Les familiers des bois savent reconnaître chaque essence d'arbre aussi bien à sa voix qu'à son port. Sous la caresse du vent, les sanglots et les gémissements des sapins ne sont pas moins distincts que leur va-et-vient ; le houx siffle en luttant avec lui-même ; le frêne chuinte, parcouru de frémissements ; le hêtre crépite en balançant ses branches plates. Et l'hiver qui, en les dépouillant de leurs feuilles, vient altérer leur chant sylvestre, ne peut cependant faire qu'ils soient moins reconnaissables.