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Citations de Thomas H. Cook (526)


- Et de quelle peur s’agit-il ? [ …]
- Qu’à la fin de ma vie, à mon dernier souffle, tout me paraisse n’avoir été qu’une vaste perte de temps.
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- Que dites-vous de tout ça ? demanda-telle à brûle pourpoint ?
- Tout quoi ?
-- Toute cette agitation. Tout ce qui se passe en ville.
- Ca me navre.
- Mais de nous les Noirs, insista Esther. Que pensez-vous-vous, à titre personnel de nous ?
Il prit alors conscience qu'on ne lui avait jamais posé cette question et, sur le moment, ne sut que répondre. Puis il se souvint du jour où petit garçon, il s'était rendu compte que les Noirs s'asseyaient toujours au fond du tramway. Il avait demandé à sa mère qu'elle en était la raison, et elle s'était contentée de lui répondre : "Parce que ça leur plaît." Mais son père avait riposté : "Mais non ! Personne n'aimerait y être obligé." Y être obligé ? Ce fut la première et dernière conversation qu'il avait entendue sur ce sujet et pourtant, au fil des années, il n'avait jamais lancé un coup d'oeil vers le fond d'un tramway et vu les visages noirs tournés vers lui sans repenser à cette remarque de son père.
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La désillusion est un cadeau mal ficelé, Sam, m'avait-elle dit sans détour. Ce n'est pas ce que disait Fitzgerald ?
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Comme vous êtes Américain, je vais tout vous raconter tout de suite.
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Je ma rappelai qu'Ufala n'avait jamais pu s'adapter au balai à poils souples, lui préférant celui de paille au manche plus court dont le style avait peu évolué depuis son prototype, le besma, mot qui signifie "fagot de brindilles". Elle en venait à se voûter pendant qu'elle balayait, labeur à se briser les reins, chaque fois que je désignais l'autre balai flambant neuf que j'avais rapporté de Rupala, elle secouait la tête en signe de refus. Un jour que j'en avais parlé à Martine, celle-ci m'avait rétorqué, le sourire aux lèvres : "Le plus difficile dans la vie, Ray, c'est de comprendre ceux qu'on ne comprend pas."
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De la joie. Oui, c'était cela, me remémorai-je. Martine puisait la sienne dans les formes, les sensations, les goûts et les bruits du Lubanda et, parmi ces délices éminemment sensuelles, elle se réveillait chaque matin comme au jour de Noël et là, devant ses yeux, étalés sous le sapin scintillant entrelacé de couleurs vives et de noeuds dorés, se trouvaient les plus savoureux plaisirs de la vie qu'il le lui restait plus qu'à déballer.
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Il m'escorte jusqu'en haut des grandes marches que l'on a balayées avec soin. Tout est bien astiqué, bien ciré. J'ai conscience que, dans certains pays étrangers, des murs provisoires en contreplaqué ou tôle ondulée sont parfois construits pour dissimuler les bidonvilles aux yeux d'un visiteur officiel tel que moi. Il peut arriver que des mesures plus extrêmes soient prises. Quand de hauts dignitaires venaient à Addis-Abeda, par exemple, Haïlé Sélassié ordonnait de rassembler les mendiants et de les conduire dans le désert à bord de bétaillères. Si les visiteurs devaient séjourner deux jours, on déposait les indigents à deux jours de marche de la capitale. S'ils y demeuraient trois jours, la distance devenait celle de trois jours de déambulation. Beaucoup d'entre eux ne survivaient pas à ce trajet de retour, mais le désert est vaste et les vautours sont efficaces, si bien que leurs cadavres brûlés par le soleil avaient tôt fait de disparaître. Les visiteurs étrangers n'avaient jamais vent de tout cela, raison pour laquelle Martine s'était fait un devoir de me raconter cette sinistre page de l'histoire éthiopienne lors d'une des nombreuses soirées que j'avais passées chez elle.
