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Citation de folavoine


Et le jour où ils seront vendus dans les îles, quand le bateau viendra vers La Rochelle, quand il n'y aura plus de captifs, il y aura enfin de l'or dans la cale !
-Pas du tout, répond Poussin. On aura abandonné les captifs à Saint-Domingue contre du sucre dans des tonneaux, du café, de l'indigo, du poivre, du coton dans des sacs, mais pas une seule pièce d'or. On les aura échangé contre ce que d'autres esclaves auront eux-mêmes ramassé dans les plantations des îles. La canne à sucre, le café, ce sont encore eux qui les paieront de leur sueur et de leur san. Je vous le redis : si vous cherchez de l'or, ce ne sera jamais ici que vous le trouverez. Il réapparaîtra à la fin, sur la bonne terre de France, de Hollande d'Angleterre. Là-bas le dernier chargement sera vendu très cher. Et on enfermera tour cet or dans des banques et dans de grandes maisons.
Ils paient le matériel et l'équipage. Ils paient tes 30 livres de salaire par mois, Bonhomme. Ils paient le Seigneur Bassac qui est le propriétaire de ce bateau, ses chevaux, son tabac, les fontaines de son jardin. Il paye sa serre remplie d'orangers d'Espagne, les bottines à lacets de sa fille. Ils paient la pierre de toutes les grandes maisons qu'on voit dans les ports. Ils paientles dîner aux chandelles des planteurs dans les îles, leur orchestre, le cuir de leur fouet. Ils paient leur générosité quand ces planteurs donnent une pièce à la sortie de l'église il fait la nourriture d'Hercule, le bon chat du cuisinier. Ils paient les impôts qui remontent à Versailles, ils payent donc les plumes plantées dans le chapeau du roi, ses Carrosses, ses maîtresse, quelques-unes de ses guerres contre l'Angleterre. Ils paient aussi la petite ferme que la reine Marie-Antoinette est en train de se faire construire et le toit de chaume de son pigeonnier. oui, ces gens-là, les seuls qui ne gagnent rien, ils paient pour toutpage 118 119
Page 302 elle est en deuil depuis longtemps de son vieux Mari, mais avec la mort du père d'Amélie, elle a ajouté avec beaucoup d'invention une couche de ténèbres à ses vêtements. Des tulles noirs, mauve et gris s'entassent sse sur sa robe. Une espèce de mantille couvre ses cheveux et vient onduler devant ses yeux comme un grillage parsemé de mouches en fil noir. Et si on pouvait l'avoir s'habiller au petit matin dans le miroir de sa chambre du dernier étage, sous les toits, on saurait que même les paniers qui sont sous neuf jupon sont en bambou Nigra dont les cannes poussent toutes noires dans les forêts de Chine. Madame Lô n'est pas en deuil, elle est en hyper-deuil. Elle est au plus haut sommet de l'art d'être veuve.
Ils doivent être 80 à traverser la jungle dans un couloir étroit. Ils sont dépareillées comme les pirates ne sont toujours, mais trop libres pour rester fidèles à l'image qu'on leur a inventé :pas de quincaillerie aux oreilles, de balafre exposée comme des trophées, de bandeau noir sur les yeux crevés.
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