Dans le cadre du 36e édition du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis.
Une classe du lycée Maurice Ravel à Paris a eu la chance de rencontrer l'autrice-illustratrice Tillie Walden, récompensée d'un Eisner Award pour son dernier ouvrage « Sur la route de West » (Gallimard Bande dessinée, 2020).
Un événement organisé avec le soutien de l'Ambassade des États-Unis d'Amérique en France.
Un bon conseil : si à l'avenir tu te retrouves dans une situation semblable, où tu es entourée de gens que tu ne comprends pas.... Essaie de les écouter au lieu de parler. Ca marchera beaucoup mieux.
« C’est pas un peu bizarre, ça ? De prendre la route alors qu’on… qu’on ne va nulle part ? »
Passer des tests me faisait l’effet d’un spasme prolongé. Mes muscles essayaient de recréer des formes et des angles parfaits, pendant que mon esprit brassait des images et des souvenirs de chaque figure.
Mais ça me semblait normal. Pour moi, le patinage, c’était ça. Ce n’étaient pas les grands sauts ou les longues glissades. C’étaient des tracés complexes et des détails infimes sous une chape de maquillage et d’air glacial.
- Pourquoi les adultes sont aussi cons ?
- Hmmm ?
- A croire que plus on vieillit, plus on oublie que l'on peut CHANGER les choses.
Petit à petit, le dessin prenait plus d'importance dans ma vie. Je me suis inscrite au cours de gravure en première parce que tout le monde disait que le prof, M. Williams, était cool.
Le cours avait lieu dans un petit préfabriqué en bordure du campus.
Ce préfabriqué est devenu ma deuxième maison.
M. Williams a laissé un groupe d'entre nous investir l'arrière-salle avec la presse et les séchoirs.
Mon homosexualité ne posait aucun problème à mes amis du cours de gravure.
Chez moi, ma famille essayait de l'accepter.
Les gens me demandent tout le temps : "De quoi parle ce livre, en fait ?" Je réponds toujours qu'il parle de patinage, principalement parce que c'est la réponse la plus simple. Mais en réalité, cette question me paraît monumentale : de quoi parle ce livre ? Je suis le genre d'auteur qui se contente de faire des livres sans avoir toutes les réponses. Je n'ai pas besoin de comprendre intégralement mon passé pour en tirer une bande dessinée. Et maintenant que c'est un livre que d'autres liront, j'estime que faire des suppositions, de deviner. Ca me rappelle qu'en cours de littérature, au lycée, on nous parlait sans arrêt des intentions de l'auteur. Et je me demandais toujours si l'un de ces auteurs avait en fait jamais cherché à exprimer tout ça et que le sens s'était imposé par accident. Je pense être cet auteur-là.
L'essentiel pour moi, pendant mes premières années de patinage, ce n'était pas du tout le patinage. C'était Barbara et rien d'autre...
...Quelquefois je me dis même que si j'ai continué le patinage durant tant d'années, c'est parce que je cherchais sa remplaçante, croyant que c'était à la patinoire que je trouverais quelqu'un pour s'occuper de moi.
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— Enfin, juste après ton départ, j'étais dans un état pitoyable. Je me suis complètement effondrée. Mais je me suis relevée. Ça paraissait tellement inutile, le chagrin.
Il y avait si longtemps que je me contentais de laisser les choses se produire, et puis l'idée de changer était aussi terrifiante qu'excitante.
- Je peux passer des heures à chercher des recettes de tous les plats que je pense cuisiner quand je serai grande.
- Moi, je vais sur le site d'Ikea et je me crée des tas de chambres qui me font envie. Mais bon, je fais pareil quand je joue aux Sims.
- Tu utilises des codes pour tricher ?
- "Rosebud" à fond. J'aurais jamais pu me payer trois piscines sinon !