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Critiques de Tilman Rammstedt (25)
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Merci aux éditions Piranha et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique. C'est toujours un plaisir de découvrir un nouvel auteur par ce biais, mais entrons tout de suite dans le vif du sujet !

Le moins que je puisse dire c'est que ce livre est déconcertant.

La quatrième page de couverture nous promet « un livre pétillant, truffé de trouvailles hilarantes, qui se referme forcément le sourire aux lèvres. »





Pétillant, certes. Et même légèrement euphorisant comme une coupe de champagne à un apéro mondain. Dès le début du roman, le lecteur s'amuse de ce grand-père excentrique quelque peu envahissant et infatigable, ayant élevé avec une ribambelle de « grands-mères » de plus en plus jeunes, Keith, le héros du livre et ses quatre frères et sœurs.





Truffé de trouvailles, c'est tout aussi vrai. L'originalité de cette histoire tient surtout du rocambolesque et de l'humour absurde. Lorsque la fratrie décide d'offrir pour ses 80 ans un voyage en Chine au patriarche et que Keith se retrouve dans la position du « volontaire désigné d'office », et qu'il tente tout pour échapper à cette corvée, le voilà s'embourbant dans une situation peu banale.

Il laisse son grand-père entêté partir seul, s'enferme chez lui et commence à écrire des lettres à ses frères et sœurs leur racontant leurs péripéties chinoises.

Et c'est avec des yeux de plus en plus exorbités que le lecteur se prend lui aussi au jeu, découvrant des lettres de plus en plus détaillées, de plus en plus débordantes d'imagination, de plus en plus intimes, de plus en plus émouvantes … Des lettres tellement déroutantes qu'on finit même par se demander si Keith n'est pas réellement parti en Chine avec son grand-père !





Truffé de trouvailles hilarantes. Là c'est le mot « hilarantes » qui coince. C'est amusant oui, mais bon, je ne me suis pas non plus roulée par terre. Disons que j'ai trouvé ce livre plutôt étonnant, voire même dérangeant par moments, mais je me suis tout de même surprise à la fin d'un chapitre à dire à voix haute : « Il est fou cet auteur ! »





On peut aussi ajouter un autre qualificatif à ce roman. Touchant. Car il l'est aussi. Elles sont bien sûr pathétiques et même grotesques les relations de Keith avec ce grand-père pas comme les autres mais au fil du roman, elle se révéleront attendrissantes. Touchante également cette histoire d'amour (inventée de toutes pièces par Keith?) , entre le patriarche manchot et Lian, la femme obèse la plus forte du monde. Je ne vous raconterai pas cette histoire d'amour incroyable mais laissez-moi juste vous dire que tout est dans le titre !





Qui se referme forcément le sourire aux lèvres. Euh..oui, peut-être ! Mais surtout avec cette insupportable sensation d'inachevé ! L'auteur est un véritable tortionnaire ! Il pose des bombes dans tous les coins de son roman, et à aucun moment, ne laisse au lecteur la possibilité de trouver le code pour les désamorcer. Mais, ne boudons pas notre plaisir..ça fait aussi partie du jeu !





Merci encore à l'équipe de Babelio de m'avoir donné l'opportunité de lire ce roman qui, certes, ne ressemble guère à ce que je lis d'ordinaire mais qui m'a permis de passer un très bon moment.

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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Pays de l'enfance, le 29 septembre



Cher tous,



Hier, je suis arrivé à la fin de mon périple au pays de mon enfance. Il y a déjà six jours, comme quoi le temps passe vite, que j'ai décollé avec Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe affrété par les éditions Piranha, piloté par Tilman Rammstedt, co-piloté par Brice Germain qui faisait toutes les annonces en français car le pilote ne parlait qu'allemand et que du Der Kaiser von China. Le voyage a été superbe, comme dans un conte, vous savez Aladdin (qui se passe en Chine d'après ce que j'ai appris par une récente critique), Peter Pan ...



Tout a été merveilleux, je me dois de remercier les éditions Piranha pour leur présentation soignée, le bel aquarium en couverture et leur pagination originale surmontée d'une petite barre qui semble porter le texte (et permettra à Danny Boon de tourner la page à temps quand il le lira), bien sûr il faut remercier le pilote pour les paysages traversés et la brièveté du parcours (198 pages, moi je dis un grand bravo) enfin il faut remercier le co-pilote qui a imprégné son propre style dans la traduction et le choix des mots, mon plaisir lui doit beaucoup. J'avais pris un billet Masse Critique auprès de mon agence Babelio quelques semaines auparavant et je les remercie aussi de m'avoir donné cette opportunité, il y avait bien longtemps que je n'était pas retourné aussi loin dans le pays de mon enfance.



Un conte, en première lecture, je me laisse tellement emporter par l'histoire et ces rebondissements, par les décors fabuleux et par mon propre imaginaire qu'il faudra que je le revive encore pour y découvrir d'autres enchantements plus profonds. Pour cette fois j'ai revu mon grand-père chantant

Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour 

Nuits d'ivresse, de tendresse 

Où l'on croit rêver jusqu'au lever du jour ! 

Nuits de Chine, nuits câlines, nuits d'amour ! 

de Benech et Dumont

et c'est déjà extraordinaire.



Je ne pense pas que raconter ma propre enfance soit nécessairement le meilleur moyen pour vous partager le plaisir que j'ai pris. Revenons à l'histoire que je vous laisserai découvrir par vous-mêmes mais sachez donc que l'auteur a écrit un roman dans lequel le héro envoie par lettres des histoires. En le lisant vous apprendrez dans la première partie qu'il reçoit lui-même des cartes postales de son grand-père manchot prétendument en Chine... Elle est très tendrement écrite cette relation entre un petit-fils et son grand-père, et la pudeur entre eux filtre tout en douceur en un bel hommage posthume; tant d'amour retenu apparaît.



