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Critiques de Timothy Snyder (42)
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The Road to Unfreedom

+++++ LE CHEMIN VERS L’ABSENCE DE LIBERTÉ +++++



Dans ce livre capital pour la compréhension de la politique extérieure de la Fédération russe sous Poutine, Timothy Snyder, professeur d’histoire à l’université de Yale, analyse les idées et principes qui ont conduit à la situation actuelle de guerre en Ukraine.



J’admets que j’ignorais, malgré toutes mes lectures relatives à cette invasion brutale d’un État voisin, que Vladimir Vladimirovitch Poutine est allé chercher son inspiration et "sagesse" auprès d’un philosophe russe pratiquement oublié, Ivan Alexandrovitch Iline (1883-1954).

Un penseur slavophile, admirateur de Mussolini et Hitler et adversaire tenace de la démocratie et libertés individuelles.



Selon cet auguste maître à penser, la Russie doit être guidée par un rédempteur puissant qui assure la grandeur de la nation, sans qu’il soit gêné par des lois qui freineraient cette entreprise ou des élections qui nuiraient cette marche triomphale.



Vous l’aurez deviné : ce rédempteur dans la tête de Poutine c’est sa modeste personne même. En grande pompe, le "tsar actuel" a fait transférer les restes d’Iline de Suisse, où il était enterré, à Moscou en 2005. Tout comme le maître du Kremlin a fait réimprimer l’œuvre d’Iline, qu’il aime d’ailleurs passer comme cadeau à ses collaborateurs et visiteurs.



Un volet essentiel dans cette philosophie constitue la défense du pays contre les ennemis du dehors. Cette vérité a donné d’abord une guerre en Tchétchénie (1999), ensuite en Géorgie (Ossétie du Sud et Abkhazie en 2014) et quasi simultanément en Ukraine, avec l’annexion de la Crimée et l’occupation du Donbass (provinces de Louhansk et Donetsk, la même année 2014).

Souvent, Poutine pour "légitimer" ses agressions s’est réclamé des idées d’Iline.



Les grands ennemis étant, bien entendu, les États-Unis et l’Union Européenne. Toujours dans l’esprit d’Iline et selon une interprétation toute personnelle de Poutine, il convenait de financer les ennemis des pouvoirs en place dans ces pays, tels Berlusconi en Italie, Le Pen en France, Nigel Farage au Royaume-Uni en vue du Brexit, etc.

Aux États-Unis, Poutine a même aidé financièrement les protagonistes d’un Texas indépendant !

Démembrer un pays ennemi, ou du moins essayer, voilà une autre spécialité du Führer russe.



Outre-Atlantique, l’exercice majeur des efforts russes a été de faire élire ce grand guignol de Donald Trump comme président en 2016. Et pour cette noble tâche un paquet de mesures a été initié, comme un financement direct pour la campagne présidentielle de Trump, de vastes attaques contre Hillary Clinton, la diffusion du courrier personnel de la rivale du clown narcissique, etc.



Dans ce contexte, l’auteur explique l’importance du mensonge, élément-clé de la propagande russe, comme on peut l’admirer dans les explications savantes du porte-parole du Kremlin, le clown moscovite Dmitri Peskov, sur les démarches russes en Ukraine depuis bientôt un an. L’auteur remarque que Poutine a parfaitement bien compris que le mensonge rassemble la classe politique en Russie plus qu’elle ne la divise.



L’art du mensonge pour lequel le Donald avait des talents innés et qui est devenu sur Twitter, Facebook et ailleurs le "fake news" officiel du temps de sa présidence fantaisiste.



Entretemps, les délires philosophiques, leur interprétation abusive, le recours systématique au mensonge ont conduit en Europe à une guerre dont on ne voit pas l’issue et mènent le monde vers un avenir sans liberté humaine.



Timothy Snyder a réalisé un impressionnant travail d’analyse, basé sur une documentation tout aussi impressionnante, qui se reflète dans les 277 notes finales, couvrants 61 pages en fin de volume.

Il ne s’agit évidemment pas d’un ouvrage à la lecture facile, mais je trouve que les efforts du lecteur sont largement compensés par les connaissances qu’il y acquière.

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De la tyrannie : Vingt leçons du XXème siècle

Timothy Snyder est l'un des grands historiens de la Deuxième Guerre Mondiale et du totalitarisme.



Son livre Terre de Sang analyse l'histoire des pays coincés entre l'Allemagne et la Russie entre la Révolution Bolchevique et la mort de Staline. Son livre Terre Noire explore le rôle qu'ont joué les différentes bureaucraties européennes pour accélérer ou ralentir l'holocauste.



J'étais donc plutôt heureux quand j'ai appris qu'il écrivait un livre sur l'actuelle montée du fascisme, et sur le rôle que nous pouvons jouer pour l'en empêcher.



