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Citation de Alice_


Au coucher du soleil, tous les tuyaux d’arrosage furent déroulés sur les pelouses et les terre-pleins de la rue et l’air du soir fut rafraîchi et embaumé par les nombreuses fontaines qui se mirent à tournoyer.
L’odeur de l’herbe mouillée s’élevant à afin d’une chaude journée était un des grands plaisirs de l’été pour Harper Dewey. Ce soir-là, elle se mêlait en plus à celle des pétunias et des roses qui poussaient dans le jardin. Cette soirée était à tous égards encore plus sensuelle et plus belle qu’aucune autre qu’il ait jamais connue. Le ciel semblait tout particulièrement frais, et contempler son bleu lointain lui procurait un profond sentiment de bien-être, en dépit de sa peur grandissante au sujet de l’endroit où pouvait bien se trouver sa mère. Tout paraissait répondre à ses voeux. Il y avait tellement d’oiseaux qui chantaient. Et comme il est étrange qu’il put si bien comprendre leur chant. L’espace, aussi, lui obéissait. Il pouvait à volonté rapprocher jusqu’au creux de son oreille l’aboiement lointain des chiens aussi bien qu’envoyer les sons provenant de la pelouse à l’avant de sa propre maison se perdre au fond des cieux. Il ressentait, bizarrement, pour la toute première fois de ses huit années d’existence, qu’il avait enfin son mot à dire à propos de la possession du monde et du droit d’un être à prendre part à ce qui s’y passe. Il se trouvait en lui une connaissance intime qui n’appartenait qu’à lui seul, engendrée par une perte et une quête qu’il menait par ses propres moyens, à l’aide de ses seules ressources. Peut-être était-il en train de sortir de l’enfance - même s’il ne la sentait pas le quitter. C’était son sentiment de solitude qui allait en décider, en se mettant à devenir une solitude d’adulte, une solitude engendrée par le souvenir.
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