« J'ai regardé les billets, le retour est réservé pour demain. Je ne crois pas que je vais le prendre. C'est un peu trop juste pour moi, en effet. Tout est trop juste pour moi en ce moment, et peut-être que je vais simplement continuer ma route, traînant encore un peu, c'est un grand pays après tout.



A bientôt, Je vous embrasse,



K. »

p.198
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Keith Stapperpfenning a été élevé par un grand-père excentrique et une ribambelle de « grand-mères » toutes plus jeunes les unes que les autres. Pour son quatre-vingtième anniversaire, toute la famille se cotise pour offrir au patriarche le voyage de son choix. Quand celui-ci annonce vouloir se rendre en Chine, c’est Keith, à son grand dam, qui est désigné pour l’accompagner.

Bien décidé à ne pas partir, il flambe l’argent du voyage au casino puis se terre chez lui. La situation se complique quand il reçoit un appel lui annonçant le décès de son grand-père. Keith n’entrevoit alors qu’une solution : inventer une histoire qui fera croire à tous que le voyage en Chine a bien eu lieu.



J'ai toujours rêvé d'aller en Chine. Voir la grande muraille, découvrir l'armée de terre-cuite, la Cité interdite... A dire vrai, je rêve aussi d'aller au Pérou pour grimper au Machu Picchu, en Egypte pour m'aventurer les pyramides, aux Etats-Unis pour contempler le Grand Canyon, et j'en passe. Mais je n'ai pas vraiment l'occasion de voyager avec mon rythme à 10 000 à l'heure.



Je m'égare, je parlais de la Chine. J'adorerais aller en Chine, et le grand-père de Keith aussi.



Les histoires familiales sont souvent bien plus complexes que les apparences ne veulent le laisser croire. Les vies s'écrivent au gré des évènements, des actes de chacun des membres et, il faut bien le dire, ces membres voguent rarement dans la même direction. Keith en fait l'expérience. Elevé par un grand-père manchot aux multiples grands-mères qui un jour a décidé qu'à cause de son jeune âge, Keith serait le seul à pouvoir être sauvé et recevrait donc toute son attention, il se voit contraint par un tirage au sort un peu facétieux, d'accompagner le vieil homme dans sa dernière lubie : un voyage en Chine.

Rien de bien insurmontable me direz-vous. La Chine est quand même une destination qui fait rêver ! Oui, c'est vrai. Sauf que le grand-père a un âge avancé et une santé désormais fragile, qu'il n'a pas de passeport, qu'il est légèrement acariâtre et fantasque et que Keith, qui se cherche, n'a pas besoin d'un voyage initiatique avec lui pour trouver sa voie. Il a surtout besoin de mettre des distances avec le grand-père en question qui a la fâcheuse tendance à l'étouffer. Donc non, il ne partira pas.



Mais c'était sans compter l'obstination du vieillard manchot qui décide de partir seul, en voiture. Seul Keith est au courant.



Commence un périple, ou plutôt un non-périple chinois raconté dans des lettres écrites depuis la cabane du fond du jardin du grand-père. Keith raconte à ses frères et sœurs leurs chinoiseries, les attitudes et réactions du grand-père, et surtout ce qu'il n'aurait jamais osé leur dire de vive-voix, ce qui est vraiment important. Les relations de la fratrie, les incompréhensions, les responsabilités, l'essence même de l'amour.



Jusqu'à ce que la morgue appelle. On vient de retrouver son grand-père qui est dans l'incapacité de voyager. A jamais.



Une lecture déconcertante que ce court roman, déconcertante mais agréable. En écrivant cette chronique, je me rends compte combien ce récit est dense malgré son peu de pages. Dense mais débordant d'humour et de légèreté, et aussi emprunt d'une profondeur qui ne m'a pas laissée de marbre. Petit bémol, la fin. Trop ouverte sans doute.



Merci à la Masse Critique Babelio pour cette lecture !
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Encore un livre avec un titre à rallonge ; c’est le moins que l’on puisse dire. On dirait du Annie Barrows au premier abord.

La suite nous montrera qu’il s’agit bien d’un autre auteur. Ce roman est étonnant, tant dans la forme, dans le fond et dans l’idée qui l’a généré que dans les idées, la culture qu’il véhicule.



L’histoire est celle d’une famille vue à travers les aventures (forcément) imaginaires d’un de ses membres, Keith, et de son grand-père.

Un grand-père excentrique, qui a toujours raison, même s’il est évident qu’il a souvent tort. Heureusement, on se rend compte qu’il a élevé ses quatre petits enfants. Cela le rend un peu plus humain, sinon on le laisserait pour imbuvable, sale gosse, insupportable.

Ses petits enfants décident de lui offrir un voyage pour son anniversaire. Mais il faut quelqu’un pour l’accompagner, et comme dans la comptine « Il était un petit navire » c’est le plus jeune, Keith qui fut désigné. Un petit fils un peu lâche, parfois naïf, mais aussi un peu espiègle. Tout le monde est content, s’étant débarrassé de l’encombrant grand-père.

Keith va dépenser l’argent du voyage dans des circonstances peu glorieuses et devra inventer un stratagème basé sur de fausses lettres pour faire croire à ses frères et sœurs que le grand-père et lui sont bien en voyage en Chine. Mais rien ne se passe jamais comme prévu.

Ce roman décrit également derrière une écriture mesurée des relations familiales très dures et pourtant réalistes. (Pas de Bisounours ici) . C’est la relation en apparence sympathique et pourtant très difficile de Keith et de son grand-père et du reste de sa famille.



