AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tobias Wolff (20)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Notre histoire commence

Un fait divers évité de justesse dans la chambre d’hôtel minable de journaliers mexicains. Un fils quittant le chevet de sa mère mourante pour établir un devis dans un funérarium. Une enseignante prise en otage par un parent d’élève mécontent. Un soldat qui vient vaguement en aide à la sœur d’un camarade parti en Irak. Une étudiante fascinée par la confession intime de l’une de ses profs. Un homme qui promène le chien de sa compagne disparue. Un père amenant de force son fils dans un collège militaire. Un américain victime d’un pickpocket gitan en Italie. Un mari qui ne peut oublier cette fille embrassée trente ans plus tôt… Dix nouvelles en tout. Dix petits riens, dix moments fugaces comme autant d’instantanés pris sur le vif. Des hommes et des femmes fragiles, en proie au doute.



Soyons clair : si vous êtes allergique à Carver, passez votre chemin. Mais si vous êtes comme moi amoureux de la prose minimaliste du grand Raymond, vous allez vous régaler. Tout est banal dans ce recueil. Parfaitement banal. Ces nouvelles sont un peu comme des bribes de tableaux impressionnistes construits par petites touches, à peine esquissés. Des scènes relevant de l’insignifiant, des histoires sans véritable chute.





Je suis clairement fan de ce genre épuré à l’extrême, de cette représentation du grand ordinaire de nos existences avec trois fois rien. La normalité, voila de quoi parle ce recueil. Une normalité à peine bousculée, une atmosphère suspendue quelques minutes ou quelques heures, quand survient un frémissement qui, peut-être, sera annonciateur d’une forme de basculement. La vie, quoi.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          180
Portrait de classe

Années 60, collège privé huppé pour garçons de la Nouvelle Angleterre, où on y voue un véritable culte élitiste à la littérature autour de visites régulières d'écrivains de renom. Un concours littéraire va attiser les pires passions des étudiants, les trahisons, les hypocrisies, les tricheries et les renoncements. Disséquée par Tobias Wolff, l'âme juvénile est tordue d'avance, tandis que les écrivains, débutants comme confirmés, sont plus souvent mégalomanes que talentueux, plus carriéristes qu'ambitieux, plus imbus de reconnaissance que de dignité.

C'est brillant, souvent drôle et presque toujours caustique. L'auteur égratigne au passage la romancière et philosophe Ayn Rand (cela se comprend aisément : Wolff a fait le Vietnam, et durement, il en est revenu encore plus lucide, désabusé mais jamais, au grand jamais déshumanisé. Ayn Rand a fait tous les salons chics de la business class de la City, elle en est revenue shootée, très élégante d'un point de vue vestimentaire et ultralibérale).



Une oeuvre ironique sur la création littéraire autant que sur l'éthique même si la littérature reste pour Wolff une voie de discernement et d'émancipation : il fait le distinguo entre cet art et l'écrivain, son ironie s'adressant à ce dernier, surtout quand l'écrivain s'identifie à une élite sociale et intellectuelle.

Si l'oeuvre de Wolff s'inscrit dans le mouvement du Kmart realism, comme Raymond Carver, (leurs personnages à tous deux connaissent rarement des instants épiphaniques), alors Wolff est une carte au trésor et Carver est le trésor, demeurant l'indétrônable saint-patron de ce mouvement.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
Commenter  J’apprécie          110
Un voleur parmi nous

Dans "Un voleur parmi nous", Tobias Wolff réalise l'air de rien ce que tout grand écrivain parvient à faire : donner à sentir l'impalpable, faire toucher du doigt au lecteur ces moments charnières, ordinaires, fugaces, et pourtant capitaux où la vie de chacun peut basculer.

