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Citations de Thomas Bernhard (405)


Thomas Bernhard
Le beau c’est l’imprévu.
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Les gens qui quittent une grande ville et qui veulent maintenir leur niveau intellectuel à la campagne, comme disait Paul, doivent être dotés d'un énorme potentiel, et donc d'une incroyable réserve de substance cérébrale, mais eux aussi, à plus ou moins long délai, finissent par stagner et s'étioler, et la plupart du temps, quand ils prennent conscience de ce processus d'étiolement, il est déjà trop tard pour ce qu'ils veulent entreprendre, ils se ratatinent inéluctablement.
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Le monde des bien-portants n'accueille le malade rentré chez lui qu'avec un semblant d'amabilité, qu'avec un semblant de serviabilité, qu'avec un semblant de dévouement ; mais si, par hasard, le malade met vraiment à l'épreuve cette amitié et cette serviabilité et ce dévouement, tout cela se révèle aussitôt n'être que complaisance apparente et simulée.
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"Tous les matins, nous sommes obligés de nous rappeler que nous sommes le fruit de la terrible démesure de nos parents, qui nous ont engendrés dans une véritable mégalomanie procréatrice, nous jetant dans ce monde toujours plus atroce et répugnant que réjouissant et utile."
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Car, avouons-le, les têtes qui nous sont la plupart du temps accessibles sont inintéressantes, nous n'en tirons guère plus que si nous nous trouvions en compagnie de pommes de terre hypertrophiées, qui, plantées sur des corps souffreteux affublés de vêtements d'un goût discutable, traîneraient une existence piteuse, mais hélas pas du tout pitoyable.
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Thomas Bernhard
Que ne pensons-nous pas et que ne disons-nous pas, et nous croyons être compétents et ne le sommes tout de même pas, c'est là la comédie, et quand nous demandons, comment cela va-t-il continuer, c'est la tragédie.

dans Maîtres Anciens - Comédie -
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Le malade qui a été loin de chez lui pendant des mois y revient comme quelqu'un à qui tout est devenu étranger, et qui doit peu à peu et à grand-peine se familiariser à nouveau avec tout, tout se réapproprier.
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Tout comme d'autres essaient constamment, toute leur vie, de gagner et de garder une fortune plus ou moins grande, ou un art plus ou moins grand, voire le grand art, et n'hésitent pas, tant qu'ils vivent, à exploiter par tous les moyens et en toutes circonstances cette fortune et cet art, et à en faire le centre unique de leur vie, Paul a, toute sa vie, défendu jalousement, gardé pour lui et mis au centre de sa vie sa folie, par tous les moyens et en toutes circonstances, tout comme moi ma maladie des poumons, tout comme moi ma folie, tout comme moi en fin de compte, à partir de cette maladie des poumons et de cette folie, pour ainsi dire, mon art.
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Il était tout sauf un discoureur ou même un phraseur, dans un monde qui semble n'être fait que de discoureurs et de phraseurs.
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"VERA
Parfois j'ai envie
de te conduire à la falaise
là où c'est très abrupt
et de te pousser en bas
dans l'eau"
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Mon désespoir vient à minuit
et me regarde comme si j’étais mort depuis longtemps
noirs les yeux et le front fatigué de fleurs
le miel amer de ma tristesse goutte sur la terre malade
qui me tient souvent éveillé les rouges nuits,
pour voir la mort inquiétante de l’automne.