Pour ceux qui sont déjà allé en Chine et en particulier à Pékin, on appréciera la justesse des descriptions des sites touristiques.

Le style est simple, assez rapide, même s’il s’étire parfois lors de la relation de certains événements.



Bref, c’est une lecture agréable , qui ne provoque pas d’éclats de rires , mais génère certains sourires.

Merci à cette masse critique de nous avoir permis de découvrir un auteur et les éditions Piranha.



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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique de Babelio. J'ai découvert à cette occasion l'existence des éditions Piranha spécialisées dans la publication d'oeuvres étrangères, souvent des romans d'auteurs contemporains allemands. Leur catalogue est alléchant.

Un point de typographie : l'élégante façon de présenter la numérotation des pages, c'est la première fois que je vois ce fin tiret au-dessus de chaque numéro de page qui le souligne bien que se trouvant au-dessus de lui.

Le livre de Tilma, Rammstedt est à classer dans la catégorie «ces romans qui nous veulent du bien» je fais référence à l'article de Frédéric Potet paru dans le Monde des livres le 4 juin 2015.

Le titre éloquent et à rallonge, «Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe», est une citation extraite de la page 140 du roman, et n'est pas la traduction littérale du titre allemand beaucoup plus sobre «Der Kayser von China» qui lui faIt référence à une réplique d'un des personnages :

«(...) en tout cas le ton était monté très haut et au bout d'un moment il avait crié : «Et moi, je suis l'empereur de Chine !»

Je ne peux m'empêcher ici d'évoquer ce que nous disait ma mère, à mes trois frères et moi lorsque nous faisions la sourde oreille à ses demandes de rangement de notre chambre ou d'entrain motivé pour débarrasser la table, passer le balai ou essuyer la vaisselle : «Je dois parler chinois» nous disait-elle sur un ton désespéré.

Celui qui crie est le grand-père de Keith (sans rire, d'ailleurs sa copine Franziska l'appelle parfois Mick) ; un grand-père qui l'a élevé, lui, ses deux frères et ses deux soeurs.

Keith est le préféré de son grand-père.

C'est là que commence les difficultés :

«Mais les cartes ne furent pas l'unique raison de ma réputation douteuse de «brave petit» chez mes frères et soeurs. Ils me traitaient de «chouchou de grand-père», d'»héritier», de «prunelle de mes yeux». Même moi, je trouvais désagréable cette préférence qui dur des années.» (Page 32)

«Ce ne fut que quelques années plus tard qu'il me confia pourquoi son choix s'était porté sur moi, sans que je lui ai demandé. Il dit que mes frères et soeurs aînés étaient simplement trop âgés à l'époque pour «pouvoir encore corriger quelque chose sur le fond», et que ma soeur cadette ne lui avait de toute façon jamais inspiré une confiance absolue. «Elle n'est pas faite du même bois», disait-il dans un murmure presque craintif, comme s'il y avait chez nous un seul bois dans lequel nous aurions été taillés.» (Page 33)

Le roman est construit autour de cette relation privilégiée entre le Grand-père et Keith ; relation privilégiée niée par l'un comme par l'autre, malgré les évidences.

L'écriture de Tilman Rammstedt sert admirablement le récit, elle a une dimension universelle, et traite du conflit des générations avec dérision, une dérision à la fois joyeuse nostalgique et triste.

Le grand-père est complètement préoccupé de sa survie, et du maintien d'une énergie et d'un débordement d'activité peu compatible avec son grand âge :

«je suppose qu'il s'accrochait à l'espoir d'être un jour trop vieux pour mourir, d'être un jour oublié par la mort, simplement, comme on espère être oublié par la compagnie téléphonique après avoir ignoré tous les rappels et que la ligne continue de fonctionner comme avant, parce que personne ne sait plus qu'elle est toujours attribuée.» (Page 22)

Il regarde ses contemporains mourir, visite les cimetières en constatant au vu des dates sur les stèles, que beaucoup de morts sont :

« (...)«plus jeune», «beaucoup plus jeune», «quasiment le même âge», et quand il se trouvait malgré tout quelqu'un qui avait osé mourir à un âge avancé, il notait les dates exactes qu'il reportait ensuite sur la liste au-dessus de son bureau.» (Page 21)

Cette boulimie de vie se traduit aussi par la multiplication des relations avec des femmes plus jeunes :

« (...) Autrefois, quand il y avait encore des grand-mères, certaines d'un âge avancé, d'autres qui n'avaient que quelques années de plus que nous, elles n'avaient jamais cessé les unes et les autres et avec quasiment les mêmes mots, de le sommer, par tous les saints, de finir enfin quelque chose, la déclaration d'impôts, la pergola arborant depuis des années et involontairement, deux couleurs différentes, le puzzle sur la table du salon que nous ne remarquions même plus, ou au moins le nom du chat. «Friedrich ou Vincent», voilà ce qui est encore inscrit aujourd'hui sur la croix en bois dans le jardin.» (Page 23)

Cette relation privilégiée que Keith nie, jusqu'à commettre l'irréparable en sortant avec sa dernière «grand-mère» Franziska, se rappelle brutalement à lui lorsque le grand-père meurt.

Il nie cette mort en la refusant, car elle met un terme à des années d'une complicité qui ne disait pas son nom, et ouvre la période des regrets.

Le récit est construit comme une série de cercles concentriques successifs organisés selon une logique inversée. La pierre que l'on jette dans l'eau produit des cercles qui s'éloignent de plus en plus de son point d'impact.

Le récit lui commence par le cercle le plus large et parvient petit à petit au centre commun à Keith et à son grand-père : les raisons du voyage en Chine et la relation imaginaire qu'en fait le petit fils;

De cette façon, l'attention du lecteur est maintenue en éveil, il a envie de savoir et veut continuer.

