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3.59/5 (sur 2105 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1974
Biographie :

Thomas B. Reverdy est un romancier français.

Au cours de ses études de lettres à l'université, il travaille sur Antonin Artaud, Roger Gilbert-Lecomte et Henri Michaux. Il participe aussi à cette époque à la revue "La Femelle du Requin", dont il dirige la publication du numéro 4 au numéro 12.

Il obtient l'agrégation de lettres modernes en 2000. Il enseigne depuis dans un lycée de Seine-Saint-Denis, le lycée Jean Renoir. Il raconte cette expérience de professeur dans "Le Lycée de nos rêves", coécrit avec Cyril Delhay.

Ses trois premiers romans, "La Montée des eaux" (Seuil, 2003), "Le Ciel pour mémoire" (Seuil, 2005) et "Les Derniers Feux" (Seuil, 2008), constituent une sorte de cycle poétique. Ils abordent les thèmes du deuil, de l'amitié et de l'écriture.

En 2010, "L'Envers du monde" propose une intrigue policière aux implications morales et philosophiques, dans le New York de l'après 11-septembre. L'ouvrage obtient l'année suivante le Prix François-Mauriac.

Publié en août 2013, "Les évaporés", est retenu dans la sélection finale du Prix du roman Fnac, dans la sélection du Prix Goncourt et dans celle du Prix Décembre. Il est couronné la même année par le Grand Prix Thyde Monnier de la Société des gens de lettres et en 2014 par le Prix Joseph-Kessel.

En 2015, son roman, "Il était une ville", est retenu dans la sélection Goncourt et obtient le prix des libraires en 2016.

son site : http://www.thomasreverdy.com/
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Source : Wikipedia
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Mots pour mots. Thomas B. Reverdy répond à ses lecteurs : "Les évaporés".


Dans le cadre de notre opération Mots pour mots, ce sont ses lecteurs BMR, Tilly, DarkHawk, Jostein, Kittiwake, Jcnb68, ManU17, Stouph, Agaberte, Pyrouette, Maevedefrance et Constance93 qui ont réalisé l`interview. Voici leurs questions :

"Roman policier", "quête existentielle", "roman d`amour"... Comment présenteriez-vous votre roman à nos lecteurs ?

C`est vrai qu`il y a un peu de tout cela à la fois. Disons que c`est un roman d`amour par temps de grandes catastrophes. L`action se passe de nos jours, au Japon. On suit le parcours d`un homme qui décide de disparaître parce qu`il se sent piégé et menacé par la mafia, les yakusas, pour une raison qu`il ne comprend pas: c`est le côté roman policier, roman noir plutôt. C`était mon idée de départ aussi. La disparition est un thème que j`avais déjà abordé dans mes précédents romans, mais cette fois-ci on suit son parcours, ce que permet le roman noir. Sa fille, qui vit en Amérique, revient au Japon pour le rechercher, et son ex-petit ami, un détective un peu farfelu qui fait de la poésie, l`accompagne dans l`espoir de la reconquérir parce qu`il est fou d`elle. C`est le côté roman d`amour. Et tout cela se situe dans le Japon de l`après-Fukushima. Des pauvres gens ont été jetés sur les routes, ils ont grossi les rangs des évaporés (c`est ainsi qu`on nomme au Japon les disparus volontaires). le travail journalier qu`on leur propose, dans les mois qui suivent le drame, c`est de retourner dans le nord déblayer les décombres. Alors, finalement, tout cela donne une sorte de roman d`amour par temps de grandes catastrophes.


Vous faites du poète et écrivain Richard Brautigan l`un des personnages principaux de votre roman. Pouvez-vous nous présenter cet auteur ? Pourquoi avoir décidé d`en faire le héros de votre livre ?

