Thomas Campi

Groïnk ! Groïnk ! Groïnk !
Grand-père : Hé bé... Déjà, il t'a adopté. Il a bon caractère, ce Mussolini.
Roméo : Hihi... Mussolini ?
Grand-père : Si. Pour un gros porc, j'ai pas trouvé meilleur nom.

-Je ne comprends pas qu'on puisse faire copain-copain avec un cochon puis le manger après! C'est sans doute à la guerre que tu as appris à faire des horreurs pareilles, hein, grand-père!
-Comparer la guerre avec la nourriture, ça, tu peux pas faire! On fait du cochon pour le manger!
-Je n'aime pas manger un cochon que je connais!

- Hé, tu sais que t'as toujours pas essayé de m'embrasser ?
- Tu m'avais dit de pas le faire...
- Oui... Mais il ne faut pas toujours écouter ce que les filles racontent... Ils sont bêtes, les garçons.
(p. 92)

- [...] n'essaie pas d'en profiter pour m'embrasser.
- Quoi ?
- Les garçons, vous êtes tous comme ça. A vouloir embrasser les filles tout le temps.
- Pas moi.
- Promis ?
- Oui... [tandis qu'elle approche :] T'es pas si moche.
- Hmm... Tu sais parler aux filles, toi.
(p. 51)

- Grand-père ...
- Hm ?
- Tu ris !
- Toujours quand je travaille le raisin.
- Pourquoi ?
- Ça me rappelle l'Italie. Et quand le vieux chiant pense à l'Italie, il est de bonne humeur ! C'est comme ça que tu m'appelles quand je suis pas là, no ? 'Le vieux chiant'...
- Non, non.
- Si o no ?
- Si...
- Bah. Moi, je t'appelle 'stupidino' même quand tu es là, alors...
- Ça veut dire quoi ? Jeune chiant ?
- Non, 'petit con'. Hahaha !... Tu sais, Roméo... Moi aussi j'ai été un 'stupidino'.
- Quand t'avais mon âge?
- Toute ma vie.
(p. 76-78)

- Vois-tu, Roméo, les choses sont souvent plus compliquées qu'on ne le croit...

-On fait du cochon pour le manger !
-Je n’aime pas manger un cochon que je connais.

Il suffit qu'on ait une petite vie discrète pour que les gens fassent comme si vous n'étiez pas là. Mais on existe, bon sang.

"- A quoi ils servent tous vos bouquins ?
- A quoi ils servent....
.... Je ne sais pas. Peut-être à rendre la vie moins difficile."

- Hé ! Tu sais que t'as toujours pas essayé de m'embrasser ?
- Tu m'avais dit de ne pas le faire ...
- Oui ... Mais il ne faut pas toujours écouter ce que les filles racontent.
Ils sont bêtes les garçons.

(page 92)

Très vite J'ai remarqué son sourire. Pas un sourire de politesse, non.
Le sourire d'un type heureux.
Le sourire ne me dérange pas habituellement. Au contraire, j'aime les gens qui sourient pour saluer, remercier...
Ce qui m'insupporte, c'est que ce type sourit sans raison.
Travailler comme fonctionnaire aux chemins de fer a des avantages, mais ne rend pas heureux.
Comment un type qui a la même vie que moi peut-il afficher un tel sourire? Ça m'echappe, Ça me révolte, Ça m'énerve!

Qu'est-ce que le cochon vient faire là dedans?
Mussolini était le chef des italiens. Il s'est allié à Hitler pendant la guerre. Depuis, tous mes porcs s'appellent Mussolini!

- Tu veux vraiment savoir ? Je l’ai coupé moi-même. Pour un doigt perdu dans la mine, ils donnaient une prime. De l’argent. Ton père était tombé malade. Il fallait de l’argent pour le soigner. Alors, je me suis coupé le pouce, le doigt qui payait le plus.

Il était pauvre, il avait trois enfants, les macaronis restaient impayés, comme la maison qui abritait les trois enfants et les macaronis.

Pour critiquer les gens il faut les connaître, et pour les connaître, il faut les aimer.

- Je ne comprends pas qu'on puisse faire copain-copain avec un cochon puis le manger après ! C'est sans doute à la guerre que tu as appris à faire des horreurs pareilles, hein, grand-père !
- Comparer la guerre avec la nourriture, tu peux pas faire !

(page 87)

p.122.
Mon enfance à moi, c'était ça, Roméo... Des cris et des disputes à longueur de journée.

Ah ! Chère Juliette, pourquoi es-tu si belle encore ?

-T'es pas si moche.
-Hmm, tu sais parler aux filles, toi.

À 18 ans, on m'a envoyé à la guerre. Benito Mussolini, il m'a dit de tirer. Je savais pas sur qui mais j'ai dit oui...Puis on m'a dit : "Va en Belgique !" J'ai dit oui ! "Descends à la mine" ? Oui ! "Crève de misère" ? Oui, oui, oui ! J'ai jamais décidé de rien...Comme si cette vie était pas la mienne.