Puis je l'ai lu, été 2022. Et j'ai été plutôt... Déçu.



Je veux dire, je vais me faire matraquer dans des contre-manifs pour bloquer l'extrême droite, et lui nous dit que sa leçon #1 sur comment arrêter les fascistes c'est... "Ne pas obéir d'avance".



Alors là, la mollesse des centristes, je vous dis pas.



Mais voilà. On est en décembre 2023. Depuis ma lecture, j'ai vu Target et autres grandes chaînes de magasins retirer tous leur contenu LGBTQ par peur de déplaire à la droite. J'ai vu des marques congédier des porte-paroles trans pour les mêmes raisons. Je vois les grands médias américains, menacés d'être fermés par le gouvernement si Trump est élu... Se mettre à le défendre.



Puis je réalise que Snyder avait compris.
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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

C'est un ouvrage à lire absolument.



Auschwitz représente dans notre inconscient collectif l'horreur absolue, le mal du XXième siècle. Or, il n'est que la partie émergée d'un iceberg d'horreur au coeur de l'Europe où, entre 1933 et 1945, les régimes nazis et soviétiques massacrèrent quelques 14 millions de personnes, non pas 14 millions de soldats morts du fait des combats, mais bien 14 millions de civils, sans distinction de sexe ou d'âge, des familles entières décimées délibérément. Les images bien connues de ce haut lieu de l'horreur, juxtaposant camp de concentration et camp d'extermination, ne sont donc malheureusement pas toute l'histoire, elles n'en sont même pas l'introduction, selon les propres mots de l'auteur.



L'écrasante majorité de ces 14 millions de victimes ne virent d'ailleurs jamais un camp de concentration. Elle subirent une violence de masse jamais connue dans l'histoire de l'humanité. Elles périrent victimes de méthodes passablement primitives, délibérément affamées pour plus de la moitié d'entre elles, au bord de fosses une balle dans la nuque (Katyn, Babi Yar, Minsk, Varsovie...), abattues à la mitrailleuse, brulées vives dans des bâtiments où elles furent parquées ou encore gazées dans des usines de mort telles que Tréblinka, Sobibor, Belzec, Chelmno et Majdanek.



Une violence extrême, indicible dont l'étendue nous était encore trop peu révélée et qui frappa la Pologne, les Etats Baltes, l'Ukraine, la Biélorussie, et la frange occidentale de la Russie soviétique. Une région où les plans impériaux de Hitler et de Staline se chevauchèrent, se nourrirent mutuellement dans une forme de complicité belligérante. Cette zone que Timothy Snyder baptise les "Terres de sang" est celle où la plupart des sites de tueries se situent, là où se concentraient aussi la plus grande partie des Juifs européens, que les nazis avaient décidé d'éradiquer. Une zone à laquelle les occidentaux n'eurent pas accès au lendemain de la seconde guerre mondiale.



Il aura fallu attendre la fin de la guerre froide pour que les archives soient enfin accessibles et que les historiens puissent entreprendre ce travail sans lequel notre perception occidentale de ce que fut cette période effroyable serait restée trop parcellaire.



L'étude de Timothy Snyder réunit ainsi l'histoire criminelle des régimes nazis et soviétiques, l'histoire juive et l'histoire européenne ainsi que les histoires nationales.
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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Depuis toujours l’histoire me passionne et j’ai beaucoup lu en particulier sur la 2ème Guerre mondiale, le régime stalinien ou le nazisme.

Au fil des lectures on enrichit ses connaissances mais il est rare qu’un livre soit un tel choc. Il se classe pour moi à coté de l' Archipel du Goulag. ou des grands témoignages comme ceux de Primo Levi ou Jorge Semprun



J’ai lu ce livre trois fois depuis sa parution, une fois très vite après son achat et j’ai été sonné et je l’ai immédiatement relu. Je viens de le relire et je peux vous assurer que le temps n’a en rien diminué mon impression de départ, bien au contraire. Les évènements récents en Ukraine prouvent s’il en était besoin que l’Histoire est une des clés de compréhension des problèmes actuels dans bien des points de l’Europe.

Tout semble avoir été dit sur la Seconde guerre mondiale, les prémices, la montée du nazisme, la Shoah, le rideau de fer et le bloc de l’Est....

Thimoty Snyder apporte pourtant un changement de perspective, une lumière neuve sur cette période de notre histoire.

Pour cela il nous invite à nous détacher des particularismes régionaux ou nationaux et à considérer à la fois une période, qu’il fixe de 1933 à 1945, et un espace géographique. Il ne s’agit plus d’une nation ou d’une catégorie de population mais d’un espace beaucoup plus large qu’il a dénommé Terres de sang où se déroulèrent la plupart des tueries, des massacres, des meurtres de masse de la Seconde Guerre.

