il est nécessaire.

Parce qu’en défendant ces « monstres », aux histoires différentes, aux vécus divers, qu’on comprendrait ou mépriserait, Thierry Illouz montre, démontre, que l’humanité passe aussi par là. ⚖️⌛️
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