Tricia Levenseller

Car le bonheur, même s'il ne dure pas longtemps, mérite toujours d'être tenté.

Tu m’as parlé de tes rêves, de tes peurs, et je ne voulais plus qu’une chose : réaliser tes rêves, chasser tes peurs.

Attendre. Ne pas attendre. Un amant. Cent amants. Il ne devrait y avoir aucune forme de jugement Aucune femme ne devrait être definie par ce qu'elle fait ou non dans sa chambre.

Si tu veux que tout se passe bien, ne crains pas de rester toi-même, de dire ce que tu veux ; ne cherche pas à imiter les autres.

Quand la porte se referme, j'écarte les assiettes et les bols pour atteindre directement le gâteau au chocolat. Je le tire alors devant moi.

Sans fixer le Roi, je sens qu'il ne me quitte pas des yeux. À la première bouchée, la pâtisserie fond quasiment dans ma bouche et je sais que j'ai eu raison de la choisir alors qu'elle était encore tiède.

Quand je n'en peux plus, je daigne lever les yeux. Le Roi a disposé sa propre part de gâteau devant lui.

- Nous nous ressemblons, observe-t-il en se léchant les lèvres.

- Parce que nous aimons tous deux le chocolat ? Vous ne devez pas sortir beaucoup si vous croyez que c'est rare.

Il avale une gorgée d'un des gobelets apportés avec la nourriture.

- Je ne parlais pas du chocolat. Lorsque quelque chose me tente, je m'en empare sans hésitation.

S'il me contemplait autrement, j'aurais peut-être l'impression qu'il sous-entend qu'il me désire aussi. Mais son regard n'a rien de brûlant et j'ai la nette impression qu'il n'en arrive pas souvent là.



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Tu ne m'a pas salué, tu ne t'es pas aplatie comme n'importe quel autre humain. Tu m'as défié. Et j'ai compris que j'étais perdu.

-Je pourrai passer un million d'années à tenter de vous vénérer, je ne serais toujours pas digne de vous.

- Il n'y a rien d'idiot à vouloir attendre. Ne laisse personne te raconter autre chose. C'est à toi de faire ce que tu veux de ton corps.

Elle me sourit et je m'inquiète à l'idée d'être la première femme à lui dire ça.

Kallias risque d'exploser à tout moment. Il va me faire jeter en prison jusqu'à en choisir le jour, et la manière de me tuer. Il va...

Il rit si fort, si brutalement que je manque tomber de mon siège. Les mains sur ses genoux, j'en tremble de tout mon corps. Que diable ?

Aurais-je brisé le Roi ?

Il finit par se redresser, puis son visage se crispe et il rit de plus belle.

Je sens mes membres se raidir. Mon visage s'enflamme, la colère saisit tous mes muscles et je me mets à crier :

- Qu'est-ce qui vous prend ?

Il n'a jamais été aussi brutal, même quand il a lu la lettre d'amour d'Orrin.

Il dit une chose que je ne comprends pas trop, sèche ses larmes, essaie de nouveau :

- Vous l'avez tué !

Renversant la tête en arrière, il rit encore et encore. Quelque part, je comprends que je n'ai pas de problème. Sinon comment pourrait-il se montrer aussi jovial ?

J'aurais pu tout nier, me défendre, mais Kallias n'est pas idiot. Bien que la gendarme n'ait pas assez de preuves pour me condamner, il connaît la vérité.

- J'ai encore envie de tuer, dis-je avec un regard noir. Retenant son souffle, Kallias s'adosse au mur de livres le plus proche. Une fois calmé, il s'avance vers moi et place ses mains gantées de chaque côté de ma tête.

- Mon petit démon. Tout à fait la force sur laquelle il faut compter, n'est-ce pas ? Oh, dites moi que vous allez m'épouser, Alessandra !



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On doit toujours s'attendre à l'imprévisible.