"Un voleur parmi nous" est ainsi le récit banal et étrange de quelques mois dans la vie d'un jeune homme qui, fuyant une famille en miettes, s'engage dans l'armée à l'heure de la guerre du Vietnam. Il y sympathise brièvement avec deux autres bleus. Deux événements mineurs surviendront qui changeront de façon décisive la donne pour chacun d'entre eux. Il ne se passe pas grand chose dans ce roman de Tobias Wolff, mais le pas-grand-chose y est beaucoup de choses, et c'est le grand talent de Tobias Wolff de faire jaillir l'obscur et l'incertain de ses héros à la faveur d'une prose sobre et magnifique de précision.
Commenter  J’apprécie          110
Smokers

Etoiles Notabénistes : ******



Smokers

Traduction : François Happe

Extrait de : "Dans Le Jardin des Martyrs Nord-Américains"



ISBN : 9782351785430





Tobias Wolff est un auteur à découvrir. Certes, quelques unes des nouvelles contenues dans ce recueil, comme "Chasseurs Dans La Neige" par exemple, demandent une relecture car l'on ne voit pas immédiatement à quoi veut en arriver l'écrivain. D'autres, par contre, comme "Les Gens d'A-Côté", "Face-à-Face" ou encore "Fumeurs", éblouissent d'emblée par leur clarté. Mais attention : "clarté" ne signifie pas forcément "absence de complexité", bien au contraire.



Dans "Fumeurs", le narrateur semble se confondre avec l'auteur lui-même, au temps de ses années d'étudiant. Il vient de l'Oregon et, dans le train qui le mène vers sa première année à la prestigieuse Université de Choate, il fait la connaissance d'un futur condisciple, issu comme lui d'un milieu relativement simple mais qui, pour sa part, n'en fait pas tout un complexe : Eugène.



Eugène est rondouillard, porte un chapeau ridicule (une sorte de chapeau tyrolien), est encombré de bagages qui le bloquent à toutes les portes de compartiment, dit franchement tout ce qu'il pense, et appartient, en fait, à ce genre de personnes dont le bon sens populaire affirmait jadis qu'"elles étaient franches comme l'or et bonnes comme le bon pain". Le lecteur se dit, bien sûr, que, de ses disgrâces (physique banal mais légèrement envahissant, voix tonitruante, blagues idiotes et aisance financière riquiqui), Eugène, ne pouvant les faire disparaître, s'est constitué un bouclier. A porter à son actif : son talent incontestable pour la natation. Dans le contexte des lycées et des facultés américains, qui privilégie les bons sportifs, c'est un avantage de taille. En plus, Eugène est loin d'être sot et apprend facilement. Intelligent, il est pourtant de nature simple et va directement au but. C'est le genre à larguer un pavé en pleine mare sans même s'en apercevoir. Dès le début, on ne saurait le taxer d'arrivisme.



Parce que l'Université de Choate, c'est, pour nombre d'étudiants boursiers ou peu aisés, l'occasion de se faire des relations parmi leurs condisciples fortunés. Tel est, en tout cas, le rêve caressé en secret par le narrateur. On ne sera donc pas étonné de le voir hésiter à partager la chambre d'Eugène, lequel le lui propose pratiquement à la descente du train. En jeune homme avisé, il se réfugie derrière des excuses habiles. Mais, de toutes façons, la répartition des étudiants par chambre s'est faite depuis longtemps. Et notre narrateur se retrouve en compagnie d'un étudiant chilien "complètement fou" mais surtout très provocateur, dont le premier geste a été d'accrocher au mur, de son côté de la chambre, un poster d'Hitler.



Bien qu'ayant vite compris qu'il y a, dans le personnage, plus de provocation gratuite que de conviction idéologique, le narrateur-auteur n'est guère satisfait de cette présence tout compte fait plus tapageuse et bien plus compromettante que celle d'Eugène. Fort heureusement, après les vacances de Noël, Jaime s'en va et le jeune arriviste possède désormais sa chambre pour lui tout seul.



Dès la rentrée, Eugène, de son côté, était devenu le co-locataire de Talbot Nevin, fils nonchalant (et, on le devine, subtilement arrogant) d'un homme extrêmement fortuné. En d'autres termes, le type-même du compagnon de chambre dont rêvait le narrateur dans le train. Au début, le jeune homme - après tout, pourquoi ne pas l'appeler Tobias ? - avait parié que Nevin se lasserait vite d'Eugène. Mais, à son grand étonnement et non sans une colère et une frustration qu'il ne peut laisser paraître, il constate que les deux jeunes gens s'entendent bien, et même si bien que, pour la Noël, Eugène s'est vu invité chez les Nevin.