Entre 1933 et 1945, 14 millions de personnes perdirent la vie sur ces territoires !

Le livre est aussi une comparaison de deux systèmes, de deux pouvoirs, de deux chefs d’état qui furent à l’origine des tueries, massacres et meurtres de masse.

Ce que Timothy Snyder présente l’a déjà été mais toujours avec un parti pris national ou identitaire. Jamais les liens entre les deux régimes et les répercussions sur les populations de ces Terres de sang n’avaient été aussi clairement définis que dans ce livre.

L’histoire de ces territoires est effrayante, ils ont subi non pas une, ni même deux, mais souvent trois occupations successives chacune apportant violence, souffrance, massacres, délations, exécutions et résistance.

Les deux régimes voulant conquérir ces territoires, les soviétiques pour renforcer leur régime, les nazis en quête d’espace vital pour la future race des seigneurs.

L’Ukraine, la Bielorussie, la Pologne et les Etats Baltes furent les grandes victimes des deux régimes. 97% des victimes juives ne parlaient pas l’allemand et étaient issues de ces territoires.



Pas question pour moi de vous faire un résumé exhaustif de ce livre mais plutôt de vous dire en quoi il fut un choc de lecture. C’est la similitude de comportement des deux régimes et des deux chefs qui m’impressionne le plus.

Quelques exemples :

La famine qui fut l’arme de Staline pour faire plier les paysans, les Ukrainiens, les Bielorusses et autres peuples non russes de l’Union Soviétique fit sans doute plus de 3 millions de mort, la famine fut également utilisée par Hitler qui espérait détruire par la faim l’URSS. 3 millions de prisonniers russes en firent les frais sans compter le million de morts de Léningrad.



Les deux régimes éliminèrent sans pitié les hommes ou groupes qui entravaient leurs objectifs, la Grande Terreur coûta la vie à au moins 700 000 personnes en URSS, Hitler et Staline ont tenté par tous les moyens de détruire le peuple polonais en signant un pacte que bien des communistes français applaudirent, en se partageant le pays, en tuant les élites (21 892 officiers polonais tués à Katyn) en déportant au Goulag la population, en livrant les opposants à la nation d’en face.



Staline et Hitler ont également partagé une haine pour les Juifs qui étaient très nombreux sur ces territoires, beaucoup plus qu’en Allemagne par exemple. Les juifs massacrés dans les terres de sang ont creusé des fosses dans lesquelles ils ont été abattus, c’est la Shoah par balles, ou gazés comme à Treblinka, Chelmno, Belzek ou Sobibor.

Si ces usines de mort sont moins connues que les camps comme Bergen Belsen ou Buchenwald c’est que le rideau de fer est retombé sur ces noms grâce à Staline qui ne souhaitait pas que la Shoah vienne masquer les efforts de guerre soviétiques.

Dans les Terres de sang les victimes instrumentalisées par les nazis participèrent aussi aux massacres, ces peuples étaient enclins à l’antisémitisme et pressés de faire payer les terribles exactions des soviétiques et de son NKVD dont étaient membres à l’époque de nombreux juifs.

Sur les 6 millions de juifs victimes de la Shoah, 4 millions étaient issus des Terres de sang.



J’ai été surprise aussi par les mouvements de population en Pologne à la fin de la guerre dont je n’avais jamais réalisé l’ampleur : déplacements de population que l’on peut assimiler à un nettoyage ethnique concernèrent plusieurs millions de personnes et cela à la demande de Staline et avec, hélas, la complicité bienveillante des alliés.



Tout au long du livre T Snyder s’attache à personnaliser ces victimes, à transformer les chiffres en personnes. Il raconte grâce à de multiples documents les vies brisées et l’on entend la voix des victimes de façon poignante.

Les tentatives des Ukrainiens pour faire reconnaitre le génocide perpétré par Staline furent bien vite stoppées sous la pression des gouvernements en place.

Un livre tout à fait indispensable pour comprendre non seulement ce qui s’est passé mais les retombées qui agitent encore aujourd’hui ces territoires.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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La reconstruction des nations : Pologne, Uk..

Un ouvrage passionnant

L'auteur est un grand spécialiste américain des régions situées entre l'Allemagne et la Russie. Il détaille ici l'histoire depuis le Moyen-âge de la Pologne, de l'Ukraine et de la Lituanie, en insistant sur leurs relations. C'est très savant, et c'est l'un des rares livres sur le sujet facilement accessible en Français (il existe un livre aussi chez Bartillat, mais l'auteur ne boxe pas dans la même catégorie)...

