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Citation de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Alice l'avait donc embrassé pour la deuxième fois et, en lui rendant son baiser, il s'était demandé s'il devait mettre beaucoup de langue ou pas. Il savait que certaines filles (comme Charlotte par exemple, dans le souvenir de l'unique nuit qu'il avait passée avec elle) embrassaient à grands coups de langue. Dans ce souvenir, Charlotte lui avait léché, pour ainsi dire, l'intérieur de la bouche, comme si en faisant la vaisselle, elle passait une éponge dans une casserole. Charlotte, dans ses baisers, avait semblé vouloir l'aspirer tout entier, le digérer comme un bout de viande, d'ailleurs, comme dans toute opération de digestion, la salive tenait une place importante: elle dégoulinait, elle moussait, elle écumait comme les eaux furieuses d'un barrage cédant sous la pression d'un lac après l'orage. D'autres (Pauline) avaient une langue plus retenue, un petit animal tapi derrière les dents et sortant avec circonspection comme pour vérifier le temps qu'il fait ou s'assurer de l'absence de prédateur. Mais la langue d'Alice ne faisait partie ni de la première ni de la seconde catégorie. C'était une langue délicate et parfumée, elle goûtait le thé exotique, un peu de sucre, un peu d'agrume, c'était une langue qui vint dire bonjour à la sienne avec l'enthousiasme joyeux d'un chien qui sort faire une belle balade.
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