Tobias a bien failli en mourir de jalousie. ;o)



Mais il ne renonce pas et tente, par tous les moyens, de se faire un "ami" de "Tal", comme l'appelle, avec sa simplicité habituelle, ce crétin d'Eugène. On notera à ce propos que si on lit comme dans un livre ouvert en la personne d'Eugène et que, par la force des choses, puisqu'il est le narrateur de l'histoire, Tobias ne nous cache rien de ce qu'il éprouve, Talbot Nevin demeurera jusqu'au bout une énigme pour le lecteur. Se rend-il compte de l'arrivisme de Tobias ? S'en amuse-t-il ou en profite-t-il - lorsque, par exemple, lui qui n'est guère bon en dissertation anglaise demande à Tobias de lui donner un coup de main (en d'autres termes, de lui faire ses devoirs) ? Il y a aussi l'incident de la partie de tennis à laquelle il convie Tobias mais où celui-ci l'attendra en vain. Cela signifie-t-il alors que "Tal" méprise Tobias ou envisage d''utiliser sa soif d'arrivisme pour en faire sa marionnette ?



A vous, lecteur, de juger.



A vous aussi de juger la fin de la nouvelle. Une "chute" remarquable de cynisme mais qui sème cependant un doute : Talbot a-t-il agi en pleine conscience pour évincer Eugène ? Si oui, pour quelles raisons - l'hypothèse d'une attirance homosexuelle demeurant, nous a-t-il semblé, à l'ordre du jour ? Sinon ...



Sinon, ma foi, la "chute", qui est aussi celle du pauvre Eugène, à qui vont en définitive toutes les sympathies du lecteur, ne représente qu'une manifestation de plus de l'implacable rouleau compresseur de l'existence. Un espoir cependant : si ni Talbot, ni Tobias n'en sortent grandis, on peut se dire qu'Eugène, lui, retombera sur ses pattes. Eugène est un vrai battant : bien supérieur, en dépit de ses lourdeurs, à ses deux condisciples qu'il a tant admirés ...



Tout ici, comme chez les nouvellistes-nés - et, assurément, Tobias Wolff, qu'il ait réellement été le narrateur de "Smokers" ou pas, est l'un des meilleurs nouvellistes américains - est d'une incroyable finesse. Cela n'a l'air de rien et pourtant, quel art, quelle patience pour tout raconter sans tout écrire et tout en laissant une marge à l'imagination et aux sentiments intimes du lecteur ! Là où le romancier-né ne saurait s'exprimer sans des pages et des pages à la Balzac (enfin, vous voyez ce que je veux dire ;o) ), le nouvelliste, lui, n'a besoin que de ce qui constituerait un chapitre dans un roman, tantôt long, tantôt court, pour faire vivre tout un monde. Il est vrai qu'il demande plus au lecteur, qu'il rend celui-ci partie prenante du jeu, qu'il en fait en somme - et, dans "Smokers", c'est évident - un quatrième partenaire. Alors que le romancier, tout en comptant plus ou moins sur l'imagination de son lecteur, le contrôle mieux en lui servant de guide, et lui impose certainement plus de choses.



N'importe : romancier ou nouvelliste, ne boudons pas notre plaisir.



J'espère en tout cas vous avoir donné envie de découvrir Tobias Wolff. Et je vous rassure : nous reparlerons de lui. Pour les amateurs, il me semble d'ailleurs qu'il a également écrit deux ou trois romans. Bonne lecture ! C'est l'été : profitez-en. Même si Wolff est assez grinçant, il est également aussi revigorant qu'un quartier de citron vert sur votre verre de limonade. ;o)

Commenter  J’apprécie          80
Un voleur parmi nous

Chiant, mais court.

Un voleur parmi nous ; il a tiré un larfeuille, mais pas mon ennui.



Roman choral ou l’utilité de ce procédé littéraire est tout à fait discutable car n’apportant ici rien de bon puisqu’il se limite à effleurer la vie de 3 jeunes hommes, sans les creuser ni en brosser un portrait digne de ce nom.



On bascule de l’un à l’autre très rapidement sans s’y attacher car décrits à la va-vite et sans réelle conviction, ça ne laisse pas le temps s’approprier les jeunes héros.



Les descriptions de l’environnement qui auraient pu redresser un peu la barre sont hélas mollassonnes et bien souvent superflues, j’ai vraiment eu l’impression de me retrouver à mater les photos de vacances d’été à Châteauroux,1992 de mon collègue de boulot le plus chiant, à passer les pages à la va-vite en attendant désespérément de tomber sur quelque chose de croustillant à me foutre sous le chicot, sans succès.



