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Citations de Tom Rob Smith (160)


Au sujet de cet enfant malheureux, il y aura des ragots. Ces ragots seront la plupart du temps des mensonges. Mais cela ne change rien, car lorsqu’on vit dans une communauté qui croit à ces mensonges, qui les répète, ils deviennent réalité -pour toi et pour les autres. Impossible d’y échapper, parce qu’il n’y a pas de preuve qui tienne. Il s’agit là de méchanceté, et la méchanceté se moque des preuves.
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Alors qu’on lui avait réservé une chambre à l’hôtel Moskva, au quinzième étage, avec vue sur la place Rouge, il avait exprimé le désir de séjourner dans un immeuble collectif, de préférence chez une famille, si celle-ci disposait d’une chambre d’amis. Il aspirait le plus sincèrement du monde « s’immerger dans la réalité soviétique ». Cette requête inquiétait grandement les autorités, dont le rôle était de montrer à Austin une vision rêvée de la société communiste, une représentation de ses potentialités plutôt que la réalité conjoncturelle. Idéaliste et hommes de principes, Leo s’accommodait de cette manipulation en reconnaissant que la Révolution était encore en chantier. L’avènement du règne de l’abondance attendrait quelques années. Pour l’heure, il était impossible de trouver une chambre d’amis une ville périodiquement en proie à la crise du logement. Quant à faire partager à Austin la vie d’une famille russe, c’était trop risqué. Outre le manque criant d’espace, les intéressés pouvaient tenir des propos compromettants. (page 36 – 37)
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Leo voyait là une variante du célèbre aphorisme de Staline :
La confiance ne va pas sans la méfiance.
Le mot d'ordre était désormais :
Méfions-nous même de ceux à qui nous faisons confiance.
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- Tu ne crois pas qu'il faudrait en savoir un peu plus avant de tuer quelqu'un ?
- Fraera m'a donné un ordre. J'obéis.
- Exactement ce que diraient les tchékistes pour justifier leurs actes : qu'ils ont obéi aux ordres.
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-Tu crois que le fait de courber l’échine, de ne rien faire de mal nous protège ? Alors que tu n’avais jamais rien fait de mal, on a voulu t’exécuter pour trahison. Ne rien faire ne nous met pas à l’abri d’une arrestation. Je suis bien placé pour le savoir.
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Devenir adulte, c'est en partie réapprendre qui sont vos parents et être là pour eux comme ils ont été là pour vous, enfant, en d'innombrables occasions.
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C'est peut-être sentimental, mais le bonheur devrait figurer dans la liste des droits de l'homme.
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Il ne parlait pas du racisme comme d'un crime; tout, en Union soviétique, était jugé d'un point de vue non pas moral mais politique. (p.31).
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Il était uchastkovyy , c'est à dire rien.
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Si on ne les faisait pas taire, ces rumeurs de meurtre proliféreraient comme du chiendent au sein de la communauté, déstabiliseraient ses membres, les inciteraient à douterd'un des principes fondamentaux sur lesquels reposait leur nouvelle société : La délinquance n'existe plus.
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Ceux qui inspirent le plus confiance méritent le plus de suspicion. Léo voyait là une variante du célèbre aphorisme de Staline : La confiance ne va pas sans la méfiance. Le mot d’ordre était désormais : Méfions-nous même de ceux à qui nous faisions confiance.
Surveiller avec autant de zèle ceux qui étaient dignes de confiance et ceux qui ne l’étaient pas avant avait au moins une vertu : on traitait tout le monde sur un pied d’égalité…
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Arkhangelsk : mon premier poste. J'étais chargé de surveiller les prisonniers qui travaillaient dans la forêt. Ils abattaient les arbres, les débitaient pour le transport. J'étais novice, soucieux de bien faire. J'avais ordre de fournir un certain nombre de stères par mois. rien d'autre ne comptait. Je devais atteindre les objectifs, comme vous tous. A la fin de la première semaine, je me suis aperçu qu'un prisonnier trichait pour atteindre les siens. Si je ne l'avais pas découvert, mes comptes auraient été faux et on m'aurait accusé de sabotage. Alors, vous voyez... C'était une question de survie, rien d'autre. je n'ai pas eu le choix. je l'ai fait attacher nu à un tronc d'arbre. C'était l'été. Au crépuscule, il avait le corps noir de moustiques. Le lendemain matin il avait perdu connaissance. Le surlendemain il était mort. J'ai ordonné qu'on laisse son cadavre dans la forêt à titre d'avertissement. Pendant vingt ans je n'ai pas eu une seule pensée pour cet homme. ces derniers temps je pense à lui tous les jours.
