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4/5 (sur 2 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Londres , le 03/05/1926
Mort(e) à : Beaverkill, New York , le 21/12/2015
Biographie :

Diplômé à l'Université Harvard en 1949, Timothy Foote est un auteur et éditeur.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a interrompu ses études pour travailler comme opérateur radio sur un porte-avions dans le Pacifique.

Il est auteur de deux livres: "Bruegel et son temps" (The World of Bruegel, 1968), son ouvrage le plus connu, et "The Great Ringtail Garbage Caper" (1980) et des centaines d'articles et de critiques sur divers sujets, publiés notamment dans le magazine "Time", dont il a été rédacteur en chef pendant quatorze ans.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
… les raisons pour lesquelles ces paysages imaginaires de Bruegel nous valent un plaisir des yeux aussi remarquable que persistant, demeurent mystérieuses. De même, pourquoi font-ils si incontestablement autorité ? Si leur richesse ne sourd que de la beauté intemporelle de la nature, par exemple, pourquoi ces peintures sont-elles bien plus captivantes que ne le seraient des paysages reproduisant avec fidélité un quelconque petit coin très attirant et bien réel de la forêt de Fontainebleau, vu dans l'éclairage doré d'un jour d'automne par ces grands maîtres du paysage qu'étaient les peintres de l'école de Barbizon à la fin du XIXe siècle ?
La réponse se trouve partiellement dans cette vérité bien connue que l'art ne correspond pas à la réalité, mais à une illusion de celle-ci, et dans la sagace remarque de James McNeill Whistler : « Si l'homme qui se contente de peindre l'arbre, la fleur, la surface qu'il a devant lui est un artiste, en ce cas, le photographe est le roi des artistes ». Les grandes peintures ne sont pas des photographies mais des ouvertures, des portes sur un autre monde, si complet et si attirant que le regard du spectateur ainsi que sa pensée, sont entraînés de plus en plus profondément jusqu'au cœur de l’œuvre. Si la peinture n'a que peu ou pas de contenu véritable, seul le regard est captivé. Inversement, si ce contenu est trop littéral ou trop ordinaire, s'il embrasse tout sans rien impliquer, la pensée et l'imagination ne se trouvent pas sollicitées. Quoique donnant la sensation du réel, de telles peintures n'apportent simplement que des faits.
Pieter Bruegel est le maître de la peinture qui invite le regard à la pénétrer. Ses derniers paysage sont des fenêtres ouvertes sur un monde cosmique et humain, à la fois splendide et primitif. Ce monde n’est pas réel et, pourtant, en dépit du fossé que constituent les siècles, il demeure étonnamment identifiable et nôtre.
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Nicolas Jonghelinck était le plus riche des clients de Bruegel. Ce fut lui qui a fourni à la postérité la collection la plus considérable d’œuvres de Bruegel encore existantes de nos jours. En 1565, il commanda à Bruegel une série de paysages présentant la campagne aux diverses saisons. Ces peintures, les seules qui à notre connaissance aient été exécutées sur commande, sont somptueuses. L’année suivante, mis en difficultés par un krach financier, Jonghelinck fut obligé d’offrir en nantissent ses collections à la ville d’Anvers. L’inventaire révèle qu’il possédait entre autres, seize œuvres de Bruegel, vingt de Frans Floris et un original d’Albrecht Dûrer ; l’ensemble fut estimé à la coquette somme de 16 000 florins. Devenues propriété de l’archiduc Ernst de Habsbourg lorsque, nommé gouverneur des Flandres en 1594, il reçut l’ensemble de la collection à titre de don de la cité d’Anvers, ces œuvres d’art signées Bruegel, qui font partie de la collection de la famille des Habsbourg, sont actuellement exposées au Kunsthistorisches Museum à Vienne.
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Aujourd’hui, nous avons coutume de nous représenter les Pays-Bas comme une insignifiante région du Nord : la Belgique, un pays aux nombreuses petites industries légères, la Hollande, le paradis des tulipes et des moulins à vent. Il faut à notre imagination un rude effort pour restituer leur signification exacte aux grands événements historiques que connurent ces pays.
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Bosch emploie dans sa peinture une gamme de symboles d’une variété incroyable. Nombre d’entre eux ont des sens multiples et échappent apparemment à toute classification du fait de la multiplicité des sources d’inspiration du peintre. Les représentations d’animaux étranges, comme ceux qui sont présentés ci-dessus (merci Babelio de nous donner l’image) sont tirés de manuscrits gothiques et remontent même parfois à des pierres précieuses gravées du temps des Romains.
Un certain nombre de ces symboles ont été utilisés par Bosch selon des interprétations traditionnelles : le paon et le miroir signifient habituellement l’orgueil, le lapin indique la fertilité.