Beaucoup de répétitions, dans les caractères ou actions des personnages et un récit heureusement court qui finit comme un coussin-péteur percé qui aurait été placé avec bien trop d’attention et d’attentes.



Ça manque cruellement de rythme, de profondeur, de saveur et d’une fin. La faute à un 4eme de couv’ trop aguicheur ?



Vite lu, vite oublié, objet littéraire peu recommandable.
Commenter  J’apprécie          71
Dans le Jardin des Martyrs Nord Américains

Imaginez-vous assis sur un banc, à une terrasse, dans une salle d'attente à l'aéroport ou dans une gare et regardez les gens autour de vous, tous ces gens que l'on imagine d'une certaine manière et bien c'est l'impression que m'a donné ce recueil.



La vie des personnes loin de l'American Dream empêtrés dans leur vie banale. Certes il ne se passe pas grand chose dans ces nouvelles mais l'écriture est forte et finalement on entre dans les sentiments profonds des personnages.



J'ai aimé découvrir des petits pans de vie au détour d'une ville, d'une école, ....
Commenter  J’apprécie          70
Dans le Jardin des Martyrs Nord Américains

Voilà bien longtemps que je ne m’étais plongée dans des nouvelles et c’est toujours un plaisir. Il y a dans ce genre de lecture un certain détachement qui la rend plus légère.



De multiples personnages, des environnements différents et des situations quelquefois burlesques c’est l’avantage à lire un recueil de nouvelles, j’aime ce mot recueil qui va si bien à ce livre de part sa taille, car la collection Totem des Editions Gallmeister nous propose une nouvelle traduction de ce livre paru tout d’abord sous le titre Chasseurs dans la neige en 1987 ; référence à l’une des douze nouvelles dans laquelle trois amis en route pour une partie de chasse et ne trouvant guère de cerf, finissent par se lancer des piques jusqu’à ce que l’un d’eux reçoive un coup de fusil et que cette journée se termine en véritable mésaventure comique à la recherche d’un hôpital, un mélange de violence, d’absurdité et de pitié pour ce pauvre hère allongé à l’arrière du pick-up le corps criblé à attendre que ces potes finissent leur bière.



Ma préférence revient à cette jeune femme effacée, universitaire, qui ose enfin s’affirmé devant un assistance d’étudiants et d’autres universitaires alors qu’elle sait qu’elle n’aura pas le poste convoité, et déclame un discours dans lequel elle dit « Oubliez la puissance et tournez vous vers l’amour ». (Dans le jardin des martyrs nord-américains)



C’est de l’âme humaine dont il est question dans ce recueil, de ses valeurs et ses travers. Tobias Wolff y parle de mensonge et d’innocence, de vie voire de survie, d’ambition, d’amour et d’infidélité … mais l’auteur nous tend la perche de l’indulgence, voyons donc la tendresse qui s’échappe de ses personnages.



Pour les fans de nouvelles, celles-ci pourraient vous apporter un bon moment de lecture.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          60
Dans le Jardin des Martyrs Nord Américains

J’ai eu beaucoup de mal à lire ses nouvelles, très différentes de ce que j’ai pu lire dans ce genre littéraire. Ce ne sont pas des nouvelles à chute, ni des nouvelles policières. Non, ce sont plutôt des chroniques réalistes. En effet, elles mettent en scène des personnages moyens, banals, ordinaire, l’américain et sa vie quotidienne, son puritanisme, sa violence aussi. Il n’y a pas de place pour le « rêve américain » dans ce recueil, aucun personnage ne parvient vraiment à se sortir de sa petite vie, même s’il semble avoir réussi sa carrière et son mariage, tel le héros d' »Un épisode dans la vie du professeur Brooke » ou le couple modèle de « Croisière inaugurale ».

Pas de place non plus pour ceux qui sont « différents ». La « différence » en elle-même, Mary, l’héroïne de la nouvelle éponyme, a passé toute sa vie à tenter de la gommer, pour ne surtout pas risquer de perdre le peu qu’elle avait – et au final, elle s’est perdue elle-même, avant de se retrouver. Elle est l’une des rares à avoir ce courage, et j’en suis presque à me dire qu’il vaut mieux s’inventer une vie, comme le héros de « Le menteur ». L’adolescent est bien plus sympathique que sa bigote de mère, bien qu’elle ne manque pas de lucidité elle non-plus : « Ce n’est pas la peine d’inventer toutes ses choses, James. Elles arriveront de toute façon ».