Richard Brautigan est un poète et romancier américain des années soixante-dix, entre la fin de la beat generation et le début des hippies. Il a connu un succès incroyable. Et puis on l`a catalogué comme un humoriste, et on a fini par presque l`oublier. Pourtant, on trouve dans ses romans un mélange de tendresse et de désespoir, un regard amusé sur les choses les plus évidentes du quotidien, qui sont la marque d`un imaginaire très subtil, qu`on voit par exemple dans son art de la métaphore. Il parvient à observer le plus insignifiant détail du réel comme s`il était la clé d`une énigme, et que la réponse à cette énigme devait passer par l`imagination, pas par la raison. Et c`est exactement la position dans laquelle vous vous trouvez lorsque vous mettez les pieds au Japon. Tout est étrange, tout est différent, et vous vous retrouvez obligé de questionner le moindre geste, de tenter de le comprendre comme s`il recelait la réponse à une énigme qui serait le Japon lui-même. Il s`est imposé tout naturellement parce qu`il était là, dans mon regard, dans ma solitude au Japon.



D`où vous vient votre intérêt ou votre passion pour le Japon ?

De mon séjour là-bas. Dans mon esprit au début le Japon ce n`était que l`autre bout du monde. L`autre face de la lune, comme l`écrit Claude Lévy-Strauss. C`est au contact du Japon que j`ai appris à aimer le Japon, et j`ai tout aimé.


Votre roman semble très bien documenté à la fois sur les Johatsu ("évaporés") et sur la situation dans la région de Fukushima. Comment avez-vous conduit votre "enquête" sur les lieux ? Avez-vous rencontré certains de ces "évaporés" ?

Ce n`est pas une enquête. C`est évidemment un roman. Tout de même, un complot visant à faire main-basse sur une région entière avec la complicité du gouvernement et un grand méchant qui tire les ficelles... On est obligé de se documenter, au Japon, parce que sinon on ne comprend pas grand-chose, alors j`ai beaucoup lu sur le pays, sa culture, et finalement tout ce qui me tombait sous la main, des documents sur la mafia aux ouvrages de sociologie sur Sanya, jusqu`aux rapports publiés de l`agence américaine de contrôle de l`énergie atomique. Puisque j`étais perdu, puisque je ne comprenais rien, tout était bon. Mais ce n`était pas une enquête, parce que ce n`était tout simplement pas mon but. Les "évaporés", dans le fond, ce n`était que la déclinaison japonaise d`un thème (celui de la disparition, de la trace, des choix etc) que je poursuis depuis 5 romans maintenant.
Dans un roman la documentation n`est jamais là que pour construire une vraisemblance. Concernant mon argument de roman noir, le fait qu`il y ait eu un complot de la mafia visant à faire main-basse sur la reconstruction dans le Tohoku, en fait je n`en sais rien. J`ai mis bout à bout toutes les histoires folles qu`on me racontait sur les yakusas et tout ce que je pouvais en lire, avec des articles d`intellectuels japonais disant "nous voulons des garanties du gouvernement pour qu`ils ne prennent pas le contrôle de la reconstruction", et je me disais: s`ils le redoutent, c`est que ça pourrait arriver, alors allons-y. Concernant les évaporés, c`est pareil. Ce qui m`intéressait, pour faire avancer le roman, c`était le rapprochement entre ces laissés-pour-compte et le destin des disparus de Fukushima. Je savais que le tsunami avait dû jeter beaucoup de gens sur les routes, maison invendable, traites d`emprunts à payer, pas d`assurance, indemnisation insuffisante et procédure contre TepCo qui allait prendre des années; que parmi ces gens-là, une fois enlevés ceux qui avaient des ressources ou de la famille, un certain nombre finiraient par tenter leur chance dans la capitale, viendraient grossir le rang des "sans-papiers" du quartier de relégation de Sanya, où l`on cherche du travail à la journée. Et à ce moment-là, on se met à parler dans la presse du problème de la sous-traitance dans l`industrie nucléaire. Les ouvriers qui déblaient la zone d`exclusion de Fukushima ne sont pas syndiqués, pas suivis médicalement, ce sont des intérimaires, etc. Je ne sais pas si c`étaient eux. Mais ça pouvait être eux. Les faits ne m`intéressaient que dans la mesure où ils permettaient d`imaginer une intrigue, de construire un regard. J`ai eu la chance de rencontrer là-bas Philippe Pons (envoyé permanent du Monde au Japon, auteur notamment d`un essai historique particulièrement documenté sur les marges de la société japonaise, "Crime et misère au Japon du XVIIe siècle à nos jours", Bibliothèque des idées), entre autres pour vérifier que tout cela, mes conjectures sur Fukushima et le reste, ce n`était pas totalement saugrenu. Mais c`est un roman, pas une enquête.


