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3.64/5 (sur 7 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1968
Biographie :

Thomas Aden est né à Paris, en 1968, au milieu de la fumée et des gaz lacrymogènes. Il s'est essayé à diverses activités : animateur forain, rédacteur de modes d'emploi, constructeur de maquettes, bûcheron, illustrateur, etc.
Fils de gendarme et informaticien de la première heure, il exerce son métier dans l'Est de la France où il rencontre son épouse bibliothécaire qui va l'entraîner en Béarn, lieu de sa nouvelle affectation. À Mourenx, il dessine, crée des affiches puis entreprend, fin 2011, l'écriture d'une première oeuvre publiée par les éditions Cairn.
Puis vers 40 ans, il s'est résolu à écrire. Il vit actuellement dans le sud-ouest.

Site : http://www.thomas-aden.com/


Source : http://www.thomas-aden.com/
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Il n’y a personne : ils récoltent le maïs. Et d’en bas, on ne peut pas nous voir.

Puis elle ajouta en montrant le paysage :

‒ Regarde. C’est pour ça que je t’ai amené ici.

Toni quitta Djamila des yeux. Avec son plancher de paille et son toit de tôle si bas, leur abri était une cabane suspendue dans le ciel. Loin en-dessous d’eux, une large vallée s’étirait de l’est jusqu’à l’ouest, où le Gave de Pau déroulait ses méandres paresseux
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Djamila freina. Elle coupa le moteur et poussa son scooter dans l’entrée d’un pré. Toni l’imita. « On n’a qu’à les laisser là. Derrière les ronces, personne ne les verra. » dit-elle en passant les doigts dans ses cheveux aplatis par le casque. Elle mit son sac de toile à l’épaule puis, en souriant, elle prit la main de Toni et ils continuèrent à pied. On était fin octobre mais les arbres avaient à peine commencé à perdre leurs feuilles.

Les merisiers et les robiniers étaient déjà nus, déshabillés par un coup de vent la semaine précédente. Les chênes, bien verts, ignoraient royalement le changement de saison. Les châtaigniers et les noisetiers qui faisaient une voûte au-dessus du chemin, avaient changé de couleur sans vraiment se dégarnir. Ils étaient seulement un peu plus transparents, laissant passer la lumière. Vu d’en-dessous, leur feuillage semblait briller de l’intérieur. Le vert lumineux se mélangeait au jaune pur. Les quelques feuilles sèches étaient dorées, caramélisées. « Comme un croissant chaud sortant du four » se dit Toni. Il baignait dans une douce chaleur, serrant dans sa main les doigts fins de Djamila, admirant ses longs cheveux bruns balayant sa nuque.
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Tandis que le chemin continuait en remontant doucement jusqu’à l’entrée de Lagor, sur la droite, s’ouvrait une cour encombrée de machines agricoles. Un grand hangar aux poutres métalliques, ouvert sur trois côtés, se dressait là. Tout autour, les champs descendaient en pente douce. Le hangar semblait échoué comme un cargo sur une dune. De gros rouleaux de paille étaient empilés dessous presque jusqu’au plafond. Ils remplissaient tout le bâtiment, ne laissant vers le milieu qu’une étroite ruelle dans l’énorme masse de fourrage.

Djamila traversa la cour poussiéreuse en courant et pénétra dans ce canyon sombre. Elle entraîna Toni jusqu’au fond. Des barres de métal soudées sur un des poteaux faisaient comme une échelle. Djamila lâcha la main de Toni et se mit à grimper. Toni la suivit. Arrivée en haut, elle quitta l’échelle et se glissa sur le dessus des piles de rouleaux.

Vers le fond du hangar, entre la paille et le plafond, on avait tout juste la place de se mettre à quatre pattes. Mais le toit en tôle ondulée était en pente et, en avançant, on pouvait presque se tenir debout.
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Toni se dit « voilà la vraie magie de Mourenx ». Poussée là en 1958 pour loger d’un coup tous les ouvriers du gaz de Lacq, la ville avait une sale gueule. De longs blocs de béton avaient été balancés au hasard sur un coteau béarnais, comme une poignée de morceaux de Lego. Certaines barres étaient restées debout, plantées dans le sol, refusant de s’allonger sagement avec les autres. Au milieu de ce labyrinthe pour géants, on avait fait serpenter une ou deux routes et c’était fini. Le résultat était moche, même si à l’époque tout ça passait pour l’avant-garde de la modernité. Mourenx n’avait aucune chance au concours du plus-joli-village-de-France avec des maisonnettes en pierre rassemblées autour d’une mignonne petite église du XIIIe siècle. Mais au moins, avec son habitat compressé, la ville ne prenait pas de place. Grâce à cette architecture MP3, elle faisait tenir 7000 habitants dans un mouchoir de poche. Au pied de la dernière barre, les champs commençaient aussitôt. La vieille blague de construire les villes à la campagne s’était réalisée.
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Toni savait bien qu’il rêvait. Cette magnifique journée, le ciel bleu, la douceur de l’air, cette balade mystérieuse guidée par Djamila. Ça ne pouvait pas être réel. Ce n’est pas que Toni se trouvait trop laid pour espérer séduire une fille. Il se savait quelconque mais pas sans charme, les cheveux noirs, les yeux bruns et le nez droit, assez grand, pas très épais mais cette légère maigreur passait pour de la sveltesse. Ce n’est pas non plus qu’il était trop complexé pour aborder une fille qui lui plaisait vraiment. Comme les timides, il pouvait se lancer d’un coup oubliant toute peur, et faire l’intéressant devant une foule entière. Il parlait alors avec facilité. Il pouvait même être drôle.
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À 22 ans, il ne s’était donné le mal de sortir qu’avec trois ou quatre filles et il n’avait couché qu’avec deux. Aucune histoire n’avait duré plus de quelques mois. Bien sûr, il imaginait que s’il était vraiment tombé amoureux, il aurait pu investir toute son énergie. Il l’avait été une fois, en 4e, mais elle avait déménagé l’été suivant. Avec Djamila, il était amoureux mais il n’avait rien eu à faire : elle s’était chargée de tout. Elle l’avait abordé un soir de fête, quelques semaines auparavant. Plus tard, elle l’avait invité à sortir. Elle l’avait embrassé la première. Aujourd’hui encore, il se laissait mener sous le doux soleil d’automne.
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Laissant la route escalader la crête, le chemin de terre continuait à flanc de colline. Au bout d’un kilomètre, les haies de ronces furent remplacées par un rideau de châtaigniers. Ils croisèrent un couple, entre deux âges, équipé de sacs et de bâtons, qui ramassait les derniers fruits tombés. Toni sentit qu’il ne s’agissait pas seulement d’une amusante promenade gourmande mais d’une vraie récolte de nourriture. Quand il sortait de la ville, il voyait de plus en plus de gens ramasser de quoi manger dans la nature. Des citadins du XXIe siècle redevenaient cueilleurs par nécessité.
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La route suivait la crête étroite de la colline jusqu’à Lagor. De chaque côté de la chaussée, une rangée de maisons se cramponnait à la pente. Après quelques centaines de mètres, Djamila tourna à droite. Elle ralentit un peu. La ruelle devint presque aussitôt un chemin de terre, bordé de haies, qui filait à travers champs. Une dizaine de vaches broutaient avec application en avançant lentement, droit devant elles. Toni remarqua que les bêtes allaient toutes dans la même direction, parfaitement synchronisées. Une seule vache daigna lever la tête au passage des scooters.
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Elle avait seulement dit « suis-moi » et Toni Da Silva s’était empressé d’obéir. Il l’aurait suivie jusqu’en enfer. Pour l’instant, il se contentait de conduire son vieux scooter déglingué derrière celui de Djamila qui étincelait au soleil. La route montait doucement en sortant de Mourenx. Toni serrait les dents en essayant de ne pas se laisser distancer. Il priait pour que le moteur ne lâche pas. Pas maintenant. Pas aujourd’hui. Malgré ce cliquetis suspect qu’il avait remarqué depuis quelques jours.
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Le chemin s’enfonça dans un creux où coulait un minuscule ruisseau, puis remonta en longeant un grand champ de kiwis. On aurait dit des rangs de vigne gonflés aux hormones : plus hauts et plus épais. Même les grappes de fruits ressemblaient à des raisins monstrueux. C’était très tentant mais ces kiwis étaient durs comme du bois. Il restait encore plusieurs semaines avant de pouvoir y goûter.
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