Dans le jardin des martyrs nord-américain est un recueil en demi-teinte, pour découvrir un autre visage des États-Unis.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
Commenter  J’apprécie          50
Portrait de classe

Un livre où l'on se demande parfois où l'on va...

Avec un début intriguant où l'auteur nous présente son héros lui même écrivain. Est ce un roman? Est ce une biographie?

Le mystère reste entier...

Un début où il s'amuse à utiliser différents styles d'écritures, sous prétexte de décrire ce que font les autres écrivains en herbe qui fréquente cet école.

Un livre qui aime les mots...

L'auteur semble faire très attention aux mots employés s'amusant même parfois à utiliser différents styles d'écritures.

Un livre dont le héros n'a pas de nom, comme pour mieux s'identifier à lui.

Un livre qui écrit sur des livres qui changent des vies. Le héros changeant totalement d'optique à la lecture de la "Source vive" (véritable roman de Ayn Rand publié en 1943). Pour finalement changé définitivement d'avis en rencontrant son auteure... Intéressant... On peut du coup prendre plusieurs optiques de ce que l'on est en train de lire. Comme si l'auteur voulait également nous faire un rappel à l'ordre...

"N'oubliez pas, parfois rencontrer l'auteur d'un roman peut changer la perception du lecteur sur son oeuvre. "



Les rencontres pouvant aussi rendre encore plus beaux certains textes. Ici le héros redécouvre les textes d'Ernest Hemingway et son oeuvre.



Il nous apprend aussi qu'écrire, fait mal... Il nous rappelle qu'il faut parfois aller au delà des mots... Que certains mots peuvent être des clés pour comprendre l'autre. Que derrière des mots il y a toujours quelqu'un.

Que des mots choisis avec soin ne sont jamais anodin !



Au delà de ses messages, il n'y a pas de véritable histoire, un jeune qui pour répondre à un concours pour gagner la rencontre de sa vie, plagie sans s'en rendre compte une oeuvre qui l'a bouleversé. Renvoyé de son école, la vie le mènera tout de même vers son destin d'écrivain...



On donne des pistes sur plusieurs histoires mais sans véritable fil conducteur, excepté l'écriture et l'établissement austère et rigide qui abrite le héros... Dommage...



Une bonne base mais à mon sens peu développé, mais des mots qui sonnent et qui parlent...

Un livre qui donne envie de revoir "Le cercle des poètes disparus" et relire l'oeuvre d'Ernest Hemingway.
Commenter  J’apprécie          50
Dans le Jardin des Martyrs Nord Américains

Les nouvelles de ce recueil ne sacrifient pas toujours à la définition canonique de la nouvelle : une fois sur deux, elles omettent, bien volontairement je crois, la chute. Ça les rend peut-être un peu difficiles d’accès, surtout vu ce qu’elles s’attachent à décrire : elles suivent, bien souvent, le quotidien morne d’un Monsieur ou d’une Madame tout le monde. Pourtant, je peux difficilement dire que ce n’est pas réussi. Ce qu’il y a de particulier dans ce recueil, c’est l’aspect véritablement troublant de ses situations et de ses personnages. Point de fantastique ou de grandes aventures, pourtant : Wolff fait simplement ressortir, par flash, la sauvagerie, la violence muette, l’énergie aussi, qui se terrent derrière les masques sociaux. Cela nous donne des personnages absolument pas irréprochables mais irrémédiablement humains.



Je garde un souvenir tout particulier de Fumeurs, qui conte le parcours d’un jeune boursier dans une école fort cotée, loin de chez lui. Il espère s’y faire des relations avec de jeunes gens riches, être invité chez eux pendant les vacances, mais il rencontre surtout Eugene, boursier comme lui, jeune homme un peu balourd et ridicule. Il garde ses distances, soucieux de son image, mais contre toute attente, c’est Eugene et son naturel qui se lient avec un héritier… Notre héros se voit alors contraint de changer de stratégie, dans le but d’atteindre son but. Jusqu’où trahira-t-il sa conscience pour cela ? Chasseurs dans la neige nous donne à voir une partie de chasse entre amis qui n’est ps loin de tourner au cauchemar – et ce qui rend la nouvelle presque insoutenable, c’est que les protagonistes semblent difficilement s’en rendre compte ; tandis que Braconnage offre un pendant positif, avec une errance dans la forêt aboutissant, cette fois-ci, à un espoir. Dans le jardin des martyrs américains traite de ce qu’on est amenés à accepter, des aliénations subies pendant notre vie, notre carrière, de ce qu’on est prêt à abandonner pour cela… et des petites révoltes, dérisoires mais pourtant si fortes qui en découlent.



