William Lebghil est un visage connu des petits et des grands écrans, du squatteur de banc à la sortie du lycée dans la série "Soda", au côté de Kev Adams au début des années 2010, aux chaises de la cantine, du lycée encore mais en prof d'anglais, dans "Un métier sérieux", de Thomas Lilti, en septembre dernier.
Jouant souvent le meilleur copain du rôle principal, il est cette fois la tête d'affiche de "La vie de ma mère" , tendre premier film de Julien Carpentier.
Il y interprète un florissant chef d'entreprise qui doit jongler avec une mère bipolaire, incarnée par une Agnès Jaoui survoltée.
L'oeil pétillant et malicieux qu'on lui connaît habituellement laisse place à un regard plus dur, celui de quelqu'un qui a dû devenir adulte trop tôt.
Un rôle de composition pour ce trentenaire qui, lui, a plutôt été chouchouté enfant.
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"à 25 ans, quand on se dirige vers une carrière de médecin généraliste, c'est quand même un aveu de faiblesse totale de se dire qu'un enfant de 8 ans a décelé chez moi tout ce qui faisait le contraire d'un médecin. C'est à dire le manque d'assurance, le doute, la possibilité de me faire plier "
Pourquoi on n'impose pas aux médecins d'aller travailler à tel ou tel endroit? Même si leurs études durent dix ans, ce sont des études publiques.Je vois bien à quel point cette mesure serait extrêmement impopulaire, mais ça me parait tellement aberrant que les médecins n'aient pas obligation en la matière.
On me le reproche souvent : c'est facile de dire ça, alors que je suis parti faire du cinéma. C'est vrai que c'est facile. Mais c'est aussi une culpabilité que je porte et qui n'est certainement pas étrangère au fait que j'essaie de parler de médecine dans mes films .
C'est un métier difficile que le métier de soignant. On est confronté à la mort, à la maladie, à la douleur, à la souffrance. Mais je crois que les médecins, les infirmiers, les infirmières, les aides-soignants, les aides-soignantes, les agents hospitaliers, sont tous formés à supporter cette violence là. Elle fait partie, d'une certaine manière, de leur moteur : l'envie d'aider.
Ce qui engendre la souffrance, c'est profondément de ne pas pouvoir faire son travail dans de bonnes conditions.
La question: Est-ce que je suis médecin? est au cœur de beaucoup de mes interrogations. Et toutes celles qui en découlent: Est-ce que je suis le fils de mon père médecin ? Est-ce que je suis le fils d'un père médecin?
Ce questionnement m'est apparu très fortement au moment où j'arrive dans cet hôpital et où objectivement je ne suis plus vraiment médecin puisque je n'ai plus les compétences qui sont celles d'un médecin en activité. Et pourtant, je me vis comme médecin parceque je viens aider en tant que tel...Or, comme je l'ai précédemment évoqué, le Conseil de l'Ordre a remis en question mon droit à venir aider.
Ce qui nous réunissait, c'était la fiction. C'était ce que nous étions en train de raconter, ce que je m'évertue à exposer depuis des années à travers mes films et la série. Ces hommes et ces femmes qui nous soignent, ces prolétaires de la médecine que sont les soignants, ces médecins étrangers précaires. Tous ces gens qui font l'hôpital et qui s'abîment jour après jour, garde après garde.
Et je me suis dit "c'est dingue", on sait les sacrifices que les soignants ont faits sur le terrain, mais je n'avais pas imaginé le revers de la médaille : combien c'était douloureux pour certains de ne pas pouvoir aller aider.