Vous avez écrit un livre sur l`après 11 septembre, "L`envers du monde". Qu`est-ce qui vous attire vers les catastrophes ? Est-ce une façon de conjurer la peur ou une préférence pour les sujets graves ?

En fait, je ne pensais pas du tout au tsunami lorsque j`ai commencé à préparer mon séjour d`écriture au Japon, pour une raison très simple: il n`avait pas encore eu lieu. le projet de ce roman remonte à décembre 2010. C`est quelque chose qui m`a rattrapé sur place, lorsque je suis arrivé un an plus tard, en janvier 2012 à la Villa Kujoyama où j`allais passer sept mois, et que tous les gens que j`ai rencontrés ne me parlaient que de ça. Ils avaient été traumatisés par la violence de la catastrophe, choqués par l`immobilisme du gouvernement, blessés par la corruption, ils avaient eu peur. Un roman, ce n`est pas une idée, ça se construit en écrivant et en vivant, petit à petit, avec tout ce qu`on perçoit, ce qu`on ressent, ce qu`on imagine. Surtout lorsqu`on voyage parce qu`on découvre tout ensemble la beauté incroyable des paysages, la douceur et l`art de vivre, et la catastrophe. C`était là, dans mon séjour au Japon comme c`était là à New York quand j`y allais, c`est tout. Si j`avais été Japonais, peut-être que j`aurais pu voir autre chose, j`aurais écrit, comme dit Bouvier, "du Robe-Grillet en japonais" !



On laisse toujours une part de soi dans l`écriture d`un livre : Où se trouve la vôtre dans ce roman ?

Le plus évident dans un roman c`est de la laisser dans les personnages, parce qu`on leur prête des émotions, on les met dans des situations qui seront d`autant plus justes qu`on peut aller les chercher un peu en soi. Comme Kaze qui disparaît et change d`identité, j`étais parti. Comme le jeune garçon des rues qu`il croise, j`étais seul. Comme Richard, l`Américain, j`étais occidental et à la fois émerveillé et perdu. C`est évidemment lui qui offre tout de même le plus de ressemblances, à cause de son regard étranger et parce qu`il est poète. Il voit des choses belles, des choses étranges, des choses dures, et avec tout ça il essaie de se faire une image du Japon. Mais il n`essaie jamais de démystifier, de critiquer. Ce n`est pas un intellectuel. Il est instinctif, sentimental et rêveur, il est drôle aussi.
Finalement, plus que ce que j`ai mis de moi dans ce roman, je crois que le plus important c`est ce qu`il m`a apporté, et ce que m`a apporté le Japon: un autre regard, et le sentiment d`être un peu étranger, de m`interroger de nouveau devant des choses que je croyais connaître, même depuis que je suis rentré. Tous les artistes devraient aller au Japon au moins une fois pour y retrouver ça qui est à la base de notre métier: le sentiment d`une grande continuité de la culture, et cette capacité à s`émerveiller qu`on risque de perdre sans cesse à force de familiarité.



Votre livre a été retenu dans la première liste du prix Goncourt. Avez-vous lu quelques-uns des autres livres sélectionnés ?

J`avance doucement dans la rentrée littéraire française. J`ai d`abord lu, cet été, des livres d`amis comme Véronique Ovaldé (La grâce des brigands, un excellent roman), mais depuis la rentrée je lis au gré des rencontres que je fais lorsque je me déplace, par curiosité et par courtoisie. Je reprendrai donc mon programme de lectures plus personnelles quand tout ça sera passé.



Thomas B. Reverdy et ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Je crois que Brautigan a été déterminant, parce que je l`ai lu exactement à l`âge où l`on commence à y penser. Parce que c`est un auteur qui n`est pas intimidant, aussi. Au contraire, il est très proche de son lecteur, à qui il fait souvent des remarques sur l`état d`avancement de l`intrigue. Il a une belle sensibilité, humaine, tendre, ce qui fait rapidement de lui une sorte d`ami. Enfin il est terriblement drôle, et ça contribuait à le rapprocher, il était tellement plus vivant que tout ce que je lisais à l`époque à l`université.


Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ? 