Si je devais émettre un regret, c’est que les nouvelles du recueil vont peut-être un peu toutes dans le même sens – encore que non, mais elles sont réunies pour avoir été écrite sous un même angle. C’est un angle très intéressant, fin et grinçant, mais j’aurais peut-être apprécié des variations de ton plus fortes d’une nouvelle à l’autre. Cela reste néanmoins un ouvrage intéressant et plaisant à lire, qui nous bouscule même un peu lorsqu’on n’y prend pas garde, pour peu qu’on accepte de s’imaginer moins pur et moins irréprochable qu’on ne le voudrait.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
Commenter  J’apprécie          40
Un voleur parmi nous



Un voleur parmi nous.

Tobias WOLFF



Philip Bishop va mal.

Ce jeune homme vit dans une famille déséquilibrée depuis le divorce de ses parents : il ne parle plus à son père, il est harcelé par sa mère pour qu’il parle avec Keith et il est excédé par le comportement immature de son frère ce fameux Keith.

Aussi lorsqu’une campagne de recrutement pour le Vietnam débute près de chez lui il décide de s’engager dans l’armée… pour dégager de chez lui !

Et c’est là qu’il va faire connaissance avec Lewis et Hubbard, ceux qui deviendront ses compagnons d’infortune.

Un soir où ils sont ensemble en sentinelle pour surveiller un entrepôt de munitions ils menacent avec leur arme des personnes venant les informer d’un hypothétique danger.

Cette scène va les unir dans une sorte d’union improbable.

Puis un jour une série de vols commence dans leur unité : portefeuille, argent, pantalon…

La suspicion, les accusations et la méfiance vont s’infiltrer comme une goutte d’eau dans une toiture qui fuit.

Insidieusement et lentement.



Un court roman que j’ai apprécié.

La première partie qui nous présente la famille Bishop est très intéressante, elle met en place la suite et la fin.

La vie de la caserne montre les failles de chacun mais aussi que loin de tout il faut se trouver des amis pour tenir le coup.

Et que si l’on n’y fait pas gaffe ces mêmes amis peuvent devenir des ennemis !

Le procédé narratif faisant intervenir Philip puis le témoin du vol et enfin son auteur m’a bien plu.

Et pour finir l’illustration de la couverture par Sam Ward pour les éditions Gallmeister c’est juste WAOUW !!!



Commenter  J’apprécie          20
Portrait de classe

Voilà un très étrange roman qui m'a un peu décontenancée au début. J'avais la sensation que l'auteur hésitait sur la forme à prendre et la direction à suivre. Et puis ça s'est amélioré.



Narré à la première personne du singulier, du point de vue d'un jeune étudiant dont on ignore le nom, l'histoire se situe dans les années 60, en Nouvelle-Angleterre, au coeur d'une université qui ravira les fans du Cercle des poètes disparus, de John Stoner ou encore du Maître des illusions. Le début est prometteur, en rapport avec l'école, la littérature, les relations élèves-professeurs... Mais rapidement, ça part dans tous les sens. Et arrivé à la moitié, on réalise qu'il n'y a pas d'histoire à proprement parler, mais une longue quête durant laquelle le narrateur cherche sa voie.



Au fil de dix grands chapitres, l'auteur évoque plusieurs moments importants de sa vie d'étudiant et les sentiments emportés, tragiques et ambivalents que ses différentes rencontres et expériences produisent sur lui. Il est également question du désir d'être écrivain, de mensonges, de la fascination qu'exercent les auteurs d'avant et d'après-guerre sur la jeunesse de l'époque, d'une certaine vision de la littérature et des écrivains, ainsi que des affres de la création. Tobias Wolff évoque aussi le judaïsme, sa perception dans la communaute étudiante, ainsi que le racisme et le sexisme. On a de tout, une suite de scènes qui se déroulent comme un journal intime. Leur signification se révèle lentement. Du coup, difficile de savoir où on va, au départ, et d'adhérer à cent pour cent. Mais il faut s'accrocher.