L'écriture de Tilmann Rammstedt colle à merveille avec la structure du récit, elle est brute de décoffrage, mais les veines du bois qui apparaissent sur le ciment sont choisies avec soin et ressortent avec finesse.

Le lecteur doit par ailleurs rendre hommage au traducteur Brice Germain qui a su restituer en français les formules baroques de l'auteur. Quelques exemples :

(...) au fond je n'avais pas la moindre idée de ce dont un Chinois avait l'air. Ils sont tous pareils, affirmait-on, et je n'imaginais pas un pays qui grouillait uniquement de mon grand-père, dans lequel mon grand-père conduisait chaque voiture, dans lequel mon grand-père sortait le matin de chaque voiture, disait au revoir à mon grand-père pour conduire ses enfants à l'école, cinq très petits grand-pères.» (Page 19)

«Je ne peux donc que supposer que cette femme à l'hôpital était ma mère biologique, et à part ce supposé aspect biologique nous n'avions pas grand chose en commun à l'époque.» (Page 20)

«Dès que nous pûmes atteindre les pédales avec nos pieds, il nous donna des leçons de conduite, toujours de nuit, sur des parkings de supermarchés déserts. «Au fond, c'est comme faire du vélo, nous expliquait-il, à la différence près qu'en voiture on a moins besoin de faire attention.» (Page 58)

«J'étais le suivant et on m'a palpé également à des endroits très différents, le médecin s'est attardé de manière notable sur le lobe de mon oreille. «Impuissance», a-t-il diagnostiqué enfin, «hélas», a-t-il ajouté, et il a écrit de nouveau quelque chose sur un bout de papier.» (Page 73)

«(...) nous étions assis si près les uns des autres que les baguettes de la table voisine se plantaient constamment dans mon dos, les poêles grésillaient, les cuisiniers se criaient dessus, une radio était allumée quelque part avec le volume tourné à fond. «Bien, a dit Dai, ici, nous pouvons enfin parler de tout ça au calme.» (Page 150)

«Hu a insisté pour que nous restions dîner et, bien entendu, pour la nuit; «Peut-on trouver meilleur événement à célébrer, a-t-il dit, que lorsque les vieux amis et des parties d'un même corps se retrouvent ?» (Page 190)







De ce roman, que je n'aurais pas choisi de lire si je ne l'avais reçu dans le cadre d'une masse critique, je peux dire qu'il ne m'a pas ennuyé, bien écrit, il se lit facilement et avec plaisir. On ne peut qu'être ébahi de l'originalité de l'histoire et de l'inventivité de l'auteur. la référence de Kulturspiegel aux films des frères Coen est tout à fait pertinente.

C'est toujours un motif d'étonnement pour un lecteur habitué à des romans très contextualisés, institutionnalisés, (de la comédie humaine aux Rougon-Macquart, aux polars de Doa, de Jo Nesbo, de Khadra ou de Camilleri), dans lesquels des personnages profitent de ou se battent contre l'ineptie l'injustice et l'inertie de la société, cherchant à redéfinir une morale dans un monde qui n'en a plus), dans ce nouveau type de roman les personnages sont réduits à ce qu'ils sont en eux mêmes.

L'émergence de ces nouveaux romans, rédigés par des auteurs souvent jeunes, dans tous les pays européens et aux Etats-Unis, révèle d'une certaine façon la crise des institutions sociales, politiques, syndicales ou économiques.

J'ai personnellement trouvé une certaine similitude entre «Venise n'est pas en Italie» de Ivan Calberac et «Un amour grand comme le désert de Gobi vu à travers une loupe» de Tilman Rammstedt, la même façon de traiter des relations familiales entre un adolescent en train de devenir un adulte et des adultes «confirmés» les parents dans un cas, le grand-père dans l'autre.

On y trouve une vision comparable de la volonté de s'en sortir d'un adolescent plus mature que les adultes censés l'élever et le guider.

Roman à lire.

(J'en ferai un de mes cadeaux de Noël pour des membres de ma famille)


Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Depuis la lecture de ce roman, je flotte sur le nuage de ma perplexité, mais quel étrange roman, mais quel beau roman, mais enfin je ne m'attendais pas du tout à ça, c'est insensé, mais pourquoi cette fin, mais que s'est-il passé ?



Depuis la lecture de ce roman, un sentiment étrange m'accompagne, cette sensation d'inachevé, comme si on chantait, ou récitait, "do ré mi fa sol la si" et qu'on oubliait le dernier "do" (je vous accorde que c'est une comparaison extrêmement maladroite), il me reste une espèce de goût amer, et je me souviens de tout, j'ai encore dans le tête les senteurs de la Chine, le grand-père, l'amour aussi grand que le désert du Gobi vu à travers une loupe, la sensation mondiale Lian, Keith et Franziska, Shangai, Dai, et toute la famille très floue, toutes les grand-mères plus jeunes les unes que les autres... Mais il me reste cette sensation, cette nostalgie profonde, ce sentiment de non-accompli. Comme c'est étrange...



Depuis la lecture de ce roman, je suis dans tous mes états. Je souris, triste ou nostalgique, amère, heureuse, et parfois même, j'ai la brusque envie de pleurer, mais je ne pleure pas, et cela ne dure que deux secondes, pas plus, mais cela suffit pour faire cette déclaration qui va en étonner plus d'un : ce livre m'a plus émue que Lettre d'une Inconnue de Stefen Sweig et Si Je Reste de Gayle Forman. "Quoi ?! Mais... Comment ?!!" Et oui, mes amis, et je sais maintenant pourquoi. Les deux livres que je viens de citer ne m'ont pas émue parce qu'ils en font trop. J'ai l'impression que certaines scènes visent à être larmoyantes et c'est ce qui ne m'a pas fait larmoyer. C'est "bourrain", si je puis dire, sans véritable subtilité, à chercher des émotions toujours plus complexes. Tandis que pour Un amour aussi grand que le désert du Gobi vu à travers une loupe, les émotions sont très simples, légères, sans en rajouter des tonnes l'auteur arrive à nous faire ressentir quelque chose. Et j'apprécie. Bien sûr, la tristesse n'est pas l'émotion principalement recherché : c'est un livre léger, gai, débordant d'imagination sur et de trouvailles étonnantes, plein d'aventures, d'humour, très poétique, je trouve, dépaysant, une lecture on ne peut plus agréable, en somme !