D’autres symboles paraissent traditionnels mais ont reçu des significations inattendues : le poisson, largement répandu comme symbole du christianisme, sert parfois à Bosch pour exprimer la notion de voracité. La cornemuse, un de ses signes les plus usuels, change de sens d’une peinture à l’autre ; elle représente la gloutonnerie, la discorde et correspond aussi à d’autres messages qui nous échappent aujourd’hui. Outre ces significations confuses ou complexes, Bosch fait appel surtout à quelques symboles directs, dont le sens demeure invariable :
Le hibou – l’hérésie, le mal
Les frits – le sexe, la licence
Le chat – la cruauté, le diable
Les instruments à corde – l’amour
Le cheval – la rage débridée, la luxure
Le croissant – le paganisme, l’hérésie
La cruche – la gloutonnerie
L’œuf – la vie, la source de vie
La chèvre – la curiosité, la luxure
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Fascinés par ce véritable abrégé du folklore des dictons, maximes et proverbes que constitue « La Huque bleue »(**) les spécialistes de l’histoire de l’art se sont lancés dans une passionnante et longue recherche qui tient de la devinette et dont le but est d’identifier toutes ces citations. … la liste ci-dessous fournit une sélection des proverbes les plus amusants et les plus connus….

- L’idiot a l’atout en main (aux innocents les mains pleines)
- Le toit est en lattes (il y a des indiscrets)
- Son mal aux dents est derrière l’oreille (leurrer en simulant une maladie)
- Le mangeur de pilier (l’hypocrite faussement pieux qui va jusqu’à étreindre les piliers dans les églises)
- Elle porte le feu d’une main, l’eau de l’autre (avoir des opinions contradictoires)
- Il fait cuire n hareng pour ne manger que la laitance (faire les choses n’importe comment)
- Il se tape la tête contre les murs
- Il grignote toujours le même os (il joue toujours le même air)
- Il attrape les poissons à la main (il est très adroit)
- Il ouvre la porte avec son cul (il ne sait pas quelle direction prendre)
- Etc.

(je n’en reporte que quelques-uns, il y en a près de 80)
___
(**) Les Proverbes flamands, appelé ou sous-titré Le Monde renversé ou encore La Huque bleue, est une peinture de Pieter Brueghel l'Ancien, datée de 1559, actuellement à la Gemäldegalerie de Berlin qui fait partie du corpus certain de l'Œuvre peint de Pieter Brueghel l'Ancien.
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John Ruskin, ce critique anglais du XIXe siècle qui, un des premiers, vanta les « primitifs » flamands, comprit intuitivement les effets cumulatifs de ces influences ; il fournit une explication de l’opposition entre la peinture italienne et la peinture flamande.
« Alors que Fra Angelico prie et pleure à l’ombre des oliviers », écrit-il en 1860, « les humides champs des Flandres sont le théâtre d’autres activités. Il faut endiguer la mer sauvage, construire des canaux sans fin… labourer et herser un sol argileux et givré, élever de robustes chevaux, un bétail bien gras, cimenter les murs de brique contre la neige et le vent… Tout cela représente des efforts qui rendent les mains rudes, les corps d’une grossière robustesse, avec comme récompense les rudes réjouissances de la rentrée des moissons et des fêtes de Noël ».