Aucun. Je partage avec Cécile Ladjali l`idée que les classiques, au lieu de nous empêcher d`écrire, nous permettent de nous situer. Ils sont la continuité d`une culture dans laquelle on s`inscrit toujours, qui était là, comme la langue, avant nous et qui sera encore là après nous. Partout on nous parle de progrès, de changements voire de révolutions, mais la force de la littérature, c`est de pouvoir continuer à lire Montaigne aujourd`hui. C`est une des choses que j`ai appréciées au Japon. L`extraordinaire cohérence de cette civilisation donne un très fort sentiment de pérennité, de continuité. Ce n`est pas de l`immobilisme ou du passéisme, c`est l`évidence même: la culture nous précède et nous survit, et à son échelle il y a très peu de révolutions.


Quelle est votre première grande découverte littéraire ? 


J`étais comme tous les petits garçons, je lisais Jules Verne, Alexandre Dumas, Maurice Leblanc, Robert Louis Stevenson, Rudyard Kipling, le roman d`aventures en somme. C`est avec J.R.R. Tolkien je crois que j`ai découvert que l`imaginaire n`avait pas de limites, et que les moyens mis en oeuvre pour créer tout un monde comme il le fait étaient proprement littéraires (poèmes, longues digressions, histoires à tiroirs, descriptions répétitives mais si belles de levers de soleil, etc.). On quittait l`efficacité narrative, l`enchaînement de péripéties, on entrait dans le roman. Ca ne veut pas dire que les autres ne l`avaient pas, j`imagine que je suis arrivé à Tolkien au bon âge pour comprendre et aimer ça.


Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ? 


Mémoires sauvés du vent, de Richard Brautigan. Sans hésiter. Je le lis une fois par an, depuis vingt ans.


Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Il y en a tant! Je suppose que La Recherche de Marcel Proust c`est ce qui me fait le plus honte parce que je suis sûr que cela me plairait beaucoup, en plus.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ? 


Facile: Richard Brautigan ! N`importe lequel. Mais si vous voulez découvrir 40 perles méconnues d`un seul coup, il se trouve que j`ai réuni avec mon ami Martin Page 40 auteurs d`aujourd`hui chargés d`écrire une courte préface à leur livre fétiche, celui qui avait marqué leur parcours de lecteur ou d`auteur. Découvrir en même temps 40 auteurs contemporains et leurs 40 livres fétiches, c`est presque une petite bibliothèque. C`est un livre que j`aime beaucoup, et que nous avons pris un grand plaisir à faire tous ensemble. Il s`appelle "Collection irraisonnée de préfaces à des livres fétiches", publié en 2009 aux éditions Intervalles.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

C`est plus une question de goûts que, réellement, de jugement. Julien Gracq notait qu`il considérait comme improbable qu`on puisse aimer à la fois Salammbô et l`Education sentimentale, de Flaubert. Alors disons qu`il y a des chefs-d`oeuvres qui ne sont pas ma tasse de thé, mais qui n`en sont pas moins des chefs-d’œuvres. Ulysse de James Joyce, par exemple.


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ? 


"La vie est totalement hors de contrôle", Richard Brautigan, Retombées de Sombrero.


Et en ce moment que lisez-vous ?

J`ai terminé Esprit d’hiver, de Laura Kasischke, qui est d`une incroyable puissance. Son attention presque paranoïaque aux détails, à la lisière du fantastique, alliée à une écriture aussi dense et saisissant la moindre métaphore pour explorer en quelque sorte l`inconscient du texte lui-même: c`est comme si Gombrowicz était devenu poète !

Découvrez "Les évaporés" de Thomas B. Reverdy aux éditions Flammarion :


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Thomas B. Reverdy, professeur de lettres et écrivain présente son dernier ouvrage, le grand secours paru chez Flammarion. Il a reçu le prix Landerneau des lecteurs 2023 pour ce titre. Pau, le Parvis, 17 janvier 2024.
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Citations et extraits (801) Voir plus Ajouter une citation
Elle venait d’avoir vingt ans. C’est un âge où la vie ne s’est pas encore réalisée. Où tout n’est encore que promesses – ou menaces.

Page 10, Flammarion, 2018.
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Depuis quinze ans, le moitié de l’Europe avait trouvé le sens de sa vie dans une chanson des Beatles.