Depuis la lecture de ce roman, je suis très heureuse d'avoir fait une aussi belle découverte, et c'est ainsi que je vais terminer ma critique, tout en remerciant, bien évidemment, Babelio et les éditions Piranha pour l'envoi de ce très beau livre, que je n'aurais probablement jamais lu de la vie s'ils n'avaient pas été là. Merci !
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

J'ai reçu ce roman à l'occasion d'une masse critique , merci à Babelio et aux éditions du Piranha.

Un roman original, qui ne ressemble à rien de connu. La couverture est attrayante et le titre drôle.

Keith est un jeune homme très très attaché à son grand-père qui l'a élevé. Celui-ci vieillit et toute la famille se cotise pour lui offrir un voyage de son choix. Il décide d'aller en Chine et d'y emmener Keith, le plus jeune de ses petits-enfants et son préféré. Mais celui-ci n'a pas très envie ; de plus, il se sent mal à l'aise car il sort avec "sa dernière grand-mère", Franzeska.

Il va dépenser l'argent au casino et se cacher. Comme sa famille attend des nouvelles, il va alors rédiger de faux compte-rendus de voyage en Chine, en inventant des anecdotes, des visites ....

Le style est très fluide, ce roman fourmille d'inventivité, de fantaisie.

On passe un très bon moment en le lisant.
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Une déception pour ce livre pourtant court, la quatrième de couverture était cependant très attrayante Keith doit voyager avec son grand-père, celui-ci choisi la Chine comme destination. Ses petits-enfants se sont en effet cotiser pour lui offrir un voyage et c'est à Keith que revient l'honneur de l'accompagner.



Mais Keith utilise cette argent d'une autre façon et va donc envoyer de fausses lettres à son entourage pour faire croire que le voyage en Chine a bien lieu.



Ce roman est tout de même très confus et décousu si j'ai bien aimé les lettres que Keith envoi à sa famille, je me suis à plusieurs reprises poser la question si Keith et son grand-père n'y était pas. Et pourtant ce n'est pas avec la taille du livre et ses 197 pages que l'on peut oublier ce genre de chose.



De même la quatrième de couverture vante un pétillant, truffé de trouvailles hilarantes et qui se referme forcément le sourire aux lèvres.



Et bien rien de tout cela dans mon cas, je n'ai pas ri, ni esquissé un sourire durant ma lecture et les 50 dernières pages de lecture on été plus que laborieuse.



Pas d’attachement ou d'empathie envers les personnages ni Keith, ni son grand-père, ni ses "grands-mères".
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Cette lecture me laisse pantoise, complètement abasourdie. On n'est décidément pas à l'abri d'une découverte ou d'un OVNI qui nous tombe dessus sans prévenir, comme c'est le cas avec ce livre. Une histoire désarmante, qui ne ressemble à rien de ce que j'ai lu ces derniers temps. Il faut se laisser aller, lire avec le coeur car c'est une belle histoire d'amour, mais peut être pas celle que l'on croyait. Et d'ailleurs, que croire ? Tout est improblable comme ce voyage en Chine, cet Amour aussi grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe. Et pourtant, j'attendais chaque carte avec impatience. Improbable aussi la scène à l'hôpital entre Keith et Franziska devant grand père endormi. Que de questions laissées en suspens. Et, comme Hazel, je me sens frustrée. Alors, je vais le relire, en laissant passer un peu de temps et voir si la magie opère toujours. Pour conclure, ce livre nous offre l'occasion de sortir des sentiers battus avec cette histoire inattendue.

Je remercie vivement la masse critique Babelio, les éditions Piranha et l'auteur Tilman Rammstedt pour ce livre délirant.
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Pour les 80 ans de leur grand-père, ses petits-enfants se cotisent pour lui offrir le voyage de son choix et c'est Keith qui, tiré à la courte paille, l'accompagnera. Pour une raison qui leur échappe c'est en Chine qu'il décide d'aller. Seulement, Keith refuse de partir avec lui, dépense l'argent cotisé au casino et se terre chez lui le temps du voyage afin de faire croire à tous qu'il est bel et bien parti avec son aïeul. Mais, au bout de quelques jours il apprend une bien triste nouvelle : le décès de son grand-père… Entre tristesse, colère, déni et regrets, Keith va, pour s'en sortir et tenter de donner un sens à ce qui s'est passé, inventer auprès de ses frères et soeurs, à travers de fausses lettres, le mensonge idéalisé de ce qu'aurait pu être son voyage en Chine avec son grand-père, comme s'il avait vraiment eu lieu.



C'est une bien belle et originale histoire, drôle tout en étant émouvante, que ce livre. L'auteur alterne le mensonge et la réalité ainsi que le passé et le présent pour nous transporter dans son histoire et même si je m'y suis perdue un peu au début, on s'y habitue très rapidement. On s'attache à Keith, à son grand-père ainsi qu'à tout son beau mensonge et, comme il est dit sur la quatrième de couverture, ce livre « se referme forcément le sourire aux lèvres », tant la fin est magnifique. En bref, un livre sympathique, léger et divertissant qui se lit rapidement pour passer un agréable moment de lecture et nous faire voyager.



