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Citation de Charybde2


Le corps gisait juste à côté de la piste et les phares éclairèrent d’abord la semelle des chaussures. Avant qu’il ne puisse s’arrêter, le camion était presque à sa hauteur. Joseph Begay passa au point mort et laissa le moteur tourner. Il déboutonna sa chemise et en sortit une petite bourse de cuir qui pendait à son cou par une lanière. La bourse contenait un petit morceau de silex noir ayant grossièrement la forme d’un ours et une trentaine de grammes de pollen jaune. Il plongea son pouce dans le pollen puis le frotta contre sa poitrine. Il entonna :
Partout où je vais, moi-même
Puissé-je avoir de la chance
Partout où mes proches parents vont
Puissent-ils avoir la chance avec eux.
Le fantôme était parti… au moins pour le moment. Il l’avait vu remonter Teastah Wash à tire-d’aile. Il mit pied à terre et se tint à côté du corps. C’était un homme jeune vêtu d’un jean et d’une chemise rouge, qui portait des chaussures de ville. Le corps était allongé sur le dos, les jambes légèrement écartées, le bras droit tendu, le gauche replié sur la poitrine avec le poignet et la main qui dépassaient de manière étrange dans leur rigidité. Il n’y avait pas de sang visible mais les vêtements étaient humides à cause de la pluie.
Tout en parcourant les quinze derniers mètres de la piste cahoteuse qui le séparaient de la grand-route, conduisant plus vite qu’il ne l’aurait dû, il se disait qu’il allait devoir signaler ce cadavre à la Loi et l’Ordre avant de se rendre à l’arrêt du car. Il essayait de ne pas penser à l’expression figée sur les traits de ce jeune homme, à ses yeux exorbités et à ses lèvres retroussées dans un rictus de terreur pure.
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