C'est, au final, une belle performance littéraire sur les failles humaines, les rêves de jeunesse, les vérités cachées et l'amour des livres.
Commenter  J’apprécie          20
Portrait de classe

Un garçon d'origine modeste tente de se fondre dans la masse au sein d'un pensionnat qui accueille principalement des fils de la bourgeoisie américaine. Il cache ses origines à ses camarades et poursuit le rêve de devenir écrivain. A l'approche de la visite du grand Ernest Hemingway, l'étau se resserre autour de ses mensonges. Un roman qui se laisse lire mais qui ne restera pas dans les mémoires....
Commenter  J’apprécie          20
Blessures secrètes

Ce roman démarre très vite sur l'état psychologique du garçon qui ignore où mettre la barrière du bien et du mal. Un garçon qui ne se rend pas compte du mal qu'il inflige à ses proches. C'est sa personnalité qui nous intéresse, bien avant le reste de l'histoire. Il garçon qui ne voit plus son père et son frère, qui se voit obliger de déménager aussi souvent que sa mère le veut. Tout au long du roman c'est son évolution qu'on aperçoit, sa façon de se créer une image totallement opposée de ce qu'il est réellement. Et pourtant on comprend son choix, on comprend ses rêves et sa manière d'agir. L'enfance des années cinquante c'est donc le principal sujet de ce livre. Un regard doux-amer qu'on porte sur l'amérique des années cinquante. Petit bémol tout de même : la fin qui est pour moi trop vite expédiée. On suit Toby jusqu'à un certain âge et puis après, plus rien. On ignore ce qu'il devient sauf grâce à quelque explications de l'auteur qui parcourt le texte.

Bref je vous laisse seul juge de ce roman .
Lien : http://louvinette.over-blog...
Commenter  J’apprécie          21
Un voleur parmi nous

J'ai acheté le livre pour la couverture, je vous l'avoue... Il faut dire que les éditions Gallmeister font des couvertures en dessins vraiment pas mal !



Quant à l'histoire, elle se lit rapidement, il ne se passa pas grand chose, il n'y pas de grandes aventures, mais cela raconte une histoire simple, un peu ennuyeuse parfois.

Quand j'ai refermé le livre, je me suis dis "Est-ce que le livre à un but particulier ?"

Puis j'ai réfléchis et je me suis dis que cela ne servait à rien de répondre à cette question car je lis bien des polars type "Fleuve Noir" qui n'ont pas de but !



Tout ça pour dire que l'histoire, sans grand intérêt, est simple à lire, et est plutot sympa.
Commenter  J’apprécie          10
Dans le Jardin des Martyrs Nord Américains

Au travers de la lacheté, de l'égoïsme, de l'angoisse et de la cruauté de ses personnages, Tobias Wolff nous donne à réfléchir sur nos propres comportements et jugements. Des nouvelles brillantes et puissantes !
Commenter  J’apprécie          10
La nuit en question

Ce recueil de nouvelles diffère de la plupart de ceux que j'ai l'habitude de lire car les histoires qui me plaisent le plus ne sont pas présentées au début mais plutôt vers le milieu. Elles sont au nombre de trois sur un total de 15, ce qui est bien peu mais tout de même mieux que bien d'autres livres appartenant au même genre. Étrangement, elles se succèdent : Migraine, La chaîne, Smorgasbord. L'auteur y démontre tantôt une grande sensibilité, tantôt un humour irrésistible. Ces histoires restent durablement dans la mémoire. Celle qui donne son titre à l'ensemble, La nuit en question, connait un bon départ mais se termine en queue de poisson (à ne pas confondre avec une finale ouverte).



Le reste du recueil varie du tout juste correct au franchement mauvais - surtout la dernière, Une balle dans le cerveau. Une bien piètre conclusion à un ouvrage qui ne m'a pas vraiment le goût d'explorer davantage cet auteur, du moins dans l'immédiat.

Commenter  J’apprécie          00
Un voleur parmi nous

Ce court roman commence dans une famille en déconstrustion pour se terminer dans une autre meurtrie, l’armée. Le lien entre les deux ? Philip, le fils aîné des Bishop et jeune engagé.