Autant le dire d'emblée, le livre quoique remarquablement intéressant présente deux limites : il est franchement ardu, et il est un peu ancien ce qui fait que la période 2000-2022 en gros n'est pas couverte forcément. On ne trouvera donc pas un éclairage immédiat du conflit actuel mais un arrière-plan histoire complexe et approfondi démontrant en particulier la naissance d'un nationalisme proprement ukrainien depuis en gros le 19ème siècle. Un sentiment national indiscutable. Mais cela il suffit d'allumer la télévision pour le constater....

Un livre qui permettra de briller en société, mais qui n'est pas à proprement parler un "page turner"...
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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

L'auteur choisit de partir de le fin de la première guerre mondiale pour scruter comment le régime soviétique avec Staline et le nazisme avec Hitler se sont mis en place chacun de leur côté, sur quelles valeurs et quelles expériences.



Il passe ensuite à la seconde guerre mondiale à proprement parler en se limitant "aux terres de sang" à savoir, pour tout ou partie de leur territoire, l'Ukraine, la Pologne, les pays Baltes et la Biélorussie.



Les habitants ont pu passer de domination soviétique à domination allemande pour repasser pour certains sous domination soviétique, autant dire une situation catastrophique. Toujours traites à l'un ou l'autre et souvent aux deux, la population a payé très cher cette situation impossible à tenir, expérimentant à hautes doses les tortures, massacres et autres monstruosités des deux envahisseurs.



Les chiffres donnés donnent le tournis, on se demande comment il peut encore exister des Polonais par exemple, d'ailleurs on se le demande encore plus quand après guerre les populations sont expédiées ici ou ailleurs niant culture et appartenance .



Commencé en "fanfare ", si j'ose dire, par le régime soviétique, famine organisée, grande terreur, déportation de population vers les camps du Goulag, condamnations à la peine de mort et autres, le massacre des populations a continué avec les Allemands qui ont joué la famine eux aussi, les tueries à grande échelle, le nettoyage par le feu etc...



Au milieu de cette horreur, certains ont payé plus que d'autres, les Polonais par exemple et bien sûr, les Juifs ! Ni sous le régime soviétique ni sous le nazisme ,pas plus que par une bonne partie des populations, ils n'étaient bien vu et leur disparition n'était pas vraiment un problème, d'autant plus qu'une bonne propagande de chaque côté les rendait responsables de tous les maux.



Que dire de plus, si ce n'est que l'on découvre ce qui s'est passé à l'Est et que c'est une abomination qui s'avère encore plus meurtrière que ce qu'il y a eu à l'Ouest.



Tout au long de ce pavé, l'auteur nous amène à voir comment ont évolué les politiques et les théories sous-jacentes en fonction de ce qui se passait sur le terrain, des victoires et défaites .



Deuxième livre sur le sujet que je lis et je reste sidérée par la violence, le sadisme, les manipulations qui ont été mis en oeuvre avec constance tout au long de cette période. Il m'est difficile d'imaginer la situation de ces personnes qui ne pouvaient que subir, l'un , l'autre, de toute façon ils étaient toujours du mauvais côté. Quand le cannibalisme devient ordinaire, quand Oradour est multiplié par cent ,par mille, quand on détruit une ville,Varsovie, méthodiquement, je me questionne sur les survivants et la force de vie qu'il leur a fallu pour continuer.



D'autres questions, sont là, auxquelles je n'ai pas de réponses mais j'apprécie encore plus la saveur de la paix dans laquelle j'ai la chance de vivre.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Terres de sang retrace l'histoire de la Pologne, de l'Ukraine et de la Biélorussie (principalement), entre 1919 et 1953.



Ces terres qui ont été à tous de rôle soviétique, allemande puis encore soviétique. Qui ont connu l'Holodomore (la famine), ma Grande Terreur et l'Holocauste.



C'est un travail essentiel qu'a fait Snyder, mais ce n'est pas une lecture facile. (C'est un livre académique, et les atrocités s'enchaînent à toute vitesse.) J'y ai appris beaucoup sur mes origines polonaises.



C'est aussi un livre fascinant à lire alors que la présente guerre en Ukraine a lieu. L'élimination d'une part importante de la population ukrainienne semble quasiment une tradition russe. Et la solidarité entre la Pologne et l'Ukraine ne date pas d'aujourd'hui.
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De la tyrannie : Vingt leçons du XXème siècle

Cette lecture interpelle.

D’un côté, on admire l’extraordinaire travail d’illustration de Nora Krug. Les dessins, les couleurs, l’infographie, l’intégration des textes dans ces constructions visuelles, les trouvailles calligraphiques m’ont enchantée. Chapeau ! C’est un véritable coup de maître.

