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Citation de David_


C’est ainsi que se déploie massivement, au tournant du nouveau siècle, une économie minière informelle reposant sur l’énergie musculaire humaine, sur l’extraction à la pelle, à la pioche, au marteau, au burin.
Et sur la très jeune moyenne d’âge des mineurs, l’étroitesse de nombreux boyaux miniers ne les rendant accessibles qu’aux enfants.

Les creusets extraient les minéraux. Des négociations installés sur place les achètent et les font transporter jusqu’à des comptoirs dans les villes de l’est Kivu et au Rwanda : le délabrement des infrastructures par deux décennies de guerres est tel que le transport à pied et à dos d’hommes est courant. En retour, les creuseurs reçoivent des produits de première nécessité.
Les comptoirs une fois atteints, la marchandise passe la frontière entre économie de pillage et économie légale : des courtiers et des sociétés spécialisées dans le commerce de minéraux servent d’interface entre les comptoirs et des multinationales métallurgiques, basées en particulier aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique et en Chine. Ces multinationales étant équipées pour le traitement du cobalt et du tantale, elle fournissent ensuite les usines des multinationales productrices de téléphones portables, de smartphones et d’ordinateurs.

Par voie de conséquence, les ordinateurs sont actuellement la catégorie de biens pour laquelle la probabilité d’utilisation de l’esclavage moderne - autrement dit de travail forcé - est la plus élevée au monde. Que ce soit sous forme de travail forcé ou sous celle, hors sujet dans notre étude, du mariage forcé, plus de 1 million de Congolais sont aujourd’hui réduits en esclave moderne, ce qui concentre dans ce seul pays le quart du total de l’esclavage moderne pour toute l’Afrique.
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