Merci aux éditions Piranha et à Babelio pour m'avoir fait connaître ce livre et cet auteur qui m'ont offert un bon moment de lecture.
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Merci à Babelio et aux éditions Piranha pour cette belle découverte.



Un petit livre plein de douceur mais assez dur dans les relations dans la famille. Et on ne peut pas dire que nos personnages sont très heureux, Keith a même pas mal de problème, et il ne peut pas vraiment se soutenir par ses frères et sœurs, et je trouve qu'il y a beaucoup de jugements envers le grand-père. Mais Keith va se rattraper et lui faire un bel hommage à travers un voyage onirique. C'est des lettres qu'il écrit que vient toute la douceur, l'écoute de l'autre et finalement mieux comprendre l'autre. Une belle leçon d'humanité sans grands discours, sans en faire trop.

Nous avons aussi de l'humour grâce au personnage caustique du grand-père très atypique. Keith n'est pas en reste non plus mais il met une touche un peu émouvante en plus.

Quant à la Chine elle parait tellement réelle qu'on voyage vraiment. Les descriptions fourmillent de détails sans être ennuyeuses, on traverse plusieurs villes en connaissant leur mode de fonctionnement, les sites touristiques... Ca donne envie.
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

3.5/5 : Les éditions Piranha ont encore réussi à me surprendre par ce livre au titre original et intriguant, un livre qui saura vous plaire et vous toucher...



Ce roman court par l'épaisseur est grand par le cœur : quel petit bijou de bonheur ! (Je me mets à la poésie...). Lorsque des petits enfants se cotisent pour offrir à leur grand-père un voyage dans la destination de son choix, quoi de mieux que la Chine ? (J'aurai choisi les USA mais bon...) C'est Keith qui est alors désigné pour l'accompagner mais voilà que ce dernier décide de tout dépenser au casino ! Que peut-il arriver de pire ? Le grand-père décède et notre héros rempli de remords décide de faire croire que le voyage en sa compagnie a eu lieu : un voyage inventé, hilarant et complètement loufoque !



Si au début je n'aimais pas du tout Keith j'ai trouvé que les événements le faisaient gagner en maturité et en sincérité. C'est un personnage profondément humain, avec ses défauts et qualités et c'est cela qui fait le charme de ce livre : un protagoniste qui n'est pas parfait mais qui essaye de se racheter. Si au début c'est la honte qui le fait agir ainsi c'est à la fin l'amour envers sa famille qui le conduit à continuer "le voyage".



J'aime ces romans qui mélange l'humour à la philosophie de vie, qui sont touchants sans chercher à d'une profondeur exacerbée. Des fois les non-dits, les silences, ce qui reste sous-jacent est plus touchant que toute émotion poussée à son extrême. C'est simple et c'est ce qui fait la profondeur de ce livre !



En définitive, une lecture touchante, vraie, émouvante, une lecture doudou !
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Keith, comme ses quatre frères et sœurs issus de mères différentes, a été élevé par le grand-père et les grands-mères successives. Mais c’est lui qui a toujours été son préféré. Et, c’est cette relation privilégiée, et somme toute particulière, qui nous permet de vivre cette incroyable comédie dramatique. Keith n’est pas un personnage qui m’a particulièrement touchée. Certaines situations m’ont déplu et ont traduit un égoïsme de sa part qui m’a empêchée de vraiment l’apprécié. Par contre, ce grand-père m’a bien plu. Sa bizarrerie touchante et ses sautes d’humeur désarçonnantes ont ponctuée le roman de pétillance bien agréable.............................
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Dans ce livre est narré 2 périodes de l'histoire en alternance dans les chapitres, il y a d'une part le passé de Keith ainsi que sa relation avec son grand pére et d'une autre les lettres envoyées à sa fraterie. Ce dernier point m'a un peu géné, car dans ses lettres Keith a imaginé une très belle histoire, mais je n'ai pas su m'y attacher car tout le long de ma lecture je me disais que tout était faux et inventé ce qui a gaché le charme de ses lettres .



Cependant, j'ai bien aimé la partie plus concréte du livre c'est à dire la partie non épistolaire, car cela m' a permis de découvrir réellement les personnages, leurs caractéres et leur relations si particuliére. Pourtant j'ai également trouvé que certaines scénes étaient tirées par les cheveux, mais j'ai pris cela au second dégrés ce qui m'a permis de sourire réguliérement lors de ma lecture.
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Alors que Keith est chargé d'accompagner son grand-père en voyage en Chine, celui-ci dépense tout l'argent pour leur périple au casino avec une fille. Dans une situation bien délicate, il reste alors enfermé et caché chez lui faisant croire à tout le monde qu'ils sont bien partis pour la Chine allant jusqu'à écrire de longues lettres à sa famille pour leur raconter leur voyage. Mais un jour il reçoit un appel lui annonçant le décès de son grand-père et là, tout se complique...



En refermant ce livre, je ne savais dire si j'avais aimé ou non. Le trouvant parfois un peu long, m'ennuyant à quelques passages j'ai réellement commencé à l'apprécier quand Keith a commencé ses fameuses lettres.



"Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe" est un roman très original. Rien que le titre l'est déjà d'ailleurs. On se retrouve presque fasciné par cette douce folie qu'entreprend Keith, mais on l'est surtout par son imagination débordante !



Le jeune homme se dévoile au fil des pages, et même si celui-ci est parfois agaçant on découvre aussi quelqu'un de très sensible. Ses lettres quand à elles sont tout simplement de vraies réussites. Il s'invente presque au final un voyage réussis malgré les prétendus échecs et disputes avec son grand-père qu'il aime plus qu'il ne veut bien le prétendre. Entre les cartes que son grand-père lui envoie prétenduemment depuis la Chine avant son décés, et les longues lettres de Keith racontant ce prétendu voyage, c'est une jolie relation petit-fils / grand-père qu'on découvre aussi au fil des pages.