Quant au contenu, à savoir l’essai adapté de l’américain Timothy Snyder, il laisse dans la bouche un goût de pop-corn au beurre de cacahuète. Saluons l’effort de vulgarisation et de pragmatisme de cet historien de Yale University. Au travers de son ouvrage, il a ambitionné de proposer 20 clés pour résister aux pouvoirs tyranniques. Et cette ambition est louable. Certains passages sont très intéressants et méritent qu’on les retienne pour changer notre propre comportement de citoyen. D’autant que Snyder fonde grandement son propos sur des travaux sérieux universitaires tels ceux d’Hannah Arendt. Il n’hésite pas non plus à puiser dans des biographies, des récits de faits réels vérifiés ou même des réflexions de romanciers (Milan Kundera e.g.). C’est audacieux et plaisant.

Ce qui me gêne, c’est que sa pensée se déploie sans qu’il ait exposé le courant idéologique dans lequel il se positionne. Elle est basée sur des hypothèses qui ne sont pas questionnées, sur des postulats et sur des valeurs américaines qu’il présente comme universelles. Je ne dis pas que tout est relatif mais se référer à la Bible ou écrire : « Si vous portez une arme dans l’exercice de vos fonctions, Dieu vous bénisse et vous garde » me fait bondir, par exemple.

Snyder scrute le pouvoir Trumpien sous le prisme des « terribles échecs » des démocraties européennes et du « fléau communiste » à l’Est.

Hum. N’y a-t-il pas aussi de leçons à tirer des drames à grande échelle américains (le massacre des indiens, la ségrégation raciale, la guerre du Viet-Nam, d’Afghanistan…) ? L’hégémonie économique des pays occidentaux et les injustices qu’elle a contribué à créer est laissée totalement sous silence. C’est ballot parce que cela dévalorise le discours de Snyder. Dommage…

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La route pour la servitude : Russie - Europ..

Le dernier ouvrage de T. Snyder, disponible en français depuis octobre 2023, La route pour la servitude, a été publié aux États-Unis en 2018 et il constitue un nouveau signal d’alerte très fort des atteintes portées au système démocratique tel que nous le pratiquons dans les États nations européens et aux États-Unis. Atteinte au système institutionnel mais aussi au droit qui le soutient et qui apparaît de moins en moins comme une valeur garantie par les États où les organisations internationales interétatiques. Force est de constater que la création du droit devient le fait d’entités transnationales, pouvant être des entreprises commerciales. Nous sommes bien éloignés du « contrat social » qui a constitué le fondement du droit des démocraties européennes depuis la fin du 18éme siècle. L’ordre juridique des États nations est désormais contesté de l’extérieur par d’autres systèmes normatifs (illibéraux, autoritaires …), mais aussi depuis l’intérieur. Il n’est qu’à regarder le triste spectacle donné par Donald Trump contestant chaque jour le système institutionnel américain qui reposait jusqu’à présent sur un équilibre et dans la confiance placée dans un dispositif complexe de « cheks and balance » garant de la démocratie. Mark Kesselmann, professeur de sciences politiques à l’université Columbia de New-York qualifie la situation actuelle de « coup d’État au ralenti », un poison lent mais aux effets destructeurs assurés sur la démocratie.

La route pour la servitude, place la Russie au centre de la réflexion et montre les ressemblances entre les parcours de Poutine et de Trump. Les deux utilisent le pouvoir pour s’y maintenir et faire prospérer leurs intérêts personnels. Les deux utilisent le mensonge à grande échelle, plus précisément le recours à d’énormes mensonges qui présentent l’avantage de faire entrer les citoyens dans une dimension partisane et complotiste. Adhérer à une vision complotiste devient alors la seule explication rationnelle offerte…

Snyder rappelle aussi opportunément que la seconde guerre mondiale a été avant tout pour Hitler une guerre coloniale pour s’assurer de la maitrise de l’Ukraine, grenier à blé de l’URSS, ce qui aurait permis à l’Allemagne de devenir une puissance équivalente à celle du Royaume Uni. La France a toujours été secondaire dans cette stratégie. L’oubli de cette dimension explique pour beaucoup la situation confuse actuelle dans laquelle se trouve l’Europe. La réalité de ce début de 21éme siècle est que le caractère impérial des grands États européens a totalement disparu et qu’une démocratie équilibrée ne peut être atteinte qu’autour d’une « Europe puissance », pour laquelle les réticences de plusieurs pays sont fortes. Le danger porté par l’actuel pouvoir Russe tient au fait que l’État Russe incarné par son dirigeant peut afficher des intérêts à défendre et une idéologie, tout comme la Chine. Quant à l’Europe et aux États-Unis, leurs intérêts ne convergent pas toujours et aucun des deux ne peut afficher une idéologie claire.

