Merlin et Garance s’aiment. Il l’a croisé pour la première fois en mai 1968 alors qu’elle n’était pas encore née et qu’il était déjà plus ou moins photographe. Plus tard, ils sont ensemble, du moins quand Merlin n’est pas quelque part, c’est-à-dire pas très souvent. Enfin, Merlin meurt, si j’ai bien compris dans un accident. Entre-temps le roman a également raconté un peu comment c’était passé mai 1968, les débuts utopistes dont on démonte un peu les ressorts jusqu’à la mort du mouvement.
Comme Garance l’auteur est née en 1968 et on peut se poser éventuellement la question de la présence d’éléments autobiographiques. Le roman est organisé par chapitres, chacun correspondant à une combinaison de dés. Vingt et un chapitres donc autour du thème du rêve : celui des utopistes de mai 1968, ceux des deux héros, souvent l’un de l’autre, à la fin définitivement irréalisés.
Dans l’ensemble le style est assez difficile, souvent libre avec des métaphores filées un peu elliptiques.
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Librairie du Parc ( Actes Sud)- Paris 19e- près de la Cité de la Musique- 30 avril 2011---Relecture 30 octobre 2023
Relecture aussi attractive que ma première lecture de ces entretiens avec un grand " Bonhomme du Livre et de l'édition "....
Me lançant dans un einième tri de ma sympathique mais débordante bibliothèque...j'ai décidé de nouveaux classements dont la réunion des ouvrages concernant les parcours des personnalités marquantes de l'Édition....
C'est ainsi que je me suis rendue compte que je n'avais laissé aucune trace de cette lecture, faite en 2013 ( ***je venais de m'inscrire sur Babelio.)
Homme du Livre atypique...mes tout premiers souvenirs de cet éditeur remontent à mes débuts de libraire vers 1981-83, où j'avais répéré aussitôt les publications de Maurice Nadeau, d'autant qu'elles me paraissaient plus précieuses car on ne les recevait qu' en un seul exemplaire... elles étaient vite noyées par la " grosse cavalerie "!!
Ainsi, je me souviens que l'une de ces découvertes marquantes fut un écrivain d'Afrique du Sud que Maurice Nadeau dévoilait au public français. Il s'agissait de J.M. Coetze , " En attendant les barbares"....
Enfant d'origine très modeste, pupille de la Nation ( son père tué à Verdun, en 1916, Maurice avait 5 ans ), Maurice eut la chance d'avoir une Mère Courage, aimante, voulant "le Mieux "pour son fils...Elle souhaitait qu'il fût
" Instituteur "...qu'il fit de la musique, etc.
Il sera professeur ...puis il rentrera dans le monde du journalisme, suivra ensuite l'engagement politique et puis l'Édition où il réunira sa double passion pour la Littérature et ses engagements politiques ,sociaux !
Je me permets de transcrire un long passage de l'intervieweuse, Laure Adler, décrivant magnifiquement le parcours et la personnalité de cet éditeur- écrivain, auteur d'une très estimable " Histoire du
Surréalisme ", faisant référence !
"Maurice est un lecteur. Qu'il soit journaliste, écrivain ou éditeur, sa vie faite d'austérité, de concentration et d'oubli de soi est celle d'un lecteur. La lecture est une accoutumance, puis une addiction. Chez Maurice, c'est un choix qui est devenu au fil des ans une règle et un mode d'exister. Maurice est le lecteur qui a su nous faire partager le plus grand nombre de découvertes dans la littérature du XXe siècle, publiant, analysant, disséquant, commentant les textes du monde entier avec lesquels il nous donnait rendez-vous afin que nous ne puissions pas les manquer. (...) Maurice n'a pas de bornes. Il se moque de l'âge, de l'origine, de l'histoire personnelle d'un écrivain. Ce qui l'intéresse, c'est le texte. Il a avec lui des rapports de gourmandise. Il ouvre les livres, les hume, les lâche, les reprend, les laisse reposer, les met en pénitence, les reprend et les relit. (...) Maurice a raison: comme il le dit dans ces entretiens, il continue à vivre, c'est parce qu'il lit. (...)
Il s'adresse à nous en retraçant son itinéraire, en évoquant ses rencontres et un grand nombre de livres qui ont été ses compagnons de chaque jour et lui donnent aujourd'hui encore son air d'éternel adolescent, d'étudiant anar, empêcheur de tourner en rond , celui qui sème le doute, déteste les certitudes et les idées reçues, qui nous fait aimer l'oubli de soi et nous donne le goût de la liberté. (Avant-propos de Laure Adler) "
L'ouvrage se compose de 7 grandes parties thématiques, et chronologiques :
- I.-Les années d'insoumission
- Ii.- La naissance de l'amou3
III.- Les années de guerre
IV.- Lecteur
V.- Découvreur
VI.- Qu'est ce qu'un auteur ?
VII.- Éditeur
Suivi de 4 textes critiques: " La Belle Lurette" d' Henri Calet, " Les Fleurs du Mal ", Balzac et la presse, et " Au- dessous du volcan" de Malcolm Lowry.
Cette relecture me donne de nouvelles envies de lecture ou de relecture , comme le Journal de Kafka...D'une autre part, je suis impatiente de découvrir une auteure chinoise , écrivant directement en francais, Ling Xi....et tout particulièrement curieuse de " La Troisième Moitié " que Maurice Nadeau a édité avec empressement et fort enthousiasme...!