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Le major Kuzmine mit un disque et tous se calèrent sur leurs sièges pour l’écouter. Leo ne comprenait pas les paroles, mais devinait pourquoi son supérieur, le plus méfiant des hommes, avait confiance en Jesse Austin. Jamais Leo n’avait entendu de voix plus sincère ; les mots semblaient jaillir du cœur du chanteur, sans passer par le filtre de la prudence ou de la stratégie. Kuzmine arrêta l’électrophone.
— M. Austin est devenu l’un de nos principaux agents de propagande. À ses textes engagés et à son succès commercial s’ajoutent ses talents d’orateur connu dans le monde entier. Ses chansons l’ont rendu célèbre, donnant une audience internationale à ses opinions politiques.
Le major fit signe au projectionniste.
— Voici des extraits d’un discours prononcé à Memphis en 1937. Regardez attentivement. Il n’y a pas de sous-titres, mais surveillez les réactions du public.
On changea de bobine. L’appareil ronronna de nouveau. Sur l’écran apparut une salle de concerts emplie de milliers de personnes.
— Notez que tous les spectateurs sont blancs. Dans les États du Sud, des lois imposent la ségrégation. Le public doit être soit entièrement blanc, soit entièrement noir.


Le major Kuzmine mit un disque et tous se calèrent sur leurs sièges pour l’écouter. Leo ne comprenait pas les paroles, mais devinait pourquoi son supérieur, le plus méfiant des hommes, avait confiance en Jesse Austin. Jamais Leo n’avait entendu de voix plus sincère ; les mots semblaient jaillir du cœur du chanteur, sans passer par le filtre de la prudence ou de la stratégie. Kuzmine arrêta l’électrophone.
— M. Austin est devenu l’un de nos principaux agents de propagande. À ses textes engagés et à son succès commercial s’ajoutent ses talents d’orateur connu dans le monde entier. Ses chansons l’ont rendu célèbre, donnant une audience internationale à ses opinions politiques.
Le major fit signe au projectionniste.
— Voici des extraits d’un discours prononcé à Memphis en 1937. Regardez attentivement. Il n’y a pas de sous-titres, mais surveillez les réactions du public.
On changea de bobine. L’appareil ronronna de nouveau. Sur l’écran apparut une salle de concerts emplie de milliers de personnes.
— Notez que tous les spectateurs sont blancs. Dans les États du Sud, des lois imposent la ségrégation. Le public doit être soit entièrement blanc, soit entièrement noir.
Sur la scène, en smoking, Jesse Austin s’adressait à la foule. Certains spectateurs quittaient la salle, d’autres le huaient. Kuzmine désigna ceux qui partaient.
— Ce qui est très intéressant, c’est que la plupart de ces spectateurs blancs écoutent le concert avec plaisir. Ils restent assis, applaudissent, font même une ovation à M. Austin. Mais celui-ci ne peut terminer un concert sans faire un discours. Dès qu’il commence à parler du communisme, les gens s’en vont ou l’insultent. Et pourtant, observez son expression.
Le visage du chanteur ne trahissait aucun embarras. Il semblait savourer la polémique ; ses gestes se faisaient plus véhéments au fil de son discours.
Kuzmine ralluma et s’adressa à l’auditoire :
— Votre mission est capitale. Les autorités américaines accroissent leur pression sur Jesse Austin, à cause de son soutien sans faille à notre pays. Vos dossiers contiennent des articles écrits par lui et publiés dans des journaux socialistes américains. Vous verrez par vous-mêmes quelle provocation représentent pour un régime conservateur ces appels au changement, à la révolution. Nous craignons que son passeport lui soit retiré. Cette visite pourrait être la dernière.
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Surveiller avec autant de zèle ceux qui étaient dignes de confiance et ceux qui ne l'étaient pas avait au moins une vertu : on traitait tout le monde sur un pied d'égalité...
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Mieux vaut faire payer dix innocents que laisser échapper un espion.
Il avait oublié un principe fondamental dans sa profession : la présomption de culpabilité.
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Pour la sauver, Leo était prêt à sacrifier sa vie. Et celle des autres.
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Léo ressentait d’ailleurs les premiers effets secondaires. Il avait perdu du poids ; ses traits s’étaient durcis. Sa mémoire le trahissait : il oubliait certains détails ou noms propres, confondait les affaires et arrestations précédentes, au poinr de devoir tout noter.
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Une mesure de précaution. Voilà à quoi se résumait l'annihilation de la maison de son enfance. Ces quelques mots suffisaient à justifier toutes les morts. Mieux valait détruire son propre peuple que de laisser à un soldat allemand la possibilité de trouver un morceau de pain
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il sortit un flacon remplit de petits cristaux d’un blanc sale – de la méthamphétamine pure, excitant très prisé des nazis.
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Le port septentrional de Magadan était le point de passage obligé vers un réseau de camps de travail qui avaient poussé comme des champignons dans les montagnes et les forêts de la Kolyma.
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