Le premier chapitre nous raconte le difficile divorce entre ses parents et la réaction de chacun. Philip semble contenir une certaine rancœur. Il soutient sa mère qui lui demande d’aider son frère cadet, Keith. Très rapidement, Philip se tourne vers l’armée. Les raisons sont assez obscures. Il l’intègre. Nous sommes en 1967, en pleine guerre du Vietnam.



Lors de la surveillance d’un dépôt de munitions, Philip commence à sympathiser avec deux autres jeunes soldats, Lewis et Hubbard. Le temps de cette mission au cours de laquelle un léger incident se déroule, les trois jeunes gens se rapprochent et commencent à échanger. Mais la vie de la caserne est rapidement bouleversée par un vol. De l’argent a disparu. A cela s’ajoute la nature supposée du coupable, ce serait un militaire. Le loup est donc dans la bergerie. Ce vol bientôt suivi de la disparition d’un pantalon est perçu comme une trahison et provoque une vraie tension dans le camp. Nous découvrons les dessous de cette histoire par le point de vue du voleur, du témoin et enfin de Philip.



Ce roman aussi court que puissant est brillant par tous les sous entendus qu’il distille et son utilisation des points de vue. Tobias Wolf nous propose le regard de nombreux personnages, le plus important étant celui de Philip. Cela nous permet de faire un tour très large des ressentis. Ces jeunes hommes sont empêtrés dans une guerre qu’ils ne veulent pas, sont face à des femmes qu’ils ne comprennent pas, au sein de familles qui se délitent. Ils ne peuvent pas se livrer ni communiquer, sauf le temps d’une mission de surveillance. La force de ce très court roman réside dans ce qu’il ne dit mais fait passer, un malaise terrible qui empêche une jeunesse – qui devrait tout tenter et tout savourer – d’être libre.


Lien : https://tourneurdepages.word..
Commenter  J’apprécie          00
Chasseurs dans la neige

Dix nouvelles forment ce recueil de Tobias Wolff dont je n'ai lu que l'excellent bouquin sur le Vietnam Dans l'armée de Pharaon et dont je n'ai vu que l'adaptation de son livre Un mauvais sujet qui donna le film Blessures secrètes (Di Caprio,De Niro). Curieusement ce n'est pas la même nouvelle qui donne au livre son titre original.Voilà un livre qui est tout de sécheresse et de tranchant,des instants volés dans des vies américaines.Ils n'ont rien de transcendant,les personnages de Wolff et on n'a pas forcément envie d'en faire des amis.Et quelque chose en eux de pessimiste nous fait parfois nous sentir un peu mieux.Après tout on a un peu plus d'allure qu'eux,nous semble-t-il.



La nouvelle titre,Chasseurs dans la neige,n'a rien de glorieux et il s'agit de trois chasseurs plutôt bas de plafond qui se querellent sur fond de médiocrité. Plusieurs nouvelles étudiants et professeurs sans que l'on sache quels sont les plus malheureux, englués qu'ils sont dans leurs conventions.Brooke par exemple est un enseignant qui se laisse entraîner dans une infidélité d'un soir,se laissant ainsi deviner par un collègue antipathique qui ne dira rien d'ailleurs.Mais quand même,cette aventure le met à la merci de ce type qu'il n'aime pas.C'est pour le moins désagréable.Tout paraît assez petit dans ce recueil et ces petitesses font parfois notre vie à nous aussi.Pour cette raison un léger malaise m'a envahi à la lecture de ces textes,des vies commes lues par le petit bout de la lorgnette. L'institution universitaire,notamment dans Dans le jardin des martyrs nord-américains,nous est présentée comme particulèrement sclérosée.Tobias Wolff doit bien connaître ce monde,c'est vrai qu'il est lui-même professeur à Syracuse.



Braconnage,le texte le plus beau à mon avis,explore le difficile retour à la nature d'un père en instance de divorce.Souvent chez Wolff on a l'impression que les choses restent en suspens,on n'est jamais sûr que cela soit fini.Un peu comme le voyage dans un car hors d'âge de la dernière nouvelle Le menteur.Un peu comme cette chronique...
Commenter  J’apprécie          00
La nuit en question

voici un livre très agréable à lire... des nouvelles crues, drôles quelquefois, qui ne laissent pas indifférentes ! Un livre à recommander !
Lien : http://bibliothequeouillon.o..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tobias Wolff (113)Voir plus

Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}