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Citation de enkidu_


Staline s’est intéressé à Hitler avant son arrivée au pouvoir. En janvier 1931, recevant Alexandra Kollontaï, vieille militante bolchevique nommée ambassadeur à Stockholm, il lui suggère de transmettre aux « camarades suédois » son conseil amical d’étudier Mein Kampf, devenu le livre de chevet des membres du Bureau politique (Staline l’a fait traduire pour les « besoins du service »). Il ajoute : « Les camarades doivent orienter leur réflexion dans cette voie », sans préciser ce qu’il entendait par là.

Staline admirait les Allemands : « Les Germains sont un peuple grand et courageux, ne l’oublions pas », a-t-il confié en mars 1935 à Anthony Eden, le ministre britannique des Affaires étrangères. Après la guerre il déclarera, non sans nostalgie : « Avec les Allemands nous aurions été invincibles. » Au-delà du peuple, son Führer, lui, l’impressionnait. Eden en a encore recueilli la confidence lors d’une autre conversation, en décembre 1941 : « C’est un génie exceptionnel mais Hitler a montré qu’il a un défaut fatal : il ne sait pas s’arrêter », dit Staline. A cette remarque, le Britannique a souri. « Vous êtes en train de vous demander si moi-même je saurai m’arrêter, demanda le Soviétique. Eh bien, je puis vous assurer que je le saurai toujours. » A la conférence de Téhéran de novembre 1943, qui réunit pour la première fois les dirigeants alliés, Staline a également fait part de son admiration pour Hitler, ce qui énerva prodigieusement Churchill.

Le Führer appréciait, lui aussi, le dictateur Staline. En novembre 1940, quand les relations germano-soviétiques étaient au beau fixe, il confia à Molotov, venu à Berlin renégocier le pacte : « Je considère Staline comme une personnalité historique hors du commun. » Il ajouta : « Je pense que j’entrerai moi aussi dans l’histoire. Il est donc naturel que deux leaders politiques comme nous aient l’occasion de se rencontrer » (ce qui, on le sait, n’a jamais eu lieu). Plus tard, en pleine guerre, Hitler a jaugé son ennemi, et lui rend hommage : « Pour Staline, il faut avoir un respect total. A sa manière, c’est un gaillard génial ! Son modèle est Gengis Khan et il le sait. » « C’est un tigre », dit-il une autre fois alors qu’il traitait Churchill de « chacal ». (pp. 140-141)
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