Filles de Lune, tome 1 : Naïla de Brume de Elisabeth Tremblay
-Tu as déjà pensé que la maladie était comme un orage dans ta vie, Alex? Je veux dire... C'est un mauvais moment à passer parce que tu as peur. Que tu es convaincue que ça ne finira jamais et que ça peut juste aller plus mal. Tu t'imagines même que la mort t'attend peut-être dans le détour...
Vaincre ça doit être un peu comme survivre à la foudre, non? Si tu t'en sors, je suis sûr que tu mords dans la vie comme jamais parce que tu connais sa valeur...
C'est une caractéristique de tous les faibles de notre monde que de refuser d'affronter à armes égales ceux qui les terrorisent.
(...), ne commettez pas l'erreur de croire qu'il est préférable que rien ne vous atteigne. C'est lorsque nous devenons insensibles que nous nous engageons sur une pente glissante et dangereuse, tant pour nous que pour ceux qui nous entourent.
— Mutch aurait préféré que je sois un homme…
— Comme la plupart des hommes, justement, qui n’aiment pas qu’une femme leur soit supérieure, peu importe le domaine.
— Je sais bien… Je suppose que je n’y suis pas encore habituée.
— Personne ne s’habitue à la bêtise, ma chérie. Que tu sois plus intelligente que la moyenne n’y change rien, ça rend plutôt la situation plus irritante.
(p.55)
Le désir de vengeance se nourrit des jours qui passent et profite de la douleur des deuils multiples pour s'exacerber.
… la police refuse de laisser les morts en paix. On ne devrait jamais chercher la vérité, ni à obtenir justice. Les morts ne reviennent pas, quoi qu’on fasse, peu importe qui on condamne.
(p. 186)
L'avenir n'est jamais immuable. Il dépend de ce que nous en faisons...
Alex..., commençai-je, mais son prénom refusa de franchir mes lèvres.
Surprise, j'essayai à trois reprises sans plus de succès.
Qu'est-ce que c'est que cette histoire? grinçai-je, avant de me résoudre à utiliser un " ALIX " aussi peu agréable qu'exaspéré.
A une douzaine de mètres devant moi, l'interpellé s'immobilisa enfin, mais sans se retourner, attendant vraisemblablement que je le rejoigne pour japper:
N'essaie plus jamais de m'appeler Alexis, Naïla, jamais...
Les gens ont la curieuse -mais pratique- habitude de ne pas voir ce qui saute aux yeux.
incapable de m'arreter de pluerer et de reprendre le controle de moi-meme, je me pressai contre son torse u et me laissais aller.Surpris par cet abandon soudain, il me serra maladroitement dans ses bras, me murmurant d'une voix étrangement douce que j'avais simplement besoin de sommeil.Je me calmais finalement ; ma respiration devint moins saccadés et mes sanglots s’estompèrent. Je ne sais lequel de nous réalisa le premier l'étrangeter de cette proximité , mais je me sentis soudain envahit par autre chose que le despespoir et je n'osai plus faire un geste,de peur de voir mes doutes se confirmer.