Aborder l'animal comme une simple machine rend plus acceptable la pratique de la dissection, de la vivisection ou encore des tests en laboratoire. C'est en apprenant à avoir un regard dépassionné sur un être vivant que le scientifique peut scruter la mécanique de ses réactions. On n'enseigne pas au laborantin à devenir l'ami de son objet d'expérimentation. Dans une logique similaire, le cas de l'affection homme-chevreuil*, des biographies d'animaux sauvages provoquent la crainte : celle de la mise en accusation du chasseur.
*Référence à l'ouvrage de Geoffroy Delorme, "L'homme-chevreuil".
Et pourtant, le père de l'éthologie, Konrad Lorenz, considérait déjà que le rejet de l'intelligence animale découlait d'une tradition philosophique occidentale célébrant la supériorité humaine, et que le refus de sa remise en cause serait une résistance orgueilleuse de l'homme.
«Tout homme qui observe et qui pense, accorde aux animaux, en outre de l'instinct, une intelligence»