Snyder apporte beaucoup à la compréhension de la crise actuelle en expliquant les concepts de « politique d’inévitabilité » et de « politique d’éternité ». La politique d’inévitabilité c’est la vision « fin de l’histoire » qui a prévalu en fin de 20éme siècle : « Les lois de progrès sont connues, il n’y a pas d’alternative et donc pas grand-chose à faire ». Aux États-Unis, cela se décline selon le schéma expliquant que la nature a apporté le marché, ce dernier la démocratie…laquelle a entrainé le bonheur.

En Europe, ce schéma tourne autour de l’histoire de ce continent qui a apporté la Nation, cette dernière, confrontée aux guerres a compris que la paix était un objectif impératif pour lequel il était nécessaire de disposer de l’intégration européenne et de la prospérité en découlant.

L’Union soviétique s’est inscrite elle aussi dans un schéma d’inévitabilité tourné vers la technologie. La nature permet la technologie, qui, en se développant apporte le changement social, lui-même provoquant la révolution qui en se répandant met en œuvre l’utopie communiste. L’effondrement de l’URSS a donné l’illusion aux européens et aux américains que leurs schémas d’inévitabilité triomphaient. Or, les crises qui ont suivi l’effondrement soviétique, crises financières mondiales, guerres d’Irak ont contribué à un effacement progressif de l’inévitabilité au profit de l’éternité.

Si l’inévitabilité était porteuse d’un objectif de meilleur avenir, l’éternité écrit Snyder, place la Nation au centre d’une histoire cyclique de victimisation. Le temps est appréhendé circulaire dans un tel schéma. L’inévitabilité traçait une ligne vers un meilleur futur, l’éternité renvoie à des menaces du passé, sans cesse ressurgissant.

Les politiques publiques liées au concept d’éternité sont centrées sur la protection des citoyens face à des menaces. Elles vont aussi fabriquer de la crise et utiliser pour ce faire, la manipulation de l’information. La négation de la vérité est le corollaire de ce schéma qui ne peut prospérer que sur la diffusion « d’informations spectacles » faisant appel aux sentiments et non à la raison.


Lien : https://gerard-pardini.fr/20..
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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Les totalitarismes nazis et communistes firent des millions de morts sur un vaste territoire que l'auteur nomme " Terres de sang " . Ceci est de l'histoire , pas de la littérature , mais c'est incontestable et devrait s'enseigner à l'école pour ne plus exister .Après chaque conflit , chaque génocide , il se dit : " Plus jamais ça " et cela recommence de plus belle . quand tirerons nous les leçons du passé ?
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De la tyrannie : Vingt leçons du XXème siècle

Il s'agit d'une sorte de pamphlet/manifeste écrit juste après l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.

L'auteur est un historien spécialisé dans l'Europe de l'Est au XXème siècle, titulaire d'une chaire d'histoire à l'université de Yale). Il nous met en garde contre le risque réel d'un retour des régimes autoritaires.



Il part du postulat que les citoyens européens en 1920-1930-1940 n'étaient pas moins malins, ni moins informés que nous et qu'ils ont pourtant vu leur démocraties d'effondrer au profit des régimes totalitaires (fascisme, communismes…) Il va ensuite décortiquer les mécanismes de ces bouleversements majeurs et nous donner vingt judicieux conseils pour identifier les moments charnières et résister!



On peut regretter que ce soit essentiellement axé sur les Etats Unis (avec un opposition bien classique au communisme) mais enfin c'est clairement le but annoncé de l'ouvrage: l'auteur s'adresse essentiellement à ses concitoyens qu'il souhaite prévenir du danger représenté par le président Trump. Les conseils n'en restent pas moins universels et à nous de transposer le discours à nos propres politiciens nationalistes!



J'aurais aimé que certains points soient plus approfondis ou argumentés, mais c'est néanmoins une très belle base de discussion, très didactique, qui porte un message essentiel et qui devrait (à mon sens) figurer au programme de l'éducation nationale dans les collèges/lycées.



D'utilité publique!





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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Sacré livre que voici, fort instructif mais glaçant. Timothy Snyder s'est extrêmement bien documenté, il nous a d'ailleurs fourni de nombreuses cartes et témoignages pour étayer ces propos, sa bibliographie est conséquente et les chiffres sont précis. Ces chiffres nous donne d'ailleurs le tournis, ils sont effroyables de part leur grandeur, nombre de Juifs exécutés, nombre de civils tués, nombre de personnes affamées volontairement, etc. La Pologne, l'Ukraine et la Biélorussie ont énormément souffert, que ce soit sous Staline ou sous Hitler, choses que j'avais prises bien sûr dans les cours d'histoire, mais nous ne l'avions pas vu en détails. Ce livre est donc très riche et eclaire grandement sur certains points (notamment la politique de Staline pour moi).