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La satisfaction de cette acquisition commence dès l'ouverture du colis avec cette couverture sobre et monochrome de Verdier et la présence chaleureuse du bandeau avec cette photo noir et blanc de Sophie Bassouls de 2010 : Laure Adler et Maurice Nadeau, radieux regards de ces yeux que la lecture a inéluctablement abîmés et simultanément anoblis, dessillés, pour notre et leur plus grand bonheur. J'ai aussi apprécié l'intervention de Ling Xi, dans le chapitre VI, « Qu'est-ce qu'un auteur ? » ou les remarques sur l'activité éditoriale de Maurice Nadeau.
Ces entretiens avec Laure Adler sont suivis de quatre textes critiques sur Henri Calet, Baudelaire, Balzac et Malcom Lowry. Mon impression de lectrice est parfaitement résumée par le paragraphe qui clôt le texte "Balzac et la presse" (p. 129-149) publié initialement comme préface au troisième volume de « L'Œuvre de Balzac », Le Club français du livre, Paris, 1962 et que je reprend en encore et encore: « Il n'est toutefois de véritable élévation que conquise, de puissance et de gloire vraies qu'individuelles, forgées par la volonté et le travail. La presse qui promet l'une et l'autre ne saurait faire tomber dans son miroir à alouettes que les médiocres et les faibles. Balzac la condamne comme une fausse école d'ambition. ».
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Recueil de neuf textes allant de Homère à H.G. Wells en passant par Andersen ou encore Giraudoux et qui nous font voyager dans le temps de l'Antiquité à nos jours, avec des femmes oiseaux, des femmes poissons. Je ne les pas appréciés tous les textes avec la même force, cela dépend bien sûr de la sensibilité de chacun et de la plume des auteurs.
Un livre qui permet de découvrir auteurs et styles.
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En 1995, Thiphaine SAMOYAULT se porte volontaire pour enseigner à Sarajevo. C'est la guerre, la ville est assiégée. Mais Thiphaine n'est pas dupe à propos de son engagement, elle est bien consciente de ne pas agir seulement par altruisme. Et elle a honte. En 2010, la voilà de retour en Bosnie, après 15 ans d'absence. C'est l'occasion pour elle d'analyser cette honte qu'elle partage avec sa génération, honte de ne pas avoir connu la guerre, de n'avoir participé à aucun combat. Plus largement, elle explore la honte qu'elle porte en elle depuis toujours.
Page 76, à mi-chemin de la fin, je jette l'éponge. Je ne comprends rien à toutes ces considérations pseudo-philosophiques, à tous ces questionnements oiseux. Trompée par la collection "Fiction & Cie", je me suis retrouvée à lire un essai et non un roman, genre de littérature que je ne prise guère, surtout quand il est indigeste et narcissique, comme c'est le cas ici. Ecriture volontairement absconse, posture intellectuelle, propos alambiqués, récit sans intérêt. A fuir.
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Retour sur la vie, les vies de M. Nadeau, que rien ne destinait à devenir ce qu'il est. Père mort en 14, mère paysanne mais qui voit le potentiel de son fils et le pousse à devenir instituteur.
Il le sera. Mais aussi militant trotskiste, résistant, éditeur (il l'est toujours), directeur de collection, fondateur de revues, dont la Quinzaine Littéraire. Il a découvert de nombreux auteurs américains (Faulkner, Miller, Malcolm Lowry), sud-américains (Borges, Dos Passos) et quelques français (Perec, Houellebecq). Mais aussi soon activité de lecteur et d'écrivain, surtout de préfacier.
Bref, Nadeau est un grand homme, oh combien discret, des lettres françaises.
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Il y a dans ces conversations quelque chose de la transmission. Maurice Nadeau incarne l'édition et le témoignage de l'histoire littéraire du xxème siècle. Laure Adler recueille son témoignage avec attention et affection, dans un ton très personnel, et qui touche l'homme au-delà des livres. Maurice Nadeau s'y raconte, décrit l'histoire d'un militant, intellectuel, en prise avec les grands débats du siècle dernier, culturels et politiques. Il donne l'impression d'avoir traversé le siècle debout, porté par la culture.
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Une déclinaison des excès du roman (monstre, fleuve, secret, monde), menée par l'idée que le roman concentre tous les excès. de mon côté, j'ai pourtant des anecdotes et des situations vécues qui sont d'une violence, d'une intensité, d'une perversité et d'une monstruosité bien plus grande que ce que j'ai trouvé dans les romans. Sans compter que ma vie est plus longue que le plus long des romans (elle contient peut-être des longueurs, j'en conviens - sans m'en persuader).
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La couverture du livre en dit long. Le livre passe en revue un quantité impressionnante de pictogrammes, langage universel et compris rapidement, avec leurs éventuelles variantes locales (Québec, Japon, Jeux Olympiques,...) et dans tous les domaines. Il nous rappelle qu'avec les idéogrammes chinois et les hiéroglyphes, l'écriture et les alphabets sont nés de la figuration du réel, et qu'aujourd'hui, avec les émoticône, on en revient à la simplification. qu'il appelle en franglais smiley, comme si la langue française était devenue honteuse ou obsolète.
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Etude des différentes formes de l'intertextualité, ce terme qui désigne les liens entre les textes. Ce faisant on retrouve certaines notions de la mise en abyme et de la métalepse. L'auteure en profite pour décliner en citant les auteurs les différentes définitions qu'elle donne de l'intertextualité.
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