AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.83/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Osaka , le 19/02/1917
Mort(e) à : Hiroshima , le 10/03/1953
Biographie :

Né au Japon en 1917, Tôge Sankichi a commencé à écrire dès l’âge de dix-huit ans. Il était âgé de vingt-huit ans quand la bombe atomique a explosé à Hiroshima. Il mourut en 1953 à l’âge de trente-six ans d’une leucémie, conséquence de l’irradiation. Un de ses poèmes est gravé, en japonais et en anglais, sur une stèle qui lui est dédiée (depuis 1963) dans le Parc de la Paix de Hiroshima. A ce jour, seule la revue Po&sie a publié quelques traductions en français de ses poèmes. Dans ses Notes de Hiroshima (Gallimard), le prix Nobel Kenzaburô Ôé écrit à propos de Tôge Sankichi : "cet écrivain qui a laissé, sur les drames causés par le bombardement atomique et la dignité de l’homme qui ne capitule pas devant eux, les poèmes les plus admirables."

Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Tôge Sankichi   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
(...)
Cette nuit
la lumière en flamme de Hiroshima
se reflète sur le lit de l'humanité;
avant longtemps l'histoire
aura tendu une embuscade
à tout ce qui ressemble à dieu.
Commenter  J’apprécie          240
Dans les ténèbres de la conscience vacillante
des nerfs cherchent à tâtons ce qui a été perdu
se heurtent au rideau de fumée de l'éclair
et une fois encore
se consument

Extrait de "Aveugles"
Commenter  J’apprécie          140
Les chauds rayons d'uranium
qui ont repoussé le soleil
impriment sur la chair du dos des vierges
le motif fleuri d'une soie fine,
mettent instantanément en feu
la robe noire d'un prêtre
1945, Aug.6
en ce minuit en plein midi
l'homme à coup sûr a livré Dieu
aux flammes.
Cette nuit
la lumière en flammes de Hiroshima
se reflète sur le lit de l'humanité ;
avant longtemps l'histoire
aura tendu une embuscade
à tout ce qui ressemble à Dieu.

Extrait de "Flammes"
Commenter  J’apprécie          110
Septième jour :
Dans la faible lumière de l'entrepôt vide, une silhouette sanglote toute la journée dans un coin ; à l'ombre de ce pilier, la poitrine du dernier blessé silencieux comme une pierre s'essoufle, s'arque.

Extrait de "chronique de l'entrepôt"
Commenter  J’apprécie          90
Ventre déchiré vers le ciel
la vision d'un cheval de somme piétinant le vide
erre sur le pavé autour de l'abreuvoir
dans le quartier des baraques abandonnées par les
services d'intendance

au fond d'une ruelle infecte tu vis cachée
voilà près d'un an depuis cet été-là
que cachée sous un parapluie
tu te rends régulièrement à l'hôpital
la silhouette translucide d'un B 29
t'est soudain tombée sur le visage
la cicatrice de l'éclair
s'est incrustée de tes paupières jusqu'à ton nez
toi
tu dis que jusqu'à la mort tu ne verras plus personne

d'un bras arraché par une maison qui s'effondrait
tu te tricotes
un fil de laine de vie
de quel sang gluant
laisse-t-il la trace dans ta paume ?

Des ailes de moulins tournant lentement
une ville tranquille où des enfants jouent dans des jardins potagers
c'est sur cette route brûlée
que plusieurs fois j'ai fait demi-tour
et qu'aujourd'hui décidément je vais te rendre visite

des bosses comme celles d'un reptile
une peau huileuse sans un poil
dans la rougeur du soleil couchant
rappellent à mes lèvres le goût des os de mes parents ;
dans l'ombre des croûtes dures qui
de cicatrices douloureusement lancinantes dans la
chaleur et le froid
font couler des gouttes de pus puant
à toi qui gèles ton coeur de fille calciné
je dirai
la force de flammes imprimant sur tous les humains
la brûlure d'un espoir fou qui suinte du fond
et le combat dans lequel mille images pareilles à toi
dévorent les ténèbres du monde

sous les bruits d'explosions qui de nouveau nous
recouvrent
je dirai ce temps
où ma colère
et tes malédictions
se changeront en le plus beau des visages


Poème "Pour une dame"
Commenter  J’apprécie          52
Comment oublier cet éclair
en un instant 30 000 dans les rues disparaissent
au fond de ténèbres qui s'écrasent
les cris de 50 s'éteignent

fumés jaunes se dissipent en volutes
déchirés les bâtiments, effondrés les ponts
les trains ont brûlé bondés
infini tas de tuiles de pierres restes calcinés de Hiroshima

(...)
Commenter  J’apprécie          60
Au poste de soins d’urgence

Vous
qui pleurez mais sans plus d’endroit d’où puissent venir
des larmes,
qui criez mais sans plus de lèvres pour former
des mots,
qui cherchez à agripper mais sans plus de peau sur les
doigts pour saisir
vous

inondées de sang d’une sueur huileuse de douleur et de
lymphe vos quatre membres se débattant
gonflés réduits à un fil vos yeux scintillant blancs
seuls les élastiques de vos culottes tenant dans vos
ventres enflés bleuis
même si de l’exposition de vos parties intimes vous
voudriez avoir honte vous n’êtes plus en état,
et qui pourrait croire
qu’un instant plus tôt
vous étiez de jolies lycéennes ?

Émergeant des flammes qui étincelaient obscurément
dans Hiroshima brûlée et pourrie
vous qui n’étiez plus vous-mêmes
vous sortiez en sautant, en rampant l’une après l’autre
jusqu’à ce terrain en friche
vous ensevelissiez vos têtes dénudées sauf quelques
touffes dans une poussière d’agonie
Commenter  J’apprécie          00
Silhouette
Cinémas maisons de geishas, marchés en plein air
dès que brûlés rebâtis, détruits dès que rebâtis et
s’étendant comme la gale ;
de la graisse fond sur la tête huileuse
du grand frère de Hiroshima ;
dans les reconstructions no stocking
se sont adjoints partout visibles
tôt suspendus des panneaux en anglais
et aussi un des « Vestiges de la bombe atomique » ;
enclose par une palissade peinte
dans un coin des marches en pierre d’une banque
voici faisant tache sur le grain rouge-noir de la pierre
une forme intime ;

ce matin-là
un éclair de dix mille degrés
a imprimé sur une épaisse dalle de granit
les hanches de quelqu’un

sur les marches fissurées rouge pâle
en traces de sang écoulé avec des entrailles fondues en boue
une silhouette carbonisée
Commenter  J’apprécie          00
pourquoi vous faut-il souffrir à ce point
pourquoi vous faut-il souffrir à ce point
pour quelle raison
pour quelle raison
combien désespérées de votre état
combien loin de l’humain
sous quelle apparence vous avez été rejetées
vous ne le savez plus,

simplement
vous pensez
à vos pères mères petits frères petites sœurs tels que ce
matin
(est-ce qu’aucun d’eux vous reconnaîtrait maintenant ?)
et aux maisons où vous dormiez vous éveilliez mangiez
(en un instant les fleurs des haies furent arrachées et
qui sait la trace de leurs cendres ?)
Commenter  J’apprécie          00
auprès des allées et venues des habitants calmes et indifférents
bons au point de faire pitié
exposée au soleil battue par les pluies ensevelie dans de
la poussière de sable
pâlissant année après année ; cette silhouette

la banque qui déposant au bord de son entrée le « vestige »
crache dans la rue de rugueux morceaux de pierre et de verre brûlés
dans l’achèvement de grands travaux de reconstruction
brille en un corps immense au soleil couchant ;
à la diagonale sur la place
un marchand forain déguisé en bonze voyageur attire des foules ;
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tôge Sankichi (7)Voir plus

Quiz Voir plus

Métro Quiz 🚇

🎬 Film français réalisé par François Truffaut sorti en 1980, avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, c'est ...

Le premier métro
Le dernier métro
L'ultime métro

10 questions
19 lecteurs ont répondu
Thèmes : métro , chanson , romans policiers et polars , cinema , romanCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}