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Citation de santorin


Le bombardement terminé, elle était redescendue de son arbre et avait retraversé la forêt en état de choc, le jus des baies écrasées s'écoulant de sa poche droite. Ses yeux ruisselaient de larmes, pas de tristesse, car elle n'avait pas pleuré ni sur le moment ni depuis, mais à cause de la poussière. Dans ce nuage âcre qui la faisait tousser, unique vestige de sa maison et de sa famille, elle avait découvert que les obus ne venaient pas des lignes allemandes, mais qu'ils arrivaient en sifflant de la ligne de front russe. Plus tard, devenue réfugiée, elle eut la confirmation que l'armée de son pays avait reçu l'ordre de détruire toutes les villes et tous les villages susceptibles de tomber aux mains des allemands.
Une mesure de précaution. Voilà à quoi se résumait l'annihilation de la maison de son enfance. Ces quelques mots suffisaient à justifier toutes les morts. Mieux valait détruire son propre peuple que de laisser à un soldat allemand la possibilité de trouver un morceau de pain. Il n'y avait eu ni regrets ni excuses, et il ne fallait surtout pas poser de questions. Protester contre cette tuerie aurait été une trahison.
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