Mon désespoir vient à minuit
La vallée est différente, la lune nage sur les prairies,
Le croissant brisé de la soirée furieuse est adossé
Au rebord de la fenêtre et me regarde.
Je sais très bien que je suis fracassé
Tel ce croissant, personne ne me trompe maintenant,
Pas non plus le fleuve qui prononce son verdict
Avant le matin.
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Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit,
rien de ce tourment qui m'épuisait
comme la poésie qui portait mon âme,
rien de ces mille crépuscules, de ces mille miroirs
qui me précipiteront dans l'abîme.
Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit
que j'ai dû traverser à gué comme le fleuve
dont les âmes sont étranglées depuis longtemps par les mers,
et tu ne sais rien de cette formule magique
que notre Lune m'a révélée entre les branches mortes
comme un fruit du printemps.
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Je ne me supporte pas moi-même, et, moins encore, une meute de gens comme moi.
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Nous étudions une œuvre grandiose, disons voir l’œuvre de Kant, et cette œuvre se réduit finalement à une petite tête de Prussien de l’Est, en l’occurrence celle de Kant, et à un monde tout à fait vague de nuit et de brouillard qui s’avère au bout du compte aussi inopérant que tous les autres, dit-il, pensai-je. (...) Les grands penseurs, nous les avons enfermés dans nos bibliothèques d’où ils nous regardent fixement, à jamais voués à la dérision, dit-il, pensai-je. Tous ces gens ont violé la nature, dit-il, ils ont commis le crime capital contre l’esprit, c’est pourquoi ils sont enfermés par nous pour toujours dans nos bibliothèques. Car dans nos bibliothèques, ils étouffent, voilà la vérité. Nos bibliothèques sont en quelque sorte des pénitenciers où nous avons enfermé nos grands esprits, Kant naturellement dans une cellule individuelle, de même que Nietzsche, de même que Schopenhauer, Pascal, Voltaire, Montaigne, tous les très grands dans des cellules individuelles, les autres dans des cellules collectives, mais tous pour toujours et à jamais, mon cher, pour l’ éternité et jusqu’à l’infini, voilà la vérité. Et gare à celui qui, coupable du crime capital, prend la fuite, gare à celui qui s’évade, il est aussitôt mis à mal et tourné en dérision, voilà la vérité.
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Comme quatre-vingt-dix pour cent de l'humanité, je voudrais au fond toujours être là où je ne suis pas.
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Comme tous les autres médecins, ceux qui soignaient Paul se retranchaient derrière le latin médical, qu'ils dressaient peu à peu comme une muraille infranchissable et inexpugnable entre eux et leur patient, tout comme leurs prédécesseurs depuis des siècles, à seule fin de masquer leur incompétence et de jeter le voile sur leur charlatanisme.
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Beaucoup se suicident dans leur cinquante et unième année, pensai-je........ Très souvent, la cause en est la honte que, passé cinquante ans, le quinquagénaire éprouve, précisément pour avoir franchi cette limite. Car cinquante ans, c'est amplement suffisant, pensai-je. Nous tombons dans la vulgarité quand nous passons la cinquantaine et continuons néanmoins à vivre, à exister. Nous sommes assez lâches pour aller jusqu'à la limite, pensai-je...
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Sa famille possède encore aujourd'hui différentes propriétés dispersées au milieu des forêts, au fond de merveilleuses criques du lac, et de vallons perdus, sur des coteaux et des cimes : des villas et des fermes, des pavillons de chasse et de simples abris, où les Wittgenstein, aujourd'hui encore, passent les répits qu'ils ménagent à grand-peine dans les activités plutôt déplaisantes qui permettent d'être riche.
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Nous tombons dans la vulgarité quand nous passons la cinquantaine et continuons néanmoins à vivre, à exister. Nous sommes assez lâches pour aller jusqu'à la limite, pensai-je, et nous devenons doublement lamentables une fois que nous avons franchi le cap des cinquante ans.
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Mais en fait, la catastrophe, pour Wertheimer, s’est déjà manifestée au moment où Glenn a dit à Wertheimer qu’il était «sombreur» ; ce que Wertheimer avait toujours su avait été formulé par Glenn Gould, soudainement et sans prévention, comme je dois le dire, à sa manière bien canadienne-américaine ; Glenn a porté un coup fatal à Wertheimer avec son «sombreur», pensai-je, non pas parce que Wertheimer a entendu alors pour la première fois ce concept, mais parce que Wertheimer, sans connaître ce mot de «sombreur», était depuis longtemps familiarisé avec le concept de sombreur et que Glenn Gould a formulé le mot sombreur à un moment décisif, pensai-je. Nous disons un mot et nous anéantissons un homme, sans que cet homme anéanti par nous s’aperçoive, au moment où nous l’anéantissons d’un mot, qu’il a reçu un coup fatal, pensai-je. Un tel homme, confronté à un tel mot fatal en tant que concept fatal, est loin de se douter alors de l’effet fatal du mot et du concept en question, pensai-je (...) Nous disons un mot fatal à un homme et nous ne sommes naturellement pas conscients sur le coup que nous lui avons effectivement dit un mot fatal, pensai-je.
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