Je redis cet adjectif, c'est effroyable tout ce qui a pu se produire, et surtout le fait de devoir remplir des quotas ! (Quotas de Juifs tués par jour, quotas de récolte obligatoires à donner qui ne permet pas à la population locale de se nourrir etc.).
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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Nous avons là, ENFIN, une vision globale sur :

-le parallèle entre ces deux tueurs de masse que furent Hitler et Staline,

-sur l'Europe de l'Est, terre de mort pour des millions de victimes de ces idéologies meurtrières que furent le nazisme et le communisme.



Timoty Snyder, avec une précision scientifique mais aussi beaucoup d'humanité, concentre son étude sur les techniques de meurtre et sur les victimes.

Il récuse, avec raison, les motifs de ces crimes monstrueux.

Il ne peut y avoir AUCUNE raison idéologique ou autre à ces catastrophes...

Staline, au nom d'une idéologie soit disant progressiste, a commencé par "organiser" la famine en Ukraine, puis les différentes purges des années trente.

Allié à Hitler de septembre 1939 à juin 1941, date de l'attaque de l'URSS par les nazis, Staline prend le contrôle de la Pologne orientale et le peuple polonais eut à subir la terreur soviétique, avec pour sommet entre autre les fosses de Katyn.



Les cadavres des innocentes victimes de la terreur soviétique encore chauds, ce sont les tueurs nazis qui arrivent, en juin 1941, avec une inventivité sans limite dans le meurtre de masse : gazages aux gaz carboniquesd'échappement dans des cabines à l'arrière de camions, Shoah par balles (Baby Yar étant la plus connue de cette façon de tuer), incendie de bâtiments remplis de victimes, et famine voulue et organisée...notamment lors du siège de Leningrad d'une durée de 900 jours.

Les nazis tuaient au nom de leur race soit disant supérieure.



Quatorze millions de civils, en majorité des femmes, des enfants et des vieillards, ont été tués par l'Allemagne nazie et l'Union soviétique stalinienne sur ce territoire.

La Pologne, l'Ukraine, la Biélorussie, les pays baltes sont imprégnées par la mort...



Cette étude, par sa globalité, donne donc lieu à un livre passionnant.

Un livre puissant.
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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Ce livre devrait être au programme du lycée, en classe de 1ère ou en terminale. De cette façon personne ne devrait dire "je ne savait pas" devant le degré de perversion et de méchanceté ignoble que les régimes totalitaires peuvent engendrer, pour ne parler que des régimes extrémistes, car la question doit être toujours posée, où que ce soit. Après cette lecture de la réalité de l'homme la vision des idéologies et des égoïsmes ne devrait plus jamais être la même, ni traitée avec désinvolture et légèreté.

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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Timothy Snyder, universitaire historien et lecteur de 6 ou 7 langues d'Europe de l'Est, propose dans cet ouvrage une synthèse historique différente des années qui vont de 1930 à 1945 des pays entre l'Allemagne et l'ex Union Soviétique (Pologne, Ukraine, Pays baltes, Croatie, Roumanie, Biélorussie....), passant du joug de Staline, puis celui d'Hitler, puis encore Staline, qu'il appelle terres de sang, tellement leurs peuples ont souffert sous le joug de ces deux tueurs de masse qu'étaient Staline et Hitler. Depuis la famine créée de toute pièce en 1932 et 1933 par Staline pour génocider une classe sociale, les Koulaks, (le communisme libérateur de la classe ouvrière s'étant implanté en Russie où, dans les années 20 et 30, il n'y avait pas de classe ouvrière, pas plus qu'en Chine avec Mao en 1949, qu'à cela ne tienne Staline va en fabriquer une !) à l'Holocauste juif sous le joug meurtrier d'Hitler. La thèse de Snyder est que l'ombre d'Auschwitz -camp de travail servile, comme l'étaient les camps de travail en Sibérie soviétique- masque la totalité de nos représentations. Inutile de vous dire que lire cet ouvrage c'est emprunter un tunnel de 700 pages qui traverse l'enfer. Les chiffres aussi bien que la description factuelle des massacres, tous scrupuleusement recensés, donnent la nausée. Il montre aussi que Staline aussi bien qu'Hitler étaient en fait de cruels tyrans médiocres sans compétence stratégique, ni vision historique et qu'ils découvraient leur bévues à mesure qu'ils appliquaient leurs politiques ineptes. L'entropie était au cœur de leur système, qui devait donc forcément échouer. En attendant, des millions de personnes des pays où ils ont sévi ou qu'ils ont occupés, personnes qui avaient un nom, une famille, une individualité, y ont laissé la vie après d'horribles tortures et souffrances. J'ai lu l'édition de poche en Folio. L'ouvrage a été réédité en 2022, enrichi d'une postface de l'auteur. Une lecture indispensable.
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De la tyrannie : Vingt leçons du XXème siècle

Aujourd’hui je vous parle de l’adaptation en roman graphique du petit bijou lucide de Timothy Snyder par la talentueuse Nora Krug.