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Frank tenta un instant de voir le monde tel que le voyait Morrison, mais il fut rapidement confronté à sa propre incapacité à concevoir un monde aux divisions nettes où un être humain était forcément en sécurité quelque part et en danger ailleurs. Lui considérait plutôt la vie comme un paysage perpétuellement changeant, dans lequel il n'existait pas de territoire isolé, ni de rempart infranchissable, ni aucun endroit assez en hauteur pour empêcher que la marée ne s'y engouffre et emporte tout sur son passage.
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A ce moment là, sembla-t-il à Frank en lisant le court article en page seize, Hannah avait perdu son ton juvénile. Maintenant, son style était fort, assuré, et empreint d'une conviction farouche...

La justice, ce n'est pas un rassemblement, si nombreux soit-il. La justice, ce n'est pas un salaire, si juste soit-il. La justice, c'est une philosophie de la vie, par laquelle on considère l'autre, et les droits de cet autre, et ce que cet autre fait pour vous et ce que vous faites pour lui. La justice, c'est la façon dont on s'intègre, et la façon dont on permet aux autres de s'intégrer. La justice isolée n'existe pas. La justice solitaire n'existe pas. Aucune oeuvre juste ne peut isoler l'autre. La justice est le grand principe unificateur de toute vie. Une vie isolée peut rechercher le confort. Une vie isolée peut rechercher l'amour. Mais la vie totale, quand elle est vécue ensemble, recherche la justice.
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Il avait envie de faire démarrer quelque chose, mais il ne savait pas quoi, et l'idée le frappa soudain qu'il vivait depuis trop longtemps dans un état d'attente impuissante. Il ne savait pas ce qu'il attendait, seulement que quand ça viendrait, ce serait enveloppé autrement, qu'il ne reconnaîtrait pas la chose jusqu'à ce que, comme une main dans le noir, ça le saisisse par derrière.
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L'innocence n'est pas un bouclier.
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Imaginer les événements, ce n'est pas découvrir la vérité.
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Elles étaient devenues amies grâce à leurs caractères contradictoires, chacune devant posséder précisément, et en proportion juste, ce qui manquait à l'autre.
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Un jour il m'a dit: "Ce n'est pas ce qu'on confie à un ami qui montre combien on l'aime, mais ce qu'on s'abstient de lui confier."
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La vie est un jeu d'ombres, après tout.
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Ce qui est sûr, c'est que j'éprouvai le besoin de me secouer et de me changer les idées car il arrive un moment où la mémoire devient une plage truffée de mines sous le sable de laquelle sont enfouies toutes les nombreuses pertes d'une vie.
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[...] j'avais aussi remarqué que toutes ses dents étaient de travers, comme deux rangées de pierres tombales d'un cimetière qu'on aurait profané.
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En cet après-midi d’août 1926, alors que j’étais assis sur les marches de l’église, lisant un ouvrage d’histoire militaire, ma passion du moment, le car s’arrêta à quelques mètres de moi. De cette distance, je vis s’ouvrir ses portes dont les charnières métalliques grincèrent dans la chaleur de cette fin de journée. Une grosse dame accompagnée de deux enfants descendirent les premiers, suivis d’un homme âgé qui fumait la pipe et arborait une casquette de capitaine bleu marine, le genre « vieux loup de mer » qu’on voyait souvent au cap Cod en ce temps-là.
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À l’époque, l’église congrégationaliste se dressait à l’entrée est de Chatham, d’un blanc immaculé hormis sa haute et sinistre flèche. Un arrêt d’autocar se trouvait à l’angle sud de l’édifice, marqué par un poteau blanc où les cars venant de Boston chargeaient et déposaient les passagers qui, pour une raison ou une autre, ne voulaient pas prendre le train.
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Puis, de but en blanc, je repense à elle. Pas à la jeune femme que j’ai connue il y a si longtemps, mais à la petite fille qui contemple au loin la mer d’un bleu étincelant, son père, à côté d’elle, lui disant ce que tous les pères disent depuis toujours à leurs enfants : que l’avenir leur tend les bras, que c’est un pré d’herbe tendre qui n’abrite aucune sombre forêt. Je la revois dans son cottage, ce jour-là, je réentends sa voix, ses paroles tintent encore à mon oreille, distantes clochettes, porteuses de la foi qu’elle eut brièvement en la vie. Ne te prive pas, Henry. Il y en a pour tout le monde.
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