Tilman Rammstedt nous offre ici un roman plein d'inventivité et d'originalité. Avec un narrateur et un personnage principal légèrement névrosé, dans ce roman écrit à la manière un peu d'un journal intime ou d'une confession, on vit ce qu'il nous raconte tel quel. Pas de longues phrases qui s'éternisent, un vocabulaire plutôt simple mais une écriture maitrisée et réussie.



Si vous voulez lire un roman qui ne ressemble à aucun autre, "Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe" de Tilman Rammstedt vous attend ! Je l'ai découvert grâce à une opération Masse Critique et je dois dire que sans celle-ci je serais certainement passée à côté.
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Au jeu des 7 familles, Keith n'est sûr de gagner ! Chez lui on trouve un grand-père, une succession de grands-mères toutes plus jeunes les unes que les autres, quatre supposés frères et soeurs, une mère presque inconnue et un père inexistant ! Ce n'est pas la meilleure distribution pour se construire et trouver un sens à sa vie. Peut-être est-ce pour cette raison que, dans un moment d'ennui, Keith en arrive à séduire la dernière compagne de son "pépé" ? Quant à l'aïeul, 80 ans au compteur, il ne trouve rien de mieux que de choisir la Chine comme destination de voyage pour fêter son anniversaire et, pour couronner le tout, il choisit Keith comme compagnon de route.



Une petite virée au casino plus tard, voilà le jeune homme bien embarrassé d'avoir perdu tout l'argent destiné au voyage ! Et comme un malheur n'arrive jamais seul, un coup de fil de la morgue lui annonce que son grand-père, qui avait disparu, a trépassé. Incapable de partager ces nouvelles avec sa fratrie, Keith décide de sa cacher et commence à rédiger une correspondance dans laquelle il décrit, avec force détails, le voyage imaginaire que son grand-père et lui sont en train de réaliser en Chine. Afin de donner le change à ses frères et soeurs, il ne lésine ni sur les détails, ni sur les clichés, ni sur les pires élucubrations.



Comment ne pas succomber à un tel scénario, quasi cinématographique ! Mais alors que l'éditeur nous dit, sur la quatrième de couverture, qu'il s'agit d'un "livre pétillant, truffé de trouvailles hilarantes, qui se referme forcément le sourire aux lèvres" (ce qui, sans être faux, me semble un peu excessif), on peut y voir un autre niveau de lecture plus profond, plus sensible aussi. Car la relation qui unit Keith et son grand-père, pour particulière qu'elle soit, n'est pas exempte de tendresse et d'émotion. Et ce voyage imaginaire n'est-il pas celui que Keith aurait réellement aimé effectuer en compagnie de son aïeul ? Quoi qu'il en soit, que l'on préfère le côté humoristique ou la lecture plus sensible - et les deux ne sont pas incompatibles - voilà un livre dépaysant ! Une petite remarque toutefois : à ne pas utiliser comme guide de voyage pour un périple en Chine, au risque de quelques détours imprévus !



Ce livre m'a été proposé par Babelio dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Grand-père a toujours été remarquablement en forme. Pourtant depuis quelque temps, il vieillit. Keith et ses frères et soeurs vont se cotiser afin d’offrir à grand-père un beau voyage pour son anniversaire. Comme il serait dommage que chacun gâche ses jours de congés, ils decident de tirer au sort celui qui accompagnera grand-père dans son voyage. L’heureux gagnant est Keith. Le destination choisit par grand-père la Chine. Keith n’a aucune envie d’accompagner grand-père en voyage et encore moins en Chine. Grand-père part seul mais n’atteindra jamais la Chine, il meurt à quelques kilomètres de chez lui. Il visitera cependant l’Empire du milieu à travers les lettres que Keith écrit à sa fratrie.



Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe est un titre qui laisse présager du grandiose. Ce n’est pas le mot que j’utiliserai pour décrire cette lecture, elle reste néanmoins une grand lecture.



Grand-père est un personnage extrêmement attachant. Il est légèrement envahissant, souvent à coté de la plaque. Il a la langue bien pendue. Il est tellement sûr de lui et si charmeur que tous succombent et moi aussi. Il crée avec Keith, son petit fils qu’il a désigné comme son chouchou après avoir constater qu’il était trop épuisant de donner un amour égal à tous ces petits-enfants, une relation étouffante mais indispensable aux deux parties.



Ce livre alterne des chapitres ancrés dans le réel, dans lesquels on découvre Keith et son grand-père et des chapitres plus oniriques décrivant le voyage en Chine que Keith imagine pour son grand-père. Alors que les premiers m’ont semblé parfois un peu longs. Les seconds m’ont complètement convaincue. Ils offrent une série de rebondissements et de personnages hauts en couleurs. Mais c’est surtout une magnifique histoire d’amour entre un petit-fils et son grand-père. Ils mêlent poésie et dérisions. On ne sait jamais si l’on doit sourire ou pleurer.



Je remercie Babelio et les éditions Piranha pour ce magnifique voyage en Chine.
Lien : https://mesexperiencesautour..
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

En voilà un drôle de roman!

