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Citation de Athouni


Au temps où ce grand pays n’était pas encore une nation et où les états n’avaient pas encore de frontière bien définie, où il n’y avait pas de route goudronnée et où le regard des gens était torturé par des distances infinies qui ne menaient nulle part, s’égarer était fréquent. A cette époque sauvage et romantique des pionniers – dont nombreux sont les nostalgiques aujourd’hui – il pouvait arriver que d’un seul coup on ne reconnaisse pas le monde autour de soi, au point de ne plus savoir où aller. Et quand ça arrivait, on s’asseyait sur un rocher, on sortait un couteau de sa botte et on se mettait à le lancer en direction de la souche d’un arbre abattu par la foudre, histoire de se calmer les nerfs. Une fois ceux-ci suffisamment calmés, on aplanissait du pied la terre devant nous, et avec la pointe du couteau on tentait de dessiner le parcours effectué, dans l’espoir que ce tracé nous permette de retrouver la route, ou même un détail que la peur aurait effacé de la mémoire. Si rien ne nous venait à l’esprit, on n’en faisait pas un drame. On lançait une dernière fois son couteau vers la souche et on attendait de mourir de soif.
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