AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Thomas Frank (4)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Le populisme, voilà l'ennemi !

Comme on distingue le terme libéral en français de celui de liberal en anglais, il faudrait tout autant distinguer populisme à l'américaine et populisme à l'européenne, deux correspondances qui n'ont pas du tout les mêmes échos.

Le terme de démagogue serait préférable en français, plutôt que populiste.

Mais concernant cet essai, la réflexion de Thomas Frank est limpide et bien ancrée historiquement: d'une résistance paysanne contre les monopoles en 1890, on passe à Roosevelt et à la faillite du système capitaliste dans les années trente, ensuite par Martin Luther King et sa Freedom society, suivi de Reagan puis de Trump en tant que démagogues de service.

Le fil rouge de l'essai nous mène de l'anti-populisme (règne des experts, médias dominants, incompétence du petit peuple à juger de la gravité des événements, confiscation du pouvoir) jusqu'à la perversion d'un idéal et de la récupération d'une culture populaire historiquement valide par ces usurpateurs que sont Carter, Clinton et autres Bush.

Lumineux!
Commenter  J’apprécie          10
Le populisme, voilà l'ennemi !

Thomas Frank réhabilite la tradition populiste américaine du XIXe siècle et revient sur l’opposition que rencontrent le plus souvent les politiques favorables au peuple.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoi les pauvres votent à droite

Comment les pauvres scient la branche sur laquelle ils sont assis !



Je me suis toujours posé cette question et enfin quelqu'un y répond. Thomas Frank a enquêté dans son Kansas natal, dont la vive tradition populiste de gauche y a disparu depuis quelques temps. Là-bas il a vu s'exaucer le rêve des conservateurs; une fraction de la classe ouvrière leur procure les moyens politiques de démanteler les protections autrefois arrachées par le monde ouvrier. Frank avance différentes explications que l'on peut étendre à tous les états Unis ainsi qu'à d'autres pays. L'auteur nous montre que la droite américaine n'a pas attendu R.Nixon, R.Reagan et G.W.Bush pour découvrir l'usage qu'elles peuvent faire des sentiments traditionalistes, nationalistes ou simplement réactionnaires d'une fraction de l'électorat populaire. Il n'oublie pas non plus de souligner la part de responsabilité de la gauche dans ce phénomène.

Une très bonne analyse très éclairante, accompagnée d'une excellente préface de Serge Halimi plus centrée sur la France.

Un seul regret, les nombreuses coquilles de cette édition.
Commenter  J’apprécie          10
Pourquoi les pauvres votent à droite

En quelques mots : les Démocrates ne touchent plus l'Amérique moyenne parce qu'ils ne veulent plus froisser le monde des affaires (ils ont des intérêts) et donc ils perdent leurs atouts sur les questions économiques. Les liens de cause à effet entre le système économique (libéralisation, dérégulation, libre marché etc) et l'état catastrophique des situations financières n'étant plus une ligne de conduite électorale, les Républicains en profitent pour gagner du terrain politique, avec toute leur fils de puterie qui leur est propre, par les débats (enfin acharnements fanatiques, dégueulis de sophismes, hypocrisie crasse, discours à sens unique) sur les valeurs morales, véritable cœur de l'Amérique. Le rationnel n'a plus pied dans ces marécages putrides vomissant les sacro-sainte Constitution et autre Bible poussiéreuse dans un concert de braillements anti-avortement, pro-armes, anti-homosexualité, anti-évolutionnisme ou encore contre le social pour arriver à un final paroxystique : le droit ultime à se foutre dans la dèche et à en redemander.



Le combat contre le progressisme est perdu d'avance, mais ce n'est pas la victoire (et la mise sur pied des changements qu'il crie nuits et jours) que recherche le politicien Républicain radical, c'est la culture de la haine, la position de victime (alors qu'ils sont au contraire toujours en position de force, majoritaires) afin d'embrumer l'électeur dans l'émotion et dans une rage dichotomique entre l'intellectuel riche, cosmopolite, hérétique et arrogant et le "vrai" américain travailleur, humble, pieux, simple, qui ne demande qu'à être laissé tranquille et n'affiche pas une superficialité mondaine à coups de cafés latte, voitures étrangères et autres nourritures végétariennes (le vrai américain ne peut que poser comme paradigme le divin barbecue-bière - démagogie très prisée lors d'une recherche d'électorat, dont ne se prive pas un Bush fils par exemple). S'en suit un véritable sabordage masochiste produit par un Républicain préférant son droit à la liberté (liberté pour les entreprises tentaculaires s'entend, blague à part, droit à l'auto-destruction) et à l'auto-flagellation plutôt que de soutenir ces odieux snobs élitistes déconnectés du réel (en cela, le réactionnaire ne se fera pas prié pour étaler ses valeurs authentiques bien qu'il se gardera bien de quitter son domaine luxueux ou d'envoyer ses enfants dans une école commune) et du chemin juste (l'Amérique est en perdition en mains de ce réseau d' universitaires bourgeois). "Baissez les salaires, licenciez, menacez de décentraliser, mais par pitié, acceptez ces cadeaux fiscaux !". Le Républicain accepte les absurdités économiques car il n y voit que la main vile du libéral (ouais libéral = démocrate, contrairement en Europe) et ne voit pas l'ombre pourtant si criante de son "conservateur vertueux", ou plutôt ces questions sont sans lien avec ce dernier et ne l'intéresse pas car l'importance revient aux questions morales. Le parti Démocrate est ainsi en stagnation du fait de sa volonté centriste, sa perte de désignation des maux par la lutte des classes. Mais le problème profond de cette Amérique vient sans doute de l'enracinement maladif du religieux, dont rien ne peut conjurer les "tant que". Une Bible, un Fusil.



A noter que l'auteur parle presque exclusivement de son Kansas natal, très documenté au passage, il n'a que pu pleuré devant cette anomalie (?) qui est la risée du pays. A savoir qu'il n'a pas toujours été critique envers les Républicains ayant grandi en compagnie de la frange millionnaire de sa ville, son revirement (pas sur tout) ne viendra que plus tard. L'analyse sociologique (outils ignoré du Républicain, ce qui l'arrange bien) s'arrête au mandat du Bush fils, il aurait été intéressant d'observer le Kansas de l'ère Trump et encore plus celle d' Obama.

A noter que je déteste la politique (aparté, je ne crois pas trop au concept de partis, qui est plutôt malsain pour l'esprit critique. Le véritable problème des Etats-unis provient d'ailleurs de ce manichéisme politique ne pouvant satisfaire pleinement l'électeur et favorisant les stratégies ad hominem/personam au détriment du discours intrinsèque) donc ce qui précède n'a pas caractère à la brillance.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Thomas Frank (53)Voir plus

Quiz Voir plus

Scarlett et Novak

Qu'est-ce qu'est Scarlett ?

un téléphone
un brightphone
un biphone
un sonephone

10 questions
16 lecteurs ont répondu
Thème : Scarlett et Novak de Alain DamasioCréer un quiz sur cet auteur

{* *}