Écrit au lendemain de l’élection de Donald Trump par l’historien Timothy Snyder, De la tyrannie est un bref catalogue d’idées pour préserver les libertés dans les années à venir. En vingt chapitres didactiques, l’historien explique les parallèles entre la situation actuelle aux États-Unis et l’histoire de l’Europe du XXe siècle et propose une série de préceptes élémentaires pour lutter contre la montée en force des extrémismes.

C’est bouleversant de bon sens et toutes ces piqûres de rappel historiques vous irritent la peau et le cœur. Persuadée d’être une bonne personne, dotée de raison et du côté des gentils, je n’ai pas eu le choix que de confronter toutes mes faiblesses humaines aux préceptes de Snyder pour admettre que l’état du monde actuel m’impacte malgré moi. Parce que l’oppression est sournoise, quotidienne et qu’elle puise sa force dans notre indulgence, il est nécessaire de rester toujours attentif à ce qui se passe ailleurs, et proche de nous, afin de rester concentré sur l’essentiel: nous n’avons qu’un Monde; il est de notre devoir, à chacun, de le choyer, de faire à notre mesure et de lutter en sa faveur.





« Nous ne sommes pas plus intelligents que ceux qui, au XXe siècle, ont vu s’effondrer la démocratie en Europe et le totalitarisme s’y répandre. Mais nous avons un avantage : nous pouvons apprendre de leurs erreurs. »



Les vingt chapitres précisent les choses pour mieux les nommer parce que les mots ont un sens, tout autant que les actes. Les extraordinaires illustrations de Nora Krug apportent tantôt un espoir à la dureté des mots, tantôt elles soulignent les faits. Les constructions visuelles autour du texte sont grandioses et chaque trait est au service du propos. C’est ingénieux, consistant et d’un subtilité folle!



Un ouvrage pragmatique, à la portée de tous et qui nous aide à rester Citoyen!

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Terres de sang : L'Europe entre Hitler et S..

Un ouvrage terrifiant, souvent oppressant, qui, en plus de proposer une approche complète de ce qui s’est joué au cours des années 30 et 40 dans ces territoires pris entre deux machines à broyer, offre plusieurs clés bienvenues pour comprendre certains des ressorts les plus profonds de la crise actuelle. La lecture de la litanie d’horreurs que l’auteur nous assène n’est cependant jamais une épreuve insurmontable tant les voix des victimes finissent par dominer celles de leurs assassins. Par bien des côtés, « Terres de sang » est plus une leçon d’humanité, un vibrant hommage aux individus brisés, qu’une leçon d’histoire, aussi magistrale soit cette dernière.

Un livre parfaitement indispensable.
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De la tyrannie : Vingt leçons du XXème siècle

Cet ouvrage permet de réfléchir sur les bases de la démocratie et comment la conserver. Il est intéressant à lire pour prendre conscience de ce qui est nécessaire au maintient de nos libertés. Cependant ces "leçons" sont à prendre avec du recul car elles sont écrite sous l'émotion "Entamé au lendemain de l'élection de Donald Trump" et cela ce ressent.

Un passage notamment m'a choqué : "Repérez les swastika et autres signes de haine" je n'ai peut être pas bien saisi le sens, mais pour moi il fait l'amalgame entre un symbole religieux et une croix gammée ... choquant quand même pour un historien.

C'est un livre que je conseille mais ne pas prendre ces leçons comme de vrais enseignements mais plutôt des pistes de réflexions car elles sont très personnelles à l'auteur.
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De la tyrannie : Vingt leçons du XXème siècle

Ouvrage écrit au lendemain de l’élection de Donald Trump ou "20 leçons du XX ème siècle".....

Cet ouvrage pose la question de l'impact de "chaque individu" sur ce qui est, ou qu'il croit être, de sa liberté.

Très intéressant tant sur l'analyse post électorale que sur les analyses de l'Histoire qui porta au Pouvoir des individu "extrémistes", mais qui ont savamment utilisé les règles du "Pouvoir démocratique" pour les amener à une solution tyrannique et totalitaire.
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De la tyrannie : Vingt leçons du XXème siècle

Au lendemain de l'élection de Donald Trump en 2016, l'historien Timothy Snyder écrit en hâte ses 20 "mises en gardes" afin de ne pas répliquer les atrocités du XXéme siècle.



Certains parallèles sont intéressants Mais on regrettera que "De la tyrannie" soit un livre didactique qui reste assez pauvre dans les faits.



Un livre de révolte, d'indignation, un poil alarmiste mais sans doute nécessaire. Court, simple et sans chichi.
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