Si les artistes du Sud représentaient souvent l’homme comme un sain ou un héros en puissance, ceux du Nord voyaient en lui un incorrigible pécheur et ils s’interrogeaient avec angoisse et constance : dans quelle mesure cette créature lubrique et suffisante méritait-elle le ciel et suivait-elle l’exemple donné par le Christ sur terre ?
Cet âpre pessimisme se retrouvait clairement dans l’ambiance religieuse des pays nordiques. Ce n’est pas par hasard que la Réforme, cette crise qui déchirera le monde chrétien, a pris naissance dans ces régions.
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En dépit des preuves que nous possédons du pouvoir de la science de transformer les conditions physiques de l’existence en un quasi-paradis terrestre, aujourd’hui notre foi dans la perfectibilité morale de l’homme et de la société – qui depuis près de cent ans sert pratiquement de religion au monde moderne - s’estompe lentement. Elle a été remplacée par des doutes et la crainte de l’autodestruction.
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Aujourd’hui, nous considérons que la peinture de la cruauté et de la laideur est un singulier apanage de notre temps, oubliant que dans des périodes antérieures ces descriptions ont été encouragées, car, pour reprendre le propos d’un homme d’église du Moyen Age, « Tout ce qui est déformé et répulsif éveille en nous une aspiration à la beauté parfaite. »
En fait, le XXe siècle s’est tant préoccupé des questions de sexe, de douleur et de perversion, ainsi que des problèmes du subconscient, qu’il devient facile, dans un instant d’exaspération, de penser que toutes ces notions furent inventées voici moins d’une génération et vulgarisées implacablement au nom d’un certain Freud.
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Le docteur Torrilhon soutiens, avec de nombreux documents à l’appui, que Bruegel, dans ses peintures des malades, des boiteux et des estropiés de son temps, se montre d’une si implacable clairvoyance qu’il est bien souvent possible à un médecin d’aujourd’hui de diagnostiquer le mal dont souffrait tel ou tel personnage, sans trop de risque de se tromper.

« La parabole des aveugles », …présente cinq aveugles titubant ; … Ils constituent, indique le docteur Torrilhon, cinq différents cas de cécité sur le plan de l’étude clinique. L’un, par exemple, porte sur la cornée une taie en forme de tumeur, qui ne peut résulter que d’un leucome. Un autre contemple fixement le ciel ; il souffre d’une atrophie des globes oculaires, séquelle d’un glaucome mal soigné. En tant que médecin, il se montre particulièrement impressionné par l’observation de Bruegel en ce qui concerne la cécité, car celle-ci était très mal connue sur le plan médical au XVIe siècle. Du temps du peintre, les médecins imputaient généralement la cécité à l’action de vapeurs qui s’élevaient de l’estomac et s’attaquaient au cerveau.
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Dans les Flandres, au XVIe siècle, le Moyen Age exerçait une influence importante dans le domaine de l’art. Le but essentiel de cet art était encore de véhiculer la morale chrétienne et d’inspirer de pieux sentiments. L’homme était considéré comme un être sans grandeur, et ses folies habituelles se trouvaient dénoncées impitoyablement. La Bible, évidemment, dominait la pensée comme l’art. Bruegel pouvait tabler sur le fait que ceux qui contemplaient ses œuvres connaissaient la version populaire de l’histoire de la Tour de Babel : comment, avec présomption, le roi Nemrod décida de la construction d’une tour assez haute pour atteindre le ciel et comment Dieu le punit en semant la confusion des langues parmi les ouvriers, au point de rendre impossible l’achèvement de la tour.
….
Ils avaient hérité d’une convention artistique, qui voulait que tous les éléments d’une peinture fussent jugés et savourés en tant que symboles mais aussi en tant que représentation précise de la réalité ; Bruegel se révéla le plus grand des maîtres de ce genre.
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