Ce matin-là, le quotidien arborait les titres habituels, dont beaucoup étaient consacrés à ce qu'on appelait communément "la crise". La situation était désormais catastrophique, pouvait-on lire : le système scolaire, les finances, la pollution, la criminalité, la météo... tout, en somme, était dans un état calamiteux et partout la population réclamait un profonde - non, une complète- réforme de la politique du gouvernement. "Du changement maintenant !", tel était le slogan qui s'affichait sur tous les murs de la ville (certes, la revendication n'était pas très nouvelle).
Même s'il ne regardait pas très souvent la télévision, Reynie savait que les informations étaient chaque jour, depuis des années, largement consacrées à la Crise.