Je me suis laissée emporter par l'imagination de l'auteur et ses personnages atypiques: un grand-père manchot qui a élevé seul ses cinq petits-enfants et qui ne veut pas mourir, quitte à provoquer des accidents pour que ses petits-enfants meurent avant lui (bon, il rate, alors ça va, on est loin du thriller et plus dans la comédie à ce niveau-là), des petits-enfants qui refilent au dernier petit-fils le soin de s'occuper du 'vieux', un défilé de grands-mères de plus en plus jeunes et le narrateur, Keith, qui se planque sous une table dans l'abri de jardin depuis 10 jours pour faire croire à tous qu'il est parti en Chine avec papy. Pourquoi la Chine? Nul ne le sait, juste une des idées fixes du grand-père. Celui-ci est parti en voiture, sans papier, pour relier l'Allemagne et Pékin, après que le petit-fils ait refusé de l'accompagner.

Après les personnages, la situation elle-même est assez rocambolesque: Keith n'est sûr de rien dans la vie, il ne sait plus à quoi ressemble sa mère, il entame une liaison avec sa dernière "grand-mère" - ou plutôt la dernière conquête de son grand-père le séduit-, il sait juste qu'il ne veut pas aller en Chine. Après la mort du grand-père (je n'ai pas compris pourquoi des cinq petits-enfants, il était le seul réclamé par la légiste pour identifier le corps...), il couvre son mensonge en racontant le voyage à ses frères et soeurs par des lettres, un voyage en Chine plus vrai que nature, où son grand-père est encore vivant, imprévisible, casse-pied. Le refus de le laisser mourir révèle bien "un amour plus grand que le désert de Gobi vu à travers une loupe".

On sourit beaucoup dans ce livre qui rappelle un peu Big Fish (le film, je n'ai hélas pas encore lu le livre).
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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Merci pour cet envoi à Babelio et aux éditions Piranha, en voici un résumé:



Un titre original, un grand-père et son petit-fils qui le sont pas moins !

Voici, ici raconté, un voyage imaginaire entre un grand-père et son petit-fils en Chine.

Pour son anniversaire (80 ans) ce grand-père excentrique, qui a élevé ses petits-enfants avec une ribambelle de « grand-mères » plus jeunes les unes que les autres, choisi un dernier voyage.

Ils lui proposent Prague, Corfou, l’Autriche, etc., mais sa réponse est : « La Chine, un cadeau est un cadeau ».

Keith le plus jeune est tiré au sort d’office pour l’accompagné…

Pas du tout décidé à partir, il flambe l'argent du voyage au casino !

La situation se complique quand il reçoit un appel lui annonçant le décès de son grand-père.

Keith ne voit alors qu'une solution : inventer une histoire qui fera croire à tous que le voyage en Chine a bien eu lieu.



Un roman épistolaire drôle et touchant, une description sensible des relations entre un petit-fils et son grand-père entrecoupé de beaux clichés de ce pays non visité et des flashbacks sur leur vie passée.

Pleins d’amour et de sensibilité.



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Un amour aussi grand que le désert de Gobi vu..

Mon avis: Je remercie tout d'abord les éditions Piranha et Babelio pour cette masse critique privilégiée et pour l'envoi de ce roman. Même si j'avoue que je n'ai pas spécialement accroché avec cette histoire, malheureusement. J'ai bien aimé mais j'ai trouvé le roman très très long par moment, je me suis même ennuyée lors de ma lecture.



Du coté de l'histoire: Keith a été tiré au sort lors d'un jeu de la courte paille avec ses autres frères et sœur , Il a malheureusement pour lui gagné le droit d'accompagner son grand-père dans un long voyage en Chine. Le grand-père n'a jamais voyagé et cela tombe bien que Keith ait été désigné grand " vainqueur " du jeu, car celui-ci vit encore chez ce grand père, il n'a pas spécialement de vrai travail et sa vie intime frôle vraiment le désastre, Ce voyage ne l'enchante guère surtout que depuis quelques temps, il a commencé une liaison secrète avec la dernière femme du vieil homme. Un soir, grisé par l'alcool, il dépense au casino, toute la cagnotte donnée par ses frères et sœur et qui était initialement prévue pour ce fameux voyage. Mais voilà qu'un coup de téléphone, lui apprend que son grand père vient de décéder et que grâce à une carte postale dans la poche du vieil homme, il a été retrouvé et qu'il doit venir reconnaître le corps de celui-ci. Au lieu d'avouer la triste nouvelle et la situation plus que rocambolesque dans laquelle il s'est mise aux autres membres de sa famille, Keith reste terré dans son cabanon et décide alors de monter un énorme canular en envoyant des lettres du périple qu'il était censé vivre avec son aïeul...



Du coté de l'écriture: Le roman, l'histoire et la plume de l'auteur sont d'une originalité agréable et déconcertante, l'écriture est simple et bien maitrisée, l'auteur arrive à travers les lettres factices de son personnage à nous faire voyager à travers la Chine assez facilement mais je n'ai absolument pas accroché avec ce personnage et même si pas mal de passages sont réellement drôles et rocambolesques et que j'ai souri assez facilement, je ne suis pas rentrée complètement dans l'histoire. Est-ce la plume de l'auteur ou l'histoire en elle même? Je ne saurais le dire mais j'ai été un peu déçue par cette lecture. Au vu du résumé je m'attendais à quelque chose de plus piquant, de plus spontané, un peu comme certains romans finlandais que j'ai déjà lus et beaucoup appréciés. La touche d'émotion est souvent présente et j'ai aimé découvrir ce grand-père à travers les yeux de Keith mais je n'ai pas vécu l'histoire et j'en suis désolée mais je suis certaine que bons nombres de lecteurs apprécieront cette comédie burlesque.



En conclusion: Un roman original, une plume délicate, simple et bien maitrisée mais il y a quelque chose qui n'est pas passé avec moi, certainement le personnage dont je n'ai pu m’approprier l'histoire. Je suis sur qu'il trouvera bons nombres de personnes qui l'apprécieront mais en tout cas à moi il ne laissera pas un souvenir impérissable.
Lien : http://aupaysdelire.blogspot..
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