Page 11, Flammarion, 2018.
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L’Angleterre est une petite vieille qui n’a plus la force de rien. L’Angleterre est sur le déclin.

Page 57, Flammarion, 2018.
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L'arrêt est en haut d'une butte plantée de peupliers qui descend jusqu'à la façade de verre brun d'un immeuble administratif de Pôle emploi. Et sur toute la butte, du quai du tramway jusqu'en bas, tout le long du quai, recouvrant l'herbe sur toute la pente comme si les peupliers poussaient dans une décharge, c'est un immense dégueulis de poubelles, depuis des années probablement, parce qu'il y a des sacs plastique carrément décomposés qui s'effilochent dans le vent. Des canettes et des emballages de McDo ou de sandwich grec en polystyrène. Des choses indistinctes qui ont dû être organiques. Même des vêtements, à moitié déchirés. Ça n'a pas d'odeur parce qu'il fait froid et que l'endroit est nettoyé par les rats et les pigeons. Personne ne regarde par là. Paul est le seul à s'effarer, à contempler cette montagne de déchets qui roulent jusqu'au Pôle emploi, se demandant si c'est une négligence de la voirie, une vengeance de la pauvreté ou juste une manifestation du désastre.
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Paul n’a pas toujours été maladroit avec les filles. Il est comme tous ces mecs qui ne sont pas des canons, ni de beauté ni de musculation, et qui se débrouillent autrement, par l’humour.
(page 214)
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Elle a l’impression d’être de quart sur le pont d’un bateau. On scrute la brume à l’affût des craquements des bordages et des bruits de la mer, des brisants et des autres navires, on entend des chuchotements dans les vagues et des cris dans le vent. Quoi qu’on devine, on ne peut quitter le bord pour s’en approcher, il faut attendre que cela surgisse.
(page 250)
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Il savait que parfois, pour survivre, il faut partir. Ce qui veut dire aussi qu'il faut laisser les gens partir. Même ceux qu'on aime.
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Les gens qui n’ont jamais grimpé ne savent pas à quel point c’est facile. On imagine qu’il faut une force herculéenne pour se hisser à bout de bras, les mains crochées dans la paroi, les doigts tétanisés, et tout ce gros corps derrière qui tire vers le bas, mais c’est tout le contraire : ce n’est qu’une question d’équilibre entre les points d’appui, de placement du bassin. Hors le vertige, ce n’est presque qu’une posture de yoga, la même sensation de légèreté dans le mouvement, comme une araignée qui ne pèse plus sur sa toile, avançant de toutes ses pattes à la fois sans jamais pencher d’un côté, le corps soutenu, suspendu comme un ressort. L’alpiniste ne lutte pas contre la pesanteur, il s’en sert pour la défier.
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…. Et moi, avec tous vos conseils à la con, à toi et à ma prof de français, tous vos trucs de Faut dire les choses, et puis Faut croire aux sentiments, et Faut se faire confiance, Faut s’exprimer, Faut que ça sorte, non mais vous ne vous rendez pas compte du bordel que je me suis mis dans la tête à cause de vous. Croire en ses rêves et tout ça. Mais moi, en l’écrivant ce poème, ce matin, j’y croyais tu vois. Moi, je suis vraiment tombé amoureux d’elle, à force. Je me demande même si, de l’écrire, ça rend pas les choses plus réelles, en fin de compte. Serge ?
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Toutes les jeunesses sont éternelles. Après cela nous changeons, nous vieillissons. Nous faisons des choix, plus ou moins, la vie choisit aussi pas mal de choses à notre place, et peut-être qu’avec le temps toutes les bifurcations deviennent de plus en plus automatiques, jusqu’à ce que nous ne fassions plus de choix du tout, jusqu’à ce que nous soyons vieux c’est-à-dire immuables en quelque sorte, mais quand on se retourne, notre jeunesse, elle, est toujours là. Tout le temps de notre vie elle demeure, elle nous sert de repère, elle est là, qu’on ait aimé ou non la vivre, elle est toujours là debout et on y fait toujours la même gueule, qu’elle soit chouette ou pas, la même gueule indécise, étonnée que quand on mourra, le sourire de travers. Notre jeunesse est éternelle.
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