Tom Nessy

« - Tu crois qu’il nous voulait du mal, le monsieur au gros chien ?
- Pas nécessairement, Ash, mais il vaut mieux être prudent avec tout ce qui se passe.
- Oui, t’as raison, papa. En plus, je dois m’occuper de Maxi Minouche jusqu’à la fin.
Walsh sent les larmes lui monter aux yeux. Alors il prend une profonde inspiration et parvient à se ressaisir aussitôt.
- À ce moment là, nous seront ensemble ma puce, c’est tout ce qui compte.
Et vous, ou serez vous ? »

Parfois, elle repense avec mélancolie à sa vie d’avant. Tout semble si loin, si irréel. Elle se souvient de tous les mots de Walsh Allen le jour de son appel, un dimanche pluvieux de novembre.
— Mademoiselle, votre découverte ne va pas rester sans suite, croyez-le bien. Nous mettons en place une agence mondiale située en Chine. Et un plan. Je vous propose d’en faire partie.

Le major a studieusement potassé son sujet avant de partir. Malgré un armement rudimentaire, les cibles seraient entre cent et cent cinquante. Un nombre à ne pas négliger. Selon le dernier rapport, la tribu est établie sur l’île depuis au moins trente mille ans, et dans une poignée d’heures, elle rejoindra la longue liste des peuplades éradiquées de la planète.

De l’autre côté du mur, dans la salle de bain, une nappe de buée flottait dans l’air humide. Le jet d’eau frémissant de la douche à l’italienne enveloppait le corps de Teri Greer d’une bulle apaisante. Ses longs cheveux dorés plaqués sur ses épaules, elle savourait ce moment éphémère avec la certitude qu’il ne se reproduirait pas de sitôt.

Les murs de la chambre donnèrent l’illusion de danser, à l’instar d’un reflet sur un lac agité, puis se stabilisèrent peu à peu tandis que les paupières de Felix Brewer s’ouvraient. Après une mise au point sur un abat-jour criard, trônant sur une table de chevet devant lui, l’acuité visuelle du quadragénaire se fit plus précise.

Impossible d’énoncer ce qui me terrifie le plus : ne pas connaître ma destination, alors que l’hélicoptère survole une étendue d’eau à perte de vue, ou être dans l’ignorance des raisons de ma présence dans cette cabine, encadrée de deux militaires à l’uniforme intimidant, masqués du nez au menton.

Parfois, elle repense avec mélancolie à sa vie d’avant. Tout semble si loin, si irréel

Comme « un rappel de la place de l'Homme sur Terre, en quelque sorte : Mère Nature dictait sa loi.

Si des événements interféraient dans nos vies, ils avaient tous une raison d'être

La clé est en eux