Magie bestaat in de geest van degene die erin gelooft, niet in het daadwerkelijke beïnvloeden van de realiteit.
[La magie existe dans l'esprit de celui qui y croit, pas dans la véritable influence de la réalité.]
Si tu sacrifies quelques chose qui n'a pas d'importance à tes yeux, ça sert à rien.
Fais demi-tour ! Fais demi-tour ! Il n'est pas trop tard ! Qu'est-ce que tu espères ? Et les forces que tu risques de réveiller, tu y as pensé ? C'est de la folie !
Non, pas de la folie, songea-t-il. De l'amour. Katherine lui avait montré ce qu'était réellement le chagrin insoutenable. Seuls ceux qui ont autant souffert peuvent prendre des décisions par amour.

- Tu sais ce qui m’amuse chez elle ? dit Justin d’un ton songeur. Pour un personnage de contes de fées, elle est vraiment hideuse.
- Où t’es allé pêcher cette histoire de conte de fées ? le reprit Burak. C’est un phénomène surnaturel.
- Les sorcières n’apparaissent que dans les contes de fées. CQFD.
- N’importe quoi ! Ta mère t’a bercé trop près du mur ou quoi ? D’ailleurs, les personnages de conte de fées n’existent pas dans la réalité.
- Et comment tu réagirais si le Petit Chaperon rouge apparaissait devant toi ? répliqua Justin avec un sérieux indéniable, prouvant qu’il ne prenait pas la question à la légère. Est-ce que ça en ferait soudain un phénomène surnaturel ? Ou est-ce que ce serait un personnage de conte de fées ?
- Non, juste une gonzesse obsédée par les tampons usagés, intervint Jaydon.
Burak s’étrangla avec son cappuccino et éclaboussa sa chemise ; Lawrence rit à s’en faire péter les côtes.
Ils en font un peu trop pensa Tyler.
- Putain ! T’es vraiment un grand malade, mec.
- À propos, ajouta Lawrence, après avoir repris son souffle. Dans le Projet Blair Witch, la sorcière n’était pas non plus un personnage de conte de fées.
Et cet argument que Justin ne pouvait réfuter mit plus ou moins un terme à la discussion.
Certaines personnes trouvent espoir et réconfort ou reprennent confiance en faisant le signe de croix ou en évitant de marcher sous une échelle ; toi tu offres un fanion à la sorcière. La magie existe dans l'esprit de ceux qui y croient, pas à travers sa véritable influence sur le monde. Même mon fils de treize ans, bien obligé d'accepter qu'à Black Spring la réalité est "différente", semble le comprendre. Qui peut prétendre connaitre ses propres enfants ?
Et avec chaque kilomètre parcouru, l'acier scintillant descendait implacablement sur eux, le sifflement de la lame se rapprochant de plus en plus: gauche, droite, gauche droite, telle une horloge ancienne annonçant brutalement la fin de tout ce qu'ils connaissaient, la fin de tout ce qu'ils aimaient.
Le trajet du retour. Le moindre détail étincelait comme une pierre précieuse dans son esprit. Le soleil bas qui l'aveuglait dans le rétroviseur. La lumière pâle au-dessus de l'Hudson. Jocelyn, suggérant d'adopter un nouveau chien. Chaque fois qu'il se repassait cette séquence, il était pris d'une envie de hurler aux Steve et Jocelyn de son fantasme de faire demi-tour et de s'éloigner au plus vite. Qu'espérait-il ? Effacer la suite ? Mais c'était comme de regarder un film d'horreur dont la fin est déjà écrite. Et pour eux, elle les attendait au bout de la route.
Ne le laisse pas s'en aller, parce que tu ne te le pardonneras jamais. Ta douleur, entretiens-la ; s'il y a une flamme, ne la souffle pas. Laisse-la brûler, alimente-la au besoin. Oui, alimente-la...
Cette vieille blessure n'avait pas refait surface depuis plus de quinze ans - enterrée, exactement comme Fletcher, dans un trou derrière la maison, pensa-t-il distraitement. Mais « enterré » n'était pas nécessairement synonyme d' « oublié ».
Au diable ces gens et leur succession interminable de décisions égoïstes. Maudit soit leur refus de chercher la réconciliation, maudite soit leur incapacité à aimer, leur obstination malsaine à ne voir que la laideur, et jamais la beauté.

« Les Delarosa se dévisagèrent en fronçant les sourcils. En d’autres circonstances, leur façon d’agir parfaitement synchrone aurait presque semblé comique.
— Vous devez comprendre que la superstition était profondément enracinée chez ces populations, poursuivit Pete. N’oublions pas que nous avons affaire à des gens qui devaient survivre dans un milieu totalement inconnu, à une époque où il n’y avait pas la moindre sécurité. Ils avaient quitté l’Europe des épidémies, des mauvaises récoltes et des bandits, pour le Nouveau Monde, plein de bêtes sauvages et de démons. Personne ne savait quel genre de forces surnaturelles hantait les bois à l’ouest des colonies. Une situation pour le moins désagréable. Sans la science, ils n’avaient que des contes de bonne femme ou des signes auxquels se raccrocher. Ils craignaient Dieu tout-puissant et avaient peur du Diable. Ça a laissé des traces facilement reconnaissables sur les forêts environnantes – pensez seulement au nom de la colline derrière chez nous. »