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3.75/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1963
Biographie :

Thierry Ribault est économiste et chercheur au CNRS.

Il a travaillé sur les modalités d’emploi dans les activités de service avec une perspective de comparaison internationale.

Chercheur au laboratoire Clersé du CNRS à l’Université de Lille, il contribue à une nouvelle sociologie politique de la connaissance et de l’ignorance en prenant le nucléaire comme champ d’étude.

Il a été, de 2013 à 2016, responsable scientifique du Laboratoire international associé du CNRS-InSHS "Protection humaine et réponses au désastre - Soin intensif en sociétés industrielles", en partenariat avec l’Université Doshisha à Kyoto et l’Université de Fukushima.


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Thierry Ribault a analysé théoriquement et avec une enquête approfondie de 10 ans l’exemple de la gestion de l’accident nucléaire de Fukushima. A travers ce texte, l’universitaire fait une démonstration implacable du caractère autoritaire de la gestion par les dirigeants de l’acceptabilité des catastrophes par les populations, et de la violence terrorisante du management solutionniste : le risque technologique 0 n’existant pas, il faudrait que les individus apprennent à vivre avec telle ou telle conséquence désastreuse du capitalisme. Plutôt que de chercher à résoudre les problèmes environnementaux de façon radicale, en éradiquant donc les origines du désastre, il faudrait que la population s’accommode de survivre dans un monde rendu pourtant invivable.

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Face à cet emballement aménagiste tous azimuts qui va du soi à la planète en passant par la société, comme si la planète en question était une vaste société et la société elle-même, une grande famille composée d’individus chargés d’optimiser leur destinée atomique, l’un des principes de l’idéologie nucléariste déjà énoncé en son temps nous apporte un éclairage : tous les risques sont acceptables quand on fait en sorte de ne pas laisser à ceux qui les prennent la possibilité de les refuser.
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 Car c’est bien là le principe de la résilience : préparer les récepteurs au pire sans jamais en élucider les raisons.

Le désastre de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, et d’autres avant lui, pas plus, d’ailleurs que la pandémie de covid-19, bien que se déroulant dans un contexte « objectif » de profonde remise en cause des sociétés industrielles, identifié par un certain nombre d’observateurs depuis déjà plus d’un demi-siècle, ne donne lieu à aucune émergence, et n’est en rien un moment décisif. (…)

Mais ce n’est pas nier l’histoire, bien au contraire, que d’affirmer qu’il ne s’agit là que d’une étape supplémentaire du processus de régression de la raison dans l’idéologie, celle de la résilience notamment, si bien mobilisée pour résister au changement ou pour en faire une ressource au service de la perpétuation de l’existant.

(p. 24)
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L'ignorance organisée relève de l'idéologie et non du mensonge, car c'est l'idéologie qui participe de la définition des conditions de production et d'usage de la connaissance, et qui structure, normalise et formate les conditions de transformation de la connaissance en action ou en inaction.
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Le directeur général de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) considère, pour sa part, que le rejet dans l’océan de l’eau contaminée de la centrale est conforme aux normes internationales en pratique, et qu’il s’agit « d’une manière courante de relâcher l’eau des centrales nucléaires à travers le monde, même lorsqu’elles ne sont pas en état de situation d’urgence ».

Une manière de reconnaître qu’elles le sont toujours.

Entre la rage et le choléra, le Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie (METI japonais) penche vers le rejet dans l’océan, au principal motif que le procédé d’évaporation dans l’atmosphère pourrait entraîner une expansion des zones géographiques et un accroissement du nombre d’activités économiques « touchées par la publicité négative ».

On notera l’indigente ironie qui veut que l’on diligente aujourd’hui des enquêtes épidémiologiques sur des problèmes sanitaires dont les causes passées sont tellement éloignées dans le temps que l’on doute de la possibilité de les identifier avec certitude, tandis qu’au même moment, en envisageant de rejeter les eaux polluées à Fukushima, on prend sans rougir le parti de générer les causes de problèmes sanitaires et environnementaux à venir.

Car c’est aussi sous l’angle du décalage chronique que les désiderata autour des cuves de Fukushima sont significatifs de notre époque.

Mortel décalage auquel prend part cette ferveur désormais tellement courante à se frapper la poitrine à retardement , à coup de commissions d’enquête, de conseils scientifiques et de conventions citoyennes.

(p. 16 et 17)
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Thierry Ribault
La résilience est une technologie du consentement. Il s’agit de consentir à la fatalité des désastres notamment technologiques afin d’apprendre à « vivre avec », sans jamais s’attaquer à leurs causes. Consentir à l’entraînement, à l’apprentissage et à l’expérimentation de conditions de vie dégradées par le désastre. Consentir encore à la participation pour fonder la déresponsabilisation des décideurs et la culpabilisation des victimes.
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Lors d'un colloque, une responsable d'association d'aide aux mères de Fukushima rapportait, photos à l'appui, sous le regard bienveillant d'experts, comment, à une mère qui s'inquiétait du sort de son bébé dont le berceau était placé sous la fenêtre de sa chambre, elle avait généreusement et pragmatiquement conseillé un éloignement du berceau, ainsi que la mise en place de rideaux de plomb, agrémentés avec goût d'une doublure de tissu fleuri.
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 La fusion des cœurs de trois des réacteurs a entraîné la dissémination de nombreuse substances radioactives.

Dix ans après (…) L’accident est encore à ce jour hors de contrôle dans la mesure où les cœurs fondus des unités1, 2 et 3 demeurent inaccessibles